Remaniement: Dîner à l'Élysée pour ministres en sursis

Emmanuel Macron a tenté mardi de dédramatiser l'attente du remaniement imminent auprès de ses ministres (Photo, AFP).
Emmanuel Macron a tenté mardi de dédramatiser l'attente du remaniement imminent auprès de ses ministres (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 19 juillet 2023

Remaniement: Dîner à l'Élysée pour ministres en sursis

  • Emmanuel Macron s’est finalement résolu à maintenir sa Première ministre Elisabeth Borne
  • Selon plusieurs sources du camp présidentiel, on s'oriente vers un remaniement limité à six ou sept portefeuilles

PARIS: "Il faut prendre beaucoup de distance": Emmanuel Macron a tenté mardi de dédramatiser l'attente du remaniement imminent auprès de ses ministres, réunis pour un dîner à l'Elysée, alors que plusieurs sont en sursis.

Le chef de l'Etat a aussi invité les membres du gouvernement à être "très fiers" des réformes parfois "impensables" menées cette année, à commencer par celle, ultracontestée, des retraites.

Et il a promis "beaucoup de réformes décisives à la rentrée", tout en prévenant que "les choses ne seront pas plus simples" car "la vie politique française ne se simplifiera pas".

Le dîner avec les ministres et secrétaires d'Etat, accompagnés s'ils le souhaitent de leur conjoint, est une tradition avant la pause estivale.

Mais il tombe cette année en plein remaniement. "Baroque", ironise un conseiller ministériel. "C'est sadique", s'offusque même une autre.

Le chef de l'Etat, après de longues tergiversations, s'est résolu lundi à "maintenir" la Première ministre dans ses fonctions, sans enthousiasme et après avoir songé à la remplacer par son ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, d'après de nombreuses sources macronistes.

Avant le raout élyséen, le duo exécutif s'est retrouvé pour près d'une heure de tête-à-tête afin de peaufiner la liste des membres appelés à sortir du gouvernement et leurs remplaçants. Et, dans un étonnant chassé-croisé, Elisabeth Borne a redescendu les escaliers venant de l'étage présidentiel au moment même où Gérald Darmanin, lui, les montait...

La Première ministre est ensuite revenue au dîner accompagnée, fait rarissime, de son conjoint.

Selon plusieurs sources du camp présidentiel, on s'oriente vers un remaniement limité à six ou sept portefeuilles, une dizaine maximum. Une annonce pourrait "potentiellement" avoir lieu dès mercredi en fin d'après-midi, selon l'entourage d'Emmanuel Macron. Le Conseil des ministres, initialement prévu mercredi, a été décalé, a priori à jeudi.

Pour clore la séquence, le président doit s'exprimer d'ici la fin de la semaine, sous une forme qui reste à définir, pour repréciser son cap.

Vicissitudes

Mardi soir, c'est le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye qui s'est présenté le premier sur le perron du palais, alors même que son sort est parmi les plus scrutés.

Depuis des mois, la Macronie bruisse de spéculations sur cette personnalité de la société civile accusée de ne pas assez "incarner" sa fonction, et le nom de l'actuel ministre du Budget Gabriel Attal commençait à circuler ces dernières heures pour le remplacer, même si plusieurs sources invitaient à la prudence.

"Le président a beaucoup d'attachement" pour Pap Ndiaye, "c'est lui qui l'a choisi au départ", prévient un ministre. Même scénario pour le ministre de la Santé François Braun.

Sauveront-ils leur poste? Parmi les suivantes à arriver à l'Elysée, Marlène Schiappa est elle, de l'avis de tous, sur le départ après avoir été épinglée pour sa gestion du Fonds Marianne. Tout comme le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe, qui pourrait, selon des sources du camp présidentiel, être remplacé par une députée Renaissance comme Astrid Panosyan-Bouvet ou même la patronne du groupe à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé.

"Dans une vie antérieure, j'ai été à votre place et je sais que ces moments ne sont jamais agréables", a lancé Emmanuel Macron d'emblée, pour détendre l'atmosphère. "Il faut prendre beaucoup de distance", a-t-il ajouté, remerciant les "familles" qui "portent une partie de la contrainte des vicissitudes que vous avez à subir".

Une secrétaire d'Etat s'est réjouie d'une "ambiance sympathique et plutôt détendue", loin du remaniement, alors que la soirée se prolongeait autour de minuit "sur un peu de musique".

En optant pour une réponse a minima au sortir des 100 jours qu'il s'était lui-même fixés, le 17 avril, pour relancer son quinquennat après la crise des retraites, le chef de l'Etat a acté le fait qu'il n'a pas réussi à trouver la solution à une équation politique délicate: l'absence de majorité absolue à l'Assemblée. "Rien ne presse. Il était urgent d'attendre. Cette séquence des 100 jours n'a fait l'objet d'aucune appropriation par les Français. C'est plus un message au microcosme", résume le directeur général opinion de l'institut de sondages Ifop, Frédéric Dabi.


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».  


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.