Le chef de l'ONU «bouleversé» par l'annonce du siège de Gaza par Israël

Le feu et la fumée s'élèvent à la suite d'une frappe aérienne israélienne dans la ville de Gaza (Photo, AP).
Le feu et la fumée s'élèvent à la suite d'une frappe aérienne israélienne dans la ville de Gaza (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

Le chef de l'ONU «bouleversé» par l'annonce du siège de Gaza par Israël

  • «Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être une cible», a déclaré Antonio Guterres
  • «La situation humanitaire à Gaza était extrêmement difficile avant les hostilités, elle va désormais se détériorer de façon exponentielle», s'est-il alarmé

NATIONS UNIES: Le secrétaire général de l'ONU, reconnaissant les "inquiétudes légitimes d'Israël pour sa sécurité", s'est dit "profondément bouleversé" par l'annonce des autorités israéliennes du "siège complet" de la bande de Gaza.

"Tout en reconnaissant les inquiétudes légitimes d'Israël pour sa sécurité, je rappelle également à Israël que les opérations militaires doivent être menées en accord avec le droit international humanitaire", a déclaré Antonio Guterres à la presse en décrivant les "événements sans précédent en Israël et dans les territoires palestiniens occupés".

"Les civils doivent être respectés et protégés à tout moment. Les infrastructures civiles ne doivent jamais être une cible", a-t-il insisté, notant que des infrastructures de santé, des immeubles d'habitations et des écoles ont été touchés par des missiles israéliens à Gaza.

"Je suis profondément bouleversé par l'annonce aujourd'hui par Israël d'un siège complet de la bande de Gaza, rien ne pourra entrer, pas d'électricité, pas de nourriture ou de carburant".

"La situation humanitaire à Gaza était extrêmement difficile avant les hostilités, elle va désormais se détériorer de façon exponentielle", s'est-il alarmé, appelant la communauté internationale à "mobiliser une aide humanitaire immédiate".

Le secrétaire général a d'autre part répété sa "condamnation absolue" des "attaques abjectes" du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël.

"Je reconnais les griefs légitimes du peuple palestinien. Mais rien ne peut justifier ces actes terroristes, les meurtres, les mutilations et les enlèvements de civils".

Dans ce contexte, il a appelé à faire tous les efforts possibles pour "éviter tout débordement dans le reste du Moyen-Orient".

"Il est temps de mettre un terme à ce cercle vicieux de massacres, de haine et de polarisation", a-t-il déclaré, soulignant que seule une "paix négociée qui répond aux aspirations légitimes" des Palestiniens et des Israéliens, en accord avec une solution à deux Etats, pourra apporter une "stabilité à long terme" dans la région.


La conférence sur la solution à deux États reflète la position du Royaume-Uni sur la cause palestinienne

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre syrien des Affaires étrangères par intérim à Damas, le 31 mai 2025. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre syrien des Affaires étrangères par intérim à Damas, le 31 mai 2025. (AFP)
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  • L'Arabie saoudite, en partenariat avec la France, préside une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne.
  • Le ministre saoudien a déclaré que cette conférence, qui se tiendra dans le courant de la semaine, reflétait la position ferme du royaume à l'égard de la cause palestinienne.

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan, a confirmé dimanche la tenue prochaine d'une conférence en partenariat avec la France, qui appelle à la reconnaissance d'un État palestinien et à la mise en œuvre de la solution à deux États.

Le ministre saoudien a déclaré que cette conférence, qui se tiendra dans le courant de la semaine, reflétait la position ferme du royaume à l'égard de la cause palestinienne et ses efforts pour parvenir à une paix juste et globale.

Le prince Faisal a déclaré : "Le Royaume d'Arabie saoudite, en partenariat avec la France, préside une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution des deux États au niveau ministériel, qui se tiendra cette semaine au siège des Nations unies avec une large participation internationale.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé son intention de reconnaître un État palestinien en septembre lors de l'Assemblée générale des Nations unies.

L'Arabie saoudite a salué la "décision historique" de Macron et a ajouté : "Le Royaume réitère son appel à tous les pays qui n'ont pas encore reconnu l'État de Palestine à prendre des mesures positives similaires et à adopter des positions sérieuses qui soutiennent la paix et les droits légitimes du peuple palestinien."  

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef des opérations humanitaires de l'ONU se félicite de l'entrée d'aide à Gaza

Le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, Tom Fletcher, regarde lors d'une interview avec l'AFP dans le village de Nawabad, dans le district de Chahardara, dans la province de Kunduz, le 30 avril 2025. (Photo by Wakil Kohsar / AFP)
Le secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence, Tom Fletcher, regarde lors d'une interview avec l'AFP dans le village de Nawabad, dans le district de Chahardara, dans la province de Kunduz, le 30 avril 2025. (Photo by Wakil Kohsar / AFP)
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  • « Cette annonce de pauses humanitaires à Gaza est la bienvenue pour permettre à notre aide de passer.»
  • Nous sommes en contact avec nos équipes sur le terrain, qui feront tout leur possible pour atteindre le plus de personnes affamées possible », a-t-il écrit sur X.

GENEVE : Le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, a salué l'annonce, dimanche, par Israël, de l'ouverture de routes terrestres sécurisées vers Gaza pour les convois humanitaires, et a déclaré que l'ONU tenterait d'atteindre le plus de personnes possible.

« Cette annonce de pauses humanitaires à Gaza est la bienvenue pour permettre à notre aide de passer. Nous sommes en contact avec nos équipes sur le terrain, qui feront tout leur possible pour atteindre le plus de personnes affamées possible », a-t-il écrit sur X.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) de M. Fletcher avait averti vendredi que les conditions à Gaza étaient « déjà catastrophiques et se dégradaient rapidement ».

« La crise de la famine s'aggrave », avait-il alerté, avertissant que la faim et la malnutrition augmentaient le risque de maladies et que les conséquences pouvaient rapidement devenir mortelles.

« La vie est aspirée hors de Gaza, alors que les systèmes et les services sont au bord de l'effondrement », a prévenu l'OCHA, ajoutant que « le filet d'aide entrant dans la bande est très loin d'être suffisant pour répondre aux immenses besoins ».

L'OCHA a annoncé que les équipes de l'ONU étaient prêtes à intensifier les livraisons dans le territoire palestinien « dès qu'elles en auront l'autorisation ».

« Si Israël ouvre la frontière, laisse entrer de l'essence et du matériel, et permet aux équipes humanitaires d'opérer en toute sécurité, l'ONU accélérera la livraison d'aide alimentaire, de services de santé, d'eau potable, de services de gestion des déchets, de fournitures nutritionnelles et de matériaux pour les abris », a assuré l'institution.

L'OCHA a déclaré que les restrictions imposées par les autorités israéliennes avaient limité la capacité des humanitaires à répondre aux besoins.

L'agence indique par exemple que, sur les quinze tentatives de coordination des opérations humanitaires à Gaza jeudi, quatre ont été « catégoriquement refusées » et trois autres entravées.

Une a été reportée et deux autres annulées, ne permettant donc la tenue que de cinq missions. 


Premier convoi d'aide vers Gaza, Israël annonce une pause des combats

Un convoi de camions d'aide humanitaire, du côté égyptien du point de passage de Rafah avec la bande de Gaza, attend l'autorisation de se diriger vers le territoire palestinien assiégé, le 27 juillet 2025. (Photo AFP)
Un convoi de camions d'aide humanitaire, du côté égyptien du point de passage de Rafah avec la bande de Gaza, attend l'autorisation de se diriger vers le territoire palestinien assiégé, le 27 juillet 2025. (Photo AFP)
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  • Les camions ne peuvent pas entrer directement dans la bande de Gaza, où le poste-frontière est fermé depuis plus d'un an, et doivent d'abord parcourir quelques kilomètres jusqu'au point de passage israélien de Kerem Shalom.
  • Dimanche, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé « une pause humanitaire » dans les centres civils et les couloirs humanitaires pour permettre la distribution de l'aide.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : De premiers camions chargés d'aide ont traversé dimanche la frontière depuis l'Égypte vers la bande de Gaza, assiégée et affamée, où Israël a déclaré une pause quotidienne des combats à des fins humanitaires dans plusieurs secteurs.

Des images de l'AFP montrent une file de camions chargés de sacs blancs traversant l'entrée du terminal de Rafah, du côté égyptien, pour se diriger vers le sud du territoire palestinien.

Toutefois, les camions ne peuvent pas entrer directement dans la bande de Gaza, où le poste-frontière est fermé depuis plus d'un an, et doivent d'abord parcourir quelques kilomètres jusqu'au point de passage israélien de Kerem Shalom pour y être inspectés.

Plus tôt, l'armée israélienne avait annoncé avoir parachuté de l'aide humanitaire sur Gaza, après des semaines de pression internationale pour permettre l'arrivée de vivres et autres denrées vitales pour la population de ce territoire palestinien ravagé par plus de 21 mois de guerre. 

« Le rêve de ma vie est devenu de manger un morceau de pain et d'en donner à mes enfants. Chaque jour, mon mari part à l'aube pour essayer de trouver de la farine, mais il revient bredouille », a raconté à l'AFP Suad Ishtaywi, une femme de 30 ans qui vit sous une tente à Tal al-Hawa, dans le nord de la ville de Gaza.

« Nous avons entendu aux informations que des camions transportant de la farine et de la nourriture allaient entrer à Gaza. Nous espérons qu'ils parviendront jusqu'à nous s'ils entrent », a-t-elle ajouté.

Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas, le 7 octobre 2023, avait imposé un blocus hermétique au territoire début mars, très partiellement assoupli fin mai. Ce blocus a entraîné de très graves pénuries de nourriture et de biens de première nécessité.

L'ONU et des ONG s'alarment désormais d'une flambée de la malnutrition infantile et d'un risque de famine généralisée parmi les plus de deux millions d'habitants.

Dimanche, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé « une pause humanitaire » dans les centres civils et les couloirs humanitaires pour permettre la distribution de l'aide.

Cette « pause tactique » sera observée quotidiennement à partir de dimanche, de 10 h à 20 h (7 h à 17 h GMT), a précisé l'armée, et commencera dans les zones de Deir-el-Balah, dans le centre de Gaza, al-Mawasi, dans le sud, et la ville de Gaza, dans le nord, où il n'y a pas pour le moment d'opérations militaires.

Samedi, la Défense civile du territoire palestinien a indiqué que des bombardements et des tirs israéliens avaient tué plus de 50 personnes. 

- « Un flux constant » -

Israël nie tout blocage de l'aide et affirme ne pas être responsable des pénuries. Il accuse le Hamas de piller les cargaisons et les organisations humanitaires de ne pas les distribuer. Cependant, ces organisations affirment qu'Israël impose des restrictions excessives à l'entrée de l'aide dans le territoire palestinien dont il contrôle les accès.

Dans la nuit, l'armée israélienne a diffusé des images d'un avion larguant des colis contenant « sept lots d'aide comprenant de la farine, du sucre et des conserves », lors d'une opération menée « en coordination avec des organisations internationales ».

« C'est une étape bienvenue, mais nous devons voir des progrès réels sur le terrain », a déclaré à l'AFP Bushra Khalidi, une responsable de l'ONG Oxfam, en soulignant la nécessité « d'un flux d'aide constant et à grande échelle ».

« Nous avons besoin d'un cessez-le-feu permanent, d'une levée complète du siège et de garanties claires que ce ne soit pas simplement un geste temporaire », a-t-elle affirmé.

Les parachutages, déjà mis en œuvre en 2024 par plusieurs pays, avaient été décriés par de nombreux responsables humanitaires, qui les jugeaient dangereux et de portée limitée. 

- « Coûteux, inefficaces » -

Samedi, le Royaume-Uni a annoncé qu'il se préparait à larguer de l'aide et à évacuer des « enfants ayant besoin d'une assistance médicale ». Les Émirats arabes unis ont déclaré qu'ils reprendraient « immédiatement » les parachutages.

Samedi, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a estimé que ces parachutages « ne mettraient pas fin à la famine qui s'aggrave ». Ils sont coûteux, inefficaces et peuvent même tuer des civils affamés », a-t-il déclaré.

Samedi, un bateau exploité par le mouvement propalestinien « Flottille pour la liberté » et chargé d'aide, qui se dirigeait vers Gaza, a été intercepté par l'armée israélienne. Israël a indiqué que le navire faisait « route en toute sécurité vers les côtes d'Israël ».

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque sans précédent menée par le mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 219 morts du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 59 733 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.