Hostilité croissante des agriculteurs à l'entrée de l'Ukraine dans l'UE

Des manifestants se rassemblent devant le Palais de la Culture et de la Science pour assister à une manifestation d'agriculteurs contre les mesures climatiques de l'UE et les importations ukrainiennes à Varsovie, en Pologne, le 27 février 2024. (AFP)
Des manifestants se rassemblent devant le Palais de la Culture et de la Science pour assister à une manifestation d'agriculteurs contre les mesures climatiques de l'UE et les importations ukrainiennes à Varsovie, en Pologne, le 27 février 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 01 mars 2024

Hostilité croissante des agriculteurs à l'entrée de l'Ukraine dans l'UE

  • L'intégration de l'Ukraine serait "une catastrophe" selon le syndicat agricole FNSEA majoritaire en France, première puissance agricole européenne
  • Le patron du principal syndicat allemand abonde: "cela conduirait finalement à la disparition de l'agriculture familiale en Allemagne et en Europe"

PARIS: En pleine crise, les agriculteurs européens nourrissent une hostilité croissante à la perspective d'une entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne, même si certains préfèreraient à terme voir l'ancien grenier à blé soviétique de leur côté plutôt que dans le giron russe.

Pas un jour sans un geste de colère: manifestation en Bulgarie, déversement de céréales ukrainiennes à la frontière polonaise, rassemblement de 900 tracteurs à Bruxelles... "Nous voulons bien aider mais pas à n'importe quel prix", ont clamé des agriculteurs roumains.

L'intégration de l'Ukraine serait "une catastrophe" selon le syndicat agricole FNSEA majoritaire en France, première puissance agricole européenne.

Le patron du principal syndicat allemand Deutsche Bauernverband, Joachim Rukwied, abonde: "cela conduirait finalement à la disparition de l'agriculture familiale en Allemagne et en Europe".

En cause: les vastes terres arables ukrainiennes qui font du pays, même en guerre, un exportateur majeur de blé, maïs et tournesol, produits libérés de droits de douane au nom de la solidarité européenne, mais encore loin des standards européens notamment en matière de pesticides.

Pour les céréales, "les dix plus grandes entreprises contrôlent plus de 70% du marché et la taille moyenne des exploitations agricoles en Ukraine est de 1.000 hectares… contre 16 hectares dans l'UE", relève Stefan Lehne, un chercheur du think tank Carnegie Europe, dans une note en septembre.

«Logique de paix»

"On ne peut pas lutter à armes égales, parce que les coûts de production sont différents, avec des effets d'échelle", résume le président des chambres d'agriculture polonaises, Wiktor Szmulewicz, dénonçant une concurrence insoutenable pour le sucre ou les fruits rouges, secteur nécessitant une importante main d'oeuvre.

"En réalité, l'agriculture ukrainienne s'intègre déjà à l'UE, il faut comprendre que nous achetons beaucoup de matériel de semence ou de produits phytosanitaires de l'UE", a plaidé Taras Kachka, vice-ministre ukrainien de l'Économie, lors d'un point presse à Bruxelles en octobre.

Le patron des céréaliers français, Eric Thirouin, reconnaît que l'Europe serait alors "dans une logique de paix, face à la Russie qui utilise le blé comme une arme alimentaire". Mais, prévient-il, il faudrait que l'intégration se fasse "très progressivement" et "pas au détriment des pays européens".

Il faudra alors partager le gâteau de la Politique agricole commune (PAC). Une récente étude de la Hertie School (institut Jacques-Delors) estime qu'en cas de pleine intégration de l'Ukraine, en appliquant les règles budgétaires actuelles, les dépenses annuelles supplémentaires de l'UE s'élèveraient à 13,2 milliards d'euros. Sur cette somme, 57% serait allouée via la PAC, soit 7,6 milliards - contre par exemple 9 milliards pour la France aujourd'hui.

Percevant le risque de déséquilibre, le commissaire européen à l'Agriculture Janusz Wojciechowski a suggéré que l'UE plafonne les paiements aux plus grandes entreprises agricoles.

«Risque de dislocation»

En attendant, Polonais, Roumains ou Bulgares ont accepté que les grains ukrainiens transitent par leur territoire, mais ils réclament l'assurance qu'ils vont en ressortir, pour aller nourrir le monde et cesser de faire baisser les prix.

Pendant des mois, la position commune des 27 fut celle d'une solidarité sans faille avec Kiev: après l'invasion russe, l'Europe a créé des "corridors de solidarité" terrestres et fluviaux qui ont permis d'exporter 61 millions de tonnes de produits agricoles entre mars 2022 et janvier 2024.

Cette route européenne, indispensable pour Kiev après la décision russe de fermeture du corridor en mer Noire en juillet, est aujourd'hui devenue secondaire. Kiev a repris seule ses exportations via le Bosphore et c'est des ports de la région d'Odessa que part désormais l'essentiel de ses produits.

Mais pour les fermiers européens, le mal est fait: "Alors que l'Ukraine exportait historiquement 20.000 tonnes de sucre vers l'UE, ces volumes pourraient dépasser 700 000 tonnes" en 2023-24, selon les producteurs français de betterave sucrière.

Fin janvier, Bruxelles a annoncé un mécanisme pour réintroduire des droits de douane pour les produits "sensibles": volailles, oeufs et sucre.

Les céréaliers ont aussitôt réclamé des mesures similaires pour les blés, orges et maïs, mettant en garde contre un risque de "dislocation du marché commun" si Bruxelles faisait la sourde oreille.

Mercredi, le Premier ministre polonais Donald Tusk, pourtant soutien fort de Kiev, n'a pas exclu de fermer "temporairement" sa frontière aux marchandises ukrainiennes.


La délégation de l'UE à Riyad célèbre la Journée de l'Europe 2025

Les ambassadeurs européens posent pour une photo de groupe lors de la Journée de l'Europe 2025. (Photo Fournie)
Les ambassadeurs européens posent pour une photo de groupe lors de la Journée de l'Europe 2025. (Photo Fournie)
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  • « Nous avons le privilège d'être le partenaire stratégique de l'Arabie saoudite », déclare l'envoyé de l'UE.
  • L'occasion de célébrer l'anniversaire de l'adoption de la déclaration Schuman en 1950.

RIYAD : Jeudi soir, la délégation de l'Union européenne en Arabie saoudite a organisé une réception à la résidence de l'ambassadeur, dans le quartier diplomatique de Riyad, pour célébrer la Journée de l'Europe.

La Journée de l'Europe est officiellement célébrée le 9 mai pour marquer l'adoption de la déclaration Schuman, qui, en 1950, a jeté les bases de ce qui allait devenir l'Union européenne. Cette année, l'événement revêt une importance particulière puisqu'il marque le 75ᵉ anniversaire de la signature de la déclaration.

L'invité d'honneur était le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed El Khereiji.

Christophe Farnaud, ambassadeur de l'Union européenne en Arabie saoudite, au Bahreïn et à Oman, a déclaré que le 9 mai 1950 avait ouvert la voie à la création de l'Union européenne en tant que projet de paix pour le continent européen.

La déclaration Schuman visait à rendre la guerre « non seulement impensable, mais matériellement impossible ».

En reconnaissance de cette réalisation extraordinaire, l'UE a reçu le prix Nobel de la paix en 2012, a-t-il ajouté.

La déclaration Schuman nous rappelle avec force que la paix n'est pas un acquis. Elle doit être entretenue, défendue et promue, a-t-il déclaré, ajoutant que l'Europe, champ de bataille de deux guerres mondiales, a appris à ses dépens que ce n'est que par la coopération et la création de sociétés interconnectées que les pays peuvent parvenir à une paix durable, à la prospérité et au progrès. 

Alors que le monde évolue rapidement et se fragmente, l'UE continue de promouvoir le dialogue, la stabilité, la prospérité et la compréhension mutuelle.

C'est dans ce contexte que M. Farnaud a déclaré : « Nous avons le privilège d'être le partenaire stratégique de l'Arabie saoudite alors que le Royaume s'ouvre au monde et mène une transformation sociale et économique spectaculaire dans le cadre du programme Vision 2030.

Ce partenariat se renforce chaque jour, il est solide, productif et en expansion. Nous avons trouvé un terrain d'entente dans de nombreux secteurs, notamment la sécurité, la coopération économique, l'énergie, la transition verte, le tourisme, l'éducation, les arts et le sport. »

Au cours de l'année écoulée, les relations bilatérales ont franchi des étapes importantes et un nombre exceptionnel de visites et d'échanges de haut niveau entre l'UE et l'Arabie saoudite ont renforcé les liens. 

En octobre dernier, le premier sommet UE-Conseil de coopération du Golfe s'est tenu à Bruxelles, marquant un moment historique en présence du prince héritier Mohammed bin Salman.

« Nous partageons des intérêts géopolitiques communs. L'invasion de l'Ukraine par la Russie et la crise majeure en cours en Palestine et en Israël encadrent les défis de notre avenir commun. L'UE a salué le rôle de l'Arabie saoudite pour faciliter une paix globale, juste et durable en Ukraine », a déclaré M. Farnaud.

« En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, nous avons uni nos efforts pour relancer le processus politique en vue d'une solution à deux États et avons créé l'Alliance mondiale pour la mise en œuvre de cette solution, alliance coparrainée par l'Arabie saoudite, la Norvège et l'Union européenne », a-t-il ajouté.

Sur le plan économique, l'UE est le deuxième partenaire commercial de l'Arabie saoudite et son premier investisseur direct à l'étranger. 

« Nous voulons aller plus loin, que ce soit par le biais d'accords de libre-échange, de collaborations sectorielles ou d'un dialogue élargi », a déclaré l'ambassadeur.

« L'année dernière, nous avons créé la Chambre de commerce européenne en Arabie saoudite, la première du genre dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.

« La coopération en matière de sécurité est un autre domaine dans lequel nous pouvons nous investir. Grâce aux opérations navales Atalanta et Aspides, l'UE contribue à la liberté de navigation et à la sauvegarde de la sécurité maritime dans cette région, de la mer Rouge à l'océan Indien.

Le 19 février dernier, l'UE a lancé l'opération Aspides de la force navale de l'UE, en réponse à l'escalade des attaques des Houthis contre les navires de guerre et les navires marchands en mer Rouge et dans le nord-ouest de l'océan Indien. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Missiles contre drones, l'escalade militaire continue entre l'Inde et le Pakistan

Des soldats paramilitaires indiens avec un chien renifleur patrouillent sur une place de marché à Srinagar le 10 mai 2025. (AFP)
Des soldats paramilitaires indiens avec un chien renifleur patrouillent sur une place de marché à Srinagar le 10 mai 2025. (AFP)
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  • Attaques de drones, tirs d'artillerie, frappes de missiles, le Pakistan et l'Inde ont encore intensifié samedi leurs opérations au quatrième jour de leur confrontation militaire
  • Samedi matin, le Pakistan a annoncé avoir riposté à des frappes, quelques heures plus tôt, de missiles indiens visant trois de ses bases aériennes, dont l'une aux portes de la capitale Islamabad

Srinagar, Inde: Attaques de drones, tirs d'artillerie, frappes de missiles, le Pakistan et l'Inde ont encore intensifié samedi leurs opérations au quatrième jour de leur confrontation militaire, sourds aux appels insistants à la retenue des Etats-Unis ou de la Chine.

Depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à l'attentat commis le 22 avril dans le Cachemire indien, les deux puissances nucléaires se rendent coup pour coup dans une inquiétante escalade.

Samedi matin, le Pakistan a annoncé avoir riposté à des frappes, quelques heures plus tôt, de missiles indiens visant trois de ses bases aériennes, dont l'une aux portes de la capitale Islamabad.

Dans la foulée, l'Inde a confirmé avoir subi une série d'attaques pakistanaises, notamment de drones, contre plusieurs cibles militaires situées dans toute la partie nord-ouest de son territoire.

La principale ville du Cachemire indien, Srinagar, a été plusieurs fois secouée samedi par de violentes détonations, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Touchée au petit matin, la base aérienne d'Awantipora, près de Srinagar, a encore été frappée à la mi-journée, selon une source policière s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

L'aggravation des combats entre les deux rivaux a suscité les appels au calme de plus en plus inquiets de nombreuses capitales étrangères.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais et les a exhortés "à rétablir une communication directe pour éviter toute erreur de calcul", selon sa porte-parole Tammy Bruce.

- "Dégâts limités" -

Les Etats-Unis ont formellement offert leur médiation aux deux pays.

La Chine a haussé le ton samedi en appelant "fermement" les deux pays voisins à la retenue, alors que les pays membres du G7 ont de leur côté exigé "une désescalade immédiate".

Rivaux depuis leur indépendance et leur douloureuse partition en 1947, l'Inde et le Pakistan traversent leur plus grave crise des deux dernières décennies depuis l'assassinat de 26 civils le mois dernier dans la ville de Pahalgam, au Cachemire indien.

New Delhi accuse Islamabad de soutenir le groupe jihadiste qu'elle soupçonne de l'attaque, ce que son voisin dément fermement. Les combats qui les opposent depuis mercredi font aussi l'objet d'une féroce bataille de communication.

Avant l'aube samedi, deux explosions ont retenti à Islamabad et à Rawalpindi, ville toute proche où se trouvent l'état-major et les services du renseignement pakistanais.

Le porte-parole de l'armée pakistanaise, Ahmed Sharif Chaudhry, est alors apparu à la télévision d'Etat pour annoncer que "l'Inde a(vait) attaqué avec des missiles" et que "les bases de Nour Khan, Mourid et Chorkot (avaient) été visées".

"Vous pouvez vous préparer maintenant à notre réponse", a-t-il lancé à l'intention de l'Inde.

Samedi matin, des porte-paroles de l'armée indienne ont confirmé que le Pakistan avait visé 26 cibles sur son sol. Parmi elles, quatre bases aériennes dont l'infrastructure et le personnel n'ont subi que des "dégâts limités".

Le secrétaire du ministère indien des Affaires extérieures, Vikram Misri, a longuement dénoncé devant la presse "les mensonges, la désinformation et la propagande" d'Islamabad, accusé de viser délibérément" des objectifs civils.

- Exode -

L'armée indienne a également affirmé sur X avoir "pulvérisé" des "sites de lancement terroristes" de drones proche de la frontière.

Le centre de réflexion International Crisis Group (ICG) s'est inquiété de "la rhétorique belliqueuse, l'agitation intérieure et la logique jusqu'au-boutiste de la surenchère" dans les deux capitales.

Selon les bilans officiels des deux camps, les combats ont causé depuis mercredi la mort d'une soixantaine de civils pakistanais et indiens.

Cet état de guerre a suscité d'importants mouvements de population de part et d'autre de la "ligne de contrôle" qui sépare la région contestée du Cachemire entre les deux pays.

Dans la partie indienne, la gare de la ville de Jammu, visée par des attaques de drones pakistanais les deux dernières nuits, était prise d'assaut samedi par des habitants en quête d'un train.

"Il y a eu des fortes explosions toute la nuit", a confié à l'AFP sur un quai l'un des candidats au départ, Karan Varma, un maçon de 41 ans. "Il n'y a pas d'autre choix que de partir".

Conséquence des opérations militaires en cours, l'espace aérien du Pakistan sera fermé "jusqu'à dimanche à 07H00 GMT", a annoncé samedi à la mi-journée l'Autorité locale de l'aviation.

Côté indien, un total de 32 aéroports du quart nord-ouest du pays ont été fermés au trafic aérien jusqu'à nouvel ordre.


Macron, Merz, Starmer et Tusk à Kiev pour appeler Moscou à un cessez-le-feu "inconditionnel" de 30 jours

Le président français Emmanuel Macron (C), le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) et le chancelier allemand Friedrich Merz arrivent à la gare de Kiev le 10 mai 2025, avant un rassemblement de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C), le Premier ministre britannique Keir Starmer (G) et le chancelier allemand Friedrich Merz arrivent à la gare de Kiev le 10 mai 2025, avant un rassemblement de dirigeants européens dans la capitale ukrainienne. (AFP)
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  • Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont arrivés à Kiev samedi matin pour afficher leur soutien à l'Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un "cessez-le-feu complet" de 30 jours à Moscou

KIEV: Emmanuel Macron, Friedrich Merz, Keir Starmer et Donald Tusk sont arrivés à Kiev samedi matin pour afficher leur soutien à l'Ukraine et réclamer, de concert avec les États-Unis, un "cessez-le-feu complet" de 30 jours à Moscou, au lendemain d'une démonstration de force diplomatique russe.

Cette visite des dirigeants français, allemand, britannique et polonais répond symboliquement aux commémorations en grande pompe des 80 ans de la victoire sur l'Allemagne nazie tenues vendredi sur la place Rouge autour du président russe Vladimir Poutine et d'une vingtaine de dirigeants étrangers, dont le président chinois Xi Jinping.

"Nous continuerons d'accroître notre soutien à l'Ukraine. Nous intensifierons notre pression sur la machine de guerre russe jusqu’à ce que la Russie accepte un cessez-le-feu durable", ont prévenu les quatre dirigeants européens dans une déclaration commune.

Le président français, le chancelier allemand et le Premier ministre britannique sont sortis ensemble samedi du train qui les a amenés depuis la Pologne, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ils doivent rejoindre plus tard le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre polonais.

M. Tusk, arrivé séparément, a publié sur X une vidéo de son arrivée à la gare de Kiev.

Les quatre dirigeants ont été accueillis à la gare par le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermak, et le ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga.

Le quatuor va participer à Kiev à une réunion virtuelle avec les autres dirigeants de la "coalition des volontaires", ces pays occidentaux, essentiellement européens, prêts à apporter des "garanties de sécurité" à l'Ukraine.

Selon leur déclaration, ils informeront ainsi les autres pays des "progrès réalisés en vue d’une future coalition rassemblant des forces aériennes, terrestres et maritimes" pour aider l'armée ukrainienne "après un éventuel accord de paix" avec la Russie, qui envahit l'Ukraine depuis trois ans.

Paris et Londres assurent le pilotage de cette coalition aux contours encore flous.

Après avoir embarqué dans le même train en Pologne près de la frontière avec l'Ukraine, MM Macron, Starmer et Merz, en tenue décontractée, ont eu un échange à trois durant le voyage, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les Européens se rendent à Kiev forts de l'appel du président américain Donald Trump, qui a pressé jeudi la Russie d'accepter un "cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours". Il a menacé de nouvelles sanctions occidentales en cas d'échec.

Emmanuel Macron a affirmé vendredi souhaiter aboutir "dans les prochaines heures et les prochains jours" à un plan commun américano-européen de cessez-le-feu, assorti de nouvelles "sanctions économiques massives" en cas d'échec.

"Aux côtés des États-Unis, nous appelons la Russie à accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours afin de permettre la tenue de pourparlers en vue d'une paix juste et durable", ont ajouté les quatre  dirigeants dans leur déclaration.

- Armes occidentales -

Vendredi à Moscou, Vladimir Poutine a célébré le "courage" des soldats russes engagés dans ce pire conflit armé en Europe depuis le Deuxième guerre mondiale qui a fait des dizaines de milliers de morts dans chaque pays.

Sur la chaîne américaine ABC, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé qu'un cessez-le-feu devrait être précédé d'un arrêt des livraisons d'armes occidentales, faute de quoi cela donnerait "un avantage à l'Ukraine" à un moment où "les troupes russes avancent de manière assurée" sur le front.

Moscou a rejeté pour l'instant les appels au cessez-le-feu, se contenant de décréter unilatéralement une trêve de trois jours qui doit s'achever samedi à minuit, à l'occasion des célébrations de la victoire sur l'Allemagne nazie. L'Ukraine a évoqué des centaines des violations.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, et son début de rapprochement spectaculaire avec le maître du Kremlin, les Ukrainiens et les Européens redoutent un accord qui se nouerait sans leur consentement.

Mais ils espèrent avoir réussi à accorder leurs violons avec le président américain, notamment depuis un tête-à-tête Trump-Zelenksy à Rome à l'occasion des funérailles du pape François le 26 avril.

Pour Emmanuel Macron, il s'agit de la deuxième visite en Ukraine depuis le début de la guerre après celle de juin 2022 -- à l'époque avec les dirigeants allemand et italien.

"Que les dirigeants de la France, de l'Allemagne, du Royaume-Uni et de la Pologne viennent en bloc quatre jours après l'élection du chancelier allemand, ça montre l'unité, la force, la réactivité de l'Europe", estime un proche du président français. "Et puis c'est en miroir avec les célébrations de Poutine."