Au défilé Burberry à Londres, Daniel Lee imprime sa marque

Un mannequin présente une création pour la maison de couture britannique Burberry lors de la collection du défilé de mode automne/hiver 2023, au quatrième jour de la semaine de la mode de Londres, à Londres, le 20 février 2023. (AFP).
Un mannequin présente une création pour la maison de couture britannique Burberry lors de la collection du défilé de mode automne/hiver 2023, au quatrième jour de la semaine de la mode de Londres, à Londres, le 20 février 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 21 février 2023

Au défilé Burberry à Londres, Daniel Lee imprime sa marque

  • Parmi la petite cinquantaine de défilés organisés lors de cette semaine de la mode londonienne, celui de Burberry était de loin le plus attendu après le départ en septembre du directeur créatif Riccardo Tisci
  • Pour sa première collection, le styliste de 37 ans, originaire de Bradford dans le nord de l'Angleterre, a renoué avec des classiques de la marque mis de côté par son prédécesseur

LONDRES : Plaids, bouillottes et imprimé quadrillé: le styliste anglais Daniel Lee a présenté lundi soir sa première collection chez Burberry à l'occasion d'un défilé très scruté rendant hommage aux racines de la célèbre marque de luxe britannique.

Parmi la petite cinquantaine de défilés organisés lors de cette semaine de la mode londonienne, celui de Burberry était de loin le plus attendu après le départ en septembre du directeur créatif Riccardo Tisci, remplacé par Daniel Lee (ex-Bottega Veneta).

Pour sa première collection, le styliste de 37 ans, originaire de Bradford dans le nord de l'Angleterre, a renoué avec des classiques de la marque mis de côté par son prédécesseur.

Accueillis dans un immense chapiteau érigé à Kennington Park dans le sud-ouest de Londres, les quelque 500 invités ont été installés dans une atmosphère tamisée avec du thé, des plaids et des bouillottes.

Le lieu, "inspiré des tentes Burberry de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle, évoque le confort que fournit la chaleur et la protection des éléments", a expliqué Burberry dans un communiqué.

Dans cette ambiance chalet de montagne, les modèles ont défilé pour beaucoup bouillotte en main et bottes en caoutchouc aux pieds. L'imprimé quadrillé s'est décliné sous toutes les couleurs sur les pulls, trenchs, pantalons et jupes, tandis que la rose, symbole de l'Angleterre, était imprimée sur plusieurs tenues.

Une des mannequins portait également un plaid blanc avec un grand cavalier bleu, le logo emblématique de la marque que Daniel Lee a remis au goût du jour. Ce logo modernisé est la "première expression créative" du styliste chez Burberry, avait affirmé début février la maison de luxe en changeant l'identité visuelle de son site et de ses réseaux sociaux.

Le cavalier, symbole de Burberry depuis le début du 20e siècle, avait été abandonné par Riccardo Tisci quand il avait pris les rênes de la marque en 2018. Après des années chez Givenchy, l'Italien s'était attelé à rajeunir l'image vieillissante de la maison londonienne fondée en 1856, multipliant les collaborations avec les marques de streetwear, comme avec le label new-yorkais Supreme.

Contrairement à son prédécesseur, Daniel Lee a présenté peu de tenues de soirée extravagantes, à l'exception de deux robes à épaule dénudée.

A l'issue du défilé, il est rapidement venu saluer le public qui l'a longuement applaudi.

VIP

De nombreux VIP avaient fait le déplacement, dont Naomi Campbell, Anna Wintour et de nombreuses personnalités britanniques comme les chanteurs Damon Albarn et Stormzy ou encore l'actrice Jodie Comer.

Présents la veille aux Bafta, le réalisateur australien Baz Luhrmann, dont le film "Elvis" a été multi-récompensé dimanche, et la nageuse syrienne Yusra Mardini, dont l'histoire a été adaptée au cinéma, figuraient également parmi les invités.

Pour marquer le retour aux sources anglaises de Burberry, Daniel Lee avait dévoilé début février un clip publicitaire tourné à Trafalgar Square et sur l'Albert Bridge - deux lieux emblématiques de Londres - avec un casting de jeunes talents britanniques présents sous le chapiteau lundi, notamment les rappeurs Skepta, Shygirl et John Glacier.

C'est la première fois depuis 2019 que Burberry renoue physiquement avec la Fashion Week de Londres. Après la pandémie, Riccardo Tisci avait boudé l'année dernière le rendez-vous de février pour proposer un défilé quelques semaines plus tard.

Et à l'automne, c'est la mort de la reine qui avait complètement perturbé la semaine de la mode, Burberry repoussant finalement la présentation de sa collection de plusieurs semaines.

Côté business, la maison de luxe a dévoilé en janvier un chiffre d'affaires en légère hausse sur un an, la bonne performance en Europe et au Moyen-Orient ayant été éclipsée par le rebond épidémique en Chine.


Jean Paul Gaultier nomme Ameni Esseibi première ambassadrice régionale de sa gamme de parfums

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo,  fournie)
Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient (Photo, fournie)
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  • «Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué
  • Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris

DUBAÏ: La marque de luxe française Jean Paul Gaultier a annoncé que la mannequin tunisienne Ameni Esseibi a été nommée pour la première fois ambassadrice régionale de la gamme de parfums de la marque.

Ameni Esseibi, considérée comme la première mannequin grande taille au Moyen-Orient, a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne, en portant divers ensembles.

Parmi ces ensembles figurait une robe bleue moulante ornée de motifs floraux roses. Sur un autre cliché, elle est vêtue d’une combinaison de la même couleur, avec des imprimés géométriques jaunes, orange, violets et roses.

Elle a également revêtu une robe noire ainsi qu’une robetransparente beige et or superposée sur une simple base noire.

V
Ameni Esseibi a présenté le parfum emblématique Scandal de la marque dans les images de campagne. (Photo fournie)

«Jean Paul Gaultier est plus qu’une marque pour moi», affirme-t-elle dans un communiqué. «C’est un peu comme une famille. Son identité incarne tout ce que je représente: la rébellion, la force, l’audace, l’intrépidité, la sensualité et une touche de scandale.»

«En grandissant, le parfum préféré de ma mère était de la marque Jean Paul Gaultier, ce qui en fait un élément précieux de ma vie. Je suis très honorée d’entrer dans l’Histoire en tant que première ambassadrice arabe dans la région et cette marque fera toujours partie intégrante de ma carrière», ajoute-t-elle.

Ameni Esseibi a fait ses débuts internationaux en septembre 2022 en défilant pour la marque française Victor Weinsanto lors de la Fashion Week de Paris.

Elle a ensuite travaillé avec plusieurs marques réputées, dont H&M, et elle a figuré dans les pages de nombreuses publications.

En 2022, l’Arab Fashion Council, une organisation à but non lucratif représentant l’industrie de la mode au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a nommé la mannequin basée à Dubaï comme ambassadrice.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Algérie: entre hockey et croquet, un jeu traditionnel pour fêter le printemps

Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères (Photo, AFP).
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  • Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye
  • Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la «Fatiha» est récitée avant chaque partie

BLIDA: Dans les montagnes du nord de l'Algérie, l'arrivée du printemps vient d'être fêtée avec le "thakourth", un jeu traditionnel, mélange de hockey sur gazon et de croquet, qui sert aussi à résoudre les conflits dans les villages berbères.

"Nous l'avons hérité de nos ancêtres, il y a longtemps. Il est pratiqué par nos tribus berbères. Nous y jouons chaque année à l'arrivée du printemps, sept fois pendant le mois de mai", raconte fièrement à l'AFP Ahmed Yettou, 22 ans, un jeune villageois.

Il se joue avec le "medjghaf", mot berbère pour désigner la crosse en bois et une balle ("thakourth") balle taillée dans le bois dur de bruyère.

Ce jeu qui remonterait à l'Antiquité existe avec des variantes dans toute l'Afrique du nord, du Maroc jusqu'à la Libye. Il a aussi une connotation religieuse et la prière de la "Fatiha" est récitée avant chaque partie.

"Ce jeu, nous l'avons appris de nos pères et grands-pères dès notre enfance. Aujourd'hui nous cherchons à le faire connaître à la nouvelle génération", confie Rabeh Zaghmim, 68 ans, un joueur de thakourth.

Extension de la nature 

"Nous préparons manuellement les +Medjghaf+, ces bâtons utilisés pour jouer (de taille différente) selon les âges et (qui restent) légers afin que tout le monde puisse jouer confortablement. Si Dieu le veut, eux (les jeunes) et leurs proches continueront à s'entraîner et à jouer", explique M. Zaghmim.

"Nous préférons les petits troncs car ils sont faciles à manipuler, contrairement aux grands", explique Omar Darbal, 50 ans, un autre joueur, qui fabrique "six ou sept balles (par saison) selon le nombre de semaines de jeu".

Le but du jeu, qui se pratique avec une équipe se trouvant à l'est d'un terrain et l'autre à l'ouest, est de ramener la balle dans le camp adverse. Il exige une grande force physique pour courir et frapper fort avec le "Medjghaf" dans la balle en bois.

Le contact direct est interdit mais il est possible de frapper la crosse de l'adversaire. Si un joueur parvient à faire s'envoler la balle et à l'attraper pour l'envoyer dans le camp adverse, son équipe marque le point. Ainsi de suite jusqu'au score de sept points.

"Ce jeu est une extension de la nature, il symbolise l'accueil et la joie à l'arrivée du printemps", souligne l’historienne et chercheuse en patrimoine, Radhia Beljedoui.

Le jeu peut aussi servir à résoudre des problèmes entre des gens "qui passent parfois un an sans se voir", souligne Omar Hamadouch, 76 ans.


Le film Everybody Loves Touda, présenté à Cannes, est un brillant exemple du travail de Nabil Ayouch

Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire (Photo, fournie).
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  • La projection du film s’est terminée par une standing ovation
  • Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur

CANNES: Le film Everybody Loves Touda, réalisé par Nabil Ayouch et projeté dans le cadre du festival de Cannes, raconte l’histoire d’une mère célibataire, Touda (Nisrin Erradi), qui estime que «tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir».

Dans la petite ville dans laquelle elle habite, elle apporte de la musique et de la gaieté, et ses danses répandent la bonne humeur parmi son public. Cependant, elle fait bientôt l'objet d'une attention non désirée.

La projection du film s’est terminée par une standing ovation et la quatrième participation de M. Ayouch au festival a semblé susciter bien plus d'intérêt de la part du public que les années précédentes. En 2012, son drame Les Chevaux de Dieu, acclamé par la critique, a été présenté dans la section «Un certain regard», deuxième en importance après la compétition principale et largement considérée comme une plate-forme pour le cinéma expérimental. Mais Nabil Ayouch a également présenté un film dans la section «En compétition» pour la très convoitée Palme d’or : sorti en 2021, son long-métrage Haut et Fort, le premier film marocain depuis 1962 à concourir pour cette distinction, a fait sensation.

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Maryam Touzani et Nabil Ayouch lors de la séance photo du film Everybody Loves Touda au 77e festival de Cannes. (Getty Images)

Comme les autres films de Nabil Ayouch, Everybody Loves Touda fait preuve d’un réalisme fascinant qui peut parfois sembler un peu trop dur. Bien que M. Ayouch ait écrit le scénario avec Maryam Touzani (Le Bleu du caftan), afin probablement d’adoucir son histoire, Touda se caractérise par une détermination exceptionnelle. Cherchant à s’installer à Casablanca, où son fils sourd aurait une meilleure scolarité et où elle pourrait elle-même trouver de meilleures opportunités, Touda se met à chanter dans les boîtes de nuit des villages, supportant avec un sourire le regard lubrique des hommes ivres d’illusion.

Ce n’est pas la première fois que Nabil Ayouch dépeint les femmes dans des situations aussi précaires. Son film Whatever Lola Wants, sorti en 2008, raconte les épreuves d’une employée des postes à New York qui rêve de devenir danseuse orientale en Égypte. Quant à Much Loved (qui a été présenté dans la section «La Quinzaine des cinéastes»), il a déclenché un tollé en raison de son exploration de la prostitution au Maroc.

La musique du film, composée par Flemming Nordkrog, est très entraînante, mais Touda chante aussi des chansons folkloriques sur la libération et sur d’autres formes de droits de la femme. La performance captivante de l’actrice fait briller le récit: Nisrin Erradi a une présence remarquable à l’écran, ce qui rend le film particulièrement agréable à regarder.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com