Liban/présidentielle: l'émissaire français appelle les deux camps à trouver une «troisième voie»

Le Premier ministre libanais Najib Mikati s'entretient avec l'envoyé spécial français Jean-Yves Le Drian lors d'une réunion à Beyrouth le 12 septembre 2023 (Photo de DALATI ET NOHRA / AFP ).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati s'entretient avec l'envoyé spécial français Jean-Yves Le Drian lors d'une réunion à Beyrouth le 12 septembre 2023 (Photo de DALATI ET NOHRA / AFP ).
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Publié le Mardi 26 septembre 2023

Liban/présidentielle: l'émissaire français appelle les deux camps à trouver une «troisième voie»

  • Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun, les deux camps en présence, le puissant Hezbollah et ses alliés d'un côté, leurs adversaires de l'autre, s'acharnent à vouloir faire élire leur candidat au Parlement
  • En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite

PARIS: L'envoyé spécial français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, propose aux deux camps politiques libanais de trouver une "troisième voie" pour élire un président, faute de quoi le pays, plongé dans la crise politique, sera menacé dans son "existence même".

Pour lui, la situation est sans appel: "Le pronostic vital de l'Etat libanais lui-même est engagé. Il y va de la survie du Liban", alerte-t-il dans un entretien accordé à l'AFP, trois mois après le début de sa mission.

Avec la faillite économique du pays, accompagnée d'une inflation "de plus de 200%" et d'un chômage endémique, "les responsables politiques sont dans un déni qui les amène à poursuivre des jeux tactiques aux dépens de l’intérêt du pays", accuse-t-il.

Depuis la fin du mandat du président Michel Aoun le 31 octobre 2022, les deux camps en présence, le puissant Hezbollah et ses alliés d'un côté, leurs adversaires de l'autre, s'acharnent à vouloir faire élire leur candidat au Parlement alors qu'aucun des deux n'y détient la majorité.

"Ni l'un ni l’autre ne peut l'emporter. Aucune des deux solutions ne peut marcher", martèle l'envoyé spécial, au retour d'un troisième voyage à Beyrouth.

Le Hezbollah soutient l'ancien ministre Sleimane Frangié, proche de Damas, et ses adversaires Jihad Azour, un responsable du Fonds monétaire international (FMI).

«En conclave»

"Il importe que les acteurs politiques mettent fin à cette crise insupportable pour les Libanais et essayent de trouver une solution de compromis à travers une troisième voie", insiste l'envoyé spécial.

Parmi les alternatives possibles, le nom du chef d'état-major de l'armée, Joseph Aoun, a commencé, parmi d'autres, à circuler. En vertu du système confessionnel de partage du pouvoir, la présidence du Liban est réservée à un chrétien maronite.

L'émissaire se refuse de son côté à avancer un nom, relevant qu'il n'est qu'un "médiateur" et qu'il revient aux Libanais d'identifier ce compromis, qu'il juge pour sa part possible.

"J'ai fait une consultation qui montre que les priorités des acteurs peuvent faire facilement l'objet d'un consensus", assure-t-il.

A l'issue de son deuxième déplacement à Beyrouth en juillet, il les avait invités à présenter les priorités et les compétences requises, selon eux, pour le futur chef de l'Etat.

Face à "l'impasse totale" dans laquelle se trouve le Liban, Jean-Yves Le Drian propose une "phase de concertation très courte" suivie d'une réunion immédiate du Parlement, "à la manière d'un conclave", pour élire un président.

L'émissaire rejoint ainsi l'initiative du président du Parlement Nabih Berri, allié du Hezbollah, déjà rejetée par plusieurs composantes de l'opposition au parti pro-iranien.

Il compte se rendre de nouveau au Liban "dans les prochaines semaines" pour engager cette séquence, qui devrait selon lui durer "en gros une semaine".

«Profondément irrités»

Le premier jour, il restituera les "contributions" des différents acteurs sur "les priorités de la présidence sur lesquelles ils peuvent se mettre d"accord pour les six ans qui viennent".

Viendra ensuite une "concertation, consultation" entre les acteurs libanais puis "dans la même séquence" la réunion du Parlement, "par scrutins successifs et ouverts à la manière d’un conclave pour aboutir à une solution".

Depuis un an, le Parlement s'est réuni 12 fois, sans succès, pour élire le président.


Syrie: un opposant à Assad nommé grand mufti du pays

Un homme agite un drapeau alors que la foule se rassemble sur une place pour commémorer le 10e anniversaire de la prise d'Idlib à l'armée de l'ancien président Bachar al-Assad par les forces d'opposition en 2015, dans la ville d'Idlib, au nord de la Syrie, le 28 mars 2025. (AFP)
Un homme agite un drapeau alors que la foule se rassemble sur une place pour commémorer le 10e anniversaire de la prise d'Idlib à l'armée de l'ancien président Bachar al-Assad par les forces d'opposition en 2015, dans la ville d'Idlib, au nord de la Syrie, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Le président par intérim syrien Ahmad al-Chareh a nommé vendredi grand mufti Oussama al-Rifai, un religieux musulman modéré connu pour s'être opposé au dirigeant déchu Bachar al-Assad
  • M. Rifai, un Damascène né en 1944, a publiquement exprimé son opposition à M. Assad après les manifestations antigouvernementales qui ont éclaté en 2011

DAMAS: Le président par intérim syrien Ahmad al-Chareh a nommé vendredi grand mufti - la plus haute autorité religieuse du pays - Oussama al-Rifai, un religieux musulman modéré connu pour s'être opposé au dirigeant déchu Bachar al-Assad.

"Aujourd'hui, ce poste est occupé par l'un des plus grands érudits de Syrie", a annoncé Ahmad al-Chareh dans un communiqué.

M. Rifai, un Damascène né en 1944, a publiquement exprimé son opposition à M. Assad après les manifestations antigouvernementales qui ont éclaté en 2011.

Cette année-là, il a été battu après avoir prononcé le sermon du vendredi, lorsque les forces gouvernementales ont pris d'assaut sa mosquée, battant et arrêtant des personnes, et il a quitté le pays peu de temps après.

M. Rifai a été à la tête d'un conseil islamique créé à Istanbul en 2014 pour les Syriens opposés à Assad.

Il est retourné à Damas où il a été chaleureusement accueilli par la population après que les rebelles islamistes de Ahmad al-Chareh ont évincé Assad en décembre.

En 2021, Assad avait publié un décret supprimant le poste de grand mufti et élargissant les pouvoirs d'un ministère gouvernemental chargé des affaires religieuses.

Ce décret a contraint Ahmed Badreddin Hassoun, qui avait été nommé par Assad en 2004, à prendre sa retraite.

Cette semaine, des rapports non officiels ont indiqué que l'ancien grand mufti, connu pour son soutien à Assad, a été arrêté à l'aéroport alors qu'il cherchait à quitter le pays.

Les autorités n'ont pas fait d'annonce à ce sujet, mais des membres de la famille ont confirmé sur les réseaux sociaux que M. Hassoun avait été arrêté.


Le président du Conseil de transition soudanais s’entretient avec le prince héritier saoudien à La Mecque

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane rencontre le président du Conseil de souveraineté soudanais Al-Burhan à La Mecque. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane rencontre le président du Conseil de souveraineté soudanais Al-Burhan à La Mecque. (SPA)
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  • Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est entretenu vendredi avec le président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan
  • Le Soudan a plongé dans une guerre civile en avril 2023, entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)

Djeddah: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s’est entretenu vendredi avec le président du Conseil de souveraineté de transition du Soudan, au lendemain de l’annonce par les forces armées soudanaises de la reprise totale du contrôle de la capitale, Khartoum, ravagée par la guerre.

Le général Abdel Fattah Al-Burhan, également chef des forces armées soudanaises, a rencontré le prince héritier au palais Al-Safa à La Mecque. Selon l’agence de presse saoudienne, les deux dirigeants ont "passé en revue les derniers développements de la situation au Soudan" ainsi que les efforts visant à "garantir la sécurité et la stabilité". Ils ont également discuté des opportunités de coopération entre leurs deux pays et sont convenus de créer un conseil de coordination afin de renforcer leurs relations bilatérales.

Mercredi, M. Al-Burhan s’est rendu au palais présidentiel de Khartoum, récemment repris par ses forces aux mains du groupe paramilitaire rival des Forces de soutien rapide, affirmant que la capitale était désormais libérée de la présence de cette milice. Jeudi, l’armée a confirmé avoir éliminé les dernières points de résistance des Forces de soutien rapide à Khartoum.

Le Soudan a plongé dans une guerre civile en avril 2023, entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR). Ces dernières ont initialement pris le contrôle de la capitale ainsi que d’autres régions du pays. Cependant, l’armée s’est réorganisée et a lancé l’année dernière une offensive pour reprendre Khartoum.

L’Arabie saoudite a déjà facilité plusieurs cycles de pourparlers de paix dans le but de mettre fin au conflit au Soudan, qui a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 12 millions de personnes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La réserve royale du roi Salmane marque l'anniversaire de l'Initiative verte saoudienne avec 3 millions d'arbres

L'Autorité de développement de la réserve royale du roi Salmane ben Abdelaziz enseigne aux enfants les pratiques environnementales qui soutiennent l'Initiative verte saoudienne. (@KSRNReserve)
L'Autorité de développement de la réserve royale du roi Salmane ben Abdelaziz enseigne aux enfants les pratiques environnementales qui soutiennent l'Initiative verte saoudienne. (@KSRNReserve)
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  • L'Autorité de développement de la réserve royale du roi Salman ben Abdelaziz a lancé des initiatives sur le terrain, des campagnes de sensibilisation et des programmes de réhabilitation
  • Elle a restauré plus de 700 000 hectares de terres, plante 3 millions d'arbres et distribué 4 tonnes de semences avec l'aide de plus de 11 000 bénévoles

RIYAD: Le deuxième anniversaire de la Saudi Green Initiative (l'Initiative verte saoudienne) a mis en lumière les efforts de l'Autorité de développement de la réserve royale du roi Salman ben Abdelaziz pour protéger l'environnement et rétablir l'équilibre écologique.

L'autorité a lancé des initiatives sur le terrain, des campagnes de sensibilisation et des programmes de réhabilitation, restaurant plus de 700 000 hectares de terres, plantant 3 millions d'arbres et distribuant 4 tonnes de semences avec l'aide de plus de 11 000 bénévoles.

L'initiative a été lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, Premier ministre et président du Comité supérieur de l'initiative, en 2021. Elle vise à unir les efforts de la communauté dans la mise en œuvre d'actions efficaces et mesurables pour la protection de l'environnement, conformément aux objectifs de la Vision 2030.

L'autorité s'est efforcée de protéger la couverture végétale des dommages causés par les véhicules, d'éduquer la communauté sur l'importance de la restauration de la végétation et de la sauvegarde de l'environnement, et de promouvoir la durabilité des terres afin de créer des habitats sûrs pour la faune et la flore.

En outre, elle a diffusé des messages de sensibilisation auprès des communautés locales sur l'impact et la gravité des pratiques d'exploitation forestière.

Les célébrations de jeudi ont mis en lumière les efforts déployés par ladite initiative pour accroître la sensibilisation à l'environnement dans tout le Royaume et motiver les gens à jouer leur rôle pour assurer un avenir plus sain aux générations futures.

Le programme cherche également à lier les programmes durables aux objectifs écologiques plus larges de la nation, tels que la réduction des émissions toxiques, l'amélioration du boisement et de la restauration des terres, et la préservation des écosystèmes terrestres et marins.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com