Conflit à Gaza: Les marques américaines au coeur de la controverse

Des militants appellent à boycotter des franchises américaines pour exprimer leur solidarité avec Gaza et protester contre les préjugés dont elles font l'objet (Photo fournie).
Des militants appellent à boycotter des franchises américaines pour exprimer leur solidarité avec Gaza et protester contre les préjugés dont elles font l'objet (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 27 octobre 2023

Conflit à Gaza: Les marques américaines au coeur de la controverse

  • Des militants appellent à boycotter les franchises américaines pour exprimer leur solidarité avec Gaza et protester contre les préjugés dont elles font l'objet
  • Les attaques de magasins au Liban font écho à des scènes similaires à l'époque de la seconde Intifada et de la guerre d'Irak

RIYAD: Lorsque des conflits éclatent au Moyen-Orient, les marques de consommation américaines sont souvent parmi les premières cibles de la colère de l'opinion publique. La guerre à Gaza n'a pas dérogé à la règle: des succursales de McDonald's et de Starbucks au Liban ont été attaquées et des campagnes de boycott de consommateurs ont été annoncés dans toute la région.

Ces attaques et ces campagnes de boycott font écho à des scènes similaires à l'époque de la seconde Intifada, au début des années 2000, et de la guerre d'Irak, qui a entraîné une interdiction de Coca-Cola, restée en vigueur dans de nombreux pays arabes pendant des décennies, donnant à son rival Pepsi un avantage commercial dont il jouit encore aujourd'hui.

Alors qu'Israël poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza en représailles à l'attaque du Hamas du 7 octobre, les Arabes ont à nouveau lancé un boycott des franchises américaines dans la région pour exprimer leur solidarité avec les Palestiniens et protester contre la partialité perçue à l'égard d'Israël.

Au cœur de la controverse se trouve McDonald's, la plus grande chaîne de restauration rapide au monde, après que la franchise israélienne du géant du hamburger a annoncé qu'elle envoyait des milliers de repas aux soldats israéliens stationnés sur la ligne de front contre le Hamas.

Les Arabes ont condamné l'entreprise après la diffusion de vidéos sur les réseaux sociaux, montrant des soldats des forces de défense israéliennes en uniforme dégustant des hamburgers, des frites et des milkshakes de la marque McDonald's. Le contraste est saisissant avec les civils Gazaouis souffrant de la faim et de la soif, juste de l'autre côté de la frontière.

McDonald's n'est pas le seul à avoir été mis sur la sellette pour sa position jugée pro-israélienne. D'autres marques américaines, dont Starbucks, Burger King, Hardee's, KFC, Pizza Hut, Papa John's et Dominos, font également l'objet de boycotts dans le monde arabe.

«Les boycotts arabes des franchises américaines à cause du conflit israélo-palestinien mettent en évidence les émotions profondes et l'activisme politique que cette question suscite dans la région», a déclaré à Arab News, Ehsan Amin, un Saoudien de 35 ans qui travaille dans le secteur privé.

La fumée et le feu s'élèvent d'un bâtiment rasé alors que les gens se rassemblent au milieu de la destruction après une frappe israélienne sur la ville de Gaza, le 26 octobre 2023 (Photo, AFP).

«Chaque personne a sa façon de montrer sa solidarité. Certaines manifestent dans les rues, d'autres boycottent. J'ai choisi de boycotter. C'est un moyen pour ma voix de dénoncer le parti pris occidental en faveur d'Israël», a indiqué Amin.

Les boycotts sont une tactique familière employée par les militants arabes contre les multinationales qui sont considérées comme soutenant l'occupation israélienne des terres palestiniennes en Cisjordanie et les opérations militaires à Gaza.

Depuis que le conflit a éclaté le 7 octobre, de nombreux pays arabes ont accusé les États-Unis de favoriser Israël au détriment des Palestiniens. Les moyens d'influencer la politique américaine étant limités, les consommateurs arabes votent plutôt avec leurs pieds et choisissent de rejeter les marques américaines.

«Les récents événements à Gaza ont, comme on pouvait s'y attendre, ravivé la profonde solidarité de la région avec le peuple palestinien et accru la sensibilité aux messages des entreprises», a déclaré à Arab News, Amjad Ahmed, président de l'initiative «empowerME» du Conseil atlantique.

«Pour les marques internationales, la période actuelle est délicate et elles doivent se pencher sur la question pour s'assurer qu'elles n'offensent pas la diversité de leurs consommateurs», a-t-il précisé.

«Malheureusement, cela peut s'avérer difficile pour les franchiseurs ayant des propriétaires locaux différents. Toutefois, cela ne les exonère pas de leur responsabilité, et la plupart des accords contractuels de franchise leur laissent une certaine marge de manœuvre, en particulier en ce qui concerne la communication», a-t-il ajouté.

Une affiche appelant à boycotter Coca Cola (Photo fournie).

L'influence des réseaux sociaux dans la promotion de ces boycotts ne peut être sous-estimée. Des plate-formes comme Twitter, Snapchat, TikTok et Instagram ont permis aux activistes de rallier des soutiens à leur cause, en partageant des informations et des mises à jour sur les entreprises à boycotter et les raisons de ce boycott.

«Compte tenu de la taille et de la viralité des réseaux sociaux, la défense des intérêts des consommateurs est plus puissante que jamais et peut avoir un impact considérable, positif ou négatif, sur les marques», a expliqué Ahmed. «Les marques mondiales, en particulier, sont confrontées à un défi unique en matière de gestion de la communication, vu leur empreinte vaste et diversifiée.»

Toutefois, les clients peuvent ne pas savoir qu'il existe une distinction entre la direction mondiale d'une entreprise et ses franchises régionales. En effet, les actions de McDonald's Israël ne reflètent pas nécessairement le point de vue de l'entreprise dans son ensemble ou de ses autres branches.

En fait, les points de vente McDonald's d'Arabie saoudite, du Qatar, d'Oman, des Émirats arabes unis, de Malaisie, du Pakistan et d'autres pays ont apporté leur soutien au peuple palestinien en lui fournissant une aide financière et en lui adressant des messages de solidarité.

Une affiche appelant à boycotter la chaîne de cafés américaine Starbucks en la décrivant comme partisane du génocide (Photo fournie).

Après avoir appris que McDonald's Israël faisait don de repas aux soldats de l'Armée de défense d'Israël, McDonald's KSA a publié un communiqué sur X soulignant qu'il s'agit d'une décision indépendante et que les actions des partenaires franchisés individuels ne reflétaient pas la politique de l'entreprise.

«En tant qu'entreprise purement saoudienne, nous sommes fiers, depuis notre création, de notre identité saoudienne et de notre contribution continue au soutien de notre économie et de notre communauté nationale, ainsi qu'à l'adoption des questions sociales et humanitaires qui la concernent», a déclaré McDonald's KSA.

Conformément à ces valeurs, «nous sommes ravis d'annoncer que McDonald's KSA fera un don de 2 millions de riyals (1 riyal saoudien = 0,25 euro) pour soutenir les efforts d'aide aux citoyens de Gaza, que Dieu leur vienne en aide. Cette contribution fait suite à une coordination avec les autorités officielles compétentes», a ajouté McDonald's KSA.

Les franchises du Qatar, du Koweït, d'Oman, de Turquie, de Bahreïn, du Pakistan, des Émirats arabes unis, de Jordanie, du Liban et d'Égypte ont également fait des dons à Gaza.

Les autorités sanitaires de Gaza ont déclaré qu'au moins 6 500 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre 2023 (Photo, AFP).

La grande majorité des établissements McDonald's sont gérés par des franchisés locaux. Ces exploitants agissent à bien des égards comme des entreprises indépendantes, fixant les salaires et les prix et, lorsqu'ils le jugent opportun, faisant des déclarations ou des dons à leur discrétion.

Lorsque les restaurants américains se développent à l'étranger, ils s'appuient généralement sur des franchisés locaux, car les propriétaires d'entreprises régionales sont mieux équipés pour gérer les dynamiques locales et répondre aux goûts locaux. Ce faisant, ils cèdent également un certain contrôle à l'entreprise.

L'efficacité des boycotts pour provoquer des changements politiques significatifs reste donc un sujet de débat. Les critiques soutiennent que l'impact sur les franchises américaines peut être limité, mais les partisans des boycotts estiment qu'il s'agit d'une puissante expression de solidarité et de résistance.

«Les consommateurs du Moyen-Orient peuvent faire pression sur les marques en votant avec leur portefeuille, en particulier sur les marques dont les revenus sont importants dans la région. Leurs actions peuvent également déclencher un mouvement mondial, multipliant ainsi l'effet», a jugé Ahmed.

«Le recours à la pression économique peut être l'outil de protestation le plus puissant, en particulier dans les pays où les libertés sont limitées. Historiquement, la pression financière ou les boycotts ont été utilisés efficacement, notamment pendant le mouvement des droits civiques aux États-Unis, dans l'Afrique du Sud de l'apartheid et, plus récemment, contre la Russie», a-t-il détaillé.

Une affiche appelant à boycotter McDonald’s indiquant que la chaine «aide les soldats israéliens à tuer des enfants palestiniens innocents en distribuant des repas gratuits» (Photo fournie).

«Avec le soutien sans équivoque et inébranlable des États-Unis à Israël, les marques américaines sont particulièrement vulnérables. Elles peuvent être affectées négativement à court terme avec un risque élevé de dommages à long terme. Tout comme les marques américaines populaires ont prospéré avec l'essor du soft power américain, elles s'affaibliront avec son déclin potentiel», a estimé Ahmed.

L'un des exemples les plus marquants d'un tel boycott s'est produit après que les États-Unis ont officiellement reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël en 2017 et ont ensuite transféré leur ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.

Cette décision a été condamnée dans tout le monde arabe, car elle a été considérée comme une déviation significative des accords internationaux de longue date concernant le statut de Jérusalem.

En réaction, de nombreux consommateurs et entreprises arabes ont commencé à boycotter des franchises américaines telles que McDonald's, Starbucks et KFC.

Dans certains cas, les boycotts ont eu un impact financier concret, mais ils peuvent être difficiles à maintenir à long terme.

«Même si nous n'avons pas toujours un impact économique substantiel sur les franchises, nos boycotts sont un symbole de solidarité avec la cause palestinienne», a souligné Amin, qui fait partie des boycotteurs, à Arab News.

«Les boycotts sont également un moyen pour nous de nous engager dans une question géopolitique complexe qui résonne profondément dans la région», a-t-il soutenu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: série de frappes israéliennes contre un fief du Hezbollah près de Beyrouth

Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d'après les images en direct diffusées par l'AFPTV, tandis que l'agence nationale d'information Ani a recensé près d'une dizaine de frappes, dont deux "très violentes". (AFP)
Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d'après les images en direct diffusées par l'AFPTV, tandis que l'agence nationale d'information Ani a recensé près d'une dizaine de frappes, dont deux "très violentes". (AFP)
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  • C'est la quatrième fois qu'Israël cible la banlieue sud, bastion du Hezbollah, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste entré en vigueur fin novembre. Il s'agit des frappes les plus violentes depuis lors
  • Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé une "violation flagrante" du cessez-le-feu et le Premier ministre Nawaf Salam a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités pour dissuader Israël de poursuivre ses attaques"

BEYROUTH: Au moins huit frappes aériennes israéliennes ont visé jeudi soir la banlieue sud de Beyrouth, où l'armée israélienne a déclaré avoir visé des cibles appartenant à "l'unité aérienne" du Hezbollah pro-iranien après un appel à évacuer la zone.

C'est la quatrième fois qu'Israël cible la banlieue sud, bastion du Hezbollah, depuis le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste entré en vigueur fin novembre. Il s'agit des frappes les plus violentes depuis lors.

Le président libanais Joseph Aoun a dénoncé une "violation flagrante" du cessez-le-feu et le Premier ministre Nawaf Salam a appelé la communauté internationale à "assumer ses responsabilités pour dissuader Israël de poursuivre ses attaques".

Le président du Parlement et allié du Hezbollah, Nabih Berri, a dit se joindre au président Aoun pour "condamner l’agression israélienne qui vise (..) tout le Liban".

Des panaches de fumée noire se dégageaient de la banlieue sud, d'après les images en direct diffusées par l'AFPTV, tandis que l'agence nationale d'information Ani a recensé près d'une dizaine de frappes, dont deux "très violentes".

Des journalistes de l'AFP dans la capitale ont entendu au moins deux fortes détonations.

Le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne pour le public arabophone, a déclaré sur X que l'armée israélienne "attaquait actuellement des cibles terroristes appartenant à l'unité aérienne du Hezbollah (Unité 127) dans la banlieue sud de Beyrouth".

Déplacement massif 

Peu avant les frappes, les rues de la banlieue sud de Beyrouth étaient paralysées par d'importants embouteillages, selon un photographe de l'AFP, qui a fait état d'un déplacement massif de milliers d'habitants après des tirs en l'air de la part de certains habitants pour évacuer, ajoutant que le secteur avait été bouclé et presque entièrement vidé.

Violette, habitante de la banlieue sud, a dit à l'AFP être partie à la hâte avec ses enfants après "avoir reçu un appel d’un inconnu affirmant qu'il était de l'armée israélienne".

Ce mouvement de panique intervient la veille de l'Aïd al-Adha, la plus importante fête musulmane qui débute vendredi.

"Les frappes (..) ont ravivé la panique et la peur à la veille de l’Aïd al-Adha", a déclaré le bureau de la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL) sur X.

Environ une heure avant les premières frappes, M. Adraee avait exhorté les habitants à évacuer un rayon d’au moins 300 mètres autour de quatre bâtiments situés dans les quartiers d’Al-Hadath, Haret Hreik et Bourj el-Barajneh, via un message publié sur X accompagné de cartes.

Il a également émis un appel à évacuer le village de Aïn Qana, situé dans le sud du Liban, à une vingtaine de kilomètres de la frontière israélienne, où, selon l'Ani, l'armée a ensuite frappé un bâtiment, qu'elle a présenté comme une installation du Hezbollah.

"Sites souterrain de drones" 

Dans un communiqué séparé, l'armée israélienne avait annoncé qu'elle allait "bientôt mener une frappe sur des sites de production souterrains de drones qui ont été délibérément établis au cœur de la population civile" dans la banlieue sud de la capitale libanaise.

Elle a accusé le Hezbollah d'"oeuvrer à accroître la production de drones pour la prochaine guerre" et estimé que "ces activités constituent une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban", en référence au cessez-le-feu.

Ce cessez-le-feu a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte avec le mouvement islamiste libanais, dont il est sorti très affaibli.

Le Hezbollah avait ouvert un front dès le 8 octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, "en soutien" au Hamas palestinien.

Selon les dispositions du cessez-le-feu, la formation pro-iranienne devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Peu avant ces frappes, le Premier ministre du Liban Nawaf Salam avait affirmé dans un discours télévisé que l'armée libanaise avait démantelé "plus de 500 positions militaires et dépôts d'armes" du Hezbollah dans le sud du pays depuis le 27 novembre.

Mais en dépit du cessez-le-feu, Israël s'est maintenu dans cinq points stratégiques à la frontière et continue de mener des frappes au Liban où il dit viser le Hezbollah.

 


Le sermon d'Arafat met l'accent sur la foi et l'unité

Le sermon d'Arafat est considéré comme le moment spirituel central du Hajj. (SPA)
Le sermon d'Arafat est considéré comme le moment spirituel central du Hajj. (SPA)
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  • Cheikh Saleh bin Abdullah bin Hamid, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, a prononcé jeudi le sermon annuel d'Arafat à la mosquée Namirah, marquant l'un des moments les plus sacrés du pèlerinage du Hadj.
  • Le sermon d'Arafat est considéré comme le cœur spirituel du pèlerinage, attirant chaque année des millions de musulmans sur le site où le prophète Mohommed a prononcé son sermon d'adieu il y a plus de 1 400 ans.

DUBAÏ :  Cheikh Saleh bin Abdullah bin Hamid, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, a prononcé jeudi le sermon annuel d'Arafat à la mosquée Namirah, marquant l'un des moments les plus sacrés du pèlerinage du Hadj.

S'adressant aux pèlerins rassemblés dans les plaines d'Arafat, Cheikh Bin Hamid a décrit le jour d'Arafat comme une « grande étape de la foi » où s'incarnent les significations du monothéisme, de la piété et de l'unité entre les musulmans. Il a exhorté les fidèles à saisir l'opportunité spirituelle de cette journée en se souvenant, en rendant grâce et en adressant des supplications sincères à Allah. 

« Le jour d'Arafat est un moment où les musulmans se tiennent unis devant leur créateur, égaux dans leur foi, dépouillés de toute distinction mondaine, parés des valeurs de servitude et d'humilité », a-t-il déclaré. « C'est un jour où les prières sont exaucées et les bonnes actions multipliées. »

Le sermon a été suivi par de hauts responsables saoudiens et des chefs religieux, notamment le prince Saud bin Mishal bin Abdulaziz, vice-gouverneur de la région de La Mecque et vice-président du Comité central du Hadj, le grand mufti du royaume, Cheikh Abdulaziz Al Al-Sheikh, le ministre des Affaires islamiques, Cheikh Abdullatif Al Al-Sheikh, ainsi que le ministre du Hadj et de la Omra, Tawfiq Al-Rabiah.

Le sermon d'Arafat est considéré comme le cœur spirituel du pèlerinage, attirant chaque année des millions de musulmans sur le site où le prophète Mohommed a prononcé son sermon d'adieu il y a plus de 1 400 ans.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le bateau pour Gaza avec Rima Hassan et Greta Thunberg porte secours à des réfugiés en mer

La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg organise une manifestation contre la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo de KAREN MINASYAN / AFP)
La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg organise une manifestation contre la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo de KAREN MINASYAN / AFP)
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  • « Quatre personnes se sont jetées en mer au moment de l'intervention de la Garde côtière libyenne, nous les avons secourues et elles sont avec nous sur notre bateau », a écrit l'eurodéputée sur les réseaux sociaux.
  • Sur les images publiées par l'élue ainsi que par d'autres passagers du navire, on peut en effet voir plusieurs dizaines de personnes regroupées sur une petite embarcation en pleine mer.

PARIS : En route vers Gaza à bord d'un navire humanitaire en compagnie de l'activiste suédoise Greta Thunberg, l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a affirmé que le bateau avait dévié jeudi de son itinéraire pour porter secours à quatre « réfugiés originaires du Soudan ».

« Quatre personnes se sont jetées en mer au moment de l'intervention de la Garde côtière libyenne, nous les avons secourues et elles sont avec nous sur notre bateau », a écrit l'eurodéputée sur les réseaux sociaux, photos et vidéos à l'appui, tout en expliquant qu'il s'agissait de « réfugiés originaires du Soudan ».

Rima Hassan se trouve à bord d'un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté depuis dimanche. Le bateau a quitté la Sicile en direction de Gaza pour y apporter de l'aide humanitaire.

Mais jeudi matin, le bateau a « changé de direction » à la suite d'un « appel de détresse », a expliqué l'eurodéputée. Le voilier se trouvait alors en mer Méditerranée, au sud de la Grèce, du nord de la Libye et de l'Égypte. 

Sur les images publiées par l'élue ainsi que par d'autres passagers du navire, on peut en effet voir plusieurs dizaines de personnes regroupées sur une petite embarcation en pleine mer.

Quelques-unes d'entre elles flottaient dans l'eau à l'aide de pneus lorsque le bateau de la Garde côtière libyenne, selon l'équipage, est intervenu à proximité de l'embarcation.

L'embarcation « était en train de couler » et certains « ont sauté dans l'eau », a raconté sur Instagram l'activiste brésilien Thiago Avila, qui est un autre membre de l'équipage. « Nous appelons désormais les gardes-côtes grecs à intervenir et à prendre la responsabilité de les mettre en sécurité », a-t-il ajouté.

Ces personnes « dérivaient sans moteur depuis deux jours, après cinq jours en mer », a indiqué Rima Hassan dans un communiqué, transmis à l'AFP par son mouvement La France insoumise.

Elle a estimé leur nombre à « près de 40 » et assuré que les quatre réfugiés secourus étaient « sains et saufs ».

« Cet incident dramatique souligne une fois de plus l’urgence d’une réponse politique européenne respectueuse du droit international et de la Convention relative aux réfugiés », a ajouté Mme Hassan.