Darmanin appelle l'islam de France à se structurer en fédération

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo, AFP).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 février 2024

Darmanin appelle l'islam de France à se structurer en fédération

  • Contrairement aux prêtres, pasteurs ou rabbins, les imams ne doivent pas obligatoirement répondre à des exigences de cursus religieux
  • La structuration de l'islam est un défi de longue date qui s'est toujours heurté aux rivalités entre différentes nationalités

PARIS: Un statut de l'imam et une fédération de l'islam inspirée des protestants: Gérald Darmanin a plaidé lundi pour une meilleure structuration de la deuxième religion du pays, en lançant la seconde session des travaux du Forum pour l'islam de France (Forif).

"Il y aura désormais un statut de l'imam en France", a affirmé le ministre de l'Intérieur lors d'une conférence de presse, en demandant au Forif de "travailler sous six mois à la création" d'un tel statut, question lancinante de l'organisation de ce culte.

Contrairement aux prêtres, pasteurs ou rabbins, les imams ne doivent pas obligatoirement répondre à des exigences de cursus religieux. Dans un pays régi par le principe de laïcité il appartient aux musulmans "de fixer le statut religieux" des imams, a noté le ministre.

Mais il faut aussi côté profane une protection sociale, avec des imams salariés, et un niveau d'exigence linguistique et universitaire, en s'appuyant sur les 34 formations "laïcité" existantes.

Gérald Darmanin a aussi plaidé pour une structuration de l'islam qui "vienne des départements", à l'instar de ce qui a déjà été réalisé dans "plus de 40" d'entre eux.

Mais "ce n'est pas à l'Etat de présider à cette structuration", a-t-il ajouté, en encourageant le Forif à s'organiser "comme il y a une fédération des protestants" en France. "Il ne tient qu'à vous de transformer le F de Forif en F de Fédération", a-t-il lancé aux 86 représentants, des acteurs de terrain désignés par les préfets (associatifs, religieux, juristes, membres de la société civile...)

La structuration de l'islam est un défi de longue date qui s'est toujours heurté aux rivalités entre différentes nationalités.

Pour mettre fin à l'"islam consulaire", les pouvoirs publics interdisent depuis janvier la venue d'"imams détachés" par le Maroc, l'Algérie et la Turquie, qui concernait 300 personnes environ.

Le ministre a aussi dit sa volonté d'avancer sur la question des carrés confessionnels dans les cimetières, qui manquent parfois de place. "D'ici le 1er juillet (...) nous ferons en sorte que l'accès à une sépulture ne soit plus un sujet pour nos compatriotes", a-t-il promis.

Sécurisation

Autre promesse, le doublement à un million d'euros par an des fonds alloués à la sécurisation des lieux de culte musulman pour "accompagner systématiquement les porteurs de projets".

Car en 2023, avec 242 faits recensés, "les actes antimusulmans ont augmenté de près 30%", a martelé M. Darmanin, en précisant que "plus de la moitié" de ces faits ont été commis au cours des trois derniers mois, "ce qui montre que le conflit au Proche-Orient a des résonances évidentes sur notre sol".

Le ministre a sur ce point salué la naissance en février de l'Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM), qui "a vocation à assurer une meilleure remontée" des actes antimusulmans "manifestement encore sous-estimés".

Le Forif a été lancé en février 2022 par Gérald Darmanin dans le sillage du discours d'Emmanuel Macron aux Mureaux, où il avait énoncé en 2020 sa politique contre l'islam radical.

Au total six groupes de travail planchent sur divers sujets, au sein de cette structure qui devait initialement se réunir tous les ans.

Le lancement du Forif devait aussi permettre de tourner la page du CFCM (Conseil français du culte musulman), interlocuteur privilégié de l'Etat depuis 2003 mais en perte de représentativité du fait de luttes intestines.

Quoique débranché par les pouvoirs publics, le CFCM fait de la résistance car il continue d'exister sous une forme différente. Il vient en janvier d'acter une nouvelle gouvernance, aspirant lui aussi à mieux représenter le terrain.

Cette réunion du Forif est également lancée alors que les pouvoirs publics affichent leur intransigeance face aux risques de dérives ou d'islamisme.

Un imam visé par une enquête pour apologie du terrorisme et des prêches radicaux a ainsi été expulsé jeudi soir vers la Tunisie. Mais "sur les 2.600 mosquées, moins d'une trentaine posent des problèmes", a affirmé lundi Gérald Darmanin


Nouvelle-Calédonie : Macron promet un « projet nouveau », sans reproduire les « erreurs » des référendums.

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) prononce un discours aux côtés du président de la Polynésie française Moetai Brotherson pour ouvrir le Sommet France-Pacifique lors de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3),  le 10 juin 2025. (Photo de Christian Hartmann / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) prononce un discours aux côtés du président de la Polynésie française Moetai Brotherson pour ouvrir le Sommet France-Pacifique lors de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), le 10 juin 2025. (Photo de Christian Hartmann / POOL / AFP)
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  • Le chef de l'État a voulu rassurer les dirigeants de la région qui ont pu être préoccupés par les événements qui ont déstabilisé la Nouvelle-Calédonie il y a un an, lors de violences insurrectionnelles.
  • Début mai, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené des négociations dans l'archipel pour tenter d'obtenir un accord entre indépendantistes et non-indépendantistes sur un nouveau statut, mais ses efforts ont échoué.

NICE, FRANCE : Emmanuel Macron a déclaré  mardi vouloir un « projet nouveau » pour la Nouvelle-Calédonie, après l'échec de récentes négociations, et a invité à Paris tous les acteurs concernés, tout en promettant de ne pas reproduire les « erreurs » liées aux référendums, qu'il juge « inadaptés » aux cultures locales.

Lors d'un sommet entre la France et les pays du Pacifique à Nice, en marge de la Conférence de l'ONU sur les océans, le chef de l'État a voulu rassurer les dirigeants de la région qui ont pu être préoccupés par les événements qui ont déstabilisé la Nouvelle-Calédonie il y a un an, lors de violences insurrectionnelles.

Il leur a rappelé que trois référendums « prévus par les processus que nous avions pensés dans les années 80 et 90 » avaient « permis une expression de maintien dans la République française » du territoire ultramarin.

La Nouvelle-Calédonie a toutefois été frappée à partir de la mi-mai 2024 par des émeutes qui ont fait 14 morts et causé des milliards d'euros de dégâts, sur fond de crise institutionnelle, économique et sociale aiguë.

Début mai, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené des négociations dans l'archipel pour tenter d'obtenir un accord entre indépendantistes et non-indépendantistes sur un nouveau statut, mais ses efforts ont échoué. Après cet échec, Emmanuel Macron a invité les parties prenantes à Paris « à partir de la mi-juin ».

« Nous tiendrons dans les prochaines semaines un sommet à Paris pour pouvoir rassembler toutes les parties prenantes et réussir à (...) avoir un projet nouveau », a-t-il déclaré mardi à Nice, sans annoncer de date précise.

Il a estimé que « ni la culture pacifique, ni la culture océanienne ou mélanésienne ne sont totalement faites pour les référendums ». « Ce sont des cultures de concertation où, je dirais, la circularité est plus adaptée qu'une réponse tranchée oui ou non », a-t-il ajouté.

« Mais nous avons hérité de ce processus qui prévoyait les trois référendums ; nous ne referons pas les mêmes erreurs pour la suite », a-t-il assuré. 

« Nous allons tout faire pour réussir, et je suis confiant. Nous le ferons dans le respect de toutes et tous, et pour toutes les Calédoniennes et tous les Calédoniens, mais aussi pour la paix dans la région », a insisté le président de la République. 


France: un collégien blesse grièvement une surveillante au couteau

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  • La ministre de l'Education, Elisabeth Borne, doit se rendre sur les lieux de l'agression afin d'exprimer son "soutien à l'ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre", a-t-elle annoncé sur X
  • Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d'un adolenscent de 17 ans devant un lycée du département de l'Essonne, en région parisienne

LILLE: Un élève a été arrêté mardi après avoir "blessé grièvement une assistante d'éducation" avec un couteau lors d'un contrôle des sacs par des gendarmes devant un collège à Nogent dans l'est de la France, selon la préfecture, précisant que la victime âgée de 31 ans était en "urgence absolue".

Le collégien a été placé en garde à vue, a ajouté la préfecture.

La ministre de l'Education, Elisabeth Borne, doit se rendre sur les lieux de l'agression afin d'exprimer son "soutien à l'ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre", a-t-elle annoncé sur X.

Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d'un adolenscent de 17 ans devant un lycée du département de l'Essonne, en région parisienne.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait alors promis davantage de "dissuasion et de sanctions" aux abords des établissements scolaires après ce qu'il avait qualifié de "longue litanie" de rixes mortelles.

Fin avril, au lendemain d'une attaque mortelle dans un établissement à Nantes (ouest), Mme Borne Borne avait précisé que 958 contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires avaient permis la saisie de 94 armes blanches depuis mars.

 


Bateau pour Gaza: un des six Français a accepté son expulsion, les autres seront présentés à un juge israélien

La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza. (AFP)
La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza. (AFP)
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  • Le ministre n'a pas donné de précision sur l'identité du Français qui sera immédiatement expulsé. L'eurodéputée LFI Rima Hassan fait partie des personnalités qui étaient à bord du navire, comme l'activiste suédoise Greta Thunberg
  • La Coalition de la flottille pour la liberté, dont le bateau a été arraisonné par Israël lundi matin, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza

NICE: Les six militants français arrêtés par les autorités israéliennes à bord d'un bateau dont le but était de briser le blocus de Gaza ont reçu la visite de diplomates français, et l'un d'eux a accepté d'être expulsé dès ce mardi, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"Un de nos compatriotes a choisi de signer le formulaire israélien acceptant son expulsion accompagnée sans attendre la décision de justice. Il devrait regagner la France dès aujourd'hui. Les cinq autres ont décliné et leur éventuelle expulsion aura lieu après décision du juge israélien dans les prochains jours", a dit le ministre dans une déclaration écrite diffusée en marge d'un sommet sur les océans à Nice.

Le ministre n'a pas donné de précision sur l'identité du Français qui sera immédiatement expulsé. L'eurodéputée LFI Rima Hassan fait partie des personnalités qui étaient à bord du navire, comme l'activiste suédoise Greta Thunberg.

La Coalition de la flottille pour la liberté, dont le bateau a été arraisonné par Israël lundi matin, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.

La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir à travers la France à l'appel de la gauche en soutien à ces militants.

"L'équipe diplomatique et consulaire française à Tel Aviv restera au contact de nos ressortissants, comme le lui permet la protection consulaire, pour s'assurer de leur état jusqu'à leur retour en France", a assuré mardi le chef de la diplomatie française, en précisant que "les appels d'information aux proches ont été passés à cinq d'entre eux sitôt après les visites consulaires, soit après 03H00 du matin".

Le leader du parti de gauche radicale française Les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, avait fustigé quelques heures plus tôt sur X la "nullité des services français" en affirmant que les familles des ressortissants retenus en Israël n'avaient "aucune nouvelle".