Le secteur de la santé saoudien mise gros sur la transformation numérique

Le gouvernement œuvre pour la privatisation du secteur de la santé, en se concentrant sur 290 hôpitaux publics et 2 300 centres de santé primaires dans le Royaume. (Agence de presse saoudienne)
Le gouvernement œuvre pour la privatisation du secteur de la santé, en se concentrant sur 290 hôpitaux publics et 2 300 centres de santé primaires dans le Royaume. (Agence de presse saoudienne)
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Publié le Dimanche 28 mai 2023

Le secteur de la santé saoudien mise gros sur la transformation numérique

  • Le Royaume a pour objectif de restructurer le secteur de la santé en renforçant ses capacités d’écosystème efficace, intégré, fondé sur la valeur et axé sur la santé du patient
  • Cette transformation pionnière n’est pas seulement un investissement dans la santé de ses habitants mais aussi un catalyseur pour la diversification économique et le développement durable

LE CAIRE: L’Arabie saoudite mène la vague de numérisation dans le domaine du bien-être en améliorant la qualité des soins, l’expérience des patients et le développement durable de la santé au même niveau que les meilleurs au monde.

Le Royaume a pour objectif de restructurer le secteur de la santé en renforçant ses capacités d’écosystème efficace, intégré, fondé sur la valeur et axé sur la santé du patient.

Le pays s’est engagé à investir massivement dans le secteur des technologies de la santé pour atteindre ces objectifs ambitieux. Le budget de 2023 a alloué plus de 180 milliards de riyals saoudiens (50,3 milliards de dollars; 1 dollar = 0,93 euro) aux soins de santé et au développement social, reflétant l’engagement du gouvernement envers cette initiative.

Une grande partie de ce budget est consacrée aux initiatives de santé numérique visant à améliorer l’accessibilité, l’efficacité et la transparence au sein du système de santé.

Parmi ces initiatives figure la création d’un système national unifié de dossiers de santé électroniques, qui agit comme une base de données complète afin que les données des patients soient accessibles aux professionnels de la santé dans tout le pays, permettant une coopération transparente et une prise de décision rapide.

L’investissement dans les plates-formes de télémédecine est également prioritaire, garantissant l’accès aux soins de santé même dans les zones isolées.

Dans le cadre de l’initiative Vision 2030, le gouvernement s’emploie également à privatiser le secteur de la santé, en se concentrant sur 290 hôpitaux publics et 2 300 centres de soins primaires dans le Royaume.

Paysage en constante évolution

Dans un entretien accordé à Arab News, Jalil Abbadi, PDG d’Altibbi, une plate-forme de santé numérique basée à Amman, explique que les initiatives de décentralisation du gouvernement amélioreraient considérablement le secteur et intensifieraient la technologie des soins de santé.

«Les hôpitaux et les grandes entreprises améliorent leurs solutions de technologie numérique en matière de santé, alors que les petites entreprises se concentrent sur le côté consommateur», précise M. Abbadi.

Il ajoute qu’à mesure que les hôpitaux et les centres cliniques se décentraliseraient, ils se concentreraient sur la génération de bénéfices, augmentant ainsi l’incitation à adopter la technologie de la santé pour automatiser et numériser leur travail pour des opérations plus efficaces.

EN BREF

• Le budget de 2023 a alloué plus de 180 milliards de riyals saoudiens aux soins de santé et au développement social, reflétant l’engagement du gouvernement envers cette initiative.

• Une grande partie de ce budget est consacrée aux initiatives de santé numérique pour améliorer l’accessibilité, l’efficacité et la transparence au sein du système de santé.

• Parmi ces initiatives figure la création d’un système national unifié de dossiers de santé électroniques, qui agit comme une base de données complète afin que les données des patients soient accessibles aux professionnels de la santé dans tout le pays.

Altibbi est l’une des plus grandes plates-formes de santé numérique au Moyen-Orient et a levé plus de 52,4 millions de dollars de financement depuis sa création.

Alors que le Royaume réduit sa dépendance aux soins hospitaliers et s’oriente vers des services de santé préventifs, il vise à numériser 70% des activités des patients d’ici à 2030.

M. Abbadi note que les consultations et les activités de santé numérique sont toujours faibles par rapport aux objectifs de l’initiative Vision 2030, mais «la croissance se produit très rapidement».

«Le gouvernement fait pression très rapidement pour la santé numérique, en particulier au moyen de politiques qui imposent l’adoption des technologies de la santé et la légalisation de nombreux aspects en lien avec la santé numérique. Je pense donc qu’on pourrait réaliser 70% de tout ça très bientôt», soutient M. Abbadi.

Les start-up alimentent le secteur des technologies de la santé avec des outils numériques comme l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et l’analyse des mégadonnées, qui sont intégrées aux services de santé pour prévoir, prévenir et gérer les maladies plus efficacement.

Le secteur des technologies de la santé en Arabie saoudite présente une feuille de route pour un avenir où les solutions de santé numériques sont au cœur des soins holistiques et centrés sur le patient. Cette transformation pionnière n’est pas seulement un investissement dans la santé de ses habitants mais aussi un catalyseur pour la diversification économique et le développement durable.

Priorités en matière de santé numérique

Selon un rapport du gouvernement saoudien, la proportion de personnes en Arabie saoudite âgées de 60 ans ou plus devrait représenter 25% de la population totale de 40 millions d’ici la fin de 2050, ce qui appelle à un besoin urgent de révolutionner la prestation des soins de santé.

Les maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires et l’obésité sont répandues dans ce groupe démographique, ce qui a conduit à une augmentation des solutions numériques pour relever ces défis.

Sacha Haider, partenaire de la société de capital-risque basée aux Émirats arabes unis Global Ventures, souligne que la prochaine génération de technologies de la santé dans le Royaume réside dans les soins de santé préventifs et la longévité.

S’adressant à Arab News, elle déclare que 50% de la population saoudienne est en surpoids, plus de 20% souffre d’obésité et sept millions de Saoudiens sont atteints de diabète de type 2.

Elle explique en outre que les consultations et les enregistrements activeraient de manière significative les technologies de la santé et la santé numérique dans le Royaume.

«Les patients chroniques qui souffrent de maladies comme le diabète ou la thyroïde seront enregistrés par vidéoconférence. Au fur et à mesure que le fournisseur dira que c’est plus efficace et rentable, plus de personnes adopteront cette démarche», ajoute-t-elle.

Au lendemain de la pandémie de Covid-19, l’industrie a adopté les technologies numériques pour améliorer l’expérience des patients et la qualité des soins. Les plates-formes saoudiennes comme Nala et Cura sont d’excellents exemples de sociétés de services de santé numériques prospères, proposant toutes sortes de prestations – des consultations instantanées aux programmes de soins numériques sur mesure.

De plus, le ministère saoudien de la Santé a lancé des applications comme Mawid, Tabaud et Seha, qui fournissent des consultations virtuelles, éliminant ainsi le besoin de visites physiques à l'hôpital.

MM. Haider et Abbadi ont reconnu les efforts du Royaume pour introduire des solutions de santé numériques à grande valeur ajoutée.

Le concept de cliniques express au sein des pharmacies a également pris de l’ampleur, offrant des services de soins primaires instantanés. Ces cliniques offrent des services allant de la consultation, à la mesure de la glycémie et de la tension artérielle, en passant par l’analyse des soins de la peau, la gestion du poids et la vaccination.

Le marché de la santé numérique en Arabie saoudite devrait croître de 9,06% entre 2023 et 2027, ce qui entraînera un volume de marché d’1,16 milliard de dollars, selon la société mondiale de données Statista.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com