Le soutien militaire des Européens à l'Ukraine est insuffisant, estime Scholz

Le chancelier allemand Olaf Scholz préside la réunion hebdomadaire du cabinet du gouvernement à la Chancellerie de Berlin le 10 janvier 2024. (Photo de JOHN MACDOUGALL / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz préside la réunion hebdomadaire du cabinet du gouvernement à la Chancellerie de Berlin le 10 janvier 2024. (Photo de JOHN MACDOUGALL / AFP)
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Publié le Mercredi 24 janvier 2024

Le soutien militaire des Européens à l'Ukraine est insuffisant, estime Scholz

  • Des discussions difficiles sont en cours à Bruxelles à l'approche d'un sommet européen fixé le 1er février pour tenter principalement de trouver un compromis avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban
  • Berlin juge que d'autres Etats membres pourraient également en faire en plus pour l'aide militaire à l'Ukraine

BERLIN: Le chancelier Olaf Scholz a appelé les pays européens à augmenter leur soutien militaire à l'Ukraine, jugeant les contributions des 27 "pas assez élevées" et mettant en garde contre le risque d'une disparition des aides américaines, dans un entretien publié mercredi.

"L'Europe doit faire plus pour soutenir l'Ukraine dans la défense du pays", a déclaré le chancelier dans un entretien dans l'hebdomadaire Die Zeit.

"Les contributions prévues par les pays européens jusqu'ici pour 2024 ne sont pas assez élevées", a-t-il estimé.

Le chancelier social-démocrate s'est dit "irrité" de se voir régulièrement reprocher en Allemagne un soutien trop hésitant.

L'opposition conservatrice et des députés du FDP (libéraux) et des Verts, membres de sa coalition gouvernementale, le pressent depuis des mois de livrer des missiles longue portée Taurus, que lui réclame aussi l'Ukraine.

L'Allemagne fait "beaucoup plus" que les autres pays européens, s'est-il défendu, indiquant que son pays assurait pour le moment plus de la moitié du soutien en armement à l'Ukraine et qu'il serait "vaniteux de penser que nous pouvons le faire seuls sur le long terme".

"C'est pourquoi je téléphone beaucoup à mes collègues et leur demande de faire plus", a-t-il dit.

Des discussions difficiles sont en cours à Bruxelles à l'approche d'un sommet européen fixé le 1er février pour tenter principalement de trouver un compromis avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui, en décembre, a mis son veto au versement d'une aide européenne de 50 milliards d'euros sur quatre ans à Kiev.

Mais Berlin juge que d'autres Etats membres pourraient également en faire en plus pour l'aide militaire à l'Ukraine. Une évaluation est en cours à Bruxelles pour faire le point sur les contributions de chaque pays.

"Ce ne serait pas une bonne nouvelle si l'Allemagne, au cas où les États-Unis cesseraient de soutenir l'Ukraine, devenait le plus grand soutien de ce pays ", a prévenu Olaf Scholz.

"Nous ne sommes, comme (l'ancien chancelier allemand) Helmut Schmidt l'a dit un jour, qu'une puissance de taille moyenne", a-t-il jugé.

Le président Joe Biden a fait du soutien à l'Ukraine une priorité mais il se heurte désormais aux conditions posées par les républicains à nouvelles dépenses budgétaires.

Les États-Unis sont entrés dans une année électorale qui pourrait à nouveau opposer Joe Biden à Donald Trump, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky a admis qu'un retour de ce dernier à la Maison Blanche entraînerait probablement une "politique différente" sur la guerre.


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.