Vif débat en Iran autour d'une loi sur le port du voile

Un projet de loi sur le port du voile en Iran suscite un vif débat au sein du pouvoir, où les conservateurs se mobilisent contre le refus d'un nombre grandissant de femmes de se couvrir la tête. (AFP)
Un projet de loi sur le port du voile en Iran suscite un vif débat au sein du pouvoir, où les conservateurs se mobilisent contre le refus d'un nombre grandissant de femmes de se couvrir la tête. (AFP)
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Publié le Mardi 06 juin 2023

Vif débat en Iran autour d'une loi sur le port du voile

  • Depuis la Révolution islamique de 1979, la loi iranienne impose à toutes les femmes le port d'un hijab recouvrant la tête et le cou dans les lieux publics
  • De plus en plus d'Iraniennes apparaissent tête nue dans la rue, une tendance qui s'est accentuée avec le mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre de Mahsa Amini

TEHERAN: Un projet de loi sur le port du voile en Iran suscite un vif débat au sein du pouvoir, où les conservateurs se mobilisent contre le refus d'un nombre grandissant de femmes de se couvrir la tête.

Depuis la Révolution islamique de 1979, la loi iranienne impose à toutes les femmes le port d'un hijab recouvrant la tête et le cou dans les lieux publics.

Toutefois, de plus en plus d'Iraniennes apparaissent tête nue dans la rue, une tendance qui s'est accentuée avec le mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire.

Majoritaires au sein du pouvoir et au Parlement, les conservateurs défendent passionnément l'obligation du voile et estiment que sa disparition lancerait un processus qui modifierait en profondeur les "normes sociales".

Dans ce contexte, le pouvoir judiciaire et le gouvernement ont proposé en mai un projet de loi dénommé "Soutien à la culture du hijab et de la chasteté" afin de "protéger la société" et "renforcer la vie familiale".

Ce texte suggère de renforcer les sanctions, notamment financières, contre "toute personne retirant son voile dans les lieux publics ou sur internet". Mais sans aller jusqu'à ce qu'elle puisse être emprisonnée.

"Ce projet de loi propose de reclasser le retrait du hijab de crime à délit, similaire à une infraction au code de la route, mais avec des amendes plus lourdes", explique le sociologue Abbas Abdi.

Car, depuis la mort de Mahsa Amini, la société "n'accepte plus qu'on emprisonne une femme parce qu'elle ne porte pas le voile", estime-t-il.

Ces derniers mois, les autorités ont déjà pris une série d'initiatives, allant de la fermeture de commerces, notamment de restaurants, à l'installation de caméras dans les rues pour traquer celles qui bravent l'interdit.

Ces derniers jours, au moins trois responsables ont été limogés ou interpellés pour n'avoir pas empêché l'accès à des sites historiques à des femmes non voilées.

«Pas assez dissuasif»

Le projet de loi, dont le texte a été publié dans les médias affiliés au pouvoir, prévoit que les contrevenantes reçoivent d'abord un texto d'avertissement de la part de la police.

En cas de récidive, elles risquent une amende de 500 000 à six millions de tomans (environ 10 à 120 euros), une somme importante pour de nombreux Iraniens. A cela, peuvent s'ajouter la privation des droits sociaux et la confiscation de la voiture pendant dix jours pour les conductrices.

Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, a défendu l'équilibre du texte, en soulignant la nécessité de ne pas polariser la société tout en disant comprendre les "préoccupations des croyants" heurtés par le non-respect du port du voile.

En attendant d'être examiné par le Parlement, le projet de loi suscite la colère des ultraconservateurs, très actifs dans l'actuel Parlement, pour lesquels il n'est "pas assez dissuasif".

Le journal Kayhan a ainsi jugé qu'il allait encourager "l'expansion d'un phénomène répugnant" en "levant des barrières juridiques" pour les femmes ne portant pas de voile.

Les promoteurs de la loi "ne savent pas que l'ennemi" cherche, en supprimant le voile, à "détruire l'institution familiale et, in fine, à s'attaquer aux fondements du système islamique", avertit ce quotidien.

Pour certains ultraconservateurs, ces appels à la "désobéissance sociale" sont lancés par les réseaux sociaux et les médias étrangers, en particulier les chaînes de télévision diffusées en persan.

Au sein du pouvoir, "il n'existe pas de consensus sur le hijab" entre ceux qui privilégient la voie de la répression et ceux qui "pensent que d'autres moyens doivent être essayés", observe M. Abdi.

Dans ce contexte, "le projet de loi ne satisfait ni les partisans du hijab obligatoire ni, naturellement, les partisans de la liberté de se couvrir ou non", selon lui.

Certains observateurs font le parallèle avec une loi adoptée dans les années 1990 pour interdire l'utilisation d'antennes satellites. "Elle n'a été mise en œuvre que pendant un certain temps avant d'être abandonnée", fait remarquer M. Abdi.


Le sermon d'Arafat met l'accent sur la foi et l'unité

Le sermon d'Arafat est considéré comme le moment spirituel central du Hajj. (SPA)
Le sermon d'Arafat est considéré comme le moment spirituel central du Hajj. (SPA)
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  • Cheikh Saleh bin Abdullah bin Hamid, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, a prononcé jeudi le sermon annuel d'Arafat à la mosquée Namirah, marquant l'un des moments les plus sacrés du pèlerinage du Hadj.
  • Le sermon d'Arafat est considéré comme le cœur spirituel du pèlerinage, attirant chaque année des millions de musulmans sur le site où le prophète Mohommed a prononcé son sermon d'adieu il y a plus de 1 400 ans.

DUBAÏ :  Cheikh Saleh bin Abdullah bin Hamid, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, a prononcé jeudi le sermon annuel d'Arafat à la mosquée Namirah, marquant l'un des moments les plus sacrés du pèlerinage du Hadj.

S'adressant aux pèlerins rassemblés dans les plaines d'Arafat, Cheikh Bin Hamid a décrit le jour d'Arafat comme une « grande étape de la foi » où s'incarnent les significations du monothéisme, de la piété et de l'unité entre les musulmans. Il a exhorté les fidèles à saisir l'opportunité spirituelle de cette journée en se souvenant, en rendant grâce et en adressant des supplications sincères à Allah. 

« Le jour d'Arafat est un moment où les musulmans se tiennent unis devant leur créateur, égaux dans leur foi, dépouillés de toute distinction mondaine, parés des valeurs de servitude et d'humilité », a-t-il déclaré. « C'est un jour où les prières sont exaucées et les bonnes actions multipliées. »

Le sermon a été suivi par de hauts responsables saoudiens et des chefs religieux, notamment le prince Saud bin Mishal bin Abdulaziz, vice-gouverneur de la région de La Mecque et vice-président du Comité central du Hadj, le grand mufti du royaume, Cheikh Abdulaziz Al Al-Sheikh, le ministre des Affaires islamiques, Cheikh Abdullatif Al Al-Sheikh, ainsi que le ministre du Hadj et de la Omra, Tawfiq Al-Rabiah.

Le sermon d'Arafat est considéré comme le cœur spirituel du pèlerinage, attirant chaque année des millions de musulmans sur le site où le prophète Mohommed a prononcé son sermon d'adieu il y a plus de 1 400 ans.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le bateau pour Gaza avec Rima Hassan et Greta Thunberg porte secours à des réfugiés en mer

La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg organise une manifestation contre la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo de KAREN MINASYAN / AFP)
La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg organise une manifestation contre la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo de KAREN MINASYAN / AFP)
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  • « Quatre personnes se sont jetées en mer au moment de l'intervention de la Garde côtière libyenne, nous les avons secourues et elles sont avec nous sur notre bateau », a écrit l'eurodéputée sur les réseaux sociaux.
  • Sur les images publiées par l'élue ainsi que par d'autres passagers du navire, on peut en effet voir plusieurs dizaines de personnes regroupées sur une petite embarcation en pleine mer.

PARIS : En route vers Gaza à bord d'un navire humanitaire en compagnie de l'activiste suédoise Greta Thunberg, l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a affirmé que le bateau avait dévié jeudi de son itinéraire pour porter secours à quatre « réfugiés originaires du Soudan ».

« Quatre personnes se sont jetées en mer au moment de l'intervention de la Garde côtière libyenne, nous les avons secourues et elles sont avec nous sur notre bateau », a écrit l'eurodéputée sur les réseaux sociaux, photos et vidéos à l'appui, tout en expliquant qu'il s'agissait de « réfugiés originaires du Soudan ».

Rima Hassan se trouve à bord d'un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté depuis dimanche. Le bateau a quitté la Sicile en direction de Gaza pour y apporter de l'aide humanitaire.

Mais jeudi matin, le bateau a « changé de direction » à la suite d'un « appel de détresse », a expliqué l'eurodéputée. Le voilier se trouvait alors en mer Méditerranée, au sud de la Grèce, du nord de la Libye et de l'Égypte. 

Sur les images publiées par l'élue ainsi que par d'autres passagers du navire, on peut en effet voir plusieurs dizaines de personnes regroupées sur une petite embarcation en pleine mer.

Quelques-unes d'entre elles flottaient dans l'eau à l'aide de pneus lorsque le bateau de la Garde côtière libyenne, selon l'équipage, est intervenu à proximité de l'embarcation.

L'embarcation « était en train de couler » et certains « ont sauté dans l'eau », a raconté sur Instagram l'activiste brésilien Thiago Avila, qui est un autre membre de l'équipage. « Nous appelons désormais les gardes-côtes grecs à intervenir et à prendre la responsabilité de les mettre en sécurité », a-t-il ajouté.

Ces personnes « dérivaient sans moteur depuis deux jours, après cinq jours en mer », a indiqué Rima Hassan dans un communiqué, transmis à l'AFP par son mouvement La France insoumise.

Elle a estimé leur nombre à « près de 40 » et assuré que les quatre réfugiés secourus étaient « sains et saufs ».

« Cet incident dramatique souligne une fois de plus l’urgence d’une réponse politique européenne respectueuse du droit international et de la Convention relative aux réfugiés », a ajouté Mme Hassan.


Comment rester au frais pendant le Hajj

Le kit d'information sur le Hadj de cette année conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour réduire leur exposition directe au soleil. (Abdulrahman Alshalhoub/AN)
Le kit d'information sur le Hadj de cette année conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour réduire leur exposition directe au soleil. (Abdulrahman Alshalhoub/AN)
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  • Afin de minimiser les risques liés aux maladies causées par la chaleur pendant le pèlerinage de cette année, le ministère de la Santé du Royaume a lancé un kit de sensibilisation en huit langues.
  • Le kit conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour limiter leur exposition directe au soleil.

RIYAD : Cette année, des millions de pèlerins locaux et internationaux se sont préparés à affronter la chaleur estivale en Arabie saoudite en emportant le nécessaire et en s'hydratant régulièrement afin d'éviter tout coup de chaleur.

En 2024, environ 225 pèlerins ont été pris en charge pour stress thermique et fatigue au centre médical de La Mecque, principalement en raison d'épuisement dû à la chaleur et d'insolation.

Afin de minimiser les risques de maladies liées à la chaleur pendant le pèlerinage de cette année, le ministère de la Santé du Royaume a lancé un kit de sensibilisation en huit langues.

Ce kit fournit des conseils pour aider les pèlerins à prévenir les coups de chaleur. Il comprend des vidéos, des publications sur les réseaux sociaux et des documents imprimables disponibles en arabe, anglais, français, ourdou, persan, indonésien, malaisien et turc. 

Le kit conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour limiter leur exposition directe au soleil.

Huda Almubarak, une kinésithérapeute saoudienne ayant accompli le hadj il y a 11 ans, a expliqué comment elle s'était préparée physiquement avant le pèlerinage en faisant de l'exercice pour améliorer son endurance.

« Sur le plan physique, j'ai fait de l'exercice pour améliorer mon endurance. J'ai également suivi des cours sur le hadj, qui vous aident à vous préparer à ce voyage spirituel. »

Pour éviter la déshydratation, Almubarak a bu de l'eau à température ambiante en petites quantités tout au long de la journée, a suivi un régime alimentaire sain et a porté des vêtements respirants.

« J'ai mangé beaucoup de fibres et évité les aliments gras. Je conseille aux pèlerins de porter des vêtements en coton et des chaussures adaptées qui soutiennent bien les pieds. » Pour se protéger du soleil, elle recommande d'utiliser de la crème solaire, de porter un parapluie et un chapeau ou une casquette. 

Almubarak a souligné l'importance de reconnaître les symptômes de l'épuisement dû à la chaleur, qui se manifestent par des maux de tête, une transpiration excessive, des vertiges, de la fatigue, une bouche sèche, des difficultés de concentration et une peau pâle.

« Il y a des centres médicaux partout », a-t-elle ajouté. « Il vaut mieux les consulter si vous ressentez des symptômes ou un malaise. »

Grâce à ces mesures de précaution, Almubarak a décrit son expérience du Hajj comme « unique sur le plan spirituel ».

« Le pèlerinage m'a permis d'apprécier tous les efforts et le travail acharné de notre gouvernement pour le rendre plus fluide et plus sûr. »

Le kit de sensibilisation à la santé est disponible en téléchargement à l'adresse suivante : 

http://www.moh.gov.sa/HealthAwareness/Pilgrims_Health/Pages/Hajj.aspx

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com