Drame de Melilla: Peines alourdies en appel pour des migrants

Cette photo prise le 26 juin 2022 montre un membre des forces de sécurité marocaines sur la barrière frontalière séparant le Maroc de l'enclave nord-africaine espagnole de Melilla, près de Nador au Maroc (Photo, AFP).
Cette photo prise le 26 juin 2022 montre un membre des forces de sécurité marocaines sur la barrière frontalière séparant le Maroc de l'enclave nord-africaine espagnole de Melilla, près de Nador au Maroc (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 08 février 2023

Drame de Melilla: Peines alourdies en appel pour des migrants

  • Ces 15 migrants ont été condamnés, entre autres, pour «entrée illégale» au Maroc, «désobéissance» et «dégradation de biens publics«
  • La majorité d'entre eux ont vu leurs peines alourdies en appel à trois ans de prison ferme

RABAT: La justice marocaine a alourdi en appel des peines de prison de huit migrants ayant pris part à une tentative meurtrière d'entrée en force fin juin dans l'enclave espagnole de Melilla, a-t-on appris mardi auprès de leur avocat.

"La cour d'appel de Nador a durci lundi soir à quatre ans de prison les peines de trois migrants et à trois ans de prison pour cinq autres", a détaillé l'avocat de la défense Mbarek Bouirig.

Sept autres accusés du même groupe ont vu leurs peines maintenues à deux ans et demi de prison, a précisé l'avocat.

Ces 15 migrants ont été condamnés, entre autres, pour "entrée illégale" au Maroc, "désobéissance" et "dégradation de biens publics", selon Me Bouirig.

Il s'agit du dernier groupe jugé en appel parmi des dizaines de migrants irréguliers poursuivis à la suite du drame de Melilla.

La majorité d'entre eux ont vu leurs peines alourdies en appel à trois ans de prison ferme.

"Nous espérions que la justice prenne en considération leur condition de demandeurs d'asile afin de revoir à la baisse ces peines", déplore leur défense.

Près de 2 000 migrants, en majorité des Soudanais, avaient tenté le 24 juin de pénétrer par la force dans la cité autonome espagnole de Melilla, située au nord du Maroc.

Cette tentative avait fait 23 morts parmi les migrants, selon les autorités marocaines, 27 d'après l'Association marocaine des droits humains (AMDH).

C'est le bilan le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et dans l'enclave espagnole voisine de Ceuta, qui constituent les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec le continent africain.


Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères appelle à nouveau la BBC à qualifier le Hamas de «terroriste»

Certains experts et politiciens accusent la chaîne de ne pas vouloir décrire le groupe islamiste de manière exacte. (Photo, Getty)
Certains experts et politiciens accusent la chaîne de ne pas vouloir décrire le groupe islamiste de manière exacte. (Photo, Getty)
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  • David Cameron estime que la BBC devrait «se demander à nouveau» comment elle devrait qualifier le Hamas après la mort d’un otage israélo-britannique
  • La BBC défend sa position éditoriale, invoquant ses craintes en matière d'impartialité

LONDRES: Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Cameron, a à nouveau appelé la BBC à désigner le Hamas comme une organisation terroriste à la suite de la mort d’un otage israélo-britannique.

Le radiodiffuseur national maintient une position claire depuis le début du conflit, désignant les membres du groupe comme des «combattants», des «militants» et qualifiant le groupe d’«organisation terroriste interdite» dans ses reportages.

Cette décision a suscité un débat national, certains experts et politiciens accusant la chaîne de ne pas vouloir décrire le groupe, qui détient des otages israéliens, de manière exacte.

Dimanche, dans une interview accordée à Laura Kuenssberg de la BBC, M. Cameron a exhorté la BBC à repenser la manière dont elle qualifie le Hamas et à revoir sa politique éditoriale.

«Comme tout le monde, j’ai regardé, hier soir, la vidéo publiée par le Hamas sur X, dans laquelle Nadav Popplewell répond à une question sur son identité. Lorsque j’ai regardé la vidéo, je me suis dit que ces gens étaient vraiment insensibles et qu’ils jouaient avec les émotions de la famille de cette façon», déclare le secrétaire d’État.

«Quand on voit ce que les membres du Hamas sont prêts à faire, on se rend compte que nous avons affaire à des gens terribles, épouvantables et inhumains», ajoute-t-il.

«Il serait peut-être temps pour la BBC de se demander à nouveau si elle doit qualifier ces personnes de “terroristes”. Ce sont des terroristes.»

La BBC a résisté aux appels du gouvernement à considérer le Hamas comme une organisation terroriste, craignant que cela ne compromette son impartialité dans le conflit.

En octobre, Deborah Turness, PDG de BBC News, a expliqué la décision de la chaîne de ne qualifier aucun groupe de «terroriste», soulignant que cette terminologie est souvent politisée et utilisée comme arme dans les conflits.

Le Hamas a annoncé samedi que M. Popplewell avait succombé à ses blessures, subies lors d’une frappe aérienne israélienne un mois plus tôt, et il a publié une vidéo dans laquelle il apparaissait avec un œil au beurre noir et fournissait des informations personnelles.

Nadav Popplewell et sa mère ont été enlevés du domicile de cette dernière, situé dans le kibboutz de Nirim, lors de l’incursion du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, selon le Forum israélien des otages et des familles disparues. Le frère de M. Popplewell a été tué, tandis que sa mère a été libérée lors d’un cessez-le-feu temporaire en novembre.

David Cameron a précisé qu’aucune nouvelle information n’avait été communiquée sur la mort de Nadav Popplewell et que le ministère des Affaires étrangères continuait d’enquêter sur la situation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Sommet arabe se prépare à aborder les grands défis économiques et sociaux

Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, a participé à la réunion. (SPA)
Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, a participé à la réunion. (SPA)
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  • M. Al-Jadaan a déclaré que l’Arabie saoudite était fière d’avoir accueilli la 32e session ordinaire du Sommet arabe, qui s’est achevée par la publication de la Déclaration de Djeddah
  • Il a ajouté que lors du précédent sommet, de nombreuses décisions importantes avaient été prises en faveur d’une action commune, la plus importante étant la satisfaction des exigences de la grande zone arabe de libre-échange

RIYAD: Les défis économiques et sociaux majeurs auxquels le Moyen-Orient est confronté ont occupé le devant de la scène lors de la réunion préparatoire du 33e Sommet arabe qui se tiendra à Manama, la capitale de Bahreïn.

Cette réunion, qui a eu lieu le 12 mai, a abordé les questions qui seront soumises au prochain sommet, qui devrait se dérouler pour la première fois à Bahreïn le 16 mai.

Le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, a présidé la délégation du Royaume à la réunion ministérielle. Cette délégation comprenait des représentants des États membres de la Ligue des États arabes et plusieurs spécialistes de son secrétariat général.

M. Al-Jadaan a déclaré que l’Arabie saoudite était fière d’avoir accueilli la 32e session ordinaire du Sommet arabe, qui s’est achevée par la publication de la Déclaration de Djeddah. Cette dernière englobe de nombreuses initiatives visant à renforcer les efforts collectifs dans les domaines de l’économie, de l’agriculture, de la culture et de l’éducation.

Il a ajouté que lors du précédent sommet, de nombreuses décisions importantes avaient été prises en faveur d’une action commune, la plus importante étant la satisfaction des exigences de la grande zone arabe de libre-échange, selon l’agence de presse saoudienne (SPA).

Intervenant lors de la réunion des hauts fonctionnaires, qui s’est tenue un jour avant la réunion préparatoire, le vice-ministre adjoint de la Coopération internationale au ministère saoudien des Finances, Naif al-Enzi, a indiqué que les pays participant au sommet s’efforcent en permanence, dans les instances internationales et régionales, de soulever des questions qui servent les intérêts d’une action commune.

M. Al-Enzi s’est dit optimiste quant au succès du sommet sous la présidence de Bahreïn et il espère qu’un consensus sera atteint sur des résultats qui favoriseront l’intégration économique et sociale des pays arabes et renforceront les efforts collectifs ainsi que la coopération en cours.

Annoncée le 19 mai 2023, à l’issue du 32e Sommet arabe, la Déclaration de Djeddah souligne l’importance de renforcer l’action commune sur la base de fondements, de valeurs et d’intérêts communs et d’un destin unique.

Le sommet de 2023 n’était que le deuxième, le premier ayant eu lieu en Algérie en novembre 2022, après une interruption de trois ans due à la pandémie de Covid-19.

Plusieurs sujets avaient été abordés, notamment les tensions entre Israël et la Palestine, le conflit au Soudan, le processus de paix au Yémen, l’instabilité en Libye et la situation politique au Liban.

C’était notamment la première fois que la Syrie était invitée à participer à un sommet de la Ligue arabe depuis sa suspension de l’organisation en 2011.

Le communiqué final du sommet réaffirmait «la centralité de la cause palestinienne» pour les pays arabes et le fait qu’elle constitue l’un des principaux facteurs de stabilité dans la région. Il condamnait toutes les pratiques et violations infligées aux Palestiniens, à leurs vies, à leurs biens et à leur existence.

Le communiqué mettait également l’accent sur la nécessité d’intensifier les efforts pour parvenir à un règlement global et juste de la question palestinienne fondé sur une solution à deux États, conformément à la résolution 242 du Conseil de sécurité des nations unies et à l’Initiative de paix arabe de 2002. Cette solution permettrait d’assurer la création d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

En outre, il réitérait les positions prises lors des précédents sommets, notamment la nécessité de protéger les sites musulmans à Jérusalem.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: grève des avocats après l'arrestation musclée d'une collègue

L'avocate et défenseure des droits humains Leila Ben Debba (à droite) se tient avec un collègue devant le tribunal de Tunis le 13 mai 2024, alors que le barreau tunisien déclare une grève et un boycott des audiences pour protester contre l'assaut des forces de sécurité dans ses locaux pour procéder à des arrestations. quelques jours plus tôt (Photo, AFP).
L'avocate et défenseure des droits humains Leila Ben Debba (à droite) se tient avec un collègue devant le tribunal de Tunis le 13 mai 2024, alors que le barreau tunisien déclare une grève et un boycott des audiences pour protester contre l'assaut des forces de sécurité dans ses locaux pour procéder à des arrestations. quelques jours plus tôt (Photo, AFP).
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  • La grève a été décidée à la suite de l'arrestation musclée, samedi soir, de l'avocate et chroniqueuse critique Sonia Dahmani
  • Samedi, des policiers en civil portant des cagoules se sont introduits au siège de l'Ordre des avocats à Tunis agressant des avocats et des journalistes avant d'arrêter Mme Dahmani

TUNIS: Les avocats tunisiens ont observé lundi une grève dans tous les tribunaux du pays pour protester contre l'arrestation musclée d'une de leurs collègues au siège du barreau, selon l'Ordre de la profession.

"La grève a été respectée à 100%", a indiqué à la presse devant le tribunal de première instance de Tunis, Laroussi Zguir, président de la section de l'Ordre des avocats de la capitale.

Des dizaines d'avocats ont manifesté dans le même tribunal contre l'arrestation de leur collègue, réclamant sa libération "immédiate", a constaté l'AFP.

"La magistrature est aux ordres", ont-il notamment scandé.

La grève a été décidée à la suite de l'arrestation musclée, samedi soir, de l'avocate et chroniqueuse critique Sonia Dahmani dans les locaux de l'Ordre des avocats à Tunis, où elle s'était réfugiée après avoir été convoquée par un juge d'instruction pour des propos qu'elle avait tenus à la télévision.

Lors d'une émission diffusée le 7 mai, Mme Dahmani avait lancé sur le ton de l'ironie "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur qui venait d'affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, cherchaient à s'installer en Tunisie.

Brutalité policière 

Samedi, des policiers en civil portant des cagoules se sont introduits au siège de l'Ordre des avocats à Tunis agressant des avocats et des journalistes avant d'arrêter Mme Dahmani, selon des vidéos et des témoignages.

Selon ses avocats, Mme Dahmani fait l'objet d'une enquête notamment pour diffusion de "fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique" et "incitation à un discours de la haine", en vertu du décret-loi 54.

Ce décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

Dans la nuit de samedi à dimanche deux autres chroniqueurs connus ont été également arrêtés en vertu de ce texte, pour des déclarations dans les médias.

Un juge d'instruction a prolongé de 48 heures leur détention provisoire.