Soudan: La guerre a fait «près de 8 millions» de déplacés, selon l'ONU

Le camp de réfugiés d'Ourang à Adré le 7 décembre 2023 où vivent les réfugiés fuyant le conflit au Soudan (Photo de Denis Sassou Gueipeur / AFP).
Le camp de réfugiés d'Ourang à Adré le 7 décembre 2023 où vivent les réfugiés fuyant le conflit au Soudan (Photo de Denis Sassou Gueipeur / AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Soudan: La guerre a fait «près de 8 millions» de déplacés, selon l'ONU

  • La guerre fait rage depuis le 15 avril 2023 entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire
  • Au 21 janvier, le nombre de personnes déplacées par le conflit au Soudan s'élevait à 7,6 millions

ADDIS ABEBA: Les combats au Soudan entre l'armée et les paramilitaires ont déplacé "près de 8 millions" de personnes, a déploré mercredi, en visite en Ethiopie, le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, en appelant à les aider d'urgence.

La guerre fait rage depuis le 15 avril 2023 entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) du général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.

Cette guerre a fait des milliers de morts, dont entre 10 000 et 15 000 dans une seule ville du Darfour (ouest), selon des experts de l'ONU.

En raison du conflit, "huit millions de personnes ont été chassées de chez elles au Soudan, la majorité déplacées à l'intérieur, mais aussi de plus en plus à l'extérieur" du pays, a indiqué M. Grandi lors d'une conférence de presse à Addis Abeba.

"Plus d'un million et demi ont trouvé refuge dans les pays voisins : Egypte, Tchad, Centrafrique, Soudan du Sud et Ethiopie", a-t-il poursuivi. L'Ethiopie héberge quelque 50 000 de ces réfugiés - soudanais et étrangers -  ayant fui le Soudan depuis avril.

"La crise au Soudan, qui a provoqué d'énormes souffrances humanitaires (...), est faiblement financée", s'est insurgé le patron du HCR, en rappelant que l'an dernier "moins de 40% du budget" nécessaire avait été trouvé.

"Ce n'est pas acceptable", a-t-il insisté, "je comprends qu'il y ait d'autres crises plus visibles. Mais cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas urgence".

«Stabiliser» les réfugiés

A l'adresse des "bailleurs, particulièrement des bailleurs européens", il a rappelé que "les réfugiés ne recevant pas assez de nourriture, de médicaments ou d'abris poursuivent leur chemin. Et après, les pays européens se plaignent que ces gens traversent la Méditerranée".

"Si nous ne stabilisons pas ces populations - et l'aide humanitaire est la première étape (...) - ces personnes se déplaceront (...) Je pense donc qu'il est dans l'intérêt des bailleurs de les stabiliser via plus d'aide humanitaire", a-t-il souligné.

Au 21 janvier, le nombre de personnes déplacées par le conflit au Soudan s'élevait à 7,6 millions, dont environ la moitié d'enfants, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

"La semaine dernière, le nombre de nouveaux arrivants au Tchad a dépassé les 500 000 depuis avril dernier et, au Soudan du Sud, 1 500 personnes en moyenne traversent quotidiennement le pays", a ajouté le HCR dans un communiqué.

Selon Ocha, au 21 janvier, près de 517 000 personnes ont traversé la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud depuis avril.


Raids israéliens sur des ports au Yémen, Netanyahu menace les chefs houthis

L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants". (AFP)
L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants". (AFP)
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  • L'armée israélienne a confirmé des raids aériens sur les ports de Salif et Hodeida, utilisés selon elle pour des "activités terroristes", en représailles aux attaques des rebelles yéménites
  • Selon elle, 15 avions de combat ont participé à l'attaque, qui a visé "des cibles appartenant au régime terroriste des Houthis"

HODEIDA: L'armée de l'air israélienne a bombardé vendredi des ports contrôlés par les rebelles houthis au Yémen, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu menaçant de continuer de frapper ces insurgés "y compris leurs dirigeants".

Le ministère de la Santé du gouvernement houthi a fait état d'un mort et de neuf blessés dans les "agressions israéliennes" sur les ports des villes de Hodeida et de Salif, dans la province de Hodeida, dans l'ouest du pays en guerre.

Soutenus par l'Iran, ennemi d'Israël, les Houthis, qui contrôlent de vastes régions du Yémen dont la capitale Sanaa, ont revendiqué plusieurs attaques aux missiles et drones contre le territoire israélien.

L'armée israélienne a confirmé des raids aériens sur les ports de Salif et Hodeida, utilisés selon elle pour des "activités terroristes", en représailles aux attaques des rebelles yéménites.

Selon elle, 15 avions de combat ont participé à l'attaque, qui a visé "des cibles appartenant au régime terroriste des Houthis".

Un correspondant de l'AFP à Hodeida a indiqué avoir entendu plusieurs explosions.

"Nos pilotes viennent de frapper avec succès deux ports terroristes des Houthis, et ce n'est que le début, il y aura d'autres frappes", a déclaré M. Netanyahu dans un message vidéo en hébreu.

"Nous ne sommes pas prêts à rester les bras croisés et à laisser les Houthis nous attaquer. Nous les frapperons bien davantage, y compris leurs dirigeants", a-t-il averti.

"Les ports ont été durement touchés. Si les Houthis continuent de tirer, nous frapperons également les têtes des groupes terroristes (...). Nous traquerons et éliminerons également le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi", a indiqué sur X le ministre de la Défense Israël Katz.

L'administration houthie a promis "une riposte douloureuse" à ces frappes israéliennes, selon l'agence de presse des rebelles, Saba.

Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont mené des dizaines d'attaques aux missiles et drones contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils ont aussi ciblé des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen.

Vendredi, les Yéménites sont de nouveau descendus en masse dans les rues de Sanaa et d'autres villes sous contrôle des Houthis pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza, selon des images de l'AFP. Certains étaient armés.

L'armée israélienne avait appelé mercredi à évacuer trois ports contrôlés par les Houthis au Yémen, dont ceux de Hodeida et Salif.

Elle a annoncé jeudi avoir intercepté un nouveau missile lancé depuis le Yémen.

"Reprendre l'offensive" 

Le 4 mai, un missile houthi a, pour la première fois, touché le périmètre de l'aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv, une attaque qui a conduit la plupart des compagnies étrangères desservant Tel-Aviv à suspendre leurs vols.

En représailles aux attaques, l'armée israélienne a mené plusieurs frappes ces derniers mois contre des cibles des Houthis au Yémen, où elle a mis hors service l'aéroport de Sanaa et bombardé des stations électriques et des cimenteries.

Les frappes de vendredi interviennent quelques heures après la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe qui l'a mené en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis.

Les Etats-Unis ont conclu le 6 mai, par le biais d'une médiation omanaise, un accord de cessez-le-feu avec les Houthis, mettant fin à des frappes américaines en représailles aux attaques des insurgés contre des navires sur une voie maritime cruciale pour le commerce mondial.

Donald Trump a toutefois prévenu jeudi que Washington pouvait "reprendre l'offensive" en cas d'attaque de la part des rebelles yéménites.

Après avoir accepté de cesser de viser les navires américains, les Houthis ont indiqué qu'ils poursuivraient leurs attaques contre les navires israéliens au large du Yémen.


Cisjordanie : vaste opération militaire israélienne à Naplouse

Israeli soldiers take aim during a raid in the Old Town of Nablus in the occupied West Bank on 10 June 2025. Israel has occupied the West Bank since 1967, and violence in the region has escalated since the onset of the Gaza war in 2023. The West Bank is home to around three million Palestinians and some 500,000 Israelis living in settlements that are illegal under international law. (Photo by Jaafar ASHTIYEH / AFP)
Israeli soldiers take aim during a raid in the Old Town of Nablus in the occupied West Bank on 10 June 2025. Israel has occupied the West Bank since 1967, and violence in the region has escalated since the onset of the Gaza war in 2023. The West Bank is home to around three million Palestinians and some 500,000 Israelis living in settlements that are illegal under international law. (Photo by Jaafar ASHTIYEH / AFP)
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  • Territoire occupé par Israël depuis 1967, Naplouse est particulièrement visée depuis le début.
  • Les opérations militaires se concentrent sur la vieille ville, une zone densément peuplée.

NAPLOUSE, TERRITOIRES PALESTINIENS : Une vaste opération militaire israélienne a débuté tôt mardi autour de la vieille ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.

Peu après minuit, des dizaines de véhicules militaires sont entrés dans cette grande ville palestinienne, a constaté un correspondant de l'AFP, qui précise qu'un couvre-feu avait été annoncé la veille par haut-parleurs.

Située dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, Naplouse est particulièrement visée depuis le début, le 21 janvier, de l'opération « Mur de fer », présentée par l'armée comme une offensive contre des groupes armés palestiniens.

Mardi, des soldats israéliens sont entrés dans des magasins pour les fouiller et ont arrêté plusieurs personnes pour les interroger, toujours selon le correspondant.

Les opérations militaires se concentrent sur la vieille ville, une zone densément peuplée, en bordure d'une grande place du centre-ville où des jeunes hommes et des garçons se sont réunis pour brûler des pneus et jeter des pierres sur les véhicules blindés de l'armée.  

L'armée a tiré des gaz lacrymogènes depuis ces véhicules. Deux journalistes de l'AFP ont vu un homme être touché par des tirs de soldats, puis l'armée emporter son corps.

Sollicitée par l'AFP, l'armée n'a pas réagi pour l'instant.

Le Croissant-rouge palestinien a déclaré avoir pris en charge au moins 27 blessés, la plupart pour inhalation de gaz lacrymogène.

Des centaines de journalistes, dont des représentants de médias internationaux, sont présents sur place.

Ce quartier, habituellement très fréquenté, semble presque vide, et la plupart des commerces sont fermés.

Cette partie de Naplouse a été le théâtre de plusieurs raids israéliens, notamment en 2022-2023 dans le cadre d'opérations visant principalement le « Repaire des lions », un groupe de combattants armés impliqués dans des attaques, ainsi qu'en 2002, dans le cadre de l'opération israélienne « Rempart ».

Après deux années particulièrement meurtrières, les violences y ont explosé depuis le début de la guerre de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 938 Palestiniens, dont des combattants, mais aussi de nombreux civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 35 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens. 


Une caravane à destination de Gaza, partie de Tunisie, est passée en Libye

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Le convoi se compose de 14 autocars et d'une centaine de véhicules, à bord desquels se trouvent « 1 500 ou 1 400 » personnes, a affirmé à la radio Mosaïque FM Ghassen Henchiri, un porte-parole de la caravane.
  • La caravane, baptisée « Soumoud » (résilience, en arabe), dont les déplacements sont très suivis en Tunisie, est partie lundi matin du centre-ville de Tunis.

BEN-GUERDENE, TUNISIE : Une caravane de solidarité avec Gaza, composée de plusieurs centaines de Tunisiens voulant rallier le territoire palestinien assiégé pour « briser le blocus israélien », est passée mardi en Libye, selon les organisateurs.

« Résistance, résistance », « Vers Gaza nous allons par millions », ont scandé les passagers, selon une vidéo publiée sur la page officielle de la caravane sur Facebook.

Le convoi se compose de 14 autocars et d'une centaine de véhicules, à bord desquels se trouvent « 1 500 ou 1 400 » personnes, a affirmé à la radio Mosaïque FM Ghassen Henchiri, un porte-parole de la caravane, en promettant un recensement plus exact dès que tous les participants seront rassemblés en Libye.

Ces derniers prévoient de rester « trois ou quatre jours maximum » en Libye avant de se diriger vers l'Égypte, a-t-il précisé à la radio Jawhara FM.

M. Henchiri a indiqué qu'ils n'avaient pas encore obtenu le feu vert du Caire pour passer en territoire égyptien, mais a fait état d'indications « rassurantes ».

La caravane, baptisée « Soumoud » (résilience, en arabe), dont les déplacements sont très suivis en Tunisie, est partie lundi matin du centre-ville de Tunis.

Elle ne transporte pas d'aide humanitaire, mais se veut un « acte symbolique » de soutien au territoire palestinien, décrit par les Nations unies comme « l'endroit le plus affamé au monde », a déclaré l'activiste Jawaher Channa, porte-parole de la coalition organisatrice. 

Des militants algériens font également partie de ce groupe qui espère atteindre Rafah.

Après 21 mois de guerre, Israël fait face à une pression internationale croissante pour autoriser l'entrée sur le territoire de davantage d'aide afin de pallier les pénuries généralisées de nourriture et de produits de première nécessité.

Lundi, la marine israélienne a intercepté et détourné le Madleen, un bateau transportant de l'aide humanitaire pour Gaza, qui tentait de rallier le territoire ravagé par la guerre avec à son bord des militants des droits humains, comme la Suédoise Greta Thunberg, ainsi que l'eurodéputée franco-palestinienne de gauche Rima Hassan.