Au Théâtre d'Art Numérique de Dubaï

Vision numérique et immersive des Nymphéas de Monet (fournie)
Vision numérique et immersive des Nymphéas de Monet (fournie)
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Publié le Vendredi 23 octobre 2020

Au Théâtre d'Art Numérique de Dubaï

  • Le théâtre d'art numérique est une façon moderne de découvrir des œuvres d'art, s’approcher de tableaux célèbres sans crainte de les endommager
  • Un des labels dominants de ce type d'expérience est le Theatre of Digital Art (ToDA), (Théâtre d’Art Numérique) qui vient d'ouvrir son premier espace permanent au Moyen-Orient à la place de l’ancien théâtre de Dubaï, Souk Madinat Jumeirah

DUBAÏ: Si Vincent Van Gogh ou Edvard Munch pouvaient voyager dans le temps, on se demande ce qu'ils penseraient de l'évolution de l'art, ou de ce que leurs chefs-d'œuvre ont rapporté au fil des ans, ou encore de la façon dont leurs œuvres ont été de nos jours transformées en créations numérisées qui peuvent flotter du plancher au plafond.

Pour nous, dans le monde d’aujourd’hui, le théâtre d'art numérique est une façon moderne de découvrir des œuvres d'art, s’approcher de tableaux célèbres sans crainte de les endommager. C’est certainement une façon non conventionnelle de présenter les plus grandes œuvres du monde, sans avoir à se soucier du transport de toiles de plusieurs millions de dollars d’une ville à l’autre.

Un des labels dominants de ce type d'expérience est le Theatre of Digital Art (ToDA), (Théâtre d’Art Numérique) qui vient d'ouvrir son premier espace permanent au Moyen-Orient. 

immersion dans l'image numérique

Après sa première exposition régionale en Arabie saoudite, ToDA est maintenant aux Émirats Arabes Unis, à la place de l'ancien théâtre de Dubaï, Souk Madinat Jumeirah. (Fourni)

« L’exposition en Arabie saoudite n’était pas aussi immersive qu’elle l’est ici, où il est possible de la voir sous différents angles. Du fait que c’est un théâtre, l’effet est différent », a précisé Gabriel Afrim, directeur général de ToDA, à Arab News. « Ceux qui ont déjà visité l’exposition en Arabie, vivront ici une expérience différente.»

La compagnie a employé les grands moyens pour ce premier spectacle. Durant trois mois, ‘’De Monet à Kandinsky, l’Art révolutionnaire’’ est dédié aux «mouvements artistiques les plus importants de la fin du XIXe et du début du XXe siècles »à travers la vision de neuf peintres légendaires: Vincent Van Gogh, Claude Monet, Wassily Kandinsky, Georges Seurat, Paul Cézanne, Edvard Munch, Juan Gris Robert Delaunay et Paul Klee.

Voici comment cela se déroule. Projeté toutes les heures, le spectacle comprend une ‘’représentation’’ de 45 minutes de diverses œuvres d'art des artistes mentionnés.

« Lorsque vous entrez dans une galerie, vous pouvez admirer les chefs-d’œuvre, alors qu’ici ils sont ‘’animés’’, ce qui vous permet de voir davantage de détails dans le tableau », explique Afrim. « C'est une expérience totalement immersive. Les visiteurs peuvent s'asseoir et apprécier la musique et l'art sur les murs.

ToDA collabore avec Vision Multimedia Projects, une compagnie russe spécialisée dans ce type d'expérience multimédia. Une fois le concept du spectacle confirmé, dit Afrim, la société partenaire s’occupe de tout, de l'acquisition des droits relatifs tant à l'art qu’à la musique, en passant par l’organisation globale.

"Le Cri" de Munch est vraiment la vedette du spectacle - aussi impressionnant aujourd'hui qu'il l'était lors de sa création en 1893 - représentant l'angoisse humaine universelle. Il trouvera sans aucun doute un écho auprès de nombreuses personnes, étant donné qu'il décrit avec précision ce que la majorité d'entre nous ressent depuis les premiers mois de 2020.

découvrir l'art autrement

Le prix du billet (à partir de 20 $ pour les adultes) donne également accès à la salle de réalité virtuelle qui intègre des expériences de ‘’peinture’’ en 3D, en réalité virtuelle et en réalité augmentée. (Fourni)

D'un point de vue personnel, ToDA ne remplace pas le fait de voir les vraies œuvres d'art ; c'est plutôt un bon accompagnement, quelque chose de différent. Il est par ailleurs davantage adapté aux enfants. La Salle Interactive pour enfants permet aux jeunes visiteurs de créer leur propre coloriage animalier et de le voir passer du papier à l’animation sous leurs yeux.

Le prix du billet (à partir de 20 $ pour les adultes) donne également accès à la salle de réalité virtuelle qui intègre des expériences de ‘’peinture’’ en 3D, en réalité virtuelle et en réalité augmentée. L’arrivée de ToDA à Dubaï était prévue avant la Covid. Il sera donc intéressant de voir de quelle façon cette salle tiendra la route. Alors que les membres du personnel prenaient les précautions sanitaires nécessaires, j’ai absolument évité d'utiliser un casque.

Compte tenu des circonstances actuelles, ToDA fonctionne à capacité limitée - le plan initial était d'accueillir jusqu'à 500 visiteurs par heure. Il a maintenant été réduit à 120. Ce nombre est en fait plus approprié. Au cours de ma visite, c'était quelque peu frustrant d'être entouré de certaines personnes qui étaient plus occupées à bavarder à voix haute ou à ‘’Instagrammer’’ plutôt que de profiter des visuels et d'en apprendre davantage sur les artistes. Si vous prévoyez de vous y rendre, Afrim vous propose les conseils suivants :

« La beauté de cet endroit est que vous n'avez pas à vous asseoir d'une manière définie pour voir le spectacle et regarder dans une seule direction. Personnellement, je préfère m'asseoir par terre. "

Le plan de ToDA est de rester à Dubaï pendant un peu moins de 10 ans, organisant différents spectacles tous les quelques mois. Il y a donc assez de temps pour que les visiteurs fassent les choses aussi bien que l’organisation elle-même.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Hoor al-Qasimi nommée directrice artistique de la Biennale de Sydney

Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
Al-Qasimi a créé la Fondation d’art de Sharjah en 2009 et en est actuellement la présidente et la directrice. (Instagram)
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  • Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre
  • Depuis 2017, Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique

DUBAÏ : La Biennale de Sydney a annoncé cette semaine la nomination de la commissaire d’expositions émiratie Hoor al-Qasimi au poste de directrice artistique de sa 25e édition, qui se tiendra du 7 mars au 8 juin 2026.

Créée en 1973, la Biennale de Sydney est l'une des expositions les plus anciennes du genre et s’affirme en tant que première biennale établie dans la région Asie-Pacifique.

En 2009, Al-Qasimi a créé la Fondation d'art de Sharjah, dont elle est actuellement la présidente et la directrice. Tout au long de sa carrière, elle a acquis une vaste expérience dans la conception de biennales internationales, notamment en tant que commissaire de la deuxième Biennale de Lahore en 2020 et du Pavillon des Émirats arabes unis à la 56e Biennale de Venise en 2015.

Elle a également cocuraté la sixième édition de la Biennale de Sharjah en 2003 et en assure la direction depuis.

Al-Qasimi préside l'Association internationale des biennales ainsi que l'Institut d’Afrique depuis 2017.  Elle a précédemment siégé au conseil d'administration du MoMA PS1 à New York et à celui du Ullens Center for Contemporary Arts (UCCA), à Beijing, entre autres fonctions.

Elle est également directrice artistique de la sixième Triennale d'Aichi, qui se tiendra au Japon en 2025.

 


Cannes: le conflit israélo-palestinien en filigrane

L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
L'actrice française Leila Bekhti porte un badge en forme de pastèque palestinienne alors qu'elle arrive à la projection du film "Furiosa : A Mad Max Saga" lors de la 77e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 15 mai 2024. (Photo Valery Hache AFP)
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  • Sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza
  • Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité »

CANNES, France : Un symbole palestinien ou un portrait d'otage: à l'heure où le conflit entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza embrase les campus et les réseaux sociaux, les stars présentes au 77e Festival de Cannes préfèrent afficher un soutien discret.

Ruban jaune accroché à la veste, l'acteur Philippe Torreton a gravi mardi les marches du Festival. Un symbole en soutien aux quelque 250 personnes prises en otage par le Hamas le 7 octobre.

L'actrice Leïla Bekhti, qui a récemment enregistré un message en faveur des enfants de Gaza pour l'Unicef, a arboré mercredi un pin's pastèque, l'un des symboles de la résistance palestinienne.

Des positionnements très discrets quant au conflit israélo-palestinien, au moment où sur TikTok, le hashtag «blockout2024» fait florès et invite les internautes à bloquer les comptes de stars restées silencieuses sur la guerre à Gaza. Beyoncé et Kim Kardashian figurent parmi les cibles de cette mobilisation propalestinienne et ont déjà perdu des centaines de milliers d'abonnés.

En réponse, des célébrités comme Omar Sy, membre du jury à Cannes, ont mis en ligne en début de semaine un appel au cessez-le-feu sur Instagram.

Sur le tapis rouge cannois, le message le plus fort à propos de ce conflit est venu jusqu'ici d'une survivante de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Laura Blajman-Kadar, vêtue d'une robe jaune affichant des portraits d'otages israéliens et une écharpe noire «Bring them home» («Ramenez-les à la maison»).

Vendredi, une projection privée du film-témoignage monté par le gouvernement et l'armée israélienne sur les massacres du 7 octobre, «Bearing Witness», a été envisagée avant d'être annulée «pour raisons de sécurité, ont indiqué à l'AFP ses organisateurs.

Ce film, composé d'extraits des caméras et téléphones des assaillants du Hamas et d'images captées par des victimes et des secouristes, avait été diffusé le 14 novembre à l'Assemblée nationale en France. Des projections privées ont déjà eu lieu en marge de sommets comme Davos, selon les organisateurs.

- Haute surveillance -

Mais point de manifestation politique, ni côté public, ni côté montée des marches. Une discrétion à l'extrême, qui pourrait basculer avec la présentation vendredi à 18H00 de «La belle de Gaza», documentaire dans le milieu très fermé des femmes transgenres palestiniennes réfugiées à Tel-Aviv.

Même si le conflit israélo-palestinien, évoqué à travers la dureté des autorités pour les «clandestines» venues de Cisjordanie sans permis de travail, s'efface totalement dans ce film de Yolande Zauberman, supplanté par un autre type de conflit intime et universel.

Si aucun film palestinien n'est présent en sélection, «Vers un pays inconnu» du réalisateur danois d'origine palestinienne Mahdi Fleifel, suit deux jeunes cousins palestiniens se retrouvant en Grèce, après avoir fui un camp au Liban. Le film est présenté à la Quinzaine des cinéastes.

Au Marché du film, le plus grand au monde, le pavillon du «film arabe» a déroulé une grande banderole appelant à soutenir l'industrie des territoires occupés ou ses cinéastes en exil.

Le seul film israélien présenté cette année est le court-métrage d'Amit Vaknin, étudiante en cinéma à l'Université de Tel-Aviv. «It's no time for pop» s'attache à une jeune femme qui refuse de prendre part à des festivités patriotiques.

Le pavillon israélien a été maintenu, sous très haute surveillance, avec un filtrage sécuritaire drastique à l'entrée.

L'équipe de l'ambassade israélienne a déclaré à l'AFP avoir douté jusqu'au dernier moment du maintien de sa présence, moins d'une semaine après les manifestations monstre lors de l'Eurovision en Suède.

 


Pour sa nouvelle création, Angelin Preljocaj livre son «Requiem(s)»

Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
Le chorégraphe et danseur français Angelin Preljocaj participe à une répétition de sa chorégraphie, le ballet «Le lac des cygnes» du compositeur russe Tchaïkovski, avec les danseurs du «Ballet Preljocaj», au Théâtre de l'Archeveche à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, le 23 juillet 2020. (Clement Mahoudeau AFP)
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  • Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes
  • Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal

AIX-EN-PROVENCE, France : De la tristesse, de la rage parfois mais aussi des moments de joie, le chorégraphe français Angelin Preljocaj présente ce week-end à Aix-en-Provence, en première mondiale, «Requiem(s)», un spectacle autour de toutes les facettes de la mort et du deuil.

«C'est un thème magnifique et puis l'année 2023 était une année assez dure pour moi personnellement. J'ai perdu beaucoup d'amis, mes parents aussi. Je me suis dit que c'était peut-être le moment de faire un requiem», confie M. Preljocaj à l'AFP.

Basé avec son ballet à Aix-en-Provence, dans le sud de la France, au Pavillon noir, le chorégraphe d'origine albanaise est connu notamment pour ses ballets «Le Parc» et «Blanche-Neige», et ses collaborations fréquentes avec des artistes issus de la musique électro comme Air, le DJ Laurent Garnier et les Daft Punk.

Dans la salle du Grand Théâtre de Provence d'Aix, 300 personnes ont assisté à la répétition générale, la veille de la première, et les deux premières dates de «Requiem(s)» étaient annoncées complètes.

Pour ce spectacle, Angelin Preljocaj dit s'être longuement documenté, allant piocher des références entre autres chez le sociologue Émile Durkheim, qui expliquait que les hommes ont fait société quand ils ont commencé à donner une cérémonie pour leurs morts.

Les facettes de ce cérémonial ressortent tout au long du ballet, tantôt langoureux, tantôt très rythmé, parfois complètement frénétique, les danseurs jouant avec les différentes émotions liées au deuil.

«Ce n'est pas toujours triste, il y a beaucoup de joie dans le spectacle aussi, de la rage parfois, de la mélancolie», énumère le chorégraphe.

- De Mozart au métal -

Cette mosaïque d'émotions jaillit aussi de la musique qui accompagne les 19 danseurs, avec des ruptures aussi rapides qu'un claquement de doigts, passant brutalement du +Lacrimosa+ du requiem de Mozart à une chanson de métal.

«Les musiques m'apportaient des nuances d'émotions différentes et j'avais envie de travailler avec ces choses-là, par exemple les cantates de Bach (1685-1750), Ligeti (1923-2006), Mozart (1756-1791)... et du métal. Je me suis beaucoup amusé avec ça», sourit Angelin Preljocaj.

Des décors aux costumes en passant par la lumière, les danseurs se retrouvent plongés dans une bichromie noire et blanche pudique, seulement troublée par quelques très rares touches de rouge.

Après une heure trente de danse, le public a applaudi de longues minutes.

«Un spectacle, c'est comme une photographie qu'on met dans le révélateur; le révélateur c'est le public, et ce soir c'était très très chaleureux», souffle le chorégraphe à l'issue de la générale.

Après les deux dates inaugurales au Grand Théâtre de Provence vendredi et samedi, une tournée à Paris et dans plusieurs autres villes de France, le spectacle reviendra au mois d'octobre à Aix puis sera joué le 4 décembre à Modène (Italie) puis en 2025 à Athènes, Madrid et Fribourg (Suisse).