A Gaza, des vies en miettes après les derniers affrontements avec Israël

Des garçons palestiniens sont assis devant un bâtiment détruit à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 mai 2023, à la suite d'un cessez-le-feu mettant fin à cinq jours de combats meurtriers entre Israël et le groupe militant du Jihad islamique palestinien. (AFP)
Des garçons palestiniens sont assis devant un bâtiment détruit à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 15 mai 2023, à la suite d'un cessez-le-feu mettant fin à cinq jours de combats meurtriers entre Israël et le groupe militant du Jihad islamique palestinien. (AFP)
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

A Gaza, des vies en miettes après les derniers affrontements avec Israël

  • L'armée israélienne affirme s'être efforcée de prévenir les habitants avant ses raids, assurant que «les bâtiments n'ont été attaqués qu'après être pleinement évacués de leur population civile»
  • Mohammed Sarsour, 29 ans, s'apprêtait à se marier et apportait une dernière touche à son nouveau logis lorsque son voisin l'a prévenu que le bâtiment allait être bombardé

GAZA: Najwa Abou Aïcha se tenait sur son toit, dans la ville de Gaza, lorsqu'elle a été surprise par les échanges de tirs entre mouvements armés palestiniens et Israël, la semaine dernière. Des éclats d'obus se sont enfoncés dans sa moelle épinière, la rendant handicapée à vie.

"Je vérifiais l'état des bidons d'eau lorsque j'ai soudainement entendu une explosion et le baril m'est tombé dessus", raconte Mme Abou Aïcha, 48 ans, alitée dans un hôpital de Gaza. "J'ai chuté sur la maison du voisin et je n'ai plus rien senti".

Employée dans une crèche, cette Palestinienne fait partie des 190 personnes blessées à Gaza en cinq jours d'affrontements meurtriers entre l'armée israélienne et des groupes armés dans la bande de Gaza du 9 au 13 mai, selon les chiffres du gouvernement local, dirigé par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Mme Abou Aïcha ne sait pas si l'explosion qui l'a touchée était le fait d'une roquette palestinienne ou d'un missile israélien.

Sa famille a indiqué que le domicile familial se situait près d'une base du Jihad islamique.

"Je suis à moitié paralysée, je ne supporte aucun mouvement dans mon corps" à cause de la douleur, souffle-t-elle.

D'après son médecin, Moatassem Al-Nono, la moelle épinière est si sévèrement touchée qu'il n'y a aucun espoir qu'elle retrouve la motricité de ses membres inférieurs.

Ce handicap prive désormais la famille Abou Aïcha de sa seule source de revenu, dans un territoire miné par les guerres, la pauvreté et un taux de chômage de 45%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Israël tient la bande de Gaza sous blocus depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

«Rêves détruits»

Les combats à coup de missiles et de roquettes ont suivi l'élimination de trois commandants militaires du Jihad islamique palestinien - accusés par Israël d'être responsables d'attaques et d'attentats anti-israéliens - dans des raids aériens israéliens sur la bande de Gaza.

L'armée israélienne affirme avoir mené des évaluations selon lesquelles "les dommages collatéraux prévus du côté des civils et des biens de civils n'excéderaient pas les avantages militaires escomptés" au cours de cette opération.

Une frappe israélienne sur sa maison, dans la ville de Gaza, a détruit les "rêves" et l'"avenir" de Hazem Mouhanna.

Féru d'antiquités, cet ancien garde de sécurité d'une organisation internationale n'a retrouvé dans les décombres que d'anciens billets de banque et un tapis ancien.

Cet homme de 62 ans raconte à l'AFP qu'avant de prendre sa retraite, il avait utilisé une partie de son salaire pour collectionner de vieux objets, transformant sa maison en musée.

"Beaucoup de gens venaient et me demandaient si je voulais les vendre, mais j'ai refusé", raconte-t-il, assis sur bloc de béton.

Un soir de la semaine dernière, son frère a reçu un appel des autorités israéliennes demandant à tous les habitants de quitter les lieux, avant un bombardement imminent, dit-il.

"Il y avait 50 personnes dans cette maison", dit-il, se lamentant d'avoir perdu ses "antiquités qu'(il) chérissait".

«Plus rien à faire»

L'armée israélienne affirme s'être efforcée de prévenir les habitants avant ses raids, assurant que "les bâtiments n'ont été attaqués qu'après être pleinement évacués de leur population civile".

En cinq jours d'hostilités, 34 Palestiniens dont des commandants du Jihad islamique, mais aussi des civils dont des enfants, ont péri, selon les autorités locales. Ce bilan comprend un ouvrier agricole palestinien qui a été tué par une roquette palestinienne sur le territoire israélien.

Une Israélienne a également perdu la vie après le tir d'une roquette de Gaza, selon les services de secours israéliens.

Mohammed Sarsour, 29 ans, s'apprêtait à se marier et apportait une dernière touche à son nouveau logis lorsque son voisin l'a prévenu que le bâtiment allait être bombardé.

"Lorsque j'y suis allé, je n'ai rien trouvé. Plus de fenêtres, plus de chambre, plus de porte", dit-il à Deir al-Balah (centre).

M. Sarsour, employé dans une boulangerie, avait souscrit un crédit pour rénover l'appartement, désormais jonché de débris de verre et les murs fissurés ou défigurés par des trous béants.

"Je suis anéanti, je n'ai plus rien à faire de ma vie", se désole-t-il en expliquant s'être battu "pendant sept ans", pour pouvoir construire sa maison.


Un nouveau programme pour renforcer les compétences technologiques des dirigeants saoudiens

Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés. (SPA)
Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés. (SPA)
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  • Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique.
  • La Tuwaiq Academy cherche à développer un leadership national dans les technologies modernes grâce à des programmes professionnels et à des bootcamps.

RIYAD : d'après l'agence de presse saoudienne, la Tuwaiq Academy a lancé le programme Future Tech Leaders, un cours de six mois conçu pour améliorer les compétences techniques des professionnels occupant des postes de direction.

Parrainé par le Programme national de développement technologique et le ministère des Communications et des Technologies de l'information, ce programme est mené en partenariat avec l'université de Californie à Berkeley. 

Il utilise une approche d'apprentissage pratique pour doter les PDG et les responsables informatiques des compétences nécessaires pour suivre le rythme des technologies émergentes, d'après la SPA.

Le programme d'études couvre des domaines clés tels que l'intelligence artificielle, la science des données, la cybersécurité et la transformation numérique, des domaines de plus en plus demandés.

La Tuwaiq Academy cherche à développer un leadership national dans les technologies modernes grâce à des programmes professionnels et à des bootcamps.

Elle s'associe à des leaders mondiaux tels qu'Apple, Meta, Microsoft et l'université Stanford pour former des professionnels qualifiés dans divers secteurs.

L'académie propose également des programmes supplémentaires pour différents groupes d'âge, disponibles sur le site tuwaiq.edu.sa.

Cette initiative vise à combler l'écart entre l'évolution rapide des technologies modernes et les besoins du marché du travail.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Au Caire, le président français déclare que le Hamas ne devait pas participer à la gouvernance de la ville de Gaza

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président égyptien au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec le président égyptien au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne devait avoir aucune part » dans la gouvernance de la bande de Gaza.
  • Il a exprimé son opposition à « toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

LE CAIRE : Lundi, au Caire, le président français Emmanuel Macron a affirmé que le mouvement islamiste palestinien Hamas « ne devait avoir aucune part » dans la gouvernance de la bande de Gaza, et a dit par ailleurs son opposition à « toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

Accompagné de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a réitéré son « plein soutien au plan de reconstruction pour Gaza » endossé par la Ligue arabe.

« Je salue ici le travail crucial de l'Égypte sur ce plan, qui offre une voie réaliste à la reconstruction de Gaza et qui doit aussi ouvrir la voie à une nouvelle gouvernance palestinienne dans l'enclave, dirigée par l'Autorité palestinienne », a-t-il ajouté.

« Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël », a-t-il poursuivi.

Le président français a également affirmé s'opposer « fermement aux déplacements de populations et à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie ».

« Il s'agirait d'une violation du droit international, d'une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d'Israël », a-t-il déclaré.


Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a mis l'accent sur la cause palestinienne lors de sa rencontre avec son homologue israélien

Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (R) recevant son homologue israélien, Gideon Saar, à Abou Dhabi dimanche. (X : @OFMUAE)
Cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis (R) recevant son homologue israélien, Gideon Saar, à Abou Dhabi dimanche. (X : @OFMUAE)
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  • Le cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan a souligné la nécessité de mettre fin à "l'aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza".
  • Cette réunion intervient alors qu'Israël continue d'intensifier ses opérations à Gaza.

DUBAI/RIYADH : Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a insisté dimanche sur la nécessité d'un cessez-le-feu dans le conflit de Gaza lors d'une réunion à Abou Dhabi avec son homologue israélien, a déclaré le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis dans un communiqué.

Le cheikh Abdullah bin Zayed Al-Nahyan, qui est également vice-premier ministre des Émirats arabes unis, et le ministre israélien des affaires étrangères Gideon Saar ont discuté de "l'aggravation de la crise humanitaire dans la bande de Gaza" et des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu, selon le communiqué publié sur le site Web du ministère.

Saeed Mubarak Al-Hajeri, ministre adjoint des Émirats arabes unis chargé des affaires économiques et commerciales, et Mohamed Mahmoud Al-Khaja, ambassadeur des Émirats arabes unis en Israël, ont assisté à la réunion.

Saar a écrit sur la plateforme X qu'il s'agissait de sa deuxième rencontre avec le cheikh Abdullah.

Les Émirats arabes unis et Israël ont établi des relations en 2020 dans le cadre des accords d'Abraham négociés par les États-Unis. Mais il y a eu peu de contacts bilatéraux depuis le début de la guerre de Gaza en octobre 2023, après les attaques du Hamas contre Israël.

"Le cheikh Abdullah a souligné la priorité d'œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu et de la libération des otages, ainsi que l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit dans la région", indique le communiqué.

Le cheikh Abdallah a également "réitéré le besoin urgent d'avancer un horizon politique sérieux pour la reprise des négociations afin de parvenir à une paix globale basée sur la solution des deux États", ajoute le communiqué.

"Il a réaffirmé la position fraternelle et historique de longue date des Émirats arabes unis en faveur du peuple palestinien, soulignant l'engagement inébranlable du pays à soutenir le peuple palestinien et son droit à l'autodétermination.

Le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis a en outre "souligné l'importance de mettre fin à l'extrémisme, aux tensions croissantes et à la violence dans la région".

La réunion a eu lieu alors qu'Israël continue de pilonner Gaza, détruisant des maisons et tuant davantage de civils lorsqu'il a repris son offensive militaire le mois dernier, après avoir ignoré une trêve que les États-Unis avaient aidé à négocier.

Selon le dernier décompte du ministère de la santé du territoire dirigé par le Hamas, plus de 1 330 personnes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a repris l'offensive.

Le nombre total de morts depuis le début de la guerre s'élève désormais à 50 695, selon le ministère.

La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1 200 personnes et en prenant 251 en otage. Cinquante-neuf otages sont toujours détenus à Gaza, dont 24 seraient encore en vie.

Parmi les dernières victimes du ciblage délibéré des civils par Israël figurent 15 médecins du Croissant-Rouge, dont les corps ont été retrouvés une semaine seulement après l'incident au cours duquel ils ont été tués. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com