Washington et Pékin poursuivent le «dégel» avec des discussions à Malte

Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan s'exprime lors du point de presse quotidien à la Maison Blanche le 15 septembre 2023 à Washington, DC (Photo de Kevin Dietsch, AFP).
Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan s'exprime lors du point de presse quotidien à la Maison Blanche le 15 septembre 2023 à Washington, DC (Photo de Kevin Dietsch, AFP).
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Publié le Dimanche 17 septembre 2023

Washington et Pékin poursuivent le «dégel» avec des discussions à Malte

  • Une haute responsable de l'exécutif américain, qui a requis l'anonymat, a précisé que la réunion avait duré au total douze heures sur deux jours
  • Les Etats-Unis et la Chine ont renoué le dialogue ces derniers mois avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken

WASHINGTON: Le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden, Jake Sullivan, a rencontré le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, samedi et dimanche à Malte dans un contexte qui reste toutefois tendu entre les deux grandes puissances.

"Les deux parties ont eu des discussions franches, substantielles et constructives", a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué. La rencontre a également été confirmée par les autorités maltaises.

Une haute responsable de l'exécutif américain, qui a requis l'anonymat, a précisé que la réunion avait duré au total douze heures sur deux jours, et rappelé que la dernière rencontre de ce type, et à ce niveau, remontait au mois de mai dernier.

C'est à peu près à la même époque, au printemps, que le président américain avait prédit un "dégel" de la relation sino-américaine, qui s'était envenimée en février suite au survol des Etats-Unis par un ballon chinois.

Pendant son échange avec le ministre chinois, Jake Sullivan a "souligné que les Etats-Unis et la Chine étaient engagés dans une compétition, mais que les Etats-Unis ne cherchaient ni le conflit ni la confrontation", a-t-elle ajouté pendant un échange avec la presse, reprenant une formulation devenue rituelle de l'administration Biden.

"Wang Yi a souligné que la question de Taïwan était la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines", a assuré Pékin de son côté.

Le conseiller de la Maison Blanche à la sécurité nationale a, selon la responsable américaine, répété que les Etats-Unis ne "soutenaient pas" l'indépendance de l'île - que la Chine revendique comme faisant partie intégrante de son territoire - mais qu'ils ne voulaient pas de "changement unilatéral du statu quo" que ce soit de la part des Taïwanais ou des Chinois.

Communications militaires

Dans cette discussion à Malte, la Chine et les Etats-Unis se sont par ailleurs "engagés à mener des consultations" dans certains domaines, en particulier à propos des "évolutions en matière de politique et de sécurité en Asie-Pacifique", selon la source de la Maison Blanche.

Les communications entre responsables militaires des deux pays, que Pékin avait coupées en août 2022 à la suite d'une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, n'ont toutefois pas repris.

Les Américains ont toutefois "des indications faibles et limitées" montrant que les Chinois "pourraient être intéressées" à un éventuel rétablissement de ce type de contacts, a indiqué la haute responsable.

Les Etats-Unis et la Chine ont renoué le dialogue ces derniers mois avec une succession de visites de hauts responsables américains à Pékin, dont le chef de la diplomatie Antony Blinken, et d'autres rencontres de haut niveau sont en discussion, selon la haute responsable de la Maison Blanche.

Elle n'a toutefois pas commenté les spéculations sur un tête-à-tête entre Joe Biden et le président chinois Xi Jinping lors du prochain sommet de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique), à la mi-novembre à San Francisco (Californie).

En février, les tensions entre Chine et Etats-Unis étaient montées avec le survol du territoire américain par des ballons chinois, une opération d'espionnage selon Washington.

Les relations bilatérales restent encore tendues, les différends commerciaux, l'expansion chinoise en mer de Chine méridionale et la question de l'île démocratique autonome de Taïwan restant des pierres d'achoppement.

Pékin ne voit pas d'un très bon oeil la diplomatie très active des Etats-Unis en Asie, illustrée par un récent renforcement de la relation américano-vietnamienne par exemple, ni les commentaires à répétition de Joe Biden sur les faiblesses économiques et démographiques du géant asiatique.


Réunion vendredi à Genève entre des ministres européens et leur homologue iranien

Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques. (AFP)
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  • La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade
  • Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit"

BRUXELLES: Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de la France et du Royaume-Uni rencontreront vendredi à Genève leur homologue iranien, Abbas Araghchi, a-t-on appris jeudi de sources diplomatiques.

La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas doit également participer à cette réunion, confirmée par Téhéran et Berlin, au moment où les pays européens multiplient les appels à la désescalade après les bombardements israéliens visant à briser le programme nucléaire iranien.

Mercredi, l'Elysée avait annoncé une initiative à venir avec les proches partenaires européens de la France visant à "proposer un règlement négocié exigeant, de nature à mettre fin au conflit".

Israël a lancé le 13 juin une attaque inédite contre l'Iran, son ennemi juré, frappant des centaines de sites militaires et nucléaires et tuant les officiers de plus haut rang ainsi que des scientifiques du nucléaire.

Le président américain Donald Trump a dit ne pas exclure une intervention militaire américaine, suscitant de vives réactions, dont celle de Pékin qui s'est dit opposé à tout "usage de la force".

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio doit rencontrer jeudi à Washington le chef de la diplomatie britannique, David Lammy.

Depuis Paris, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a souligné que le France et ses partenaires étaient prêts à participer à des négociations visant à obtenir de la part de l'Iran "un retour en arrière durable de son programme nucléaire et de son programme balistique".

Il a insisté sur une "volonté de reprendre les discussions" côté iranien, "y compris avec les Etats-Unis, à condition qu'un cessez le feu puisse intervenir".

L'Iran a accéléré depuis plusieurs années sa production d'uranium hautement enrichi. Téhéran enrichit son uranium à un niveau bien supérieur à la limite fixée par un accord international de 2015 dit JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action).

La France, l'Allemagne, le Royaume-uni et l'UE étaient tous signataires de cet accord qui a été torpillé par Donald Trump lors de son premier mandat.


«Peut-être», «peut-être pas»: Trump entretient l'incertitude sur ses intentions en Iran

Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré mercredi depuis la Maison Blanche qu'il n'avait pas encore arrêté sa décision quant à la participation des Etats-Unis aux frappes sur l'Iran lancées par leur allié israélien
  • "Je n'ai pas encore pris de (décision) définitive", a répondu le président américain aux journalistes dans le Bureau ovale. Interrogé sur la possibilité que le régime iranien tombe, il a répondu "ça pourrait arriver"

WASHINGTON: Donald Trump a assuré mercredi n'avoir pas encore pris de décision sur une éventuelle participation des Etats-Unis aux frappes d'Israël contre l'Iran, affirmant devant la presse: "Je vais peut-être le faire, peut-être pas".

"Personne ne sait ce que je vais faire", a ajouté le président américain, lancé dans un long échange avec les journalistes sur la pelouse de la Maison Blanche, où il était venu inspecter l'installation d'un monumental mât de drapeau.

Alors que les spéculations s'intensifient sur une éventuelle participation directe des Etats-Unis à la guerre entre Israël et Iran, après plusieurs jours d'échanges de tirs intenses entre les deux pays ennemis, Donald Trump a plus tard lancé: "Je n'ai pas pris (de décision) finale". Cette fois depuis le Bureau ovale où il recevait des footballeurs de la Juventus Turin.

"J'aime prendre une décision finale une seconde avant la limite", a-t-il ajouté, avant de participer pour la deuxième fois en deux jours à une réunion dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.

"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix c'est de se battre ou qu'ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu'il y a à faire. Et peut-être que nous n'aurons pas à nous battre", a-t-il encore dit, toujours de manière énigmatique.

Le président américain, interrogé sur une possible chute du pouvoir actuel à Téhéran, a estimé que cela "pourrait se produire".

Selon le Wall Street Journal, Donald Trump a dit mardi à des conseillers qu'il avait approuvé des plans d'attaque contre l'Iran mais qu'il les retenait pour voir si Téhéran ne revenait pas sur son programme nucléaire.

"Toutes les options sont sur la table", a indiqué à l'AFP un responsable à la Maison Blanche interrogé à ce sujet.

"Grosse différence" 

Le dirigeant républicain a aussi assuré que l'Iran était entré en contact avec les Etats-Unis pour négocier.

"Oui", a-t-il répondu à la question de savoir si l'Iran avait contacté les Etats-Unis. "Je leur ai dit que c'était très tard pour discuter (...). Il y a une grosse différence entre maintenant et il y a une semaine, n'est-ce pas?".

"Je leur ai dit: +Pourquoi n'avez-vous pas négocié avec moi avant tous ces morts et ces destructions?", a-t-il assuré, estimant qu'il n'était "pas trop tard".

"Ils ont même suggéré de venir à la Maison Blanche", a ajouté Donald Trump.

L'Iran a rapidement démenti. "Aucun responsable iranien n'a jamais demandé à ramper aux portes de la Maison Blanche", a écrit sur X la mission iranienne à l'ONU.

"L'Iran ne négocie PAS sous la contrainte" et "n'acceptera PAS la paix sous la contrainte", a-t-elle encore répondu à l'"ultime ultimatum" décrit par Donald Trump un peu plus tôt.

Le guide suprême iranien Ali Khamenei a proclamé mercredi que son pays "ne se rendra jamais" et mis en garde les Etats-Unis, alliés d'Israël, contre des "dommages irréparables" en cas d'intervention américaine.

Au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avec lequel il s'entretient "tous les jours", Donald Trump a dit mardi de "continuer".

Le président américain a en revanche repoussé l'offre de médiation du président russe Vladimir Poutine, à laquelle il s'était pourtant dit "ouvert" au cours du week-end.

"Il a proposé de faire le médiateur, j'ai dit +Fais-moi une faveur, fais le médiateur pour toi-même. Occupons-nous de la médiation pour la Russie d'abord, ok? Tu peux t'occuper de ça (le conflit au Moyen-Orient) plus tard+", a dit Donald Trump.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.