Un violent séisme frappe le nord des Philippines

Une carte USGS montrant l'épicentre du tremblement de terre (Photo, fournie).
Une carte USGS montrant l'épicentre du tremblement de terre (Photo, fournie).
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Publié le Mercredi 27 juillet 2022

Un violent séisme frappe le nord des Philippines

  • Les immeubles ont tremblé jusque dans la capitale Manille, située à plus de 300 km de là
  • La secousse a été enregistrée à 08H43 locales

MANILLE: Un violent séisme de magnitude 7 a frappé mercredi le nord des Philippines, faisant au moins trois morts, semant la panique parmi les habitants et faisant trembler les immeubles jusque dans la capitale Manille, à 300 km de là.

Selon l'Institut sismologique américain (USGS), la secousse a été enregistrée à 08H43 locales (00H43 GMT), à une profondeur relativement faible de 10 km dans la province montagneuse d'Abra, sur l'île principale de Luzon. L'USGS a révisé la magnitude à 7, contre 7,1 auparavant.

Un ouvrier de 25 ans est mort quand l'immeuble de trois étages sur lequel il travaillait s'est effondré à La Trinidad, capitale de la province de Benguet, selon la police. Les sept autres ouvriers du même chantier sont indemnes.

A Bangued, capitale de la province d'Abra, une femme de 23 ans est morte écrasée par la chute d'un mur. Au moins 62 personnes ont été blessées dans cette province.

Une autre personne a été tuée en tombant d'un chantier dans la province de Kalinga, où au moins 8 blessés ont été recensés, selon la police.

Dans la ville de Dolores, située tout près de l'épicentre, des habitants terrifiés ont couru hors de chez eux et les vitres du marché local ont volé en éclats, a raconté à l'AFP le commandant de la police locale Edwin Sergio.

"Le tremblement de terre était très fort", a déclaré M. Sergio. "Les tables de fruits et légumes sur le marché ont été renversées", a-t-il poursuivi, ajoutant que des fissures étaient apparues sur les murs du commissariat.

Une vidéo publiée sur Facebook et vérifiée par l'AFP a également montré des fissures sur une route goudronnée et le sol dans la ville de Bangued, mais aucun dégât visible sur les magasins ou les maisons.

A Vigan City, dans la province voisine d'Ilocos Sur, des bâtiments datant de la période coloniale espagnole (1565-1898) ont été endommagés. Des vidéos publiées sur Facebook et vérifiées ont notamment montré des dégâts sur le clocher historique de Bantay, une attraction touristique réputée.

Ressenti à 300 km 

Mira Zapata, un étudiant, a raconté qu'il se trouvait dans sa maison de la ville de San Juan quand il a ressenti "une très forte secousse".

"On s'est mis à crier et on s'est précipité dehors", a-t-il dit, alors que les répliques se poursuivaient. "Notre maison est en bon état mais celles en bas de la colline ont été endommagées", a poursuivi ce témoin.

Des glissements de terrain ont été signalés dans certains endroits de la région affectée, a indiqué le porte-parole de l'Agence nationale de gestion des catastrophes, Mark Timbal. Il a ajouté qu'aucun dégât n'avait été signalé sur les barrages et que des opérations de déblaiement étaient en cours sur les routes.

Les gratte-ciel ont tremblé jusque dans la capitale Manille, située à plus de 300 km au sud. Plusieurs immeubles ont été évacués.

Les Philippines sont régulièrement frappées par des séismes en raison de leur position sur la "Ceinture de feu", un arc d'activité sismique intense qui entoure l'océan Pacifique en passant par le Japon et l'Asie du Sud-est.

Le tremblement de terre de mercredi est le plus puissant dans le pays depuis des années.

En octobre 2013, un séisme de magnitude 7,1 sur l'île de Bohol, dans le centre du pays, avait fait plus de 200 morts et 400 000 déplacés.

La secousse avait déclenché des glissements de terrain catastrophiques. Des dizaines de milliers de maisons ainsi que des églises historiques datant du début du catholicisme aux Philippines avaient été détruites.

Ce puissant séisme avait modifié le paysage de l'île et provoqué une spectaculaire "rupture de terrain", faisant remonter une partie du sol de jusqu'à trois mètres et créant un mur de roche au-dessus de l'épicentre.

En 1990, un tremblement de terre de magnitude 7,8 dans le nord des Philippines avait fait plus de 1 200 morts, provoqué d'importants dégâts à Manille ainsi qu'une rupture du terrain sur plus de cent kilomètres.


L'arme nucléaire est « inacceptable » a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi participe à une conférence de presse à Moscou, en Russie, le 18 avril 2025. (Reuters)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi participe à une conférence de presse à Moscou, en Russie, le 18 avril 2025. (Reuters)
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  • Les deux pays s'écharpent sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis exigent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement.
  • « Si le problème concerne les armes nucléaires, alors nous considérons également que ce type d'arme est inacceptable », a déclaré Abbas Araghchi lors d'un discours télévisé.

TEHERAN : Alors que son pays est engagé dans de délicats pourparlers sur le nucléaire avec les États-Unis, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a jugé samedi « inacceptable » l'arme atomique.

Les deux pays s'écharpent sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis exigent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement, arguant de son droit de disposer de capacités nucléaires civiles.

« Si le problème concerne les armes nucléaires, alors nous considérons également que ce type d'arme est inacceptable », a déclaré Abbas Araghchi lors d'un discours télévisé.

« Nous sommes d'accord avec eux sur cette question », a-t-il ajouté en référence à la position américaine.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l'Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

Téhéran se défend d'avoir de telles ambitions militaires mais souligne son droit au nucléaire civil, notamment pour l'énergie, en vertu des dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire. 

Le pays est toutefois le seul État non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60 %), selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

« Ils ne peuvent pas avoir d'armes nucléaires », a réitéré vendredi le président américain Donald Trump, estimant qu'Iran et États-Unis étaient « assez proches d'un accord ».

Abbas Araghchi a toutefois tempéré tout optimisme américain dans un message publié jeudi sur X, dans lequel il affirme ne pas être « sûr » de l'« imminence » d'un accord. 

Ennemis depuis quatre décennies, Téhéran et Washington ont tenu le 23 mai à Rome un cinquième cycle de pourparlers sous l'égide du sultanat d'Oman.

Les négociateurs iranien Abbas Araghchi et américain Steve Witkoff se sont quittés sans avancée notable, mais se disent prêts à de nouvelles discussions. Aucune date n'a pour le moment été fixée.

En cas d'accord avec Washington, l'Iran a affirmé mercredi qu'il pourrait autoriser des inspecteurs américains de l'AIEA (l'agence onusienne du nucléaire) à travailler sur son sol.

« Si des questions sont soulevées, qu'un accord est conclu et que les demandes de l'Iran sont prises en compte, alors nous reconsidérerons la possibilité d'accepter des inspecteurs américains », a déclaré Mohammad Eslami, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). 

Selon Ali Vaez, chercheur spécialiste de l'Iran à l'International Crisis Group, un cercle de réflexion américain, cela constituerait une première depuis la Révolution islamique de 1979.

Durant son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays d'un accord international sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015 et avait rétabli de lourdes sanctions américaines à l'encontre de Téhéran.

En guise de représailles, l'Iran s'est affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l'enrichissement d'uranium bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l'accord.

M. Trump, qui cherche dorénavant à négocier un nouveau texte, menace d'avoir recours à l'option militaire si la diplomatie échoue.


Washington accuse Pékin de se préparer à « utiliser la force » dans la région Asie-Pacifique

Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, prononce un discours lors du sommet Shangri-La Dialogue à Singapour, le 31 mai 2025. (Photo : MOHD RASFAN / AFP)
Le secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, prononce un discours lors du sommet Shangri-La Dialogue à Singapour, le 31 mai 2025. (Photo : MOHD RASFAN / AFP)
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  • « La menace que représente la Chine est réelle et pourrait être imminente », a-t-il déclaré lors du Shangri-La Dialogue de Singapour.
  • Le Forum Shangri-La Dialogue rassemble chaque année des responsables issus de l'ensemble de l'Asie ainsi que du reste du monde dans la cité-État de Singapour.

SINGAPOUR : Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a accusé samedi la Chine de se préparer « à potentiellement utiliser la force militaire » dans la région Asie-Pacifique, que Washington considère comme son « théâtre prioritaire », dans un contexte de montée des tensions.

« La menace que représente la Chine est réelle et pourrait être imminente », a-t-il déclaré lors du Shangri-La Dialogue de Singapour, le plus grand forum sur la sécurité et la défense en Asie, alors que des tensions commerciales et géopolitiques accrues opposent Washington et Pékin depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

M. Hegseth a assuré que Pékin « souhaitait dominer et contrôler » la région et « s'entraînait tous les jours » en vue d'une invasion de Taïwan, avec une multiplication des manœuvres chinoises autour de l'île.

Pékin se prépare ainsi « clairement et de manière crédible à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l'équilibre des forces » dans la région Asie-Pacifique, a souligné le dirigeant américain.

M. Hegseth a également dénoncé la multiplication des incidents impliquant des navires chinois en mer de Chine méridionale, accusant Pékin « de s'emparer et de militariser illégalement » des îles et îlots revendiqués notamment par les Philippines. 

Le Forum Shangri-La Dialogue rassemble chaque année des responsables issus de l'ensemble de l'Asie ainsi que du reste du monde dans la cité-État de Singapour.

Pour la première fois depuis 2019, la Chine a toutefois annoncé qu'elle n'y enverrait pas de responsable de haut niveau.

Pour Washington, l'Asie-Pacifique est la zone géographique prioritaire et les États-Unis réorientent leur stratégie en vue de dissuader toute agression de la part de la Chine communiste.

Le pays a ainsi accentué sa coopération avec le Japon et les Philippines, ses alliés traditionnels dans la région, et entrepris de renforcer ses relations avec l'Inde, a-t-il rappelé.

« L'Amérique est fière d'être de retour en Indo-Pacifique, et nous sommes ici pour y rester », a martelé M. Hegseth.

Mais, a-t-il souligné en citant l'Europe en exemple, « les alliés des États-Unis dans l'Indo-Pacifique peuvent et doivent augmenter rapidement leurs propres moyens de défense ». 

Plusieurs pays européens, à commencer par l'Allemagne, ont annoncé une hausse drastique de leurs budgets militaires afin de les porter à 5 % de leur PIB, face à la menace du président américain Donald Trump de se désengager de la défense de l'Europe via l'OTAN.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, également présente au forum, a souligné que plusieurs pays européens avaient « réalisé depuis longtemps que nous devons investir dans la défense ».

« L'Union européenne a changé de braquet et repensé son paradigme pour en faire un projet de paix soutenu par une défense solide », a-t-elle ajouté.

Les tensions entre les États-Unis et la Chine se sont intensifiées avec le retour au pouvoir de M. Trump, qui a notamment infligé à Pékin des droits de douane record et des restrictions technologiques.

Vendredi, le président américain a une nouvelle fois accusé Pékin de ne pas respecter les termes d'un accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève. 

« Sans grande surprise, la Chine a totalement violé son accord avec nous », a-t-il dénoncé sur son réseau Truth Social, sans préciser quelles actions menées par Pékin il visait. « Cela m'apprendra à vouloir être gentil », a-t-il ajouté.

Premier représentant européen à tenir le discours d'ouverture du Shangri-La Dialogue, le président français Emmanuel Macron avait appelé vendredi à « bâtir de nouvelles alliances » avec ses partenaires asiatiques pour ne pas être « les victimes collatérales » des « décisions prises par les superpuissances ».

Il a par ailleurs rappelé les autorités chinoises à leur rôle dans la sécurité internationale.

« Si la Chine ne veut pas que l'OTAN soit impliquée en Asie du Sud-Est ou en Asie, elle doit clairement empêcher la Corée du Nord d'être impliquée sur le sol européen », où elle a déployé des soldats aux côtés de la Russie contre l'Ukraine, a affirmé le dirigeant français.

« La sécurité de l'Europe et celle du Pacifique sont étroitement liées », a également estimé Mme Kallas samedi.

Le forum, dont c'est la 22^e édition, se tient jusqu'à dimanche.


Collision en mer du Nord : le capitaine russe du cargo plaide non coupable d'homicide involontaire

Le capitaine russe du porte-conteneurs qui avait percuté en mars un pétrolier en mer du Nord, provoquant la mort d'un membre d'équipage, a plaidé vendredi non coupable "d'homicide involontaire par négligence grave". (AFP)
Le capitaine russe du porte-conteneurs qui avait percuté en mars un pétrolier en mer du Nord, provoquant la mort d'un membre d'équipage, a plaidé vendredi non coupable "d'homicide involontaire par négligence grave". (AFP)
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  • Un membre d'équipage philippin du Solong, Mark Angelo Pernia, était mort dans la collision dans laquelle une partie du kérosène transporté par le Stena Immaculate s'était écoulé en mer
  • Ce pétrolier transportait environ 220.000 barils de carburant d'aviation. Il était affrété par l'armée américaine

LONDRES: Le capitaine russe du porte-conteneurs qui avait percuté en mars un pétrolier en mer du Nord, provoquant la mort d'un membre d'équipage, a plaidé vendredi non coupable "d'homicide involontaire par négligence grave".

Vladimir Motine, 59 ans, comparaissait par visioconférence devant la cour criminelle de l'Old Bailey à Londres où il est poursuivi pour "homicide involontaire par négligence grave".

Assisté d'un interprète russe, il a décliné son identité avant d'indiquer qu'il plaidait non coupable.

Une nouvelle audience a été fixé au 10 septembre prochain, avant un procès fixé au 12 janvier 2026.

L'inculpé, originaire de Saint-Pétersbourg, est en détention depuis mars.

Le porte-conteneurs Solong, battant pavillon portugais, était entré en collision le 10 mars avec le pétrolier Stena Immaculate qui se trouvait au mouillage à une vingtaine de km des côtes de l'est de l'Angleterre.

L'accident avait provoqué des incendies spectaculaires à bord des deux navires, maîtrisés après plusieurs jours.

Un membre d'équipage philippin du Solong, Mark Angelo Pernia, était mort dans la collision dans laquelle une partie du kérosène transporté par le Stena Immaculate s'était écoulé en mer.

Ce pétrolier transportait environ 220.000 barils de carburant d'aviation. Il était affrété par l'armée américaine.

Une marée noire a été évitée, mais la collision a provoqué la dispersion de nombreux granulés de plastique provenant de la cargaison du Solong, dans l'eau et sur les côtes de cette région abritant plusieurs réserves naturelles.

En avril, Vladimir Motin avait comparu par visioconférence devant le juge, qui avait décidé de repousser l'audience ou il devait plaider, en l'absence d'interprète russe.

Une enquête a été ouverte par les autorités britanniques, en coopération avec des équipes américaine et portugaise, afin de déterminer les causes de cette collision et la raison pour laquelle le Solong n'a pas dévié de sa course pour éviter le pétrolier.

Le gouvernement britannique avait rapidement écarté l'hypothèse d'un acte criminel.

Un rapport préliminaire du bureau d'enquête des accidents maritimes a révélé que la visibilité au moment de la collision était par endroits réduite.

Dans le choc, un réservoir du Stena Immaculate a été endommagé, laissant échapper du kérosène dans la mer et sur la proue du Solong, selon ce rapport. Ce carburant d'aviation s'est enflammé, et l'incendie a gagné les conteneurs transportés par le Solong.

Les granulés de plastique, dont 16 tonnes ont été retirées des plages du Lincolnshire (nord-est de l'Angleterre), peuvent représenter un risque pour la faune s'ils sont ingérés.

Ernst Russ, la société allemande propriétaire du porte-conteneurs, et Crowley, la compagnie américaine exploitant le pétrolier, ont porté plainte l'une contre l'autre.