Des dizaines de Palestiniens tués lors de frappes israéliennes sur le centre et le sud de Gaza

L'ambassadeur américain adjoint à l'ONU Robert Wood s'entretient avec ses conseillers lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », au siège de l'ONU à New York, le 19 décembre 2023 (Photo, AFP).
L'ambassadeur américain adjoint à l'ONU Robert Wood s'entretient avec ses conseillers lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur « La situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », au siège de l'ONU à New York, le 19 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Des dizaines de Palestiniens tués lors de frappes israéliennes sur le centre et le sud de Gaza

  • Moins de deux semaines après un veto américain, le vote du Conseil de sécurité repoussé plusieurs fois depuis lundi est désormais prévu mercredi
  • Sur le terrain, l'armée israélienne a poursuivi mardi ses bombardements et ses opérations au sol dans la bande de Gaza

TEL AVIV: l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements et ses opérations au sol dans la bande de Gaza, malgré les pressions internationales pour épargner les civils du territoire palestinien assiégé.

Sur le terrain, des frappes ont de nouveau visé Rafah et Khan Younès, dans le sud, ainsi que le centre de Gaza, selon des correspondants de l'AFP.

Mardi, vingt Palestiniens, dont quatre enfants, et un journaliste et sa famille, ont été tués dans un bombardement à Rafah, selon le Hamas.

L'armée israélienne a par ailleurs annoncé mardi avoir découvert des explosifs dans un centre médical de Choujaiya, dans la banlieue de la ville de Gaza, détruit des tunnels du Hamas et tué des cadres du mouvement, lors de récentes opérations.

A Khan Younès, "nous étendons nos opérations et nous les approfondissons", a aussi déclaré mardi Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne.

La guerre a plongé la bande de Gaza, soumise par Israël à un siège total depuis le 9 octobre, dans une profonde crise humanitaire, mis hors service la plupart des hôpitaux, entraîné des destructions considérables et le déplacement de 85% de la population, soit 1,9 million de personnes selon l'ONU.

L'hôpital al-Ahli Arab, un des derniers encore en service dans le nord de la bande de Gaza, a cessé de fonctionner mardi après avoir été pris d'assaut par l'armée israélienne, a indiqué son directeur, selon qui quatre personnes blessées lundi par des tirs israéliens dans cet hôpital de la ville de Gaza ont succombé.

"Ils nous ont bandé les yeux et ligotés (...) Nous sommes restés ligotés pendant plus de neuf heures dans le froid", a déclaré à l'AFPTV un infirmier, Mohamad Araj, après avoir été déplacé, avec des blessés vers Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

Interrogée, l'armée israélienne n'a pas réagi dans l'immédiat à ces allégations.

«Pas d'endroit sûr»

A Rafah, ville frontalière avec l'Egypte qui abrite des dizaines de milliers de réfugiés ayant fui les combats plus au nord, des rescapés fouillaient au matin les décombres d'un immeuble effondré.

"Il n'y a pas d'endroit sûr. Aucun. Nous sommes des déplacés de la ville de Gaza. Nous sommes venus ici, nos maisons ont été détruites mais partout à Gaza, il y a des bombardements", a raconté à l'AFP Jihad Zorob, sa petite fille sur les genoux.

"Aujourd'hui, les Palestiniens sont contraints de se réfugier dans des zones de plus en plus petites (...) tandis que les opérations militaires continuent de s'approcher de plus en plus", a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Volker Türk, évoquant "un véritable enfer".

«Approche plus ciblée»

Face au lourd bilan humain, les appels à l'apaisement se multiplient.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Cameron a appelé mardi l'armée israélienne à "une approche plus chirurgicale, clinique et ciblée" contre le Hamas, l'exhortant à "minimiser les pertes civiles".

En visite lundi à Tel-Aviv, le secrétaire américain à la Défense avait plaidé aussi pour l'acheminement de "davantage d'aide humanitaire dans la bande de Gaza", tout en assurant que les Etats-Unis allaient continuer à fournir "l'équipement" militaire nécessaire à l'armée israélienne.

Même si des camions d'aide et de marchandises sont encore entrés dans le territoire mardi par les points de passage de Rafah, via l'Egypte, et de Kerem Shalom, dans le sud d'Israël, ces ravitaillements sont très loin de répondre aux besoins les plus élémentaires de la population.

"Les mesures limitées d'Israël, notamment l'autorisation de faire entrer plus de carburant, de nourriture et de gaz pour cuisiner, et l'ouverture de Kerem Shalom/Karem Abu Salem pour l'entrée de l'aide humanitaire, sont positives, mais loin d'être suffisantes", a lancé mardi devant le Conseil de sécurité des Nations unies l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient Tor Wennesland.

Trêve: Ismaïl Haniyeh en Egypte

Sur le plan diplomatique, le chef du mouvement palestinien Hamas doit se rendre mercredi en Egypte pour parler d'une trêve dans le conflit avec Israël à Gaza, une question sur laquelle a discuté âprement mardi le Conseil de sécurité de l'ONU où un vote a été de nouveau reporté.

Dans ce contexte, une source au sein du Hamas a annoncé à l'AFP la visite d'Ismaïl Haniyeh en Egypte mercredi, à la tête d'une délégation "de haut niveau" du mouvement palestinien.

Il doit avoir des discussions avec le chef du renseignement égyptien, Abbas Kamel, "sur l'arrêt de l'agression et de la guerre pour préparer un accord de libération de prisonniers (palestiniens), la fin du siège imposé à la bande de Gaza", a indiqué cette source.

Vote repoussé à l'ONU

Peu de temps auparavant, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait annoncé avoir envoyé tout récemment "deux fois le chef du Mossad en Europe pour promouvoir un processus de libération (des) otages" encore retenus dans la bande de Gaza après avoir été enlevés le 7 octobre par le Hamas ou des groupes affiliés.

De son côté, l'organisation palestinienne Jihad islamique, alliée du Hamas, a diffusé mardi une vidéo de deux otages israéliens en vie et réclamant au gouvernement israélien d'accentuer les efforts en faveur de leur libération.

A New York, au siège des Nations unies, la question d'une "suspension" des combats -- à défaut d'un cessez-le-feu, une éventualité que refuse Israël, qui pense qu'elle laisserait le contrôle de la bande de Gaza au Hamas -- est au cœur d'âpres négociations sur une résolution qui devait être soumise au vote du Conseil de sécurité lundi.

Ce vote, déjà repoussé plusieurs fois, a été reporté une nouvelle fois, à mercredi, pour permettre la poursuite des négociations, selon des sources diplomatiques.

Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, après l'attaque menée par le mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre qui a fait environ 1.140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

Quelque 250 personnes ont été prises en otages lors de cette attaque, dont 129 sont toujours à Gaza, selon les autorités israéliennes.

L'armée israélienne a annoncé la mort de 132 soldats dans la bande de Gaza depuis le début de ses opérations au sol le 27 octobre.

Dans le territoire palestinien, 19.667 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tuées par les bombardements israéliens, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Une trêve, mise en place du 24 novembre au 1er décembre, a permis la libération de 105 otages à Gaza, dont 80 en échange de 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.


Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale rencontre plusieurs ministres français.

Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur (Photo Fournie)
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  • Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite officielle du Dr Al-Issa en République française.
  • En réponse à l’invitation des groupes de réflexion et d’études, le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a rencontré plusieurs ministres français.

PARIS :  Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans, Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, a reçu M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, à son domicile parisien.

Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite officielle du Dr Al-Issa en République française. Il a été invité par les groupes de réflexion et d'études les plus importants. Ceux-ci se distinguent par leur large diffusion et leur influence mondiale.

Ensemble, ils ont abordé un certain nombre de nouvelles questions contemporaines liées au message et à la mission de la Ligue. Ils ont également engagé un dialogue sur des thèmes intellectuels et religieux essentiels.

Dans le même contexte, le ministre français de la Justice et garde des Sceaux, M. Gérald Darmanin, a organisé un déjeuner-banquet au siège du ministère de la Justice à Paris en l'honneur du Secrétaire Général de la Ligue, Cheikh Dr. Mohammad Al-Issa.

À cette occasion, un certain nombre de sujets liés aux contextes intellectuels et religieux influant sur la scène française et les pays francophones ont été discutés, qui constituent les dossiers les plus importants sur lesquels le ministre français travaille dans le cadre de ses activités intellectuelles et de ses fonctions officielles.

La ministre de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations, Mme Aurore Bergé, a également été reçue à son domicile parisien.

Puis, au siège du ministère français des Affaires étrangères, M. Al-Issa a rencontré M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.

Au cours de ces réunions, plusieurs sujets d’intérêt commun ont été longuement examinés. 


Israël refuse l'entrée à Jérusalem aux chrétiens palestiniens qui célèbrent le dimanche des Rameaux

Une pèlerine chrétienne entre dans l'église du Saint Sépulcre le dimanche des Rameaux à Jérusalem, le 13 avril 2025. (AFP)
Une pèlerine chrétienne entre dans l'église du Saint Sépulcre le dimanche des Rameaux à Jérusalem, le 13 avril 2025. (AFP)
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  • Les restrictions israéliennes aux points de contrôle autour de Jérusalem obligent les Palestiniens à parcourir de longues distances pour se rendre sur leur lieu de travail. 
  • Les Palestiniens doivent obtenir des permis de sécurité pour accéder aux sites religieux. Seuls 6 000 permis ont été délivrés aux 50 000 chrétiens de Cisjordanie cette année.

LONDRES : Les autorités israéliennes ont empêché les fidèles chrétiens palestiniens de la Cisjordanie occupée d'entrer à Jérusalem pour participer à la fête des Rameaux.

Selon l'agence de presse Wafa, les autorités israéliennes ont imposé des restrictions strictes à Jérusalem ce week-end, limitant l'accès des chrétiens palestiniens à la ville.

Seul un nombre limité de fidèles, principalement des résidents de Jérusalem et des citoyens palestiniens d'Israël, ont pu assister aux services religieux à l'église du Saint-Sépulcre, a ajouté l'agence de presse. 

Le dimanche des Rameaux marque le début de la semaine sainte qui précède Pâques. Il commémore l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem et est célébré par les églises chrétiennes orientales et occidentales.

Dimanche, le patriarche Theophilos III de l'Église orthodoxe grecque et le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin, ont dirigé des liturgies auxquelles ont assisté le clergé et un petit groupe de fidèles.

Les restrictions israéliennes aux points de contrôle autour de Jérusalem obligent les Palestiniens - musulmans et chrétiens - à obtenir des permis pour accéder aux sites religieux, notamment la mosquée Al-Aqsa et l'église du Saint-Sépulcre. 

Le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte, a noté que seuls 6 000 permis avaient été délivrés cette année aux 50 000 chrétiens de Cisjordanie. La délivrance de ces permis requiert une habilitation de sécurité et exige souvent que les demandeurs téléchargent une application mobile gérée par les autorités israéliennes.

« C'est la deuxième année consécutive que peu de pèlerins peuvent participer aux célébrations de la Semaine sainte et de Pâques à Jérusalem en raison du conflit en cours à Gaza », a déclaré M. Faltas à Wafa.

« Les Églises continueront à prier pour que la paix, la justice et la liberté soient accordées à tous les peuples de Terre Sainte », a-t-il ajouté. 

La procession catholique du dimanche des Rameaux a eu lieu dimanche après-midi, avec un départ de l'église de Bethphagé à Jérusalem et une arrivée à l'église Sainte-Anne.

Les chrétiens se sont rassemblés pour les offices dans les églises catholique de la Sainte Famille et orthodoxe grecque de Saint Porphyre dans la bande de Gaza, alors que les attaques israéliennes se poursuivent depuis la fin de l'année 2023.

En Cisjordanie, les offices ont eu lieu dans les églises de Bethléem, Jéricho, Ramallah, Naplouse et Jénine. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Selon le Croissant-Rouge, Israël détient l'ambulancier manquant

Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le Croissant-Rouge indique avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est « détenu par les autorités israéliennes ».
  • Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable plusieurs jours plus tard. La fusillade avait fait un survivant, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah.

RAMLLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : L'ambulancier dont on ignorait le sort après des tirs israéliens ayant visé des secouristes palestiniens le 23 mars dans la bande de Gaza est détenu par les autorités israéliennes, a annoncé dimanche le Croissant-Rouge palestinien.

Dans un communiqué, le Croissant-Rouge indique avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est « détenu par les autorités israéliennes ».

Le 23 mars, près de Rafah, dans le sud du territoire palestinien, des soldats israéliens avaient ouvert le feu sur des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge, faisant 15 morts dans leurs rangs. 

Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable plusieurs jours plus tard. La fusillade avait fait un survivant, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a renvoyé à une annonce antérieure selon laquelle une enquête détaillée avait été ordonnée.

Immédiatement après les faits, l'armée israélienne a d'abord affirmé que ses soldats avaient reçu des informations signalant qu'un convoi « se déplaçait dans l'obscurité d'une manière suspecte vers eux », feux éteints, ce qui les a incités à ouvrir le feu de loin. 

Un responsable militaire puis un porte-parole du gouvernement ont évoqué la présence de « terroristes » du mouvement islamiste palestinien Hamas à bord des ambulances.

Une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'une des victimes et diffusée par le Croissant-Rouge contredit toutefois la version israélienne : on y voit des ambulances circulant phares et gyrophares allumés.

La semaine dernière, le Croissant-Rouge avait estimé que les tirs avaient été intentionnels.

La fusillade semble s'être produite en deux temps : une première équipe de secouristes dépêchée sur les lieux d'une frappe israélienne a été prise pour cible, puis des ambulances et un véhicule de pompiers venus à la rescousse ont également été la cible de tirs.

Cette attaque a fait l'objet de nombreuses condamnations et a mis en lumière les dangers planant sur le personnel médical et paramédical à Gaza.