Un convoi du CICR attaqué au Soudan: 2 morts et 7 blessés

Le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan (Photo, AFP).
Le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 décembre 2023

Un convoi du CICR attaqué au Soudan: 2 morts et 7 blessés

  • Les sept blessés, dont trois employés du CICR, ont été transportés à l'hôpital
  • Les Nations unies affirment que près de 6,8 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile au Soudan

GENEVE: Un convoi humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge a été la cible d'une attaque meurtrière dimanche à Khartoum, qui a fait deux morts et sept blessés, a annoncé le CICR se disant "dévasté".

Le convoi, composé de trois véhicules et de trois bus du CICR, tous marqués de la Croix-Rouge, devait évacuer plus de 100 civils de la capitale soudanaise vers Wad Madani lorsqu'il a été attaqué, a indiqué l'organisation dans un communiqué.

L'attaque a eu lieu dans le quartier d'Al-Shajara.

Les sept blessés, dont trois employés du CICR, ont été transportés à l'hôpital.

"Cet attentat est inacceptable et nous sommes dévastés", a déclaré Pierre Dorbes, chef de la délégation du CICR au Soudan.

"Notre mission aujourd'hui était de mettre ces civils en sécurité. Au lieu de cela, des vies ont été tragiquement perdues. Je suis de tout cœur avec les proches des personnes tuées, et nous espérons désespérément que les blessés se rétabliront complètement".

Le CICR a indiqué que l'opération avait été demandée par les parties au conflit et coordonnée avec elles, qui ont donné leur accord et fourni les garanties de sécurité nécessaires.

Evacuer les civils

Depuis avril, les forces loyales au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan sont en guerre contre les forces paramilitaires de soutien rapide commandées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo.

Plus de 12.000 personnes ont été tuées, selon une estimation prudente du Armed Conflict and Event Data Project, tandis que les Nations unies affirment que près de 6,8 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur domicile.

Le CICR, dont le siège est à Genève, a déclaré que l'opération de dimanche avait pour but d'évacuer les civils - notamment les malades, les enfants, les orphelins et les personnes âgées - d'une zone où les combats sont intenses.

"En tant qu'intermédiaire neutre, le CICR est prêt à poursuivre ces évacuations au Soudan, à condition que les parties au conflit respectent les emblèmes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui ne doivent jamais être pris pour cible", a déclaré le CICR.


Mahmoud Abbas salue le soutien de l'Arabie saoudite après la reconnaissance par Paris du statut d'État palestinien

Le président palestinien Mahmoud Abbas. (AFP/File)
Le président palestinien Mahmoud Abbas. (AFP/File)
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  • Le président palestinien Mahmoud Abbas a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts qui ont contribué à l'engagement historique de la France à reconnaître la Palestine comme un État
  • Le dirigeant palestinien a déclaré que la décision de la France représentait une victoire pour son peuple et a exhorté d'autres pays à adopter une position similaire

RIYADH : Le président palestinien Mahmoud Abbas a remercié l'Arabie saoudite pour ses efforts qui ont contribué à l'engagement historique de la France à reconnaître la Palestine comme un État.

Le président français Emmanuel Macron a fait cette annonce jeudi.

"Cette solution est la seule voie qui puisse répondre aux aspirations légitimes des Israéliens et des Palestiniens. Elle doit maintenant être concrétisée le plus rapidement possible", a déclaré M. Macron dans une lettre adressée à M. Abbas.

"La perspective d'une solution négociée au conflit du Proche-Orient semble de plus en plus lointaine. Je ne peux m'y résigner", a-t-il ajouté.

Le dirigeant palestinien a déclaré que la décision de la France représentait une victoire pour son peuple et a exhorté d'autres pays à adopter une position similaire pour soutenir une solution à deux États dans ce conflit qui dure depuis des décennies.

Le Royaume soutient depuis longtemps la création d'un État palestinien et a condamné à plusieurs reprises le traitement réservé par Israël aux Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Plus de 140 pays reconnaissent déjà la Palestine comme un État. M. Macron a déclaré que la France déclarerait officiellement cette reconnaissance lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Echec des pourparlers pour Gaza: le Hamas accuse le médiateur américain de revirement

Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages". (AFP)
Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages". (AFP)
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  • Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, plus de deux semaines après avoir commencé
  • L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec de ces pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe américaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas

GAZA: Un responsable du Hamas a accusé vendredi l'émissaire américain Steve Witkoff de revirement après que ce dernier a acté l'échec des négociations indirectes entre le mouvement islamiste et Israël pour une trêve à Gaza.

"Les déclarations négatives de l'émissaire américain Witkoff vont complètement à l'encontre du contexte dans lequel s'est déroulé le dernier cycle de négociations – et il le sait parfaitement", a déclaré Bassem Naïm, important membre du bureau politique du Hamas, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Elles s'inscrivent dans une logique de soutien à la position israélienne", a-t-il ajouté.

Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas en vue d'un cessez-le-feu sont dans l'impasse, plus de deux semaines après avoir commencé.

L'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec de ces pourparlers menés à Doha sous médiation qatarie, américaine et égyptienne, et annoncé le rappel pour consultation de l'équipe américaine, mettant en cause la bonne foi du Hamas.

M. Naïm a accusé M. Witkoff d'avoir changé d'avis en expliquant que l'émissaire américain avait estimé "il y a seulement quelques jours" que les échanges étaient positifs.

"Les médiateurs ont accueilli très positivement la réponse du Hamas, qu'ils ont considérée comme constructive et susceptible de mener à un accord, d'autant qu'elle se rapproche largement de la proposition soumise par les médiateurs aux deux parties", a affirmé M. Naïm.

Les dernières discussions devaient porter selon lui sur les détails du retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza.

Il a même déclaré qu'un "accord de principe" avait été trouvé pour "une formule" d'échange entre personnes prises en otages en Israël le 7 octobre 2023, et prisonniers palestiniens détenus par Israël.

M. Naïm a appelé l'émissaire américain à "faire pression" sur le gouvernement israélien qui n'a pas l'intention de parvenir à un accord de trêve, selon lui.

Le Premier ministre israélien a estimé plus tard jeudi que M. Witkoff avait "vu juste" dans ses déclarations sur les négociations et que "le Hamas [était] l'obstacle à un accord de libération des otages".

 


Gaza: la malnutrition touche un quart des jeunes enfants examinés par MSF la semaine dernière

Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour".  Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines. (AFP)
Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour". Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines. (AFP)
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  • "L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim", alerte MSF
  • Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour"

GENEVE: Un quart des enfants âgés de six mois à cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes examinés la semaine dernière dans les installations de Médecins sans frontières (MSF) à Gaza souffrent de malnutrition, a dénoncé l'ONG vendredi.

"L'utilisation délibérée de la faim comme arme de guerre par les autorités israéliennes à Gaza a atteint des niveaux sans précédent, les patients et les professionnels de santé souffrant eux-mêmes de la faim", alerte MSF dans un communiqué.

Caroline Willemen, coordinatrice de projet à la clinique MSF dans la ville de Gaza, explique qu'ils enregistrent "désormais 25 nouveaux patients souffrant de malnutrition chaque jour".

Dans cette clinique, le nombre de personnes souffrant de malnutrition a quadruplé depuis le 18 mai et le taux de malnutrition sévère chez les enfants de moins de cinq ans a triplé au cours des deux dernières semaines.

"Il s'agit d'une famine délibérée, provoquée par les autorités israéliennes dans le cadre de la campagne génocidaire en cours. Affamer, tuer et blesser des personnes qui cherchent désespérément de l'aide est inacceptable", dénonce MSF.

Israël, dont l'offensive a débuté au lendemain de l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, fait face à une pression internationale croissante concernant la situation humanitaire dramatique de Gaza. Il a très partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé début mars à l'enclave palestinienne, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.

Israël accuse de son côté le mouvement islamiste Hamas d'exploiter la souffrance des civils, notamment en volant la nourriture distribuée pour la revendre à des prix exorbitants ou en tirant sur les personnes qui attendent l'aide.

"Crimes de guerre" 

Pendant ce temps, alerte MSF, "les attaques se poursuivent sur les sites de distribution alimentaire, où le mécanisme de distribution sponsorisé par les autorités israéliennes à travers la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), tue de façon répétée les personnes qui cherchent désespérément à obtenir de l'aide".

L'ONU a accusé mardi l'armée israélienne d'avoir tué à Gaza depuis fin mai plus de 1.000 personnes qui cherchaient à obtenir de l'aide humanitaire, dont la grande majorité près de centres de cette fondation, soutenue aussi par les Etats-Unis.

"Ces distributions alimentaires ne sont pas de l'aide humanitaire, ce sont des crimes de guerre commis au grand jour et sous couvert de compassion. Ceux qui se rendent aux distributions alimentaires de la GHF savent qu'ils ont autant de chances de recevoir un sac de farine que de repartir avec une balle dans la tête", déclare le Dr Mohammed Abu Mughaisib, coordinateur médical adjoint de MSF à Gaza.

En plus des personnes blessées sur les sites de distribution de la GHF, les équipes de MSF ont soigné des dizaines de personnes blessées par l'armée israélienne alors qu'elles attendaient le passage de camions transportant de la farine.

Le 20 juillet, les équipes médicales de MSF et du ministère de la Santé de la clinique Sheikh Radwan dans le nord de Gaza ont soigné 122 personnes blessées par balle alors qu'elles attendaient une distribution de farine, et 46 personnes étaient déjà mortes à leur arrivée.

Le 3 juillet, un employé de MSF a été tué dans un incident similaire à Khan Younès.