Dans la plus grande prison d'Europe, des surveillants placés au coeur de la détention

Avec un taux d'occupation à 127%, Fleury-Mérogis se situe légèrement en-dessous de la moyenne nationale de 132%. (AFP)
Avec un taux d'occupation à 127%, Fleury-Mérogis se situe légèrement en-dessous de la moyenne nationale de 132%. (AFP)
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Publié le Mardi 19 octobre 2021

Dans la plus grande prison d'Europe, des surveillants placés au coeur de la détention

  • «Le surveillant a à en connaître, donc il a à en dire» : une vision partagée nationalement. En avril, le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti a signé une charte en ce sens
  • Pour éviter encore davantage l'isolement des surveillants, Franck Linares prône le travail à plusieurs: «en binômage» ou «en îlotage»

FLEURY-MEROGIS: Renforcer le rôle du surveillant en prison pour mieux prévenir les suicides, les violences ou les évasions. Dans la prison française de Fleury-Mérogis, la plus grande d'Europe avec 3 600 détenus et 1 300 surveillants, le directeur veut davantage responsabiliser les gardiens.


Ils sont présents lors des promenades, à l'entrée des parloirs, dans les coursives ou encore aux ateliers, souligne Franck Linares, nouveau directeur de cette prison, 57 ans dont 36 passés dans l'administration pénitentiaire. "Jusqu'alors, on recueillait leurs observations", poursuit-il lors d'un entretien accordé à l'AFP. "L'idée désormais est de les faire aussi participer à l'évaluation" des détenus.


"Le surveillant a à en connaître, donc il a à en dire", insiste Franck Linares qui a pris ses fonctions à Fleury-Mérogis, à 30 kilomètres au sud de Paris, en février.


Une vision partagée nationalement. En avril, le ministre de la justice Eric Dupond-Moretti a signé une charte en ce sens.

De surveillant à directeur 
Dans de nombreuses maisons d'arrêt, comme à Fleury-Mérogis, le changement était déjà en cours. "J'arrive avec mon enthousiasme pour développer ce qui existait déjà", note Franck Linares, particulièrement bien placé pour parler du rôle du surveillant.


Lui-même a commencé en 1985 comme gardien de prison à la maison d'arrêt de Châlons-en-Champagne (est). A-t-il ressenti le manque de reconnaissance du métier, déploré par de nombreux syndicats? Non, assure-t-il. Mais désormais à la tête de la plus grande prison d'Europe, il estime que "son rôle" est de participer à "la reconnaissance" de ce métier.


Concrètement, avec la charte nationale, les agents peuvent participer aux réunions avec la Direction de l'administration pénitentiaire ou contribuer à une audience d'évaluation, ou même être à l'initiative de fouilles de cellules s'ils le rapportent ensuite à leur hiérarchie.


Outre la reconnaissance des personnels, l'objectif est l'efficacité. Faire participer les surveillants "aux briefings, aux temps d'appels, aux debriefings" permet "qu'il n'y ait pas de déperdition d'information" et ainsi mieux prévenir les violences ou encore les suicides, assure M. Linares, en faisant visiter à l'AFP un des bâtiments de la prison.


"Aujourd'hui les détenus savent que le surveillant n'a pas de rôle décisionnaire, donc ils bafouent son autorité", estiment les représentants locaux du syndicat Ufap-Unsa Justice. "Nous donner des responsabilités va pouvoir renforcer notre autorité", se félicite le syndicat. 

«Gigantisme» sous contrôle 
L'Observatoire international des prisons (OIP), association qui agit pour le respect des droits de l'homme en prison, craint au contraire que "donner plus de pouvoirs" au surveillant entraîne un manque de "dialogue" avec les détenus. Surtout à Fleury où il est déjà difficile, selon l'enquêteur à l'OIP François Bes, de "privilégier la médiation" du fait du grand nombre de prisonniers.


Avec un taux d'occupation à 127%, Fleury-Mérogis se situe légèrement en-dessous de la moyenne nationale de 132%.


Dans ses cellules, ce sont des adultes et des mineurs, des femmes et des hommes, des condamnés et des personnes en attente de jugement qui sont répartis, selon les profils, dans huit bâtiments contenant chacun 700 détenus. Avec des quartiers spécialisés, comme celui d'évaluation de la radicalisation ou encore celui réservé aux personnes transgenres, unique sur le territoire national.


Le tout encerclé par un mur de trois kilomètres.


"Ce gigantisme" ne pose pas de problème grâce à une "architecture bien pensée", assure Franck Linares. Comme ces couloirs en entonnoir conçus "pour voir en un coup d’œil" si la porte d'une cellule est ouverte. Ou la structure en tripales des bâtiments centraux, c'est-à-dire en forme d'hélice à trois branches, qui permettent qu'un surveillant soit "toujours visible" de ses collègues. 


Et pour éviter encore davantage l'isolement des surveillants, Franck Linares prône le travail à plusieurs: "en binômage" ou "en îlotage".


L'enjeu primordial est "la bonne gestion des flux", notamment pour éviter de "générer une ambiance" tendue, explique Franck Linares. "C'est comme un cadencier de la SNCF": un retard en début de journée et c'est un retard pour les parloirs et donc "des frustrations", illustre-t-il.


"On nous confie des êtres humains. Alors tout ce qui profite à la personne qu'on a en charge profite par ricochet aux personnels".


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».  


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.