En Irak, une pollution «catastrophique» des fleuves

Dans un Irak frappé par la sécheresse, une pollution "catastrophique" s'est abattue sur les fleuves qui charrient, entre autres résidus, eaux contaminées des égouts et déchets hospitaliers (Photo, AFP).
Dans un Irak frappé par la sécheresse, une pollution "catastrophique" s'est abattue sur les fleuves qui charrient, entre autres résidus, eaux contaminées des égouts et déchets hospitaliers (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 21 février 2024

En Irak, une pollution «catastrophique» des fleuves

  • Pour le pays riche en pétrole, industrie très gourmande en eau, le danger est exacerbé par les pénuries
  • Le phénomène est accentué par des précipitations en recul, mais aussi la chute du niveau des fleuves Tigre et Euphrate, à leur arrivée en Irak

BAGDAD: Dans un Irak frappé par la sécheresse, affaibli par des décennies de conflits ayant ravagé ses infrastructures, une pollution "catastrophique" s'est abattue sur les fleuves qui charrient, entre autres résidus, eaux contaminées des égouts et déchets hospitaliers.

Derrière cette pollution environnementale, se cachent aussi institutions et entreprises étatiques, admettent des responsables. Dans le pays de 43 millions d'habitants, pratiquement un Irakien sur deux n'a pas accès à un "service d'eau potable sûr", selon des statistiques onusiennes.

Pour le pays riche en pétrole, industrie très gourmande en eau, le danger est exacerbé par les pénuries d'eau. En cause: sécheresse et autres bouleversements climatiques, mais aussi rivalités géopolitiques sur le partage des eaux opposant Bagdad à ses voisins. Or, plus bas le niveau d'un fleuve, plus élevée la concentration en polluants.

"Ce qui est étonnant c'est qu'une majorité des institutions étatiques polluent l'eau", reconnaît le porte-parole du ministère des Ressources hydriques, Khaled Chamal, sans dédouaner le secteur privé.

Il cite "le réseau de tout-à-l'égout, qui rejette une grande quantité d'eaux usées dans les fleuves sans qu'elles ne soient traitées entièrement, ou alors de manière superficielle". Mais aussi "les hôpitaux situés près du fleuve qui déversent déchets et eaux usées directement dans le fleuve. C'est dangereux et catastrophique".

La liste est longue: installations industrielles, comme les usines de pétrochimie, mais aussi centrales électriques ou eaux de drainage agricole, "qui peuvent contenir des toxines liées aux engrais", d'après le responsable.

Désormais, assure M. Chamal à l'AFP, les autorités "n'approuvent aucun projet" pouvant présenter un risque de pollution, si les plans ne prévoient pas "une station de traitement" des eaux.

«Qualité de l'eau»

"Infrastructures inadéquates, règlementations limitées et faible sensibilisation du public, sont les principaux facteurs contribuant à une détérioration significative de la qualité de l'eau en Irak", reconnaît Ali Ayoub, expert à l'Unicef, le Fonds des Nations unies pour l'enfance.

Ainsi, dit-il à l'AFP, les deux stations d'épuration de Bagdad reçoivent "le double de la capacité" d'eau qu'elles sont en mesure de traiter.

"Deux-tiers des eaux usées industrielles et ménagères sont rejetées sans traitement dans les rivières" --soit chaque jour l'équivalent de six millions de mètres cubes-- indique-t-il.

La tragédie est parfois visible à l'oeil nu. A l'est de Bagdad, l'AFP a filmé une canalisation se déversant dans le fleuve de Diyala, libérant une eau verdâtre à l'odeur nauséabonde.

Toutefois l'Unicef assure que "le gouvernement irakien est engagé pour améliorer la qualité de l'eau".

L'organisation cite un plan ministériel sur trois ans visant à "renforcer le système de distribution et d'assainissement de l'eau", notamment via des "contrôles de qualité", pour garantir "un accès à une eau potable sans danger, particulièrement aux communautés les plus vulnérables."

En partenariat avec l'Unicef, la Cité médicale --complexe hospitalier étatique de Bagdad à 3.000 lits-- vient d'inaugurer une station d'épuration.

La première phase a permis d'installer trois unités --chacune traitant 200 mètres cubes d'eau par jour. Quatre autres unités de 400 mètres cubes seront achevées "d'ici deux mois", selon un responsable de la Cité, Aqil Salmane.

"Une fois traitée, l'eau pourra être utilisée pour arroser les jardins de la Cité médicale et alimenter les citernes des pompiers", précise-t-il.

Autrefois, ces eaux usées étaient redirigées vers le tout-à-l'égout.

«Concentration en polluants»

Plus on descend vers le sud, plus la pollution s'aggrave, effet boule de neige oblige.

"Les eaux usées d'autres régions sont déversées dans le fleuve et l'eau nous parvenant est polluée", confirme Hassan Zouri, sexagénaire de la province de Dhi Qar, dans l'extrême sud. "On doit acheter de l'eau".

Le phénomène est accentué par des précipitations en recul, mais aussi la chute du niveau des fleuves Tigre et Euphrate, à leur arrivée en Irak: l'eau est retenue par les barrages construits en amont chez les voisins turcs et iraniens, fustige Bagdad.

"La quantité d'eau arrivant en territoire irakien a chuté, cela augmente la concentration en polluants", reconnaît le porte-parole du ministère de l'Environnement, Amir Hassoun.

Autrefois, pour diluer une eau fortement polluée, les autorités pouvaient ouvrir les vannes et augmenter le débit. Quasi-impossible aujourd'hui: il faut économiser les réserves.

Outre un travail de "sensibilisation" du public pour "changer les comportements individuels", les autorités tentent d'imposer une "surveillance sévère", selon M. Hassoun.

"Nous obligeons tous les hôpitaux à avoir des stations de traitement des eaux", assure-t-il. Tout en espérant que 2024 soit "l'année durant laquelle nous éliminerons toutes les irrégularités" des établissements sanitaires.


L'Arabie saoudite définit des stratégies de sécurité pour le Hadj

Le ministère de l'Intérieur de l'Arabie saoudite a présenté des stratégies globales de sécurité et d'organisation pour la saison du Hadj 2025 lors d'une conférence de presse dimanche. (SPA)
Le ministère de l'Intérieur de l'Arabie saoudite a présenté des stratégies globales de sécurité et d'organisation pour la saison du Hadj 2025 lors d'une conférence de presse dimanche. (SPA)
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  • Les autorités saisissent 252 fausses campagnes du Hadj et arrêtent 1 239 transporteurs enfreignant les règlements du Hadj.
  • Près de 110 000 véhicules non autorisés ont été refoulés, de même que 269 678 personnes ne résidant pas à La Mecque, 75 943 personnes sans permis de Hadj et 11 610 personnes en infraction avec divers règlements.

RIYAD : Le ministère de l'Intérieur de l'Arabie saoudite a présenté une stratégie globale de sécurité et d'organisation pour garantir une saison du Hadj 2025 sans incident.

Le ministère a tenu une conférence de presse avec les commandants des forces de sécurité du Hadj dimanche au Centre d'opérations de sécurité unifié. Parmi les participants à la conférence figuraient des responsables de premier plan tels que le lieutenant-général Mohammed Al-Bassami, directeur de la sécurité publique, le général de division Mohammed Al-Omari, commandant des forces spéciales d'urgence à la présidence de la sécurité de l'État, le général de division Hamoud Al-Faraj, directeur général de la défense civile, et le général de division Saleh Al-Marba, directeur général par intérim de la direction générale des passeports.

M. Al-Bassami a affirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à préparer un environnement sûr, sécurisé et organisé pour les pèlerins.

Il a ajouté que ces efforts étaient conformes aux directives du ministre de l'intérieur et président du Comité suprême du Hadj, le prince Abdulaziz bin Saud bin Naif, qui a approuvé de vastes plans de sécurité et d'organisation pour la saison du Hadj 2025.

Ces plans, a-t-il dit, englobent tous les aspects de la sécurité, de l'ordre public, de la gestion des foules, de la circulation et des interventions d'urgence, mis en œuvre dans un cadre intégré qui couvre l'ensemble du voyage des pèlerins, de l'arrivée au départ.

M. Al-Bassami a déclaré que toute tentative de perturber la sécurité ou d'enfreindre les règlements ferait l'objet d'une action stricte et intransigeante.

Il a en outre souligné que la Grande Mosquée et les lieux saints étaient prêts à gérer les grandes foules, afin de réduire les encombrements et de maintenir des capacités sûres sur toutes les routes et dans tous les lieux saints.

Des plans saisonniers de gestion du trafic sont également en vigueur pour les routes menant à La Mecque et à Médine, ainsi que pour les entrées de la zone centrale, afin d'assurer la bonne circulation des pèlerins.

La direction générale de la sécurité publique a fait état d'importantes mesures d'application de la loi.

Les autorités ont saisi 252 fausses campagnes du Hadj et appréhendé 1 239 transporteurs enfreignant les règlements du Hadj.

En outre, 109 632 véhicules non autorisés ont été refoulés, de même que 269 678 personnes ne résidant pas à La Mecque, 75 943 personnes sans permis de Hadj et 11 610 personnes qui ne respectaient pas les règles en matière de résidence, de travail et de sécurité aux frontières.

En outre, le nombre de détenteurs de visas de visite arrivés pour le Hadj s'est élevé à 205 713.

Al-Omari a réitéré l'engagement des forces à assurer la protection et le maintien de l'ordre pendant la saison du Hadj.

Il a détaillé la mise en œuvre de plans précis sur le terrain, en se concentrant sur la prévention de l'accès des infiltrés et des personnes non autorisées aux lieux saints.

Ces plans comprennent la gestion et l'organisation des mouvements de foule au site de lapidation de Jamarat et dans la cour sud de la Grande Mosquée, afin d'assurer la fluidité des déplacements et la sécurité des pèlerins.

Al-Faraj a également annoncé la première utilisation du drone Falcon pour la lutte contre les incendies et les opérations de sauvetage, une nouveauté dans les opérations de la Direction générale de la défense civile pour le Hadj cette année.

Il a souligné que le secteur était prêt à mettre en œuvre son plan approuvé au service des pèlerins.

M. Al-Marba a présenté le plan intégré de la direction dans le cadre de sécurité du ministère de l'intérieur.

Ce plan repose sur quatre piliers : assurer une préparation totale à l'accueil des pèlerins dans les ports aériens, terrestres et maritimes, y compris dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque ; faire appliquer les règlements contre les transporteurs illégaux de pèlerins par le biais de comités administratifs saisonniers aux entrées de La Mecque, apporter un soutien aux agences de sécurité et de services dans les lieux saints par une présence sur le terrain; et organiser et superviser le départ des pèlerins après le Hadj. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Les entreprises de restauration utilisent des solutions de pointe pour servir 12 millions de repas au Hadj

Les entreprises de restauration utilisent des solutions de pointe pour servir 12 millions de repas au Hadj
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  • 380 entreprises travaillent de concert pour nourrir des millions de pèlerins pendant le pèlerinage.
  • Les traiteurs s'efforcent de maintenir la sécurité alimentaire, la qualité nutritionnelle et l'efficacité opérationnelle sous pression.

MAKKAH : Alors que l'Arabie saoudite se prépare à une nouvelle saison du Hadj, un réseau complexe de préparatifs se met en place à La Mecque, dans lequel les services de restauration constituent un pilier essentiel de l'opération.

L'approche globale du Royaume pour servir les pèlerins de l'Islam combine une planification stratégique précoce, une coordination inter-agences sans faille et l'innovation technologique pour s'assurer que des millions de personnes puissent accomplir leurs devoirs sacrés en toute sécurité et dans le confort.

Les autorités ont dévoilé l'ampleur de l'opération de restauration de cette année : 380 sociétés de restauration travaillant de concert pour fournir jusqu'à 12 millions de repas pendant le pèlerinage.

Il s'agit de maintenir la sécurité alimentaire, la qualité nutritionnelle et l'efficacité opérationnelle dans des circonstances extraordinaires, parallèlement à la transition intelligente vers la cuisson électrique dans les cuisines des lieux saints, ce qui contribuera à améliorer la qualité des aliments, à renforcer la sécurité et à réduire les risques environnementaux dans l'un des plus grands rituels du monde islamique.

Mohammed Al-Sharif, qui dirige l'association responsable de la restauration dans les lieux saints de La Mecque, a souligné l'engagement du gouvernement en faveur du bien-être des pèlerins.

"Les dirigeants n'ont pas lésiné sur les moyens pour servir les invités des pèlerins", a-t-il déclaré, soulignant la surveillance directe exercée par les autorités municipales de La Mecque.

Le processus de préparation a été méthodique et intensif. Six réunions de planification ont permis d'aborder les obstacles potentiels et d'élever les normes de service.

Il a expliqué que ces réunions avaient pour but d'évaluer les préparatifs, d'aborder les obstacles et de relever les défis de manière à contribuer à l'amélioration de la qualité des services fournis.

M. Al-Sharif a souligné le partenariat productif avec le ministère de la santé dans la mise en place de systèmes complets de contrôle de la sécurité alimentaire. Cette collaboration a donné lieu à des programmes de formation approfondis pour les superviseurs du contrôle de la qualité dans toutes les entreprises de restauration.

Ces préparations impliquent des exercices de simulation par les entreprises de restauration, effectués en présence du personnel de sécurité et des responsables de la réglementation, en tant que tests de résistance pour l'ensemble du système de restauration.

Ces essais virtuels sont conçus pour identifier et résoudre toute faiblesse opérationnelle potentielle avant le début officiel du pèlerinage.

Il a également noté que la municipalité de La Mecque, en coopération avec le ministère du commerce, a vérifié les stocks de nourriture et confirmé qu'ils étaient prêts.

Il a conclu sa déclaration en soulignant que toutes les agences travaillent à plein régime pour fournir les meilleurs services aux pèlerins.

Ibrahim Al-Saini, propriétaire de sociétés de restauration, a confirmé que les préparatifs se déroulaient à un rythme soutenu, soulignant les efforts de toutes les autorités compétentes pour fournir les meilleurs services aux pèlerins et pour travailler jour et nuit à leur confort et à l'attention portée à leur nourriture.

"Les conditions pendant le Hadj diffèrent fondamentalement du reste de l'année", a-t-il déclaré, soulignant les exigences opérationnelles distinctes entre les différentes phases du pèlerinage - du jour d'Arafat et de Muzdalifah à la période prolongée à Mina.

Il a souligné que le Royaume, sous la direction du roi Salman et du prince héritier Mohammed bin Salman, continue de développer le système du Hajj année après année, que ce soit en distribuant des emplacements aux entreprises de Hajj de manière étudiée, ou en améliorant les mécanismes de gestion des foules et en organisant la circulation, ce qui se reflète sur la qualité du service et la sécurité des pèlerins.

M. Al-Saini a décrit le processus de fourniture de nourriture et de boissons comme un "défi majeur", mais les nouveaux systèmes qui permettent de préparer les aliments à l'avance dans des cuisines modèles à La Mecque et de les transporter ensuite vers les lieux saints pour les faire cuire et les servir ont directement contribué à améliorer la qualité des repas et l'efficacité de la distribution.

M. Al-Saini a mis l'accent sur les évolutions observées dans les cuisines des lieux saints, où le gaz kérosène a été remplacé par la cuisson électrique, ce qui a permis d'améliorer les niveaux de sécurité et la vitesse de cuisson, et de réduire les risques pour l'environnement et la santé.

Il a salué les efforts déployés au niveau national pour servir les pèlerins, confirmant que les succès répétés obtenus chaque année sont le fruit d'une planification préalable, d'une intégration entre les différentes agences et d'un engagement continu en faveur de l'innovation afin de fournir les meilleurs services aux pèlerins. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce 14 morts dans un bombardement israélien à Jabalia

 La Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 14 personnes lundi dans un bombardement israélien sur une habitation à Jabalia, ville dans le nord du territoire palestinien. (AFP)
La Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 14 personnes lundi dans un bombardement israélien sur une habitation à Jabalia, ville dans le nord du territoire palestinien. (AFP)
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  • La Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 14 personnes lundi dans un bombardement israélien
  • "Le nombre de martyrs (...) est passé à 14 parmi lesquels six enfants et trois femmes, en plus des 20 personnes qui se trouvent encore sous les décombres"

GAZA: La Défense civile de Gaza a annoncé la mort de 14 personnes lundi dans un bombardement israélien sur une habitation à Jabalia, ville dans le nord du territoire palestinien.

"Le nombre de martyrs (...) est passé à 14 parmi lesquels six enfants et trois femmes, en plus des 20 personnes qui se trouvent encore sous les décombres", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.