Gaza: «  simpliste » de penser qu'on peut démanteler facilement l'Unrwa 

Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, s'adresse à la presse après une réunion d'information pour les diplomates sur la situation à Gaza, dans les bureaux des Nations Unies à Genève, le 13 février 2023. (AFP).
Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, s'adresse à la presse après une réunion d'information pour les diplomates sur la situation à Gaza, dans les bureaux des Nations Unies à Genève, le 13 février 2023. (AFP).
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Publié le Vendredi 01 mars 2024

Gaza: «  simpliste » de penser qu'on peut démanteler facilement l'Unrwa 

  • "L'Unrwa fournit des services semblables à ceux d'un gouvernement à l'une des communautés les plus démunies de la région, les réfugiés palestiniens"
  • A Gaza, "nous sommes l'organisation la plus implantée" et "nous fournissons une plateforme logistique complète au reste de la communauté humanitaire"

JERUSALEM: Il est peu réaliste de penser que l'on puisse facilement remplacer l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), tant ses activités sont multiples et importantes, a jugé jeudi son patron en réponse aux appels à la démanteler.

"C'est un peu simpliste de croire que l'Unrwa peut juste transférer techniquement toutes ses activités à d'autres agences de l'ONU ou à des ONG", a déclaré Philippe Lazzarini devant quelques journalistes au quartier général de l'agence à Jérusalem-Est.

"L'Unrwa fournit des services semblables à ceux d'un gouvernement à l'une des communautés les plus démunies de la région, les réfugiés palestiniens", a-t-il rappelé.

Il a particulièrement insisté sur les soins de santé et l'éducation que fournit son agence. "A part un état fonctionnel, personne ne peut fournir de l'enseignement à tous les niveaux, à cette échelle" comme le fait l'Unrwa qui gère des écoles pour près de 300.000 enfants dans la bande de Gaza, a-t-il souligné.

A Gaza, "nous sommes l'organisation la plus implantée" et "nous fournissons une plateforme logistique complète au reste de la communauté humanitaire".

"Si l'Unrwa devait quitter Gaza aujourd'hui, au pic de la crise (...), cela affaiblirait notre capacité collective à répondre à des besoins humanitaires sans précédent", a-t-il déclaré.

L'agence onusienne, créée en 1949, emploie quelque 30.000 personnes dans les territoires occupés palestiniens (dont 13.000 dans la bande de Gaza), au Liban, en Jordanie et en Syrie où elle soutient environ deux millions de personnes.

Elle est critiquée depuis qu'Israël a accusé 12 des employés de l'agence d'implication dans l'attaque meurtrière du groupe islamiste palestinien Hamas le 7 octobre dans le sud israélien.

Même si "jusqu'à maintenant, aucune preuve n'a été partagée par Israël avec l'Unrwa", selon les Nations unies, certains pays ont annoncé suspendre leur aide. Une enquête interne a été lancée, une autre confiée à un groupe indépendant pour évaluer l'agence et sa "neutralité".

Ces mises en cause "nourrissent l'inquiétude au sein de notre personnel" et "génèrent un certain nombre de tensions" à Jérusalem et en Cisjordanie occupée, notamment des incidents entre ses équipes et "des colons ou des manifestants", a regretté M. Lazzarini.

Après avoir récemment affirmé que l'Unrwa avait atteint un "point de rupture", il doit s'exprimer lundi devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Les appels à démanteler son agence sont selon M. Lazzarini "un moyen de régler la question du statut des réfugiés sans passer par un processus politique".

La disparition de l'Unrwa "serait perçue par les Palestiniens comme une trahison de la communauté internationale", a-t-il poursuivi.

Après 75 ans d'existence, "notre but reste de transférer tous ses services à un état fonctionnel quand nous aurons enfin trouvé une solution politique".


L'Arabie saoudite condamne les attaques perpétrées contre les camps de déplacés dans l'ouest du Soudan

Ministère saoudien des Affaires étrangères (Photo Fournie)
Ministère saoudien des Affaires étrangères (Photo Fournie)
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  • Le ministère a déclaré que ces attaques avaient fait de nombreuses victimes et constituaient une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire international.
  • Le Royaume a également souligné l'importance d'adhérer aux engagements énoncés dans la Déclaration de Djeddah, qui vise à protéger les civils au Soudan.

RIYAD : L'Arabie saoudite a condamné et dénoncé fermement les récentes attaques contre des camps de déplacés près de la ville d'El Fasher, en particulier les camps de Zamzam et d'Abu Shouk, dans l'ouest du Soudan, a déclaré dimanche le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le ministère a déclaré que ces attaques avaient fait de nombreuses victimes et constituaient une violation flagrante du droit international et du droit humanitaire international.

L'Arabie saoudite a réaffirmé son rejet de ces violations et a souligné la nécessité urgente d'assurer la sécurité et la protection des travailleurs humanitaires et des secouristes. Le Royaume a également souligné l'importance d'adhérer aux engagements énoncés dans la Déclaration de Djeddah, qui vise à protéger les civils au Soudan.

Le ministère a présenté ses sincères condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Gaza : la Défense civile dénonce une frappe israélienne contre l'hôpital al-Ahli

Des lits sont posés au milieu des débris après une frappe israélienne sur l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste ou Ahli Arab, dans la ville de Gaza, le 13 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Des lits sont posés au milieu des débris après une frappe israélienne sur l'hôpital Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste ou Ahli Arab, dans la ville de Gaza, le 13 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • a Défense civile palestinienne de Gaza a annoncé qu'une frappe aérienne israélienne avait touché l'hôpital al-Ahli à Gaza-ville.
  • Cet hôpital al-Ahli avait été la cible d'une frappe au tout début de la guerre, mi-octobre 2023, qui avait fait des centaines de morts.

GAZA,TERRITOIRES PALESTINIENS : Dans la nuit de samedi à dimanche, la Défense civile palestinienne de Gaza a annoncé qu'une frappe aérienne israélienne avait touché l'hôpital al-Ahli à Gaza-ville, sans que l'on sache si des victimes étaient à déplorer.

L'armée israélienne a simplement répondu à l'AFP qu'elle examinait ces informations.

D'après un communiqué du service de presse du gouvernement du groupe islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, « le bombardement » contre l'hôpital al-Ahli, également appelé hôpital Baptiste, a provoqué la « destruction d'un bâtiment abritant la réception et un service d'urgence » ainsi que le « déplacement de patients et de blessés ». 

Le Hamas a dénoncé un « nouveau crime de guerre » perpétré par « une entité criminelle qui a violé toutes les lois, règles et normes humanitaires, sous couverture et avec la complicité américaine ».

Cet hôpital al-Ahli avait été la cible d'une frappe au tout début de la guerre, mi-octobre 2023, qui avait fait des centaines de morts.

Le Hamas avait accusé Israël d'en être l'auteur, tout comme l'Iran et de nombreux pays arabes.

Mais le président des États-Unis de l'époque, Joe Biden, avait mis son allié israélien hors de cause et accusé le Jihad islamique, un autre groupe « terroriste », d'avoir tiré « une roquette hors de contrôle ». 

Samedi, Israël a annoncé avoir pris le contrôle d'une zone clé du sud de la bande de Gaza et avoir élargi son offensive à la majeure partie du territoire palestinien ravagé par la guerre depuis 18 mois.

Après deux mois de trêve, Israël a repris le 18 mars ses bombardements aériens, suivis d'opérations terrestres. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a justifié cette décision en affirmant qu'une pression militaire accrue était le seul moyen de forcer le mouvement islamiste palestinien à rendre les otages.  


À Gaza, l'armée israélienne étend son offensive tandis que le Hamas publie la vidéo d'un otage

Cette photo fournie par le siège du Forum des familles d'otages et de disparus montre une image extraite d'une vidéo diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, le 12 avril 2025, de l'otage israélien Edan Alexander, détenu dans la bande de Gaza depuis le mois d'octobre 2023.  (Photo : Hostages and Missing Families Forum Headquarters / AFP)
Cette photo fournie par le siège du Forum des familles d'otages et de disparus montre une image extraite d'une vidéo diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, le 12 avril 2025, de l'otage israélien Edan Alexander, détenu dans la bande de Gaza depuis le mois d'octobre 2023. (Photo : Hostages and Missing Families Forum Headquarters / AFP)
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  • Israël a annoncé samedi avoir pris un axe clé dans le sud de la bande de Gaza et avoir étendu son offensive à la majeure partie du territoire palestinien
  • La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a publié un clip de plus de trois minutes dans lequel l'otage est assis dans un petit espace clos. 

GAZA,TERRITOIRES PALESTINIENS : Israël a annoncé samedi avoir pris un axe clé dans le sud de la bande de Gaza et avoir étendu son offensive à la majeure partie du territoire palestinien ravagé par la guerre, où le Hamas a diffusé la vidéo d'un otage israélo-américain. 

l'AFP n'a pu vérifier ni l'authenticité ni la date d'enregistrement.

 La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, a publié un clip de plus de trois minutes dans lequel l'otage est assis dans un petit espace clos. 

Dans la vidéo, il déclare vouloir rentrer chez lui pour célébrer les fêtes de fin d'année.

Israël célèbre actuellement Pâque, fête qui commémore la libération des Israélites de l'esclavage en Égypte dans la Bible.

Alexander, qui a eu 21 ans en captivité, est né à Tel Aviv et a grandi dans l'État du New Jersey aux États-Unis ; il est retourné en Israël après le lycée pour s'engager dans l'armée.

« Alors que nous entamons la soirée des fêtes aux États-Unis, notre famille en Israël se prépare à s'asseoir autour de la table du Seder », a déclaré la famille d'Alexander dans un communiqué publié par le forum. 

« Notre Edan, un soldat solitaire qui a immigré en Israël et s'est engagé dans la Brigade Golani pour défendre le pays et ses citoyens, est toujours retenu prisonnier par le Hamas.

« Lorsque vous vous asseyez pour célébrer Pessah, rappelez-vous que ce n'est pas une fête de liberté tant qu'Edan et les autres otages ne sont pas rentrés chez eux », a ajouté la famille.

La famille n'a pas donné son feu vert aux médias pour diffuser les images.

Dans la vidéo, M. Alexander semble parler sous la contrainte et fait fréquemment des gestes de la main pour critiquer le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui n'est pas parvenu à obtenir sa libération. 

La vidéo a été diffusée quelques heures après que le ministre de la défense, Israël Katz, a annoncé le contrôle militaire de ce qu'il a appelé le nouveau corridor de l'« axe Morag », situé entre les villes de Rafah et de Khan Yunis, dans le sud du pays. 

M. Katz a également présenté des plans visant à étendre l'offensive israélienne en cours à une grande partie du territoire. 

Dans un communiqué distinct publié plus tôt samedi, le Hamas a déclaré que les opérations menées par Israël à Gaza mettaient en danger non seulement les civils palestiniens, mais aussi les otages restants. 

L'offensive non seulement « tue des civils sans défense mais rend également incertain le sort des prisonniers (otages) de l'occupation », a déclaré le Hamas.

Lors de leur attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, les militants palestiniens ont pris 251 otages. Cinquante-huit d'entre eux sont toujours en captivité, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne. 

Au cours d'un récent cessez-le-feu qui a pris fin le 18 mars, lorsque Israël a repris ses frappes aériennes sur Gaza, les militants ont libéré 33 otages, parmi lesquels se trouvaient huit cadavres. 

L'attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023 a fait 1 218 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens. 

Samedi, le ministère de la Santé de Gaza a déclaré qu'au moins 1 563 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, date à laquelle le cessez-le-feu a été rompu, portant à 50 933 le nombre total de morts depuis le début de la guerre.