Les horlogers suisses attendent que la Chine s'éveille à nouveau

Les grandes marques de montres de luxe misent sur la réouverture de la Chine pour assurer leur croissance en 2023 sans crier victoire trop vite car le retour des touristes chinois en Europe se fait attendre. (AFP)
Les grandes marques de montres de luxe misent sur la réouverture de la Chine pour assurer leur croissance en 2023 sans crier victoire trop vite car le retour des touristes chinois en Europe se fait attendre. (AFP)
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Les horlogers suisses attendent que la Chine s'éveille à nouveau

  • La Chine est un marché clé pour les horlogers mais les exportations de montres s'y sont contractées de 13,6% en 2022 avec la politique zéro-Covid et l'envolée des infections en fin d'année
  • Avec la réouverture de la Chine, de nombreux analystes financiers ont nettement relevé leurs prévisions de croissance pour le secteur du luxe en 2023

GENEVE: Les grandes marques de montres de luxe misent sur la réouverture de la Chine pour assurer leur croissance en 2023 sans crier victoire trop vite car le retour des touristes chinois en Europe se fait attendre.

La Chine est un marché clé pour les horlogers -réunis cette semaine à Genève- mais les exportations de montres s'y sont contractées de 13,6% en 2022 avec la politique zéro-Covid et l'envolée des infections en fin d'année. En février, elles ont toutefois amorcé un rebond, se redressant de 8,2% en rythme annuel, selon les statistiques de la fédération horlogère.

"La Chine va retrouver une dynamique positive", présage Jean-Daniel Pasche, le président de cette fédération, lors d'un entretien avec l'AFP au salon Watches & Wonders qui réunit 48 marques, dont Rolex et Patek Philippe.

Avec la réouverture de la Chine, de nombreux analystes financiers ont nettement relevé leurs prévisions de croissance pour le secteur du luxe en 2023. Pendant les confinements, les consommateurs ont constitué d'importantes économies, les analystes d'HSBC soulignant que certaines estimations évoquent un montant de "6.600 milliards de renminbis" (883 milliards d'euros) d'épargne accumulée "durant les trois dernières années".

Les analystes de Morgan Stanley s'attendent à une augmentation de 20% des dépenses des consommateurs chinois dans les produits de luxe en 2023. Selon leurs estimations, les amateurs de produits de luxe en Chine ont contribué à environ 60% de la croissance du secteur entre 2000 et 2019. Près des trois-quarts de leurs dépenses se faisaient alors à l'étranger, représentant une manne financière pour les boutiques de luxe en Europe, même s'ils ont davantage pris l'habitude d'acheter directement en Chine depuis la pandémie de Covid-19.

Lors d'une conférence de presse durant le salon horloger, les dirigeants du géant suisse du luxe Richemont sont toutefois restés prudents. "Nous voyons les gens revenir en boutiques avec un appétit d'achat", constate Cyrille Vigneron, le patron de Cartier, la marque phare du groupe, notant que "quand un marché aussi important change de trajectoire, cela a un impact sur toute l'Asie".

Mais l'évolution du marché à court terme reste difficile à prédire, prévient le directeur financier de Richemont, Burkhart Grund, même s'il reste "optimiste sur la Chine à moyen terme".

Il observe un "bon niveau d’activité durant le Nouvel An chinois" en Chine mais aussi à Hong Kong et Macao, une embellie qui s'étend à "la Thaïlande, au Japon et à l'Australie" et des "premiers signes" de retour des touristes chinois à Dubaï.

"Mais en Europe, nous ne le voyons pas encore", nuance-t-il.

Manque de liaisons aériennes 

Chez Hermès, Guillaume de Seynes, un des directeurs de la maison de maroquinerie, ne doute pas que l'envie "de revenir en France et en Europe soit là". Mais "les vols notamment vers la France sont encore limités", souligne-t-il lors d'un entretien avec l'AFP.

Pour l'heure, les deux priorités d'Hermès, qui présente ses nouveautés horlogères à Genève, restent "d'agrandir la taille moyenne" des magasins et "d'augmenter progressivement notre présence en Chine" en ouvrant une boutique "en général dans une nouvelle ville par an", détaille-t-il. En janvier, un magasin a été ouvert à Nanjing pour compléter le réseau de 27 magasins dans le pays, précise-t-il.

A Lucerne, la première destination touristique de Suisse, l'office du tourisme espère un retour des touristes chinois "durant l'été ou la fin du printemps" en fonction de "la disponibilité des visas et des capacités de vols vers la Suisse", indique à l'AFP la porte-parole de cette ville où la visite de boutiques de montres fait partie des étapes incontournables.

"Dans un premier temps, on va plutôt voir une clientèle aisée arriver de Chine", estime Antoine Pin, le directeur de la division horlogère de Bulgari (propriété de LVMH) "car les billets d'avion sont assez chers".

Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux, s'attend à "une année très forte" pour les marques qui "disposent d'un réseau de distribution en Chine", explique-t-il à l'AFP.

"Mais je ne serai pas aussi confiant pour celles qui dépendent du retour des Chinois en Europe", ajoute-t-il, car il va falloir "un certain temps" avant de retrouver la fréquentation d'avant-pandémie.


L’Arabie saoudite lève 1,42 milliard de dollars via une émission de sukuk en août

Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
Les sukuk sont des instruments conformes à la charia qui confèrent aux investisseurs une propriété partielle des actifs sous-jacents, offrant ainsi une alternative populaire aux obligations conventionnelles. (Shutterstock)
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  • Le Centre national de gestion de la dette saoudien a levé 1,42 milliard de dollars en août via une émission de sukuk, poursuivant la hausse entamée depuis plusieurs mois
  • L’Arabie saoudite reste le leader du marché primaire de la dette dans le Golfe, représentant plus de la moitié des émissions de la région au premier semestre 2025

RIYAD : Le Centre national de gestion de la dette d’Arabie saoudite a levé 5,31 milliards de riyals (1,42 milliard de dollars) via son émission de sukuk libellés en riyals pour le mois d’août, soit une hausse de 5,8 % par rapport à juillet.

Le Royaume avait levé 5,02 milliards de riyals en juillet, contre 2,35 milliards en juin et 4,08 milliards en mai.

Les sukuk sont des instruments financiers conformes à la charia, accordant aux investisseurs une propriété partielle d’actifs sous-jacents. Ils constituent une alternative populaire aux obligations traditionnelles.

L’émission d’août a été répartie en quatre tranches : 755 millions de riyals arrivant à échéance en 2029, 465 millions en 2032, 1,12 milliard en 2036, et 2,97 milliards en 2039.

Dans un communiqué, le Centre a déclaré que cette opération s’inscrivait dans les efforts continus de diversification des sources de financement et de renforcement du marché local de la dette.

Un rapport récent du Kuwait Financial Centre (Markaz) indique que l’Arabie saoudite a dominé le marché primaire de la dette dans le Golfe au premier semestre 2025, avec 47,9 milliards de dollars levés via 71 opérations de sukuk et d’obligations — soit 52,1 % du total du CCG.

L’agence de notation S&P a également souligné le rôle moteur du Royaume dans la finance islamique, estimant que les émissions mondiales de sukuk pourraient atteindre entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, dont jusqu’à 80 milliards en devises étrangères.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


SAMI et Amentum s’allient pour renforcer la défense terrestre

La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
La cérémonie de signature avec le leader mondial des solutions d'ingénierie et de technologie avancées s'est déroulée en présence de personnalités des deux entreprises. (SAMI)
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  • L’accord marque une étape clé dans le renforcement de la préparation des systèmes terrestres du Royaume
  • Il consolide la position de SAMI en tant que leader national de la maintenance de défense

DJEDDAH : Saudi Arabian Military Industries (SAMI) a signé un accord de coopération avec l’entreprise américaine Amentum pour renforcer les systèmes de défense terrestre du Royaume, améliorer la maintenance et la remise à niveau, et localiser la production de pièces détachées.

La cérémonie de signature s’est tenue en présence de figures clés des deux entreprises, dont Mohammed Al-Hodaib, vice-président exécutif de SAMI Land, et Feras Al-Hassoun, directeur des ventes opérationnelles pour le Moyen-Orient chez Amentum, un leader mondial des solutions technologiques et d’ingénierie avancées.

Dans le cadre de la Vision 2030, l’Arabie saoudite poursuit activement son objectif d’autosuffisance en matière de défense. SAMI vise à localiser 50 % des dépenses de défense du Royaume en s’appuyant sur des partenariats mondiaux et des coentreprises avec des fabricants internationaux de premier plan.

« Cet accord marque une étape déterminante dans le renforcement de la préparation de nos systèmes terrestres, dans la localisation des pièces détachées et dans la consolidation de notre position de leader national en matière de maintenance et de soutien de défense », déclaré le champion saoudien de la défense et de la sécurité nationale, qui opère sous l'égide du Fonds d'investissement public (PIF), dans un communiqué.

En juillet, SAMI, classé parmi les 100 premières entreprises de défense au monde, avait déjà signé des accords de transfert de technologie avec trois grands groupes turcs — Nurol Makina, FNSS et Aselsan — afin d’accélérer la fabrication localisée de systèmes terrestres avancés en Arabie saoudite.

SAMI Land avait alors réaffirmé son engagement à faire progresser les objectifs stratégiques en localisant les industries de défense, en renforçant les capacités industrielles, et en livrant des produits et services de haute qualité tout au long du cycle de vie des équipements.

SAMI opère à travers cinq divisions principales :

  • SAMI Land : spécialisée dans les capacités de défense terrestre

  • SAMI Aerospace : développe des composants pour aéronefs et drones

  • SAMI Sea : technologies navales, incluant corvettes et systèmes maritimes

  • SAMI Defense Systems : solutions intégrées (radars, systèmes de commandement)

  • SAMI Advanced Electronics : cybersécurité et guerre électronique

Ensemble, ces divisions appuient la mission du PIF de renforcer les capacités de défense du Royaume et de localiser l’industrie militaire.

En avril dernier, Amentum — cotée à la bourse de New York sous le symbole AMTM — a annoncé la vente de sa branche matériel et produits, Rapid Solutions, à Lockheed Martin pour 360 millions de dollars. Cette cession repositionne Amentum comme un acteur dédié aux solutions technologiques et aux services de soutien de mission, tout en accélérant son désendettement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite et la Syrie signent un accord de protection des investissements

Le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutient la proposition du secteur privé d'établir un "Fonds de fonds" pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie. (X/@MISA)
Le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutient la proposition du secteur privé d'établir un "Fonds de fonds" pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie. (X/@MISA)
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  • L’Arabie saoudite et la Syrie ont signé un accord pour protéger et promouvoir les investissements bilatéraux
  • Un fonds d’investissement saoudien en Syrie est en préparation, avec la participation de plus de 80 entreprises saoudiennes à la Foire internationale de Damas

RIYAD : L’Arabie saoudite et la Syrie ont signé un accord visant à protéger et à promouvoir les investissements mutuels entre les deux pays.

L’accord a été signé en marge d’une table ronde à Riyad, à la suite de l’arrivée d’une délégation syrienne composée de responsables gouvernementaux et de dirigeants du secteur privé, conduite par le ministre de l’Économie et de l’Industrie, Mohammad Nidal Al-Shaar.

Cet événement fait suite au Forum syro-saoudien de l’investissement qui s’est tenu le mois dernier à Damas, où plus de 100 entreprises du Royaume et 20 organismes publics ont signé 47 accords d’une valeur de 6,4 milliards de dollars, couvrant l’immobilier, les infrastructures, les finances, les télécommunications, l’énergie et l’industrie.

Dans une publication sur son compte officiel X, le ministère saoudien de l’Investissement a qualifié cet accord de « pas qui reflète la profondeur des liens d’investissement et ouvre la voie à une coopération distinctive entre les deux nations ».

Le ministère a ajouté que l’accord vise à protéger les investisseurs et leurs capitaux, accélérer l’intégration économique, garantir un environnement sûr appuyé par une législation favorable, et renforcer les flux de capitaux vers les secteurs clés.

L’accord traite également des défis auxquels sont confrontés les investisseurs, encourage les investissements croisés dans divers secteurs et vise à créer de nouvelles opportunités d’emploi.

« L’accord souligne la profondeur des liens historiques et économiques entre l’Arabie saoudite et la République arabe syrienne », a ajouté le ministère sur X.

Lors de la table ronde à Riyad, le ministre saoudien de l’Investissement, Khalid Al-Falih, a déclaré que le Royaume soutenait la proposition du secteur privé de créer un « fonds de fonds » pour faciliter et gérer les investissements saoudiens en Syrie.

« Dans le secteur des infrastructures, un accord a été conclu la semaine dernière entre la société saoudienne Khashoggi Holding Co. et l’entreprise syrienne Radiant Structures, en partenariat stratégique avec Sinoma, pour la mise en place d’une cimenterie d’une capacité de 6 000 tonnes par jour », a précisé Al-Falih dans son discours d’ouverture.

Il a également révélé que 80 entreprises saoudiennes se sont inscrites pour participer à la Foire internationale de Damas, qui se tiendra du 27 août au 5 septembre, après une interruption de six ans.

« Notre objectif est de surmonter les défis économiques en Syrie et de soutenir la création d’un fonds d’investissement saoudien à Damas », a-t-il affirmé, cité par Al-Ekhbariya.

Il a également souligné que la nouvelle loi syrienne sur les investissements reflète la volonté du pays de bâtir un avenir axé sur l’investissement.

Cet accord intervient après une rencontre entre Al-Shaar et le ministre saoudien du Commerce, Majid Al-Qasabi, au cours de laquelle les deux parties ont évoqué les moyens de renforcer la coopération et d’élargir les opportunités d’investissement, selon l’agence syrienne SANA.

Les deux responsables ont souligné l’importance de renforcer les liens fraternels entre les deux pays et la nécessité d’une coordination face aux défis économiques mondiaux.

Les discussions ont aussi porté sur le développement de la coopération dans les domaines de l’industrie et du commerce, avec pour objectif d’attirer davantage d’investissements conjoints et de stimuler la croissance économique en Arabie saoudite comme en Syrie.

La visite d’Al-Shaar s’inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les relations économiques et à développer les échanges commerciaux entre les deux pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com