Au Samu, le téléphone sonne toujours plusieurs fois

A Toulouse, le Samu débordé d'appels. (Photo, AFP)
A Toulouse, le Samu débordé d'appels. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 13 juillet 2022

Au Samu, le téléphone sonne toujours plusieurs fois

A Toulouse, le Samu débordé d'appels. (Photo, AFP)
  • Pour limiter l'engorgement des urgences hospitalières, le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a exhorté à contacter d'abord «le 15», ce qui pourrait encore intensifier l'activité des Samu
  • Les assistants ne cessent de répondre au téléphone et aux premières questions des appelants, notent leurs coordonnées. Quand il s'agit d'un cas urgent, ils transfèrent la communication à un médecin

TOULOUSE: « Un chien qui aboie après 18H00? Non, ce n'est pas nous »: sans perdre son calme, Franck Nickles répond aux multiples appels, pas toujours urgents voire totalement hors sujet, que reçoit chaque jour le Samu de Toulouse. 

« Si toute la population appelle le 'centre 15', ça va être compliqué », craint cet assistant de régulation médicale (ARM). 

Pour limiter l'engorgement des urgences hospitalières, le nouveau ministre de la Santé, François Braun, a exhorté à contacter d'abord « le 15 », ce qui pourrait encore intensifier l'activité des Samu. 

Ces dernières années, le nombre d'appels pour des questions de santé ne présentant pas de caractère urgent s'y est déjà accru, en parallèle à la désertification médicale. 

« Il y a un flux d'appels assez conséquent sur le centre 15, notamment de gens qui ont du mal à avoir accès à leur médecin », précise Franck Nickles, 42 ans, sans quitter des yeux son écran de contrôle. 

Ces gens-là sont souvent « dans des petites communes » éloignées des grandes villes et « veulent avoir des conseils », dit-il. 

Dans la grande salle du Samu de Toulouse, une dizaine d'ARM et trois médecins s'affairent, à un rythme soutenu y compris lorsque la soirée est « calme ». 

Appels incessants 

Les assistants ne cessent de répondre au téléphone et aux premières questions des appelants, notent leurs coordonnées. Quand il s'agit d'un cas urgent, ils transfèrent la communication à un médecin. 

Au-dessus de leurs têtes, un grand écran indique les places disponibles aux urgences de Purpan et de Rangueil, les deux hôpitaux publics qui prennent en charge 70% des patients de la Haute-Garonne. 

Les heures passant, le rouge, signal d'engorgement, gagne du terrain: l'hôpital public est à 50% de patients au-dessus de sa capacité et les cliniques privées sont aussi saturées. 

Parmi les médecins, Julie Oudet, 41 ans, chapeaute ce soir-là l'équipe du Samu 31 et reprend l'un des appels. « Elle gémit? Elle est consciente? », questionne-t-elle, avant d'expliquer à son interlocuteur comment agir jusqu'à l'arrivée des secouristes. 

Le téléphone sonne et sonne. « J'ai déclenché les pompiers. Il ne faut pas la bouger! », recommande l'urgentiste au suivant. 

Devant elle, dans une petite salle qui jouxte la grande, un assistant s'occupe du suivi des équipes dépêchées chez les patients. 

Il doit parfois gérer des problèmes pratiques auxquels se heurtent les soignants une fois sur place. « Madame, il y a un chien dans la cour. Il ne va pas les attaquer? On ne peut pas prendre ce risque », dit-il d'un ton posé. 

Risques pour les patients 

Lorsque le patient le nécessite, il s'agit en outre pour Julie Oudet de dénicher une place aux urgences ou dans un autre service. 

Le médecin urgentiste doit donc connaître à la perfection chacun des établissements proches pour trouver ce précieux lit d'hôpital adapté aux problèmes des personnes prises en charge. 

Le Samu de Toulouse traite ainsi un millier de dossiers par jour, chaque dossier pouvant nécessiter plusieurs appels. 

Au niveau national, ce sont quelque 30 millions d'appels gérés par une centaine de centres en 2020. 

« Aujourd'hui, quand les patients ont une urgence, ils sont pris en charge », note Julie Oudet. Mais « on est dans une situation très tendue. C'est pour ça qu'il y a des cris d'alarme lancés nationalement depuis des années », souligne-t-elle. 

« Même si on ne mange pas, on ne dort pas et on court partout, comme on fait maintenant, les besoins continuent d'augmenter ». Lorsque la limite du Samu est dépassée, il risque d'y avoir « une perte de chance pour les patients », déplore cette urgentiste. 

Un passage préalable des patients par le 15 pourrait, selon elle, s'avérer positif afin de désengorger les hôpitaux, à condition toutefois d'accroître les moyens du Samu qu'elle estime déjà insuffisants. 

La Première ministre Elisabeth Borne a souhaité début juillet « que chacun puisse prendre le réflexe du '15+ et ne pas venir systématiquement aux urgences ». 

Elle relayait ainsi plus sobrement le message de François Braun, qui avait affirmé avant sa prise de fonction: « Les urgences, ça ne peut plus être 'open bar' ». 


La maire LR de La Seyne-sur-Mer condamnée à cinq ans d'inéligibilité immédiate

Mme Bicais est la deuxième maire d'une grande ville du Var à être démise de ses fonctions pour des questions de probité, après Hubert Falco, ex-maire de Toulon et ex-baron de la politique locale, condamné en 2023 à une peine d'inéligibilité immédiate pour des repas et des frais de pressing payés par le Conseil départemental du Var qu'il ne présidait pourtant plus. (AFP)
Mme Bicais est la deuxième maire d'une grande ville du Var à être démise de ses fonctions pour des questions de probité, après Hubert Falco, ex-maire de Toulon et ex-baron de la politique locale, condamné en 2023 à une peine d'inéligibilité immédiate pour des repas et des frais de pressing payés par le Conseil départemental du Var qu'il ne présidait pourtant plus. (AFP)
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  • L'élue LR était jugée pour prise illégale d’intérêts avec deux de ses proches pour un permis de construire obtenu pour sa maison personnelle et pour l'emploi d'un proche à un poste de la mairie sans appel à candidature
  • Elle a manqué "à la probité, qualité indispensable attendue d'une élue", avec "aucune remise en question" de sa part à l'audience: pire, "elle banalise les infractions", ce qui pose un "risque de réitération", a détaillé la présidente

TOULON: Accusée d'avoir manqué à son devoir de "probité, qualité indispensable pour une élue", Nathalie Bicais, maire LR de La Seyne-sur-Mer, deuxième ville du Var, a été condamnée pour prise illégale d'intérêt vendredi, avec une peine d'inéligibilité immédiate de cinq ans.

Une peine de 18 mois de prison avec sursis, assortie d'une inéligibilité de cinq ans avec exécution provisoire, d'une interdiction d'exercer toute fonction publique de deux ans et d'une amende de 20.000 euros a été prononcée par la présidente du tribunal correctionnel de Toulon, qui a regretté l'absence de l'élue à la lecture du jugement.

"Elle ne s'intéresse pas à la justice", "elle n'est pas là, c'est dommage", a commencé Marie-Laure Arnouil, avant de motiver sa décision.

Mme Bicais, élue en 2020 dans cette ville limitrophe de Toulon, devrait donc être démise de ses mandats très prochainement par le préfet du Var, la peine d'inéligibilité s'appliquant tout de suite, bien qu'elle fasse appel de sa condamnation comme l'a annoncé son avocat, Me Gilles Gauer.

Elle a manqué "à la probité, qualité indispensable attendue d'une élue", avec "aucune remise en question" de sa part à l'audience: pire, "elle banalise les infractions", ce qui pose un "risque de réitération", a détaillé la présidente.

L'élue LR était jugée pour prise illégale d’intérêts avec deux de ses proches pour un permis de construire obtenu pour sa maison personnelle et pour l'emploi d'un proche à un poste de la mairie sans appel à candidature.

Mme Bicais est la deuxième maire d'une grande ville du Var à être démise de ses fonctions pour des questions de probité, après Hubert Falco, ex-maire de Toulon et ex-baron de la politique locale, condamné en 2023 à une peine d'inéligibilité immédiate pour des repas et des frais de pressing payés par le Conseil départemental du Var qu'il ne présidait pourtant plus.

Ex-LR aujourd'hui rallié à Emmanuel Macron, l'ex-élu toulonnais a contesté cette peine d'inéligibilité de cinq ans devant la Cour de cassation, qui doit rendre sa décision le 28 mai.


Ressortissants détenus: la France dépose plainte contre l'Iran devant la CIJ, annonce Barrot

Le ministre des Affaires étrangères français avait déjà indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la soeur de Cécile Kohler. (AFP)
Le ministre des Affaires étrangères français avait déjà indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la soeur de Cécile Kohler. (AFP)
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  • La plainte devant la CIJ intervient alors que des négociateurs iraniens rencontrent vendredi en Turquie retrouvent leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne pour des pourparlers sur le nucléaire iranien
  • Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que Paris qualifie d'"otages d'Etat", ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" et sont emprisonnés depuis dans des conditions extrêmement dures, à l'isolement, dans la prison d'Evine

PARIS: La France dépose plainte vendredi contre l'Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour "violation de son obligation de donner droit à la protection consulaire" concernant ses deux ressortissants français encore détenus dans ce pays, a annoncé le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot.

Cécile Kohler et Jacques Paris "sont retenus otages depuis trois ans en Iran, détenus dans des conditions indignes qui sont assimilables à de la torture et qui sont privés de ce qu'on appelle les visites consulaires", a dénoncé M. Barrot sur la chaîne de télévision France 2.

Le ministre des Affaires étrangères français avait déjà indiqué début avril que Paris s'apprêtait à saisir la CIJ faute d'avancée. Cette annonce avait été saluée comme un "tournant majeur" par la soeur de Cécile Kohler.

La plainte devant la CIJ intervient alors que des négociateurs iraniens rencontrent vendredi en Turquie retrouvent leurs homologues du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne pour des pourparlers sur le nucléaire iranien.

Cécile Kohler, enseignante, et son compagnon, Jacques Paris, que Paris qualifie d'"otages d'Etat", ont été arrêtés en mai 2022 pour "espionnage" et sont emprisonnés depuis dans des conditions extrêmement dures, à l'isolement, dans la prison d'Evine de Téhéran.

Ils sont officiellement les deux derniers Français détenus en Iran. Olivier Grondeau, qui était détenu depuis octobre 2022, a été libéré en mars.

Une vingtaine d'Occidentaux sont détenus en Iran, le pays étant accusé par les chancelleries européennes et des ONG de pratiquer une "diplomatie des otages".

 


Macron aux investisseurs: «mon job pour les deux ans, c'est la stabilité»

La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
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  • "En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job"
  • "Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique"

PARIS: La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris.

"En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job", a plaidé M. Macron dans un discours en anglais.

"Si l'on regarde l'Allemagne et d'autres pays en Europe, c'est exactement ce qui se passe. Le chancelier allemand dispose d'une excellente coalition avec les socialistes et la droite. Et c'est ce qu'il faut faire en France pour consolider ce que nous avons fait", a-t-il ajouté.

"Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique", a insisté le chef de l'Etat à qui l'on a beaucoup reproché d'avoir créé de l'instabilité par sa dissolution de l'Assemblée nationale il y a bientôt un an.

Emmanuel Macron s'exprimait au 20ème anniversaire de la "Global Markets Conference" qui rassemble des investisseurs internationaux à l'invitation de Jamie Dimon, directeur général de la banque américaine JP Morgan Chase. Celle-ci en a profité pour annoncer une extension de ses locaux dans le centre de Paris pour accueillir plus confortablement son millier d'employés.

Cette conférence se tenait en amont du sommet Choose France, organisé lundi par l'Elysée au château de Versailles et à l'occasion duquel de nombreuses entreprises étrangères doivent annoncer de nouveaux projets d'investissements.

Jugeant qu'il y a "trop de domaines dans lesquels nous avons encore 27 systèmes de réglementation" dans l'UE, M. Macron a plaidé pour la mise en oeuvre "rapide" des réformes décidées pour améliorer la compétitivité européenne, insistant particulièrement sur celle du marché unique de capitaux.

"Lorsque vous regardez le panorama, c'est totalement fou. L'Union européenne est le premier lieu en termes d'épargne. Mais nous n'utilisons pas cette épargne pour investir dans notre innovation rapidement. Un tiers de cette épargne part vers les Etats-Unis parce que les marchés sont beaucoup plus efficaces et parfois pour financer les obligations américaines. Je suis super content pour les Etats-Unis, mais je pense que ce n'est pas le meilleur usage de notre propre épargne", a-t-il ainsi déploré.