France : hommage à Annecy aux victimes de l'attaque contre quatre enfants et deux adultes

Les gens se rassemblent pour déposer des fleurs pour les victimes d'une attaque à l'arme blanche survenue la veille dans le parc des "Jardins de l'Europe" à Annecy (Photo, AFP).
Les gens se rassemblent pour déposer des fleurs pour les victimes d'une attaque à l'arme blanche survenue la veille dans le parc des "Jardins de l'Europe" à Annecy (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 11 juin 2023

France : hommage à Annecy aux victimes de l'attaque contre quatre enfants et deux adultes

  • Lors du rassemblement de dimanche, le maire d'Annecy François Astorg a rendu hommage à tous ceux qui, pendant l'attaque, ont «agi avec courage et professionnalisme»
  • Le public présent, le visage grave, était très divers: familles, jeunes ou personnes plus âgées. Beaucoup avaient déposé des fleurs sur l'aire de jeux, qui s'ajoutaient à des dizaines de bouquets

ANNECY : Les habitants d'Annecy dans les Alpes françaises où un Syrien a blessé cette semaine au couteau six personnes dont quatre enfants ont rendu hommage dimanche aux victimes désormais hors de danger.

"N'oublions pas les victimes de cet acte terrible, plus que jamais le Festival doit être un moment de partage et de convivialité", a déclaré dimanche soir dans son message d'ouverture le Festival international du Film d'animation, rendez-vous annuel majeur, qui a accueilli l'an passé quelque 13 000 personnes.

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Les habitants d'Annecy se rassemblent pour soutenir les victimes et leurs familles à Annecy le 11 juin 2023, suite à l'agression d'un réfugié syrien qui a poignardé six personnes, dont quatre jeunes enfants. (AFP). 

Lors d'un rassemblement organisé plus tôt sur les lieux de l'attaque survenue jeudi, près du lac d'Annecy, le maire écologiste de la ville, François Astorg, avait relevé devant des centaines de personnes réunies que "c'est un signe fort d'union et de solidarité que de celui de nous retrouver tous ensemble".

"Nous sommes ensemble. Nous ferons face ensemble", a ajouté l'édile, vivement applaudi à l'instar de secouristes présents lors de l'agression. La foule a chanté la "Marseillaise", l'hymne national français.

Le maire a aussi salué ceux qui ont "agi avec courage et professionnalisme" pour mettre un terme à l'attaque.

Parmi ces héros ordinaires, un touriste catholique a pris en chasse l'agresseur, deux agents municipaux ont tenté de l'arrêter à coups de pelle, un jeune loueur de pédalo et un professeur de mathématiques en sortie avec des élèves ont cherché à s'interposer tandis qu'une assistante maternelle portait secours à deux enfants blessé.

Le hashtag #MerciHenri est devenu une antienne sur les comptes d'extrême droite, très focalisés, aussi, par le hashtag #francocide, un terme notamment utilisé par Eric Zemmour. Le soir de l'attaque, quelques dizaines de militants d'ultradroite s'étaient retrouvés dans le parc puis dans les rues d'Annecy en scandant "Bleu, blanc, rouge, la France aux Français".

Visé par des messages haineux de l'extrême droite qui l'accuse d'avoir favorisé l'immigration, le maire d'Annecy a également appelé dans son discours à "faire le choix de l'amour contre la  destruction", à réagir avec "empathie et courage", à "ne pas céder à la peur, à la tentation de la défiance" .

L'assaillant, un réfugié syrien récemment parti de son pays d'accueil, la Suède, où il vivait en famille, a été inculpé de "tentatives d'assassinat" et placé en cellule d'isolement au centre pénitentiaire d'Aiton, en Savoie, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. Mutique depuis son interpellation, Abdalmasih H. a été placé dans une "cellule de protection d'urgence", équipée pour prévenir les suicides, selon cette source.

L'enquête à ce stade n'a pas encore permis de comprendre les motivations de son geste.

Après avoir fui son pays en guerre, Abdalmasih H. a obtenu fin 2013 un permis de séjour permanent en Suède où il a obtenu l'asile, ce qui lui confère le statut de réfugié.

"Aucune motivation terroriste n'apparaît à ce stade", selon la procureure d'Annecy, Line Bonnet. Des témoins l'ont seulement entendu "évoquer sa femme et sa fille et prononcer le nom de Jésus-Christ" pendant l'attaque.

Le psychiatre qui a examiné Abdalmasih H. "a relevé l'absence d'éléments délirants francs" mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur une éventuelle "pathologie psychiatrique", a précisé la magistrate.

Petite pensée

Depuis le drame survenu jeudi sur une aire de jeu proche du lac d'Annecy, des fleurs, des peluches, des dessins ou des ballons en forme de cœur ont été déposés sur les lieux de l'attaque.

"Alba, Ennio, Ettie, Peter, une petite pensée", dit un message à l'adresse des toutes jeunes victimes inscrit dans un coeur. "On pense à vous", dit un autre mot.

Le public présent au rassemblement, le visage grave, était très divers : familles, jeunes ou personnes plus âgées. Beaucoup avaient déposé des fleurs sur l'aire de jeux.

Le pronostic vital des six blessés, pour la plupart hospitalisés en urgence absolue après l'attaque, n'est plus engagé, avait précisé samedi la procureure.

Un garçon de deux ans, touché au ventre et au thorax, est toujours traité à Grenoble (centre-est), tout comme une petite fille du même âge, soignée pour "trois plaies thoraciques".

Touchée par un coup de couteau, une petite touriste britannique de trois ans pourra quitter l'hôpital de Grenoble "dans les prochains jours". Enfin, une fillette néerlandaise de 22 mois est toujours soignée à Genève, en Suisse, pour trois coups de couteaux, selon la magistrate.

Un promeneur portugais de 73 ans, poignardé trois fois puis touché par un tir des policiers pendant l'arrestation, "a pu être entendu par les enquêteurs". Plus légèrement blessé, l'autre adulte, un Français de 78 ans, était rentré chez lui.

Le président français Emmanuel Macron a vendredi exprimé sa "gratitude" et sa "fierté" à l'égard des personnes qui sont intervenues pour mettre fin à l'attaque.


Droits d'auteur et intelligence artificielle : un rapport estime que la réglementation européenne « pas adaptée »

Des membres du Parlement européen votent lors d'une session plénière à Strasbourg, le 26 mars 2019. Le Parlement a adopté une réforme du droit d'auteur, défendue par les éditeurs de presse et l'industrie musicale, et qui affaiblit les géants de la technologie. (Photo par FREDERICK FLORIN / AFP)
Des membres du Parlement européen votent lors d'une session plénière à Strasbourg, le 26 mars 2019. Le Parlement a adopté une réforme du droit d'auteur, défendue par les éditeurs de presse et l'industrie musicale, et qui affaiblit les géants de la technologie. (Photo par FREDERICK FLORIN / AFP)
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  • l'intelligence artificielle (IA) générative fait peser une « forte insécurité juridique » sur la rémunération des droits d'auteur dans l'Union européenne, où la réglementation n'est « pas adaptée » à ces nouveaux outils.
  • Ce texte n'est donc « pas adapté » à ces outils d'IA qui, pour s'entraîner, se nourrissent de vastes volumes de données incluant « de grandes quantités d'œuvres protégées », générant une « forte insécurité juridique ». 

PARIS : Selon un rapport d'information de l'Assemblée nationale publié mercredi, l'intelligence artificielle (IA) générative fait peser une « forte insécurité juridique » sur la rémunération des droits d'auteur dans l'Union européenne, où la réglementation n'est « pas adaptée » à ces nouveaux outils.

« L'entraînement de l'IA soulève d'importantes difficultés juridiques quant au respect du droit d'auteur », relève cette mission d'information qui détaille les « défis » que cette technologie représente pour la rémunération des artistes et auteurs.

Le rapport souligne les carences de la réglementation européenne qui repose sur une directive adoptée en 2019, à une époque où OpenAI et son produit phare ChatGPT n'existaient pas.

Ce texte n'est donc « pas adapté » à ces outils d'IA qui, pour s'entraîner, se nourrissent de vastes volumes de données incluant « de grandes quantités d'œuvres protégées », générant une « forte insécurité juridique ». 

D'un côté, les ayants droit peinent à être rémunérés en raison d'une « transparence effective » qui leur permettrait de savoir si leurs créations ont été utilisées, sans contrepartie, pour entraîner les outils d'IA.

D'autre part, selon le rapport, les fournisseurs d'IA ne sont pas en mesure de savoir si les auteurs ont expressément interdit l'utilisation de leurs créations par une clause dite d'opt-out, et s'exposent ainsi à des poursuites judiciaires.

En France, en mars, des organisations d'éditeurs et d'auteurs avaient annoncé des poursuites contre Meta pour violation des droits d'auteur, après le recours à leurs livres pour concevoir des applications d'intelligence artificielle générative.

Pour éviter de tels contentieux, la mission préconise la création, au niveau européen, d'un organisme « neutre » auquel les fournisseurs d'IA communiqueraient, sans violer le secret des affaires, la liste des contenus utilisés par leurs outils, afin que les ayants droit puissent être rémunérés. 

Cet organisme listerait également les auteurs ayant signé une clause d'opt-out afin de réduire les risques de poursuites judiciaires.

« Il faut que l'Europe soit exigeante sur sa réglementation parce que les développeurs d'IA ne le seront pas d'eux-mêmes », affirme à l'AFP la rapporteuse de la mission d'information, la députée (Renaissance) Céline Calvez.

« On nous dit : “dérégulons !” Mais si on fait ça, on dévalorise un patrimoine que le monde entier nous envie et qu'on ne peut pas donner comme ça, en disant que c'est pour l'humanité », poursuit l'élue, qui pointe « un risque de dégradation de la qualité culturelle » si les artistes sont privés de la rémunération qui leur est due.


En France, des étés au régime sec si la gestion de l'eau ne change pas

Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle on peut lire « De l'eau pour nous et pour eux » lors d'une manifestation non déclarée organisée par le collectif « Bassine non merci 86 » contre la gestion des ressources en eau du département de la Vienne, à Poitiers, dans le centre de la France, le 7 juin 2025. (Photo de Pascal LACHENAUD / AFP)
Des manifestants brandissent une banderole sur laquelle on peut lire « De l'eau pour nous et pour eux » lors d'une manifestation non déclarée organisée par le collectif « Bassine non merci 86 » contre la gestion des ressources en eau du département de la Vienne, à Poitiers, dans le centre de la France, le 7 juin 2025. (Photo de Pascal LACHENAUD / AFP)
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  • La crise de l'eau que la France a connue à l'été 2022 pourrait devenir la norme, ou presque, si le pays ne revoit pas radicalement sa gestion de l'eau dans tous les secteurs, de l'agriculture à l'énergie.
  • À l'horizon 2050, « sans inflexion des tendances actuelles, 88 % du territoire hexagonal pourraient être en situation de tension modérée ou sévère en matière de prélèvements » d'ici là, prévoit ce rapport.

PARIS : La crise de l'eau que la France a connue à l'été 2022 pourrait devenir la norme, ou presque, si le pays ne revoit pas radicalement sa gestion de l'eau dans tous les secteurs, de l'agriculture à l'énergie, selon une note du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan dévoilée mercredi.

À l'horizon 2050, « sans inflexion des tendances actuelles, 88 % du territoire hexagonal pourraient être en situation de tension modérée ou sévère en matière de prélèvements » d'ici là, prévoit ce rapport.

Même en menant une politique de rupture, avec une société « sobre en matière d'eau dans tous les secteurs d’activité », cette proportion ne descendrait qu'à 64 %. 

Dans tous les cas, « des restrictions d'usage de l'eau pour les activités agricoles, industrielles ou pour les particuliers seraient alors probables sur la quasi-totalité du territoire, comme en 2022 », souligne le Haut-Commissariat, convoquant le souvenir d'une sécheresse mémorable marquée par une multitude d'arrêtés de restriction d'eau.

À l'époque, « 86 % du territoire était en situation de tension » avec plus ou moins de mesures de restriction d'usage de l'eau, a rappelé Clément Beaune, haut-commissaire à la Stratégie et au Plan, lors de la présentation de ce rapport.

« Pour faire simple, ce qu'on a vécu en 2022 devient une situation normale en 2050 avec le réchauffement climatique et les tensions sur la ressource », a-t-il alerté. 

« La tension relative aux consommations (partie des prélèvements qui n'est pas restituée au milieu) pourrait être forte dans le sud-ouest et le sud-est, en raison de la part importante de l’eau consommée, notamment pour l'irrigation des cultures », souligne le rapport.

Pour dresser ce constat, l'institution, qui avait publié en avril 2023 une cartographie des prélèvements et en janvier dernier une étude sur l'évolution de la consommation, a confronté ces données en s'appuyant sur une étude pilotée par l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), Explore 2, publiée l'an dernier, sur l'évolution de la disponibilité de la ressource en eau. 

Si la France ne change pas ses pratiques de gestion de l'eau, près de 90 % des bassins versants risquent une dégradation hydrique d’ici 2050. Un scénario plus ambitieux limiterait cette dégradation à environ 50 %. Pour y parvenir, une sobriété généralisée est nécessaire, incluant une régulation de l’irrigation agricole, des pratiques agroécologiques, la réutilisation de l’eau dans les bâtiments et une forte réduction de la production nucléaire.

Même avec des saisons humides, la moitié des bassins versants, surtout dans le sud, ne répondront plus aux besoins environnementaux durant au moins un mois par an, mettant les écosystèmes en stress chronique. Le rapport recommande de restaurer et diversifier les milieux naturels pour renforcer leur résilience.


Selon le gouvernement, « plus d'un millier » de Français ont été rapatriés d'Israël et d'Iran

Le ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, écoute le discours du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères après une réunion avec ses partenaires européens visant à proposer une solution négociée pour mettre fin au conflit entre l'Iran et Israël, au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (Quai d'Orsay) à Paris, le 19 juin 2025. (Photo par JULIEN DE ROSA / POOL / AFP
Le ministre délégué au Commerce extérieur et aux Français de l'étranger, Laurent Saint-Martin, écoute le discours du ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères après une réunion avec ses partenaires européens visant à proposer une solution négociée pour mettre fin au conflit entre l'Iran et Israël, au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (Quai d'Orsay) à Paris, le 19 juin 2025. (Photo par JULIEN DE ROSA / POOL / AFP
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  • La France va dépasser mercredi le chiffre de 1 000 ressortissants français rapatriés d'Israël et d'Iran au total.
  • « Encore hier soir, j'étais à Orly pour accueillir un nouveau vol en provenance d'Amman, en Jordanie, et nous avons des vols militaires depuis Tel-Aviv qui, via Chypre, rejoignent la France »

PARIS : La France va dépasser mercredi le chiffre de 1 000 ressortissants français rapatriés d'Israël et d'Iran au total, a annoncé Laurent Saint-Martin, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance, chargé du Commerce extérieur et des Français de l'étranger.

« Encore hier soir, j'étais à Orly pour accueillir un nouveau vol en provenance d'Amman, en Jordanie, et nous avons des vols militaires depuis Tel-Aviv qui, via Chypre, rejoignent la France. Il y en a eu un hier, il y en aura trois aujourd'hui », pour un total de « plus d'un millier » de Français rapatriés, et « nous continuons à rapatrier », a-t-il indiqué sur la chaîne de télévision TF1.

Le cabinet du ministre a précisé à l'AFP que plus de 1 000 ressortissants français seront rapatriés en France depuis Israël et l'Iran au total entre vendredi et mercredi, avec les rotations de trois avions militaires A400M prévues ce jour depuis l'aéroport Ben Gourion.

Concernant les Français en Iran, le ministère précise qu'ils étaient « moins de 1 000 » avant le début des frappes israéliennes.

Ceux qui quittent le pays « passent par l'Arménie et la Turquie puisqu'ils peuvent passer par la route sans visa ». Et effectivement, nous les accompagnons sur ces aéroports-là pour qu'ils puissent regagner la France », a indiqué Laurent Saint-Martin.