Inculpation maintenue pour le seul suspect en France d'un attentat dans un quartier juif de Paris en 1982

 Le juge d'instruction de l'enquête sur l'attentat dit "de la rue des Rosiers" -six morts dans un quartier juif de Paris en 1982- a refusé de revenir sur la mise en examen (inculpation) du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed (Photo d'illustration, AFP)
Le juge d'instruction de l'enquête sur l'attentat dit "de la rue des Rosiers" -six morts dans un quartier juif de Paris en 1982- a refusé de revenir sur la mise en examen (inculpation) du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Jeudi 02 novembre 2023

Inculpation maintenue pour le seul suspect en France d'un attentat dans un quartier juif de Paris en 1982

  • Abou Zayed, seul des quatre suspects de l'attentat aux mains de la justice française, avait demandé début octobre son placement sous le statut de témoin assisté
  • Au total, six personnes ont été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais

PARIS: Le juge d'instruction de l'enquête sur l'attentat dit "de la rue des Rosiers" -six morts dans un quartier juif de Paris en 1982- a refusé de revenir sur la mise en examen (inculpation) du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.

Abou Zayed, seul des quatre suspects de l'attentat aux mains de la justice française, avait demandé début octobre son placement sous le statut de témoin assisté.

Si le juge avait accédé à sa demande, l'espoir des parties civiles d'un procès dans ce dossier aurait quasiment été réduit à néant.

Dans son ordonnance de refus de placement sous le statut de témoin assisté du 25 octobre, évoquée par le journal Le Figaro et consultée par l'AFP, le magistrat antiterroriste français estime que les "indices graves ou concordants ont été renforcés depuis la mise en examen initiale du 5 décembre 2020" d'Abou Zayed, après son extradition de Norvège.

Ce juge avait déjà refusé une demande similaire du suspect en avril 2021.

Son implication "est désormais bien plus plausible" qu'initialement, "même si l'intéressé conteste toujours avoir commis ces faits", insiste le juge d'instruction.

Celui-ci s'appuie notamment sur la reconnaissance par Abou Zayed, après "deux ans de dénégations farouches", de son statut de membre du Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Il a également reconnu avoir appartenu à son comité militaire, connu pour organiser les opérations meurtrières à l'étranger et à qui est attribué cette attaque.

Le petit nombre de membres de ce comité militaire, "triés sur le volet", ne concorde guère avec "les déclarations d'Abou Zayed selon lesquelles il n'était qu'un simple administratif chargé d'arroser les arbres ou de faire les courses", tance le juge.

Le magistrat évoque aussi des déclarations de témoins que l'enquête serait venue corroborer, des investigations jugées probantes de la DGSI (renseignement intérieur) ou encore de nouveaux éléments qui étaieraient son implication dans d'autres faits criminels de l'époque.

Au total, six personnes ont été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais.

"C'est atterrant, on place désormais sur le même plan des renseignements déclassifiés et la parole de renégats, de morts ou de témoins anonymes. Jusqu'où ira-t-on pour faire condamner à tout prix un homme dans ce dossier"?, ont critiqué Me Romain Ruiz et Bruno Gendrin, avocats d'Abou Zayed.

Ils ont indiqué avoir fait appel de cette décision.


Macron aux investisseurs: «mon job pour les deux ans, c'est la stabilité»

La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris. (AFP)
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  • "En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job"
  • "Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique"

PARIS: La France a besoin de "stabilité" avec un "rapprochement des familles politiques" et "ce sera mon job" pour les deux dernières années du quinquennat, a affirmé jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'investisseurs internationaux à Paris.

"En France, nous avons besoin de stabilité. C'est le job pour les deux ans à venir. Car si l'on rapproche différentes familles politiques qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble, cela fonctionnera et c'est mon objectif et c'est mon job", a plaidé M. Macron dans un discours en anglais.

"Si l'on regarde l'Allemagne et d'autres pays en Europe, c'est exactement ce qui se passe. Le chancelier allemand dispose d'une excellente coalition avec les socialistes et la droite. Et c'est ce qu'il faut faire en France pour consolider ce que nous avons fait", a-t-il ajouté.

"Mon objectif, c'est la stabilité et la durabilité parce que les résultats sont là en terme de création d'emplois et d'attractivité économique", a insisté le chef de l'Etat à qui l'on a beaucoup reproché d'avoir créé de l'instabilité par sa dissolution de l'Assemblée nationale il y a bientôt un an.

Emmanuel Macron s'exprimait au 20ème anniversaire de la "Global Markets Conference" qui rassemble des investisseurs internationaux à l'invitation de Jamie Dimon, directeur général de la banque américaine JP Morgan Chase. Celle-ci en a profité pour annoncer une extension de ses locaux dans le centre de Paris pour accueillir plus confortablement son millier d'employés.

Cette conférence se tenait en amont du sommet Choose France, organisé lundi par l'Elysée au château de Versailles et à l'occasion duquel de nombreuses entreprises étrangères doivent annoncer de nouveaux projets d'investissements.

Jugeant qu'il y a "trop de domaines dans lesquels nous avons encore 27 systèmes de réglementation" dans l'UE, M. Macron a plaidé pour la mise en oeuvre "rapide" des réformes décidées pour améliorer la compétitivité européenne, insistant particulièrement sur celle du marché unique de capitaux.

"Lorsque vous regardez le panorama, c'est totalement fou. L'Union européenne est le premier lieu en termes d'épargne. Mais nous n'utilisons pas cette épargne pour investir dans notre innovation rapidement. Un tiers de cette épargne part vers les Etats-Unis parce que les marchés sont beaucoup plus efficaces et parfois pour financer les obligations américaines. Je suis super content pour les Etats-Unis, mais je pense que ce n'est pas le meilleur usage de notre propre épargne", a-t-il ainsi déploré.

 


France: Le syndrome méditerranéen ou quand le racisme médical met des vies en péril

Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes du syndrome méditerranéen. (AFP)
Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes du syndrome méditerranéen. (AFP)
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  • Tous les patients ne sont pas soignés de la même manière, et l’égalité devant l’accès aux soins reste, pour beaucoup, un idéal lointain
  • Cette réalité, longtemps dissimulée derrière les murs aseptisés des établissements médicaux, a été mise en lumière par le dernier rapport annuel du Défenseur des droits

PARIS: À mesure que l’extrême droite gagne du terrain en Europe de l’Ouest, les préjugés racistes et les discriminations s’enracinent plus profondément dans les sociétés.

En France, ces discriminations se manifestent de manière tangible, notamment sur le marché du travail et dans l’accès au logement, touchant de nombreux citoyens issus de l’immigration. Mais aujourd’hui, un domaine particulièrement sensible n’échappe plus à ce fléau: celui de la santé.

Tous les patients ne sont pas soignés de la même manière, et l’égalité devant l’accès aux soins reste, pour beaucoup, un idéal lointain. Cette réalité, longtemps dissimulée derrière les murs aseptisés des établissements médicaux, a été mise en lumière par le dernier rapport annuel du Défenseur des droits.

Parmi les formes de discrimination relevées, un préjugé médical en particulier illustre à lui seul un système de stigmatisation bien ancré: le «syndrome méditerranéen». Ce prétendu syndrome, largement discrédité par la communauté scientifique, cible des patients perçus comme originaires du bassin méditerranéen, auxquels on prête – à tort – une propension à exagérer leurs douleurs ou symptômes. Une vision biaisée qui, au-delà du cliché, entraîne des conséquences graves sur la qualité des soins prodigués à ces patients.

Bien qu’il ne repose sur aucun fondement scientifique, il continue à influencer, parfois inconsciemment, le comportement de certains soignants, avec comme résultats une douleur minimisée, une écoute biaisée, une prise en charge retardée. Et parfois, des conséquences tragiques.

Le rapport du Défenseur des droits, Claire Hédon, publié en mars 2025, illustre cette discrimination par des cas concrets. 

Celui d’une jeune femme perçue comme noire est particulièrement édifiant. 

Après de multiples appels au SAMU (service des urgences) pour des douleurs abdominales et des vomissements, elle se voit refuser l’intervention médicale et se fait conseiller de manger des yaourts. 

Ce n’est que grâce à l’insistance de son frère qu’elle est finalement conduite aux urgences, où le diagnostic est sans appel: une pancréatite aiguë qui est une pathologie sérieuse nécessitant une prise en charge rapide.

Derrière le cas de cette jeune femme, c’est toute une mécanique d’inégalités systémiques que pointe le rapport. 

Dans le domaine de la santé, les femmes, les personnes en situation de handicap et les patients perçus comme étrangers sont les premières victimes. 

Leurs douleurs sont souvent jugées excessives, leurs propos soupçonnés d’exagération, leur souffrance minorée. 

«Un patient, quel qu’il soit, doit être écouté. Homme ou femme, blanc ou non, valide ou handicapé», rappelle le Défenseur, appelant à un sursaut collectif.

Créé en 2011, le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect des droits et libertés sur l’ensemble du territoire. 

Ses domaines de compétence sont vastes: lutte contre les discriminations, défense des droits de l’enfant, protection des lanceurs d’alerte, médiation avec les services publics. 

Chaque année, l’entité reçoit des milliers de saisines de citoyens en quête de justice. En 2024, plus de 125 000 demandes ont été enregistrées, dont un nombre croissant pour des faits de discrimination.


 


Nouvelle «édition historique» attendue pour le 8ème sommet Choose France

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors du septième "Sommet Choose France", visant à attirer les investisseurs étrangers dans le pays, au Château de Versailles, en banlieue de Paris, le 13 mai 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors du septième "Sommet Choose France", visant à attirer les investisseurs étrangers dans le pays, au Château de Versailles, en banlieue de Paris, le 13 mai 2024. (AFP)
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  • La huitième édition du sommet Choose France, destiné à attirer en France d'importants investissements étrangers, qui se tiendra lundi à Versailles, devrait être de nouveau "historique", espère l'Elysée, en battant les records de projets précédents
  • Les participants au sommet peuvent à la fois organiser des rencontres avec leurs pairs, mais aussi avec les membres du gouvernement, voire, pour quelques-uns, le président de la République en personne

PARIS: La huitième édition du sommet Choose France, destiné à attirer en France d'importants investissements étrangers, qui se tiendra lundi à Versailles, devrait être de nouveau "historique", espère l'Elysée, en battant les records de projets précédents.

Ceux-ci avaient représenté 15 milliards d'euros l'an dernier, contre 13 milliards en 2023 et 6,8 milliards l'année précédente. L'Elysée a indiqué à la presse avoir "bon espoir de dépasser le chiffre de l'année dernière" et être "en bonne voie" d'y parvenir.

L'an dernier, révèle jeudi le cabinet EY, la France a gardé sa première place européenne des investissements étrangers pour la 6ème année consécutive, malgré un nombre de projets et d'emplois à la clé en baisse.

Les participants au sommet peuvent à la fois organiser des rencontres avec leurs pairs, mais aussi avec les membres du gouvernement, voire, pour quelques-uns, le président de la République en personne.

Deux cents patrons (BYD, Blackstone, Goldman Sachs, IKEA, BASF, les fonds souverains du Golfe...) ont confirmé leur participation. 40% d'entre eux viennent d'Europe, et 19% des Etats-Unis.

Depuis 2017, 178 annonces d'investissements ont été faites, pour plus de 47 milliards d'euros.

L'édition de cette année est placée sous le thème "France, terre de créativité", en lien avec la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, vue dans le monde entier, et la réouverture de Notre-Dame.

Parmi les nouveautés, une séquence sera consacrée aux investissements dans le secteur du tourisme et du patrimoine, une autre à l'attractivité de la France pour la production cinématographique et audiovisuelle, en profitant de la concomitance entre le sommet et le festival de Cannes.

Une table ronde sera réservée aux patrons sud-coréens, tandis qu'Emmanuel Macron participera à deux autres, l'une sur l'Intelligence artificielle, dans la foulée du sommet de l'IA tenu à Paris en février, au cours duquel 109 milliards d'euros d'investissements privés dans l'IA ont été annoncés, et une autre sur la transition énergétique.

Il recevra aussi personnellement le magnat mexicain des affaires Carlos Slim, la présidente du constructeur automobile chinois BYD, Stella Li, et le directeur général de l'entreprise saoudienne Qiddiya.

Outre Versailles, il effectue quatre déplacements en marge du sommet, notamment à la banque américaine JP Morgan ou à l'inauguration du bureau parisien du fonds souverain saoudien PIF.