Pour la première fois, des drones israéliens repérés à Baalbek, au nord-est de Beyrouth

L’activité intensive des drones israéliens au Liban s’étend pour la première fois au nord jusqu’à Baalbek (Photo, AFP).
L’activité intensive des drones israéliens au Liban s’étend pour la première fois au nord jusqu’à Baalbek (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 décembre 2023

Pour la première fois, des drones israéliens repérés à Baalbek, au nord-est de Beyrouth

  • Ces opérations interviennent au lendemain de la visite de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, au Liban
  • Elle avait mis en garde contre la possibilité que les hostilités dans le sud du Liban dégénèrent en une guerre à grande échelle

BEYROUTH: Les drones israéliens ont intensifié leurs activités mardi dans le ciel de la ville de Baalbek et des villages environnants de la Bekaa.

C’est la première fois que des drones israéliens sont repérés dans cette ville située dans la vallée de la Bekaa, à l’est du fleuve Litani, à environ 67 kilomètres au nord-est de Beyrouth.

Ces opérations interviennent au lendemain de la visite de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, au Liban. Cette dernière avait mis en garde contre la possibilitéque les hostilités dans le sud du Liban dégénèrent en une guerre à grande échelle.

L’armée israélienne utilise des drones dans le cadre de ses opérations au sud du Liban pour lancer des missiles guidés sur des cibles. Des avions-espions militaires israéliens ont violé l’espace aérien de la région jusqu’à la ville de Hermel, au nord de la Bekaa, au cours des deux derniers mois, traversant même la frontière jusqu’en territoire syrien. La région de Baalbek-Hermel est un fief du Hezbollah, qui y a établi des sites militaires.

«Objets suspects»

Selon la radio de l’armée israélienne, «des sirènes d’avertissement ont retenti dans plusieurs colonies de la Haute Galilée [une zone proche de la frontière avec le Liban] dans l’après-midi en raison de soupçons d’infiltrations de drones. Les défenses aériennes ont été activées après la détection d’un objet suspect au-dessus de Bar’am».

Selon les médias israéliens, «une roquette a été lancée à partir du Liban vers une cible à Malkiya,en Haute Galilée, et des ambulances ont été dépêchées sur les lieux».

Les opérations hostiles israéliennes se sont poursuivies mardi dans le sud du Liban. Le département des médias du Hezbollah a déclaré qu’«un char israélien Merkava a tiré des obus directs vers la ville de Yaroun. Par ailleurs, les restes d’un missile intercepteur sont tombés près du centre de formation professionnelle de la ville de Bint-Jbeil».

Les opérations ciblent spécifiquement les villages des zones centrale et ouest. Elles s’étendent jusqu’à la périphérie de la ville côtière de Tyr et au-delà du fleuve Litani.

Les bombardements israéliens ont visé la périphérie de la ville de Khiam avec des obus incendiaires au phosphore, ainsi que la périphérie des villes de Blida et Hula. L’armée israélienne a également ciblé les environs de Aïta el-Chaab et de Naqoura avec des tirs tôt le matin.

En outre, les forces israéliennes ont utilisé des drones pour bombarder les banlieues sud et est de Maroun al-Ras et Meiss el-Jabal, ainsi que les banlieues de Naqoura, Jabal el-Labbouné, la région d’Aïn Alma, la zone située entre les villes de Naqoura et Alma el-Chaab, ainsi que des oliveraies situées entre Dermamas et Kfar Kila. Un obus aurait atterri près des maisons de la ville de Rmeich.

Le Hezbollah a affirmé avoir ciblé «l’avant-poste militaire israélien de Metoula, causant des pertes qui ont été confirmées».

Frappes lors de funérailles 

Lundi après-midi, une attaque de drone israélien a visé un endroit très proche du village d’Aïta el-Chaab, où des habitants et des partisans du Hezbollah assistaient aux funérailles de l’un des combattants du groupe. Le groupe armé aurait riposté en bombardant les plates-formes de défense aérienne israéliennes du Dôme de fer à proximité de Kabri, à l’est de la ville de Nahariya, et en frappant également la ville de Kiryat Shmona.

Mme Colonna, la ministre française des Affaires étrangères, a terminé lundi sa visite au Liban en mettant en garde contre «l’élargissement de la zone de tensions et la violation de la résolution 1701 [du Conseil de sécurité de l’ONU]». Cette dernière a été adoptée en 2006 dans le but de mettre fin à la guerre qui a eu lieu cette année-là entre Israël et le Hezbollah.

«Si le Liban plongeait dans une guerre, il ne s’en remettrait jamais», a soutenu Mme Colonna, qui a ajouté que la situation était «très dangereuse».

Lors d’une réunion avec Mme Colonna à l’ambassade de France à Beyrouth, le général de division Aroldo Lazaro, commandant de la Force intérimaire des nations unies au Liban, a indiqué que «le niveau de tension des deux côtés de la Ligne bleue» était «très dangereux».

«le Hezbollah utilise davantage d’armes à longue portée et Israël viole l’espace aérien libanais», a-t-il précisé, notant cependant que «les échanges de tirs ont diminué au cours des trois derniers jours».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Syrie: Six mois après la chute d’Al Assad, les défis de la reconstruction

Présenté comme le nouvel « homme fort » de la Syrie, Ahmad al-Chareh contrôle en réalité un territoire restreint, centré autour de l’axe Alep, Hama, Homs et la capitale Damas. (AFP PHOTO / HO / SANA)
Présenté comme le nouvel « homme fort » de la Syrie, Ahmad al-Chareh contrôle en réalité un territoire restreint, centré autour de l’axe Alep, Hama, Homs et la capitale Damas. (AFP PHOTO / HO / SANA)
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  • L'objectif d'Al-Chareh est de stabiliser la Syrie ravagée par quatorze années de guerre civile, restaurer l’unité nationale, relancer une économie exsangue et amorcer une réintégration diplomatique. 
  • Une équation qu’un diplomate français suivant de près le dossier syrien décrit comme étant périlleuse, pour un homme dont l’autorité reste précaire

PARIS: Depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad, le 8 décembre dernier, le président syrien de transition Ahmad Al-Chareh a engagé une course contre la montre, en s’appuyant sur une coalition islamiste hétéroclite.

Son objectif est de stabiliser la Syrie ravagée par quatorze années de guerre civile, restaurer l’unité nationale, relancer une économie exsangue et amorcer une réintégration diplomatique. 

Une équation qu’un diplomate français suivant de près le dossier syrien décrit comme étant périlleuse, pour un homme dont l’autorité reste précaire.

Présenté comme le nouvel « homme fort » de la Syrie, Ahmad al-Chareh contrôle en réalité un territoire restreint, centré autour de l’axe Alep, Hama, Homs et la capitale Damas. 

La Syrie demeure un patchwork d’influences, avec l’armée turque au nord, les forces américaines à l’est de l’Euphrate, les bases russes sur la côte Alaouite, tandis qu’Israël occupe désormais le mont Hermon pour surveiller la plaine de Damas.

Ses forces ne dépassent pas 30 000 hommes, dont seule la moitié est considérée comme loyale et disciplinée. 

À l’inverse, les Forces démocratiques syriennes (FDS), les milices de l’Armée nationale syrienne (ANS), les jihadistes résiduels de Daesh, et d’autres groupes régionaux armés conservent une forte emprise sur d’autres zones.

Le pays, estime le diplomate demeure un patchwork d’influences, avec l’armée turque au nord, les forces américaines à l’est de l’Euphrate, les bases russes sur la côte Alaouite, tandis qu’Israël occupe désormais le mont Hermon pour surveiller la plaine de Damas.

Cette fragmentation territoriale, assure-t-il, rend toute centralisation politique extrêmement difficile, d’autant plus que le gouvernement de transition doit composer avec celui d’Idleb, dominé par des factions islamistes radicales, ainsi qu’avec l’administration autonome kurde, qui exige une décentralisation à laquelle Damas s’oppose fermement.

Malgré ces contraintes, Ahmad al-Chareh a entamé un processus de construction institutionnelle, mais la déclaration constitutionnelle de mars dernier, qui lui confère les pleins pouvoirs pour cinq ans sans prévoir d’élections, suscite de vives critiques.

D’autre part, les violences communautaires récentes qui ont provoqué plus de 1 700 morts parmi les Alaouites en mars, et des affrontements sanglants avec les Druzes en avril, ont ébranlé la confiance dans le régime naissant.

Selon le diplomate, Chareh est un nationaliste à la fois inspiré par les deux anciens présidents, égyptien Gamal Abdel Nasser et syrien Hafez al-Assad, et se dit favorable à une gouvernance inclusive.

Son modèle, explique-t-il, est l’Arabie Saoudite, plus que le Qatar ou la Turquie, sachant que cette dernière aura sûrement un rôle à jouer dans la nouvelle Syrie, mais elle est peu populaire dans le pays et n’a pas d’emprise sur le président de transition, estime le diplomate.

Encouragée par Riyad, son principal soutien arabe, qui voit dans la stabilité syrienne un impératif stratégique, Chareh est en quête d’unité, mais le diplomate met en garde contre certains anciens jihadistes de son propre camp qui réclament vengeance. 

Cette ligne dure pourrait faire échouer ses efforts de modération, s’il ne parvient pas à maîtriser son ardeur, mais le diplomate assure qu’il n’y a pas d’alternative à Chareh. En dépit de sa fragilité, il reste le seul à pouvoir faire accepter des concessions à son camp.

Son éviction plongerait à nouveau le pays dans le chaos, estime-t-il.

 


L'armée israélienne dit avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen

Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique". (AFP)
Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique". (AFP)
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  • "A la suite du retentissement des sirènes il y a peu dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a déclaré l'armée dans un communiqué
  • Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique"

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé avoir intercepté lundi soir un missile tiré depuis le Yémen en direction de son territoire, de fortes détonations ayant été entendues au loin dans le ciel au-dessus de Jérusalem.

"A la suite du retentissement des sirènes il y a peu dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a déclaré l'armée dans un communiqué.

Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique".

"L'opération a atteint son objectif avec succès (...) interrompant le trafic aérien à l'aéroport", a affirmé leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

Soutenus par l'Iran, les Houthis ont mené des dizaines d'attaques de missiles et de drones sur Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

La quasi-totalité de ces tirs a été interceptée.

Ils ont aussi attaqué des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge.


Les États-Unis ne veulent conserver qu'une seule base en Syrie

La base d'al-Tanf, une garnison dans le désert dans le sud de la Syrie, occupe une position stratégique près des frontières syriennes avec la Jordanie et l'Irak. (Photo, archives/AFP)
La base d'al-Tanf, une garnison dans le désert dans le sud de la Syrie, occupe une position stratégique près des frontières syriennes avec la Jordanie et l'Irak. (Photo, archives/AFP)
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  • Les États-Unis ont entamé leur désengagement militaire de Syrie
  • « Il y aura une reconsolidation progressive. Il n'y aura pas d'augmentation des troupes sur le terrain, mais une réduction », a ajouté M. Barak.

ISTAMBUL : Les États-Unis ont entamé leur désengagement militaire de Syrie et réduit leur présence de huit à trois bases, avec pour objectif de n'en conserver qu'une, a annoncé l'émissaire américain Thomas Barrack dans un entretien à la chaîne de télévision turque NTV.

« La réduction de notre mission Inherent Resolve (OIR, antijihadiste) est en cours. Nous passons de huit à cinq puis trois bases. Et nous finirons par n'en conserver qu'une », a déclaré l'envoyé spécial américain pour la Syrie, qui est également ambassadeur des États-Unis en Turquie.

« Le président Donald Trump a clairement indiqué qu'il n'y aurait pas de retrait. Il y aura une reconsolidation progressive. Il n'y aura pas d'augmentation des troupes sur le terrain, mais une réduction », a ajouté M. Barak.

Mi-avril, les États-Unis ont annoncé la réduction de moitié de leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans le pays en pleine transition.

Selon le Pentagone, la présence américaine devrait être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », contre environ 2 000 actuellement déployés.