Manifestations en Iran: plus de 200 morts, selon le Conseil suprême de la sécurité nationale

Des manifestants iraniens défilent dans les rues de la ville de Some-Sara, dans la province septentrionale de Guilan. (Fichier, AFP)
Des manifestants iraniens défilent dans les rues de la ville de Some-Sara, dans la province septentrionale de Guilan. (Fichier, AFP)
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Publié le Samedi 03 décembre 2022

Manifestations en Iran: plus de 200 morts, selon le Conseil suprême de la sécurité nationale

Des manifestants iraniens défilent dans les rues de la ville de Some-Sara, dans la province septentrionale de Guilan. (Fichier, AFP)
  • Au total, 448 manifestants ont été tués à travers le pays depuis le début du mouvement, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège
  • Lundi, le général Amirali Hajizadeh, du corps des Gardiens de la Révolution, avait lui fait état de plus de 300 morts

TÉHÉRAN: Depuis la mort Mahsa Amini et les manifestations qui ont suivi, un nombre grandissant de femmes se découvre la tête, notamment dans le nord huppé de Téhéran.

Le 24 septembre, soit une semaine après le début des manifestations, le principal parti réformateur d'Iran a exhorté l'Etat à annuler l'obligation du port du voile.

L'Union du peuple de l'Iran islamique, formé par les proches de l'ex-président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005), a dit "exiger" des autorités qu'elles "préparent les éléments juridiques ouvrant la voie à l'annulation de la loi sur le port du voile obligatoire", selon un communiqué publié fin septembre.

Cette formation, qui n'est pas au pouvoir, réclame en outre que la République islamique annonce "officiellement la fin des activités de la police des moeurs" et "autorise les manifestations pacifiques", ajoute le texte.

L'Iran, qui voit dans la plupart des manifestations des "émeutes", accuse notamment des forces étrangères d'être derrière ce mouvement pour chercher à déstabiliser la République islamique.

Au total, 448 manifestants ont été tués à travers le pays depuis le début du mouvement, selon l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège.

Le Conseil suprême de la sécurité nationale a déclaré samedi que "plus de 200 personnes" incluant civils et forces de sécurité avaient été tuées en deux mois et demi de protestations. Lundi, le général Amirali Hajizadeh, du corps des Gardiens de la Révolution, avait lui fait état de plus de 300 morts.

Des milliers de personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement. Samedi, une nouvelle actrice de cinéma, Mitra Hajjar, a été interpellée à son domicile. Elle a récemment publié sur son compte Instagram une vidéo sur des manifestations en octobre à Berlin en soutien au mouvement en Iran.


L'administration Trump dénonce les «menaces» d'un ancien patron du FBI et ouvre une enquête

Les autorités fédérales américaines ont annoncé jeudi enquêter sur la "menace" formulée selon eux contre Donald Trump par James Comey, ancien patron du FBI devenu bête noire du président américain. (AFP)
Les autorités fédérales américaines ont annoncé jeudi enquêter sur la "menace" formulée selon eux contre Donald Trump par James Comey, ancien patron du FBI devenu bête noire du président américain. (AFP)
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  • "L'ancien directeur déshonoré du FBI James Comey vient d'appeler à l'assassinat du président Trump", a écrit sur X la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem
  • Elle a ajouté que son ministère ainsi que le Secret Service, le service chargé de la protection du président, "mènent l'enquête sur cette menace"

WASHINGTON: Les autorités fédérales américaines ont annoncé jeudi enquêter sur la "menace" formulée selon eux contre Donald Trump par James Comey, ancien patron du FBI devenu bête noire du président américain.

Dans une publication Instagram depuis retirée, James Comey a partagé une photo montrant des coquillages former le message "86 47" dans le sable, le premier chiffre étant parfois utilisé pour signifier le souhait de faire partir, voire de tuer, quelqu'un, le second pouvant se référer à Donald Trump, 47e président des Etats-Unis.

"L'ancien directeur déshonoré du FBI James Comey vient d'appeler à l'assassinat du président Trump", a écrit sur X la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem.

Elle a ajouté que son ministère ainsi que le Secret Service, le service chargé de la protection du président, "mènent l'enquête sur cette menace."

"Cela nous inquiète tous gravement, et doit être pris au sérieux", a dit sur X Taylor Budowich, un chef de cabinet adjoint de la Maison Blanche.

James Comey -- brutalement limogé par Donald Trump en 2017 pendant qu'il enquêtait sur des soupçons d'ingérences étrangères -- a ensuite partagé un message sur son compte Instagram.

"J'ai publié plus tôt une photo de coquillages que j'ai vus ce matin lors d'une balade sur la plage, et j'ai estimé que c'était un message politique. Je ne m'étais pas rendu compte que certaines personnes associaient ces chiffres avec de la violence. Je n'ai jamais eu cela à l'esprit, mais je m'oppose à toute force de violence, et j'ai donc retiré la publication", a-t-il écrit.

Donald Trump a réchappé en juillet dernier à une tentative d'assassinat lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie.


Détention de Sansal: ses filles «impuissantes» en République tchèque

Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain âgé de 80 ans a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour, entre autres, atteinte à l'intégrité du territoire algérien. (AFP)
Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain âgé de 80 ans a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour, entre autres, atteinte à l'intégrité du territoire algérien. (AFP)
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  • "Il est triste que des personnes soient emprisonnées pour avoir librement exprimé leur opinion et malheureusement, notre père est l'une de ces personnes", a déclaré l'aînée après avoir reçu la distinction
  • "Dieu seul sait dans quel état mental il se trouve", car il est "isolé sans aucune information", a-t-elle ensuite déploré auprès de l'AFP

PRAGUE: Les deux filles de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison, ont fait part à l'AFP de leur "sentiment d'impuissance totale", depuis la République tchèque où elles habitent, pour obtenir la libération de leur père.

Rencontrées à l'ouverture du salon du livre de Prague, Nawal, 53 ans, et Sabeha, 50 ans, ont réceptionné jeudi un prix pour la promotion de la liberté d'expression décerné à leur père.

"Il est triste que des personnes soient emprisonnées pour avoir librement exprimé leur opinion et malheureusement, notre père est l'une de ces personnes", a déclaré l'aînée après avoir reçu la distinction.

"Dieu seul sait dans quel état mental il se trouve", car il est "isolé sans aucune information", a-t-elle ensuite déploré auprès de l'AFP.

"La seule personne autorisée à lui rendre visite, c'est probablement sa femme, mais nous ne savons rien" et elle est surveillée, a-t-elle ajouté.

Alors que le dissident, atteint d'un cancer, suit "actuellement un traitement de radiothérapie", ses filles ont échangé pour la dernière fois par courrier électronique avec lui en 2023 et n'ont aucune nouvelle, à part des coupures de presse que leur font passer l'ambassade tchèque à Alger.

Elles ont adressé une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron et écrit à son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. "Nous avons aussi écrit à mon père. Mais nous n'avons pas reçu de réponse, il ne s'est rien passé", explique Nawal.

"Monnaie d'échange" 

Perdue face aux méandres du système algérien, cette spécialiste en informatique s'est tournée vers l'interface d'intelligence artificielle ChatGPT et sur ses conseils, elle envisage de contacter des organisations comme Amnesty International pour accentuer la pression.

Nées en Algérie, les filles de Boualem Sansal ont vécu en Tchécoslovaquie, le pays de leur mère, après la séparation dans leur petite enfance de leurs parents, qui s'étaient rencontrés dans le cadre d'un échange universitaire.

Le régime communiste les surveillait, comme toutes les personnes ayant de la famille à l'étranger, et si elles ont passé leurs vacances à Alger chaque année, Nawal n'y est plus retournée depuis l'âge de 20 ans et n'a pas revu son père depuis.

Sa soeur et elle habitent toujours près de Prague.

Arrêté mi-novembre à l'aéroport d'Alger, l'écrivain âgé de 80 ans a été condamné fin mars à cinq ans de prison pour, entre autres, atteinte à l'intégrité du territoire algérien.

Il lui est reproché d'avoir repris à son compte la position du Maroc, selon laquelle le territoire de ce pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Il a fait appel.

"Je crois que mon père est un pion ou une monnaie d'échange, une sorte d'otage, parce qu'ils essaient probablement d'obtenir la libération de certains terroristes condamnés en France", a détaillé Nawal, sa soeur Sabeha saluant en lui "un vrai patriote".

L'Algérie et la France traversent depuis l'été dernier une crise diplomatique marquée ces derniers jours par une nouvelle série d'expulsions de fonctionnaires de part et d'autre. Toutes les coopérations sont gelées.

Athée, Boualem Sansal est critique d'un pouvoir qui, selon lui, se maintient depuis trop longtemps contre la volonté des Algériens. "Il contrôle totalement le pays et dispose de tous les moyens", estimait-il dans Le Figaro en 2019.


Sommet UE-Royaume-Uni: les principaux points en discussion

Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'adresse aux représentants des médias lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre albanais à la Kryeministria à Tirana, le 15 mai 2025, avant sa participation au sommet de la Communauté politique européenne (CPE) dans la capitale albanaise. (AFP)
Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'adresse aux représentants des médias lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre albanais à la Kryeministria à Tirana, le 15 mai 2025, avant sa participation au sommet de la Communauté politique européenne (CPE) dans la capitale albanaise. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a promis de relancer les relations avec l'Union européenne, reçoit lundi les chefs des institutions de l'UE à Londres pour le premier sommet de ce type depuis le Brexit

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a promis de relancer les relations avec l'Union européenne, reçoit lundi les chefs des institutions de l'UE à Londres pour le premier sommet de ce type depuis le Brexit, le 31 janvier 2020.

Voici les principaux dossiers en jeu, qui font encore l'objet d'intenses négociations de dernière minute.

- Pacte de sécurité et défense -

Il s'agit du sujet central du sommet, sur lequel les deux parties ont bon espoir de signer un accord, au moment où l'Europe s'emploie à se réarmer face à la menace russe et aux incertitudes générées par Donald Trump.

Les Britanniques pourraient ainsi assister à certaines réunions ministérielles de l'UE et prendre part à des missions militaires européennes.

Il s'agit aussi d'associer davantage l'industrie de défense britannique aux efforts européens de développement de leur propre base industrielle. Le Royaume-Uni a beaucoup à gagner d'un tel accord, qui pourrait bénéficier à ses entreprises, comme BAE Systems et Rolls-Royce.

Ces dernières pourraient à terme avoir accès à des contrats de défense financés par un instrument européen doté d'un budget de 150 milliards d'euros, bien qu'un accord supplémentaire soit requis pour cela.

Les représentants de l'industrie de défense britannique ont adressé le 8 avril une lettre à Keir Starmer et aux présidents de la Commission Ursula von der Leyen et du Conseil Antonio Costa pour défendre un tel accord.

- Quotas de poissons -

Les discussions sur la défense se sont retrouvées emmêlées notamment dans les filets des pêcheurs, certains pays de l'UE, en particulier la France, insistant sur la reconduction d'un accord avec Londres donnant aux bateaux de l'UE accès aux eaux britanniques.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, s'est dite confiante cette semaine sur le fait que la question des quotas de poissons n'empêcherait pas un accord sur la défense.

Mais les négociations sur ce point risquent de se poursuivre jusqu'à la dernière minute.

L'accord actuel, d'une durée de cinq ans, expire en 2026.

Les pays de l'UE souhaitent qu'il soit reconduit, en échange de la réduction des formalités administratives pour les exportations alimentaires britanniques que Londres réclame.

A ce stade, Londres a, selon des sources diplomatiques, offert quatre années supplémentaires d'accès à ses eaux, soit moins qu'espéré côté UE.

- Normes sanitaires -

Keir Starmer a laissé entendre que le Royaume-Uni était prêt à un alignement dynamique sur les normes de l'UE pour les produits alimentaires et agricoles, afin de faciliter les échanges commerciaux.

Le but: réduire les lourdes formalités liées aux contrôles de ces produits, entraves à une circulation fluide des marchandises.

"Je pense que les Britanniques sont fiers de leurs normes élevées et que nous voulons maintenir ces normes", héritées pour la plupart de la réglementation européenne, a récemment affirmé le Premier ministre travailliste dans le Guardian.

Selon le journal, il a aussi accepté que la Cour de justice de l'UE ait un rôle dans la résolution d'éventuels litiges afférant à ces questions. La Cour est déjà compétente pour l'application des règles régissant le contrôle des marchandises entre l'Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni, et l'Irlande, membre de l'UE.

- Mobilité des jeunes -

Avec la pêche, il s'agit de l'autre point de friction dans les négociations.

Bruxelles propose un accord permettant aux jeunes Européens âgés de 18 à 30 ans d'étudier et travailler temporairement au Royaume-Uni, et aux jeunes Britanniques de faire de même dans l'UE.

Le gouvernement travailliste, d'abord réticent, se montre désormais ouvert au principe.

Selon The Times, la solution envisagée par Londres serait d'accepter pour un temps limité sur son sol un nombre de jeunes Européens égal au nombre de jeunes Britanniques se rendant dans l'UE.

Les travaillistes veulent éviter tout ce qui pourrait faire gonfler l'immigration nette, alors que Keir Starmer s'est engagé à la faire baisser.

Le gouvernement est confronté à la progression du parti europhobe et anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, en tête dans les sondages et qui a récemment engrangé d'importants succès lors d'élections locales.

Et Londres est peu susceptible d'accéder à la demande de l'UE d'aligner les frais d'université appliqués aux Européens venant étudier au Royaume-Uni sur ceux payés par les étudiants britanniques -- trois fois moins élevés.