SRMG, pionnier de l'innovation et de la créativité lors des Cannes Lions 2023, lance Billboard Arabia

Jomana R. Al-Rashid, PDG de SRMG, lors de l'expérience SRMG Beach au Festival international de la créativité Cannes Lions. (Fourni)
Jomana R. Al-Rashid, PDG de SRMG, lors de l'expérience SRMG Beach au Festival international de la créativité Cannes Lions. (Fourni)
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Publié le Vendredi 30 juin 2023

SRMG, pionnier de l'innovation et de la créativité lors des Cannes Lions 2023, lance Billboard Arabia

  • La SRMG Beach Experience a réuni plus de cinquante conférenciers influents et plus de trois mille invités, recueillant 1,65 milliard de mentions sur les réseaux sociaux et les plates-formes numériques
  • SRMG s'est concentré sur les dernières tendances, notamment l'impact des nouvelles technologies, l'évolution des demandes du public et la relation entre la créativité et l'innovation

CANNES: Saudi Research and Media Group (SRMG), l'un des groupes phares de médias dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), a orchestré une semaine riche en inspiration au Festival international de la créativité Cannes Lions 2023. L’événement s’est distingué par des discussions approfondies, une programmation passionnante de performances ainsi que le lancement de Billboard-Arabie saoudite.
À l’occasion de ce festival mondial, le pôle créatif de la région Mena a été représenté par SRMG Beach Experience. Du 19 au 22 juin, SRMG a réuni plus de trois mille invités. Le groupe a réussi à atteindre une audience globale de plus de 1,65 milliard sur les réseaux sociaux et les plates-formes numériques.
Leaders de l'industrie, pionniers, entrepreneurs, médias internationaux et agences de publicité et de technologie ont eu l’opportunité de s’informer au sujet de la stratégie d'expansion de SRMG, ainsi que de la créativité et de l'innovation qui marquent la région.
Ce rendez-vous a permis à SRMG de rassembler des personnalités professionnelles et créatives de premier plan pour une série de discussions dynamiques sur les opportunités et les défis du paysage médiatique de la région Mena, l'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur les industries créatives, le rôle puissant de la communauté dans la création de marques emblématiques, ainsi que l'émergence de la région en tant que plaque tournante florissante de la musique et du capital-risque.
Parmi les conférenciers figuraient des leaders du secteur des médias, de la technologie et de la publicité tels que la directrice générale de SRMG, Jomana R. al-Rachid; le cofondateur et PDG de Brut, Guillaume Lacroix; le PDG de VaynerMedia, Gary Vaynerchuk; la PDG d'Omnicom Media Group Mena, Elda Choucair ainsi que le cofondateur et directeur technologique d'Anghami, Elie Habib.
Des titans du divertissement et de la création ont également répondu présents, comme l'humoriste et vedette de la télévision, Mo Amer; le créateur le plus primé au Moyen-Orient, Ali Rez, ainsi que le cofondateur de la maison de production Good People Ali Ali. Ils se sont penchés sur l'importance de la narration, de l’inspiration, de la pertinence et de l'authenticité du contenu qui doit être présenté au public.
Cette année, SRMG s’est vu franchir une nouvelle étape dans sa stratégie de croissance grâce à un partenariat noué avec Billboard. La nouvelle plate-forme musicale, Billboard Arabia, est dédiée aux artistes arabes qui ont marqué leur temps, et à la mise en lumière de leurs histoires, cultures et expériences. Dans le courant de l'année prochaine, Billboard Arabia présentera plusieurs palmarès, récompenses musicales, événements en direct et contenus exclusifs, tout en centralisant le tout en un même point.
 

SRMG lance Billboard Arabia

Pour célébrer cette annonce, SRMG a fourni, lors du festival, une plate-forme aux artistes de la région pour qu’ils puissent montrer leurs talents sur une scène internationale. SRMG Beach Experience a organisé des concerts en direct de l’étoile montante saoudienne Mishaal, et d'artistes hip-hop régionaux Khaleeji, dont DJ Outlaw, Moayad, Jeed et Flipperachi. Pour la deuxième édition de Mena Night, Naïka, Elyanna et DJ Rodge sont montés sur scène pour des performances inoubliables.
Un autre aspect essentiel de la stratégie de transformation de SRMG est de responsabiliser la prochaine génération de créateurs et d'innovateurs. C’est dans cet esprit que, pour la première fois, SRMG a organisé le concours Saudi Young Lions, offrant aux gagnants l'opportunité de participer au concours Global Young Lions.
L'équipe gagnante des Saudi Young Lions, Reema Ibrahim et Shoug Abdallah, est entrée dans l'Histoire en se classant parmi les sept premiers parmi plus de quatre cent cinquante participants créatifs du monde entier.
Le partenariat de SRMG avec le Festival international de la créativité Cannes Lions est une première pour l’Arabie saoudite, et il reflète l'engagement de SRMG à investir dans l'écosystème médiatique régional par le biais de la création d’opportunités et la mise en évidence de la créativité et de l'innovation issues de la région Mena.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les designers arabes se distinguent à Milan lors de la semaine du design

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
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  • .La Semaine du design de Milan, qui se tient cette année du 7 au 13 avril, est sans doute le plus grand rassemblement annuel mondial de designers d'intérieur et de mobilier.
  • Plusieurs designers et entreprises du Moyen-Orient ont présenté des créations valorisant la culture et le patrimoine arabes.

DUBAI : La Semaine du design de Milan, qui se tient cette année du 7 au 13 avril, est sans doute le plus grand rassemblement annuel mondial de designers d'intérieur et de mobilier. Plusieurs designers et entreprises du monde arabe y ont participé. 

L'une de ces expositions, « Bamboo Encounters », organisée et conçue par 2050+ et son fondateur Ippolito Pestellini Laparelli, explore le rôle du bambou dans l'histoire de la marque, en présentant des pièces spécialement commandées à des designers contemporains du monde entier.

Dans l'Italie de l'après-Seconde Guerre mondiale, il était difficile de se procurer des matières premières. C'est pourquoi le fondateur de la maison de couture, Guccio Gucci, a opté pour le bambou, léger et résistant, comme alternative à la poignée en cuir traditionnelle. Les artisans florentins qui créent les sacs Gucci sont favorables à l'utilisation du bambou. 

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

C'est ainsi qu'est né le sac emblématique Gucci Bamboo 1947. Dima Srouji, architecte et artiste palestinienne, fait partie des différents créateurs mandatés pour « Bamboo Encounters ». Ses paniers en bambou, « Hybrid Exhalations », mettent en valeur les traditions de la vannerie du Levant en incorporant du bambou trouvé à la main et du verre délicatement soufflé par la famille Twam en Palestine. Les pièces évoquent un sentiment de beauté fragile et de résilience.

Au cours de ses trois mois de recherche, Mme Srouji est tombée amoureuse de l'histoire de la vannerie.

« J'aime beaucoup l'idée du temps qui passe et du temps qu'il faut pour tresser des paniers très lentement par ces artisans anonymes du monde entier », a-t-elle déclaré au journal Arab News.

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

 « Certains de ces paniers ont été trouvés en ligne, comme sur eBay. Certains proviennent de ventes aux enchères différentes, et chacun d'entre eux est originaire d'un pays différent. Certains sont même des paniers à fleurs du Japon, des paniers à poissons et des paniers à œufs des Philippines, et l'un d'entre eux est un chapeau de la Seconde Guerre mondiale du Royaume-Uni, provenant d'un gentleman anglais qui l'avait obtenu au Viêt Nam dans les années 1940. »

Srouji les a transformés en formes ludiques et organiques en les combinant avec des pièces en verre soufflé fabriquées par la famille Twam, souffleurs de verre palestiniens avec lesquels elle travaille depuis dix ans. Leur atelier est basé à Jaba', un village historique situé au nord-est de Jérusalem, entre Ramallah et Jérusalem.

« La combinaison du verre et des paniers s'est faite dans mon atelier, lorsque j'ai commencé à tisser le verre dans les paniers déjà tressés et qu'ils sont devenus des créatures vivantes », a déclaré M. Srouji. « Ils sont aérés, ludiques, et chacun d'entre eux renferme des souvenirs. C'est un moment important pour se remémorer les joies de la vie et célébrer l'histoire de la tradition palestinienne, d'autant plus dans une période sombre. » 

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

Lors de l'Isola Design Festival organisé par Isola Design Group, qui possède des bureaux dans le Dubai Design District (d3), plusieurs designers émergents du monde arabe ont présenté leur travail. La designer jordanienne Victoria Dabdoub a notamment présenté sa première collection, « Stone Objects ». A Study of Core Solids », composée de plusieurs masses de pierre façonnées à la main et reliées par une pièce en laiton. Il en résulte des bougeoirs élégants et ludiques qui invitent l'utilisateur à créer son propre présentoir à l'aide de plusieurs pièces.

« Mon travail s'inspire des pratiques locales en Jordanie et en Palestine et vise à collaborer avec les artisans locaux pour développer des pièces contemporaines », explique-t-elle. « Ma première collection est une série de bougeoirs en pierre que j'ai fabriqués lors de deux ateliers à Amman, l'un portant sur le travail du métal et l'autre sur le travail de la pierre. 

Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)
Semaine du design de Milan. (Photo Fournie)

Elle ajoute : « Je pense qu'il est important de produire localement des produits de haute qualité. La pierre est du calcaire du sud de la Jordanie et le laiton provient du marché, probablement d'Italie ou d'ailleurs. Que je travaille en Jordanie ou en Palestine, il est important d'essayer d'intégrer les pratiques locales, en particulier compte tenu de la guerre en cours et du nombre de voix qui ne sont pas entendues. Essayer de dire quelque chose à travers le design, l'artisanat, les matériaux et le patrimoine est crucial ».

Etereo, le studio de création basé entre Dubaï et Milan, revient à la Semaine du design de Milan avec une exposition immersive au Nilufar Depot, présentant ses populaires collections « Faraglioni » et « Grottesche ». Les formes, les matériaux et les couleurs séduisants de ces pièces célèbrent les synergies entre le design et la nature, en particulier celles que l'on trouve en Méditerranée.

La collection « Faraglioni », produite exclusivement pour Nilufar en édition limitée, met en valeur l'essence de la mer dans les espaces intérieurs grâce à des designs sculpturaux - une table centrale, une table à manger, une table basse et deux consoles qui rendent hommage aux célèbres rochers Faraglioni de Capri, qui représentent des merveilles naturelles et un patrimoine intemporel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 

 

 

 


La fleur de goast de Tamtam : Développer une communauté musicale saoudienne dynamique

Connue sous le nom de Tamtam, l'artiste a choisi au début de sa carrière de ne porter qu'un seul nom - une décision qui a permis de préserver sa vie privée tout en permettant aux auditeurs de se concentrer sur son message et sa musique. (Instagram)
Connue sous le nom de Tamtam, l'artiste a choisi au début de sa carrière de ne porter qu'un seul nom - une décision qui a permis de préserver sa vie privée tout en permettant aux auditeurs de se concentrer sur son message et sa musique. (Instagram)
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  • L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, s'inscrivait dans l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam
  • Tamtam explore dans sa musique les thèmes de l'identité, de l'égalité des sexes et des liens culturels.

ALKHOBAR : Tamtam, auteure-compositrice-interprète saoudien de renommée internationale, a apporté son énergie débordante à Alkhobar cette semaine, dans le but de nourrir et de connecter la scène musicale croissante du Royaume à partir de la base. 

Initialement connue sous le nom de Tamtam, l'artiste a choisi, au début de sa carrière, de ne pas utiliser d'autre nom que son prénom, une décision qui lui a permis de préserver sa vie privée tout en permettant aux auditeurs de se concentrer sur son message et sa musique. Avec le temps, ce nom est devenu synonyme de son mélange des genres, de son attrait mondial pour le fait de chanter à la fois en anglais et en arabe, et de son audacieux plaidoyer en faveur de la liberté de création.

L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, s'inscrivait dans l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam pour soutenir les artistes émergents et les créateurs indépendants. Le rassemblement a transformé l'espace en un centre créatif éphémère, où les artistes ont échangé des marchandises, des contacts et des idées autour d'un café, gratuit pour tous ceux qui avaient apposé un tampon à l'entrée. L'entrée était gratuite sur inscription, ce qui a permis à MDLBeast Radio de recueillir les coordonnées des participants pour rester en contact avec eux.

L'événement au Bohemia a été organisé par Ninyaz Aziza de MDLBEAST Radio avec Tamtam. 

L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, faisait partie de l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam pour soutenir les artistes émergents et les créateurs indépendants. (Photo AN)
L'événement, organisé au Bohemia Cafe et soutenu par MDLBEAST Radio, faisait partie de l'activation communautaire de Goast Flower, une initiative populaire lancée par Tamtam pour soutenir les artistes émergents et les créateurs indépendants. (Photo AN)

MDLBEAST Radio a coorganisé son premier événement de ce type dans la ville natale de Tamtam, Riyad, quelques semaines plus tôt, un sahoor à Beast House, et c'était leur deuxième étape dans le cadre de cette mission.

« Honnêtement, je suis ravie. C'est vraiment génial, parce qu'on peut jouer de la musique », a déclaré Tamtam à Arab News.

Lors du sahoor de Riyad, ils s'étaient contentés de se mêler à la foule, sans jouer ni écouter de musique.

« À Alkhobar, il y a eu tellement de monde que les gens étaient enthousiastes. Il n'y a pas beaucoup d'événements à Alkhobar, alors j'ai vraiment l'impression que tout le monde apprécie énormément », a déclaré Mme Tamtam. 

Zamzam with their merch exchange swag. (Photo by Goast Flower)
Zamzam with their merch exchange swag. (Photo by Goast Flower)

Elle a ajouté : « Le but est de permettre aux artistes et aux professionnels de la musique de se rencontrer, et c'est ce qui se passe. Tout le monde me dit : "J'ai rencontré tellement de gens, merci !" Je suis très heureuse, nous en avions besoin. L'objectif a été atteint une fois de plus.

Élevée à Riyad et aujourd'hui basée entre le Royaume et Los Angeles, Tamtam explore dans sa musique les thèmes de l'identité, de l'égalité des sexes et des liens culturels. Elle mêle le R&B alternatif à la pop et à la narration personnelle, et c'est cette fibre indépendante qui l'a amenée à créer sa propre plateforme de contrôle créatif. 

« Goast Flower est un label de musique indépendant que j'ai créé il y a quelques années », explique-t-elle. « C'était un moyen pour moi, en tant qu'artiste indépendante, d'avoir mon propre label parce que je ne veux pas être contrôlée par qui que ce soit. C'est extraordinaire d'avoir cette liberté en tant qu'artiste. J'en suis très reconnaissante. 

(AN photo)
(AN photo)

Véritable centre de création, Goast Flower se positionne au-delà de la simple étiquette. Sa première grande initiative, la Saudi Music Community, est une base de données publique conçue pour aider les talents locaux à se connecter.

« J'ai littéralement rassemblé tous les artistes que je connaissais. Fulana, une autre artiste saoudienne, a fait de même. Nous avons créé un document Google et l'avons mis en ligne », explique-t-elle. « Maintenant, il y a un autre document où les gens peuvent s'inscrire et ajouter leurs informations, et quelqu'un les vérifie. De cette manière, les artistes peuvent se retrouver en Arabie saoudite. Beaucoup d'artistes se disent : « Je cherche une rappeuse » ou « Je cherche un guitariste pour mon spectacle ». Maintenant, ils peuvent simplement consulter la base de données pour trouver des gens.

À Alkhobar, l'idée a trouvé un écho favorable.

Yazeed Al-Amasi, auteur-compositeur-interprète, architecte, photographe et professeur d'université, qui a participé aux deux événements de Riyad et d'Alkhobar, a déclaré à Arab News : « Je vis ici à Dhahran depuis 2011, et c'est la première fois que je me sens vraiment connecté à la communauté musicale. » « Je ne veux pas le dire, mais je pense que les gens sont plus amicaux et plus ouverts à la collaboration à Alkhobar. Ou peut-être que les gens de Riyad étaient simplement fatigués par le ramadan.***

Tamtam rencontre Zamzam. (Photo AN)
Tamtam rencontre Zamzam. (Photo AN)

L'échange de marchandises, un concept introduit par Tamtam pour encourager le soutien artistique sans considération financière, a été un élément clé du rassemblement. Les participants ont apporté des T-shirts, des livrets de paroles, des CD, des autocollants et des œuvres créatives qu'ils ont échangés entre eux, d'artiste à artiste.

« L'idée est qu'au lieu de dépenser de l'argent, les artistes se soutiennent les uns les autres. C'est un geste de soutien qui s'inscrit dans le cadre de cette communauté », a déclaré M. Tamtam.

« Je crois vraiment en cette communauté, et je ne pense pas qu'on puisse se développer sans communauté, quel que soit le secteur », a-t-elle ajouté. « J'ai le sentiment que l'industrie musicale saoudienne a besoin d'être stimulée et que les fondations doivent être plus solides.

Au cours de l'événement, les invités ont pris le micro pour se présenter et expliquer ce qu'ils recherchaient : producteurs, chanteurs, instrumentistes, collaborateurs. Des photographes qui proposent des photos de groupes et des images de concerts se sont également présentés, renforçant ainsi les liens au sein de la salle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  

 

 


Le musée du Quai Branly enquête sur la provenance de ses œuvres d'art africaines

Cette photo prise le 13 septembre 2022 montre un buste de feu le président sénégalais Léopold Sedar Senghor, dans sa maison à Verson, dans l'ouest de la France. (AFP)
Cette photo prise le 13 septembre 2022 montre un buste de feu le président sénégalais Léopold Sedar Senghor, dans sa maison à Verson, dans l'ouest de la France. (AFP)
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  • Mené depuis 2019 par les conservateurs et chercheurs du musée en collaboration avec leurs homologues africains, ce travail pourrait porter sur 46 000 pièces.
  • En France, les collections publiques étant inaliénables, une loi est nécessaire pour permettre la sortie de chaque objet ou bien culturel faisant l'objet d'une demande de restitution, après examen de sa provenance.

PARIS : Acquis durant la période coloniale, souvent par la force ou la coercition, mais pas toujours, une partie des 72 000 objets africains du musée du Quai Branly à Paris fait l'objet d'un travail approfondi sur leur provenance, en vue d'éventuelles restitutions.

Mené depuis 2019 par les conservateurs et chercheurs du musée en collaboration avec leurs homologues africains, ce travail pourrait porter sur 46 000 pièces. Le Quai Branly ne détaille pas combien de pièces sont concernées actuellement.

Selon le musée, deux postes à plein temps dédiés à ces recherches sur la provenance ont été créés en 2023 et l'année dernière.

Fruit de cette collaboration, l'exposition « Mission Dakar-Djibouti (1931-1933), contre-enquêtes », inaugurée lundi, met pour la première fois en lumière les conditions d'acquisition de 3 600 objets collectés dans les années 1930 par une célèbre mission ethnographique. 

Les recherches menées en vue de l'élaboration de cette exposition ont permis au Mali, qui avait fait une demande de restitution à la France, d'identifier 81 objets, dont plusieurs avaient été réquisitionnés par la mission, répondant ainsi aux critères de restitution (objets acquis par la force ou la coercition). Une trentaine d'autres sont encore à l'étude, selon le musée.

À ce jour, une dizaine de pays ont adressé des demandes à la France, selon le ministère de la Culture, qui distingue les requêtes « ciblées » sur des biens particuliers (Sénégal, Mali, Algérie, etc.) et celles trop générales pour être instruites (Tchad ou Éthiopie).

En France, les collections publiques étant inaliénables, une loi est nécessaire pour permettre la sortie de chaque objet ou bien culturel faisant l'objet d'une demande de restitution, après examen de sa provenance.

Fin 2020, le Parlement avait ainsi adopté un texte autorisant le retour définitif au Bénin, survenu en 2021, de 26 œuvres du trésor royal d'Abomey, saisies par les troupes françaises en 1892. 

« Pas aussi vite que prévu » 

Paris avait déjà remis à Dakar en 2019 un sabre et son fourreau attribués à El Hadj Omar Tall, grande figure militaire et religieuse ouest-africaine du XIX^e siècle, dans le cadre d'un prêt de longue durée. La loi permettant au Sénégal d'en récupérer la pleine propriété a été votée par le Parlement à la fin de l'année 2020.

Les autorités françaises ont consenti d'autres prêts de longue durée (« dépôts », l'objet restant la propriété de l'État français), comme celui du tambour parleur ivoirien Djidji Ayokwe, restauré sous l'égide du Quai Branly.

Fin 2020, une couronne de la reine Ranavalona III, conservée au musée de l'Armée à Paris, a été restituée à Madagascar selon la même procédure.

Une proposition de loi visant à transformer le prêt du tambour ivoirien en restitution a été adoptée cette semaine par la commission des Affaires culturelles du Sénat. Elle sera examinée le 28 avril en séance publique afin de répondre à la demande de la Côte d'Ivoire qui réclame 148 œuvres au total.

Pour éviter l'adoption de lois spécifiques, le président Emmanuel Macron s'était engagé à faire adopter une loi-cadre permettant la restitution de biens culturels sans recourir au Parlement.

Destiné aux biens spoliés par les nazis et aux restes humains, ce projet est au point mort pour les objets coloniaux.

« Les choses n'avancent pas aussi vite que prévu, mais nous instruisons ces questions », a déclaré à l'AFP Emmanuel Kasarhérou, le président du musée du Quai Branly.

Selon lui, le discours du président Macron à Ouagadougou en 2017, ouvrant la voie aux restitutions, a marqué un « tournant » dans la doctrine française et donné « une impulsion au travail du musée ».