Carlos Ghosn: première audition devant la justice de Beyrouth pour Nissan

L'ancien président de Nissan Motor Co., Carlos Ghosn, s'exprime lors d'une conférence de presse avec le président de l'Université libanaise de Kaslik (USEK) lançant une initiative conjointe pour aider le pays en crise, dans la ville de Jounieh, au nord du Liban, le 29 septembre 2020. (Photo: AFP / ANWAR AMRO)
L'ancien président de Nissan Motor Co., Carlos Ghosn, s'exprime lors d'une conférence de presse avec le président de l'Université libanaise de Kaslik (USEK) lançant une initiative conjointe pour aider le pays en crise, dans la ville de Jounieh, au nord du Liban, le 29 septembre 2020. (Photo: AFP / ANWAR AMRO)
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Publié le Jeudi 21 septembre 2023

Carlos Ghosn: première audition devant la justice de Beyrouth pour Nissan

  • Une première audience a eu lieu lundi devant la justice libanaise dans le cadre d’une contre-attaque judiciaire menée par Carlos Ghosn contre le groupe Nissan et certains de ses anciens cadres
  • Nissan ne s’est pas présenté à l’audience, un choix déploré par l’équipe de défense de Carlos Ghosn, qui a dénoncé «une détermination à étouffer la vérité autour d’actions criminelles»

BEYROUTH: L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a lancé une contre-attaque judiciaire symbolique devant le Bureau central de la police judiciaire à Beyrouth, dont la première audience a eu lieu lundi.

L'homme d'affaires franco-brésilo-libanais avait formellement déposé le 18 mai dernier devant le parquet de Beyrouth une plainte pénale contre le constructeur japonais Nissan, une douzaine de ses anciens cadres, ainsi que deux entreprises. 

Dans sa plainte, Nissan et les personnes physiques sont dans le viseur, notamment pour « association de malfaiteurs en bande organisée, fabrication de preuves, faux témoignages, violation de domicile, vol et recel de documents, violation du secret de l’instruction, diffamation et dénigrement», selon le communiqué de l'équipe de défense de Carlos Ghosn auquel Arab News en français a eu accès.  

Mardi soir, le constructeur nippon et ses dirigeants ont fait savoir qu’ils n'avaient pas été informés de la démarche de l'ancien PDG et qu’ils avaient choisi de ne pas se faire représenter devant la justice libanaise, alors que, selon l’équipe de défense de Carlos Ghosn, «les convocations leur ont été remises il y a plus de deux mois».

Cette dernière a estimé que «le choix de Nissan démontrait d'une part leur mépris pour une justice qui ne reconnaît pas les accords d'immunité contrairement à la justice japonaise, mais aussi leur détermination à étouffer la vérité autour de leurs actions criminelles».

L’équipe légale de Carlos Ghosn a déploré cette décision qui, selon elle, va «à l'encontre de l'intérêt des actionnaires et des employés de Nissan. Ces derniers, tout comme M. Ghosn et l'opinion publique, ont le droit à la vérité sur les manœuvres qui ont conduit à son arrestation fin 2018 et alimenté les charges contre lui».

Visé par trois mandats d'arrêt internationaux et cerné par les justices japonaise et française, Carlos Ghosn se trouve toujours au Liban, où il a fui fin 2019 dans des conditions rocambolesques, un pays qui n'extrade pas ses ressortissants. Au Japon, un procès ne peut se tenir en l’absence de l’ex-PDG de Renault-Nissan. En France, Carlos Ghosn est encore sous la menace d'un procès.

Ghosn compte réclamer à Nissan plus d’1 milliard de dollars (un dollar = 0,93 euro) de dommages pour compenser ses pertes de revenus et sanctionner des faits de diffamation, de calomnies et de construction de fausses preuves dont il s'estime avoir été victime.

Au total, l'homme d'affaires de 69 ans réclame 588 millions de dollars en indemnités et revenus perdus et 500 millions de dollars supplémentaires pour les préjudices subis depuis son arrestation en novembre 2018 à Tokyo.

Carlos Ghosn est soupçonné d'avoir mis au point, entre 2012 et 2017, un schéma de blanchiment en bande organisée et de corruption, avec quatre responsables du distributeur automobile omanais Souhaîl Bahwan Automobiles (SBA), également visés par un mandat d'arrêt.


Algérie: sept personnes en garde à vue après la noyade de cinq écoliers

La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
La promenade du front de mer de la plage des Sablettes, à cinq kilomètres à l'est du centre-ville d'Alger (Photo, AFP).
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  • La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie
  • Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux «Sablettes»

ALGER: Sept personnes ont été placées en garde à vue lundi en Algérie dans le cadre d'une enquête ouverte après la noyade de cinq écoliers lors d'une sortie scolaire dans la capitale, a annoncé la Cour d'Alger.

La mort, samedi, de ces enfants âgés de huit à douze ans, avait provoqué une onde de choc en Algérie, dont le président Abdelmadjid Tebboune a envoyé un message de condoléances aux familles.

Les écoliers étaient venus de Médéa, dans le centre de l'Algérie, avec plus de 60 autres enfants et des accompagnateurs afin de se promener aux "Sablettes", une station de loisirs à Alger.

Encadrement  

A la suite de ce drame, une enquête a été ouverte pour déterminer "si les conditions légales et réglementaires de protection des enfants concernés par de telles activités ont été respectées, et déterminer la responsabilité de toute personne dont l'implication dans cet incident aura été prouvée," a indiqué le procureur général près la Cour d'Alger dans un communiqué.

"Les résultats préliminaires de l'enquête préliminaire ont conduit à l'arrestation de sept personnes qui ont été placées en garde à vue dans l'attente de la finalisation des procédures d'enquête", selon la même source.


Gaza: l'opération militaire israélienne à Rafah, un «recul» pour les négociations sur une trêve

S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
S'adressant à la séance d'ouverture du Forum économique du Qatar, le Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani a déclaré que les attaques contre Rafah avaient retardé les pourparlers de paix. (AFP)
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  • «Nous sommes presque dans une impasse», a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar
  • L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah

DOHA: L'opération militaire d'Israël à Rafah a "fait reculer" les négociations avec le Hamas palestinien, a déploré mardi le Premier ministre du Qatar, médiateur dans les discussions pour une trêve dans la bande de Gaza, soulignant que les pourparlers étaient "presque dans une impasse".

"Au cours des dernières semaines en particulier, nous avions constaté un certain élan, mais malheureusement, les choses n'ont pas évolué dans la bonne direction, et en ce moment, nous sommes presque dans une impasse", a déclaré le Premier ministre Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, lors du Forum économique du Qatar.

"Bien sûr, ce qui s'est passé à Rafah nous a fait reculer", a-t-il ajouté.

Le Qatar, qui accueille le bureau politique du Hamas à Doha depuis 2012, est engagé -- aux côtés de l'Egypte et des Etats-Unis -- dans une médiation discrète depuis plusieurs mois entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

L'armée israélienne a multiplié tôt mardi ses frappes dans la bande de Gaza dévastée par plus de sept mois de guerre poussant encore la population à fuir pour se réfugier principalement à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée.

Des frappes ont aussi visé Rafah, où près de 1,4 million de Palestiniens s'entassent. Si la grande majorité de cette population avait trouvé refuge à Rafah pour tenter d'échapper aux frappes et aux combats des derniers mois, une partie d'entre eux désormais fuit désormais cette ville adossée à la frontière fermée de l'Egypte.

"Il n'y a aucune clarté sur la manière d'arrêter la guerre du côté israélien. Je ne pense pas qu'ils envisagent cela comme une option (...), même quand nous parlons d'un accord et de l'éventualité d'un cessez-le-feu," a encore dit le Premier ministre du Qatar.

Israël signale "par ses déclarations qu'il restera là-bas (à Gaza, NDLR), qu'il poursuivra la guerre. Et il n'y a aucune clarté sur ce à quoi Gaza ressemblera après cela", a-t-il ajouté.


Premier employé international de l'ONU tué à Gaza, lors d'une attaque 

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  • Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé
  • Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances

NATIONS-UNIES: Un membre des services de sécurité de l'ONU a été tué lundi lors d'une attaque contre son véhicule à Gaza, a indiqué un porte-parole, précisant qu'il s'agissait du premier employé international des Nations unies tué dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre.

Le secrétaire général est "profondément attristé d'apprendre la mort d'un membre du Département de la sûreté et de la sécurité des Nations unies (DSS) et les blessures d'un autre lorsque que leur véhicule de l'ONU a été frappé, alors qu'ils se rendaient à l'hôpital européen de Rafah ce (lundi) matin", a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint d'Antonio Guterres.

Il s'agit de "la première victime internationale" de l'ONU depuis le début de l'offensive israélienne à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, a-t-il précisé, rappelant que quelque 190 employés palestiniens de l'ONU y ont été tués, principalement du personnel de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Le secrétaire général "condamne toutes les attaques contre le personnel de l'ONU et appelle à une enquête complète", a-t-il ajouté.

Il n'a à ce stade pas précisé la nationalité de l'employé décédé et du blessé, et n'a pu donner de détails sur les circonstances.

"Je n'ai pas tous les détails" mais "je crois qu'il s'agissait d'un convoi en mouvement, et que le véhicule du DSS a été touché", a-t-il indiqué, précisant que tous les véhicules étaient identifiés comme appartenant à l'ONU.

Le DSS assure notamment la sécurité des agences et programmes de l'ONU dans plus de 130 pays.