En Corse, un luxueux restaurant de plage, un projet d'amarrage de yachts et une polémique

Cette photo aérienne prise au-dessus de la mer le 20 avril 2023 montre une partie de la station balnéaire de Murtoli près de Sartène sur l'île méditerranéenne française de Corse. Paul Canarelli, le propriétaire du domaine de Murtoli en Corse, un lieu de villégiature très prisé des célébrités, a été mis en examen le 7 avril 2023 pour fraude à l'urbanisme. (AFP).
Cette photo aérienne prise au-dessus de la mer le 20 avril 2023 montre une partie de la station balnéaire de Murtoli près de Sartène sur l'île méditerranéenne française de Corse. Paul Canarelli, le propriétaire du domaine de Murtoli en Corse, un lieu de villégiature très prisé des célébrités, a été mis en examen le 7 avril 2023 pour fraude à l'urbanisme. (AFP).
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Publié le Mercredi 26 avril 2023

En Corse, un luxueux restaurant de plage, un projet d'amarrage de yachts et une polémique

  • Le propriétaire du domaine de Murtoli est dans le viseur de la justice pour ces violations présumées des règles d'urbanisme
  • Les défenseurs de l'environnement ont vu rouge quand l'Etat a lancé un projet de mise en place d'une zone de mouillage spéciale pour les grands yachts dans la baie de Roccapina qui, selon eux, avantage ainsi la clientèle du restaurant controversé

AJACCIO : En Corse, au bord des eaux cristallines de Méditerranée, un luxueux restaurant de plage est accusé depuis des années d'illégalités par des défenseurs de l'environnement. Le projet de création par l'Etat d'un amarrage pour les grands yachts à proximité fait monter la colère.

"Pour nous, avec ce projet d'amarrage, l'Etat donne un avantage objectif à un restaurant illégal", a affirmé à l'AFP une porte-parole de U Levante, une des associations de défense de l'environnement les plus actives de l'île méditerranéenne.

Au centre de la controverse, le restaurant "La Table de la Plage", partie intégrante d'un luxueux complexe hôtelier, le domaine de Murtoli, fréquenté par des célébrités et personnalités politiques, et qui vante sur son site "son cadre enchanteur" et ses soirées à vivre "les pieds dans le sable" au bord des flots de la baie de Roccapina (ouest de la Corse).

Pour U Levante, ce restaurant fonctionne et s'agrandit régulièrement "dans un espace remarquable et caractéristique inconstructible, dans un espace boisé inconstructible, dans la bande des 100 mètres inconstructible" sur le littoral et dans des zones de protection de la nature reconnues et donc protégées.

"L’État a laissé fonctionner sans le verbaliser et sans action en justice pénale, depuis 2007 et jusqu’à aujourd’hui" ce restaurant, dénonce l'association.

La préfecture de Corse soutient que "La Table de la plage" est "localisée hors du domaine public maritime", mais explique qu'"aucun commentaire ne peut être fait de la part des services de l'Etat" sur les accusations d'U Levante concernant les violations des règles environnementales, ces "sujets étant aujourd'hui judiciarisés".

Paul Canarelli, propriétaire du domaine de Murtoli, a en effet été mis en examen début avril pour fraudes à l'urbanisme et escroquerie, des accusations qu'il rejette en bloc.

"La procédure qui vise Paul Canarelli est fondée exclusivement sur des infractions non établies à ce jour aux règles de l'urbanisme", a indiqué à l'AFP son avocat, Me Philippe Dehapiot qui a fait appel du placement sous contrôle judiciaire de son client devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Bastia.

Protéger la posidonie

Au moment où le propriétaire du domaine de Murtoli est dans le viseur de la justice pour ces violations présumées des règles d'urbanisme, les défenseurs de l'environnement ont vu rouge quand l'Etat a lancé un projet de mise en place d'une zone de mouillage spéciale pour les grands yachts dans la baie de Roccapina qui, selon eux, avantage ainsi la clientèle du restaurant controversé.

Le Domaine de Murtoli affirme être "explicitement opposé" à ce projet. "Soucieux de la biodiversité, comme de la tranquillité de sa clientèle, le Domaine de Murtoli n’a jamais encouragé le mouillage de yachts dans la baie de Roccapina", assure-t-il.

Cet aménagement fait partie d'un grand plan pour mieux préserver la flore sous-marine en Méditerranée, un haut-lieu du yachting mondial, se défend la préfecture maritime.

"Les études scientifiques ont montré que les herbiers de posidonie (forêts sous-marines qui servent de nurserie aux poissons et protègent de l'érosion côtières, NDLR) souffraient considérablement des mouillages sauvages", explique à l'AFP le porte-parole de la préfecture maritime, le capitaine de frégate Pierre-Louis Josselin.

Pour y remédier, la préfecture maritime a prévu deux types de dispositifs, des bouées auxquelles les yachts s'amarrent sans jeter leur ancre, et des zones de mouillage délimitées hors des herbiers. C'est cette deuxième option qui est envisagée près de Murtoli.

Après avoir équipé la Côte d'Azur et l'est de la Corse, restait à étendre ce dispositif à l'ouest de cette île, ajoute M. Josselin. Au total, 14 zones sont prévues dans ce projet en consultation publique jusqu'au 28 avril.

Concernant le projet devant le domaine de Murtoli, "on ne créé pas une zone pour attirer des yachts de luxe, au contraire, on réglemente ce qui aujourd’hui ne l’est pas et fait l’objet de mouillages sauvages", a-t-il assuré.

Précisant ne pas vouloir "interdire la plaisance" qui est "un enjeu économique considérable", M. Josselin a indiqué que les zones de mouillages choisies par la préfecture maritime "correspondent à peu près aux usages déjà en place. Restaurant ou pas, ça reste un mouillage abrité", a-t-il fait valoir.


Bayrou prendra « tous les risques » et présentera un « budget courageux »

Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue de plusieurs mois de négociations sur la réforme des retraites avec les syndicats et les organisations patronales, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 26 juin 2025. (Photo : Thomas SAMSON / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou s'exprime lors d'une conférence de presse à l'issue de plusieurs mois de négociations sur la réforme des retraites avec les syndicats et les organisations patronales, à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 26 juin 2025. (Photo : Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Premier ministre François Bayrou présentera un budget 2026 "courageux" pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB, prenant "tous les risques" malgré la menace d’une motion de censure selon Patrick Mignola.
  • Après le 14 juillet, le Premier ministre doit présenter un vaste plan de redressement des finances publiques, incluant 40 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026.

PARIS : Le Premier ministre François Bayrou présentera un budget 2026 "courageux" pour ramener le déficit public sous les 3 % du PIB, prenant "tous les risques" malgré la menace d’une motion de censure, a affirmé dimanche le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, dans un entretien à La Tribune Dimanche.

M. Bayrou devrait échapper mardi à la motion de censure déposée par les socialistes, à la suite de l’échec du conclave sur les retraites. Le Rassemblement national, dont les voix sont décisives, a annoncé qu’il ne s’y associerait pas.

Après le 14 juillet, le Premier ministre doit présenter un vaste plan de redressement des finances publiques, incluant 40 milliards d’euros d’économies pour le budget 2026.

"Nous saurons prendre tous les risques. Nous dirons toute la vérité et proposerons toutes les solutions nécessaires pour qu’en 2029, la France ramène son déficit sous la barre des 3 %, conformément à ses engagements et pour éviter l’intervention du FMI", a déclaré Patrick Mignola, proche de François Bayrou. "Nous présenterons un budget courageux", a-t-il insisté.

Le ministre juge que le dialogue reste possible avec le Parti socialiste, dont la motion de censure marque selon lui la fin d’une séquence politique, tout en répondant à des logiques internes au parti.

Avec son congrès de Nancy à la mi-juin, "le PS a traversé un débat interne assez rude", observe-t-il. "Pour panser les plaies, il a ressenti le besoin d’une motion de censure capable de rassembler à la fois les courants d’Olivier Faure et de Nicolas Mayer-Rossignol."

Patrick Mignola réfute également les critiques sur l’inaction supposée du Premier ministre.

"Ce procès en mollesse et en immobilisme est souvent intenté aux centristes, car ils privilégient le compromis au conflit", explique-t-il. Il souligne que "50 textes ont été définitivement adoptés par le Parlement" depuis l’arrivée de François Bayrou à Matignon il y a six mois.


La canicule s'étend dans le sud de l'Europe

Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025.  (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
Des touristes se protègent du soleil avec des parapluies lors d'une balade en gondole dans la lagune de Venise, le 27 juin 2025. Le ministère italien de la Santé a mis en garde les habitants et les touristes le 27 juin 2025. (Photo par ANDREA PATTARO / AFP)
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  • L'épisode de canicule se poursuivra samedi dans le sud de l'Europe, en particulier en France où les risques d'incendie seront multipliés.
  • Le phénomène s'annonce encore plus sévère dimanche en Italie, en Espagne et au Portugal.

MARSEILLE, FRANCE : L'épisode de canicule se poursuivra samedi dans le sud de l'Europe, en particulier en France où les risques d'incendie seront multipliés.

Le phénomène s'annonce encore plus sévère dimanche en Italie, en Espagne et au Portugal.

En France, dimanche et lundi, le mercure devrait atteindre au moins 35 °C sur les deux tiers du pays, ce qui promet des nuits « très désagréables » durant lesquelles le thermomètre ne devrait pas descendre en dessous de 20 degrés, selon Tristan Amm, prévisionniste chez Météo-France.

Le phénomène touche le sud du pays pour la deuxième journée consécutive samedi, avant de s'étendre vers le nord, entraînant notamment des risques d'incendies multipliés. Il devrait durer au moins jusqu'à mardi.

Météo-France s'attend à ce que les températures atteignent 34 à 38 °C samedi après-midi sur les départements concernés par la vigilance orange, et qu'elles approchent « ponctuellement les 40 °C près de la Méditerranée ».

En France, ce pic est dû à un « dôme de chaleur », un anticyclone puissant qui forme une couvercle bloquant l'air en basses couches et le réchauffant progressivement, empêchant ainsi l'entrée de perturbations.

À Marseille (sud), la mairie a annoncé que les piscines municipales seraient gratuites et a publié une cartographie des lieux publics disposant de la climatisation.

La ville de Nice (sud) assure pour sa part que près de 250 ventilateurs portables « ont été livrés ces deux dernières semaines » aux écoles et qu'une distribution de ventilateurs aux personnes âgées isolées a été mise en place.

En Italie, 17 villes sont placées en alerte rouge (niveau 3) samedi, aussi bien dans le nord, comme à Milan, Bologne et Turin, que dans le sud, notamment à Naples et Palerme, avec des pics de température attendus à 39 °C. 

La vague de chaleur frappera encore plus fort dimanche, 21 villes étant placées en alerte rouge.

Certaines régions, comme la Ligurie et la Sicile, ont émis des arrêtés interdisant le travail en extérieur pendant les heures les plus chaudes de la journée et les syndicats se mobilisent pour étendre cette mesure à d’autres régions.

Selon l'agence Ansa, la chaleur a provoqué une augmentation du nombre d'appels aux secours au cours de la dernière semaine.

À Rome, le thermomètre affichait déjà 30 °C à 10 h 00 (8 h 00 GMT) et les températures devraient atteindre 37 °C, selon les prévisions.

Samedi, les nombreux touristes visitant la Cité éternelle tentaient tant bien que mal de se protéger de la chaleur, avec chapeaux, masques et crème solaire ou en se désaltérant dans l'une des fontaines publiques.

« J'essaie de ne pas y penser, mais je bois beaucoup d'eau et je ne reste jamais immobile, car c'est à ce moment-là qu'on attrape une insolation », a confié vendredi à l'AFPTV Siane Minà, étudiante italienne, à l’AFPTV. 

En Espagne, plusieurs régions sont en alerte orange samedi en raison de la première vague de chaleur de l'été, qui pourrait atteindre 42 °C dans certaines zones, selon l'Agence météorologique de l'État espagnol (Aemet).

Le pic de l'épisode est attendu pour dimanche et, avec une marge d'erreur plus importante, pour lundi, lorsque les thermomètres pourraient dépasser les 40 °C dans le sud-ouest du pays et dans certaines zones du nord-est.

« On s'attend à ce que les températures dépassent 42 °C dans la zone du Guadalquivir, du Guadiana et du Tage, sans exclure l'Èbre », a indiqué l'Aemet.

La forte sensation de chaleur contribue également au fait que les eaux maritimes de la péninsule et des îles Baléares dépassent les 26 °C : un chiffre record pour ces dates, typique de la mi-août, a souligné l'Aemet sur X.

Les trois dernières années ont déjà été les plus chaudes de l'histoire de l'Espagne.

Au Portugal, les deux tiers du pays seront en alerte orange dimanche, avec des températures de 42 °C prévues à Lisbonne et un risque maximal d'incendie.


Le Pen exhorte ses troupes à se préparer à tout, y compris à une dissolution

French far-right Rassemblement National's parliamentary group President Marine Le Pen takes part in a 'national unity' convention between the Rassemblement National (RN) party and the Union des droites pour la Republique (UDR) party, at the National Assembly in Paris, on June 28, 2025. (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)
French far-right Rassemblement National's parliamentary group President Marine Le Pen takes part in a 'national unity' convention between the Rassemblement National (RN) party and the Union des droites pour la Republique (UDR) party, at the National Assembly in Paris, on June 28, 2025. (Photo by Julie SEBADELHA / AFP)
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  • « Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l'Assemblée une « convention de l'Union nationale »
  • La présidente du groupe RN à l'Assemblée a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central »

PARIS : « Ne procrastinez pas ! » : Marine Le Pen a appelé samedi les parlementaires RN à se préparer aux prochaines batailles électorales, y compris à la possibilité d'une dissolution de l'Assemblée nationale en réponse à « l'affaissement parlementaire » du gouvernement.

« Il serait assez dangereux, je crois, de se convaincre qu'il n'y aura pas de dissolution », a lancé la cheffe de file du RN, en ouvrant à l'Assemblée une « convention de l'Union nationale », réunissant des parlementaires nationaux et européens de l'alliance RN-UDR, presque un an jour pour jour après le premier tour des dernières élections législatives.

La présidente du groupe RN à l'Assemblée a revendiqué une « victoire stratégique », avec la « dislocation du bloc central » réunissant les groupes de l'ancienne majorité (Renaissance-MoDem-UDR) et LR, qui « ne semble plus obéir à aucune direction » selon elle.

Eric Ciotti, patron de l'UDR, a lui lancé un appel aux électeurs et aux militants de son ancien parti LR : « Rejoignez-nous, l'espoir est là, le courage est là ». 

Brandissant « l'affaissement parlementaire » du binôme exécutif Emmanuel Macron-François Bayrou, la présidente du Rassemblement national a estimé que « le bloc central (...) ne pouvait pas laisser ce phénomène de délitement se prolonger indéfiniment ».

« Alors Emmanuel Macron peut être tenté de dissoudre », a ajouté Mme Le Pen, qui ne pourrait pas concourir aux législatives en attendant son procès en appel dans l'affaire des assistants d'eurodéputés FN.

À l'approche de la date du 8 juillet, à laquelle Emmanuel Macron récupérera son pouvoir de dissolution, elle a évoqué une « possibilité, pas une probabilité », ajoutant que « l'histoire ne repassera pas les plats : s'il y a une dissolution, nous devons l'emporter ».

« Nous sommes tous d'accord pour dire que ce gouvernement ne restera pas en place très longtemps, car il est frappé du sceau de l'impuissance », a ajouté Jordan Bardella, président du RN, avant l'ouverture de cette convention, à la fois anniversaire de l'alliance RN-UDR et journée de conférences avec des invités.

Selon une source au sein du groupe, les parlementaires devraient échanger notamment avec André Merlin, ingénieur et industriel, ancien patron de RTE, François Ecalle, haut fonctionnaire à Bercy spécialiste des finances publiques, ou encore le haut fonctionnaire Christophe Eoche-Duval, sur le thème de la simplification.