L'ONU dénonce une frappe meurtrière sur un refuge à Gaza, intenses combats

L'armée israélienne a bombardé Khan Younèss, le dernier épicentre de la guerre à Gaza, le 22 janvier 2024 (Photo, AFP).
L'armée israélienne a bombardé Khan Younèss, le dernier épicentre de la guerre à Gaza, le 22 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 25 janvier 2024

L'ONU dénonce une frappe meurtrière sur un refuge à Gaza, intenses combats

  • L'ONU a dénoncé mercredi une «violation flagrante» des lois de la guerre après une frappe meurtrière sur un refuge abritant des déplacés à Khan Younès
  • Au 110e jour de guerre, la situation humanitaire continue de s'aggraver dans le territoire palestinien assiégé alors que des discussions ont lieu au Caire sur une possible nouvelle trêve

TERRITOIRES PALESTINIENS: L'ONU a dénoncé mercredi une "violation flagrante" des lois de la guerre après une frappe meurtrière sur un refuge abritant des déplacés à Khan Younès, dans la bande de Gaza, épicentre des combats entre Israël et le Hamas où des dizaines de Palestiniens ont péri.

Au 110e jour de guerre, la situation humanitaire continue de s'aggraver dans le territoire palestinien assiégé alors que des discussions ont lieu au Caire sur une possible nouvelle trêve.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, les hôpitaux ont reçu au moins 125 corps de personnes tuées dans les bombardements israéliens aux premières heures de mercredi à Khan Younès et ailleurs dans la bande de Gaza.

Dans la soirée, des tirs de chars contre un bâtiment de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à Khan Younès ont fait "neuf morts et 75 blessés", a indiqué Thomas White, responsable de l'organisation à Gaza.

Philippe Lazzarini, chef de l'Unrwa, a affirmé que le centre d'accueil était "clairement" identifié et que ses coordonnées avaient été "partagées avec les autorités israéliennes".

Il a fustigé "encore une fois une violation flagrante des règles fondamentales de la guerre", estimant que le bilan des victimes serait "probablement plus élevé", a-t-il ajouté. La structure accueille selon lui près de 30.000 déplacés.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP qu'un "examen" des opérations était en cours mais qu'elle avait "exclu (...) une frappe aérienne ou d'artillerie", évoquant aussi "la possibilité" d'un tir du Hamas.

Hôpitaux encerclés

Les Etats-Unis ont "déploré" ces tirs et appelé à ce que les sites de l'ONU soient "protégés" dans le territoire palestinien où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

L'armée israélienne a indiqué avoir "encerclé" Khan Younès, où selon elle des responsables du Hamas, organisation classée "terroriste" par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, s'y cachent.

Des hôpitaux de cette grande ville du sud de la bande de Gaza, sont en outre encerclés, selon le Croissant-Rouge palestinien.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre lors d'une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.

Israël a juré "d'anéantir" le Hamas et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 25.700 Palestiniens, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Washington «déplore» l'attaque ayant visé l'abri de l'ONU

"Nous déplorons l'attaque perpétrée aujourd'hui contre le centre de formation des Nations unies à Khan Younès", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint du département d'Etat, Vedant Patel, parlant d'un incident "terriblement préoccupant".

Une inquiétude partagée par la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, Adrienne Watson: "Nous sommes sérieusement préoccupés par les informations d'aujourd'hui de frappes ayant visé un bâtiment de l'Unrwa", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"Alors que nous ne connaissons pas encore tous les détails sur ce qu'il s'est passé et que nous allons continuer à chercher plus d'informations sur ces événements d'aujourd'hui, la perte de chaque vie innocente est une tragédie", a-t-elle poursuivi.

«Couloir» d'évacuation

L'armée a d'abord massivement bombardé par air, terre et mer le nord du territoire, laissant des secteurs entiers en ruines, et provoqué le déplacement de 1,7 million des quelque 2,4 millions d'habitants  vers le sud du petit territoire de 362 km2.

Israël a appelé la population civile à évacuer Khan Younès vers Rafah, plus au sud, mais les combats rendent extrêmement dangereux le moindre déplacement.

Parmi les secteurs à évacuer figurent trois hôpitaux, dont ceux d'Al-Amal et de Nasser.

A l'hôpital Nasser, où se trouveraient environ 18.000 déplacés d'après l'ONU, des dizaines de chars bloquent "tous les côtés" sauf un "couloir" d'évacuation, selon le bureau des médias du Hamas. Le Croissant-rouge palestinien a fait état de bombardements à proximité d'Al-Amal.

Mais la ville de Rafah à la frontière avec l'Egypte, où les déplacés s'entassent par milliers, n'est pas épargnée par les bombardements israéliens.

La France accueille sept nouveaux enfants palestiniens blessés

La France a accueilli mercredi sept nouveaux enfants palestiniens blessés, qui ont été pris en charge dans des services hospitaliers pédiatriques, selon un communiqué du ministère français des Affaires étrangères.

Il s'agit de la deuxième opération de ce type, selon le Quai, après l'accueil de deux premiers enfants ayant bénéficié d'une évacuation sanitaire de Gaza le 28 décembre.

"La France poursuit son action de soutien médical et humanitaire à la population civile de Gaza", a affirmé le ministère, qui se dit "extrêmement préoccupé par la situation humanitaire à Gaza, où le manque de nourriture, d'eau potable et de médicaments expose, depuis plusieurs semaines, la population civile à une très grave crise sanitaire et alimentaire".

"Il nous faut œuvrer immédiatement à un cessez-le-feu durable, qui seul permettra de mettre fin aux souffrances de la population civile de Gaza", a-t-il aussi rappelé.

Tirs contre des navires

Shafiq al-Taluli, un poète de 54 ans a dit lui être coincé par les chars israéliens dans un établissement scolaire de l'Unrwa à Al-Mawasi, entre Khan Younès et Rafah. "L'armée nous a ordonné de ne pas sortir (...) ceux qui n'ont pas obéi ont été tués."

Sur le front diplomatique, une délégation du Hamas est arrivée mardi au Caire pour discuter d'une "nouvelle proposition de cessez-le-feu", selon une source proche des pourparlers.

L'émissaire américain Brett McGurk se trouvait aussi mardi au Caire pour discuter d'une trêve et de la libération des otages, selon Washington. La Maison Blanche a fait état de "conversations très sérieuses".

A Tel-Aviv, des centaines de manifestants ont de nouveau réclamé un accord pour la libération des otages, bloquant brièvement une autoroute.

Le conflit exacerbe par ailleurs les tensions régionales entre d'un côté Israël et son allié américain, et de l'autre l'Iran et ses soutiens comme le Hezbollah libanais, les rebelles yéménites Houthis et des milices irakiennes.

Les Houthis ont tiré mercredi des missiles contre des navires américains au large du Yémen,  après de nouvelles frappes américaines contre leurs positions au Yémen.

L'Irak a lui dénoncé une "escalade irresponsable" après de nouvelles frappes américaines de représailles en Irak contre des groupes armés pro-Iran, qui ont fait un mort.


L'Arabie saoudite dénonce l’intensification des opérations israéliennes à Gaza

De la fumée s'élève après des frappes israéliennes, observée depuis un camp de tentes accueillant des Palestiniens déplacés à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 mai 2025. (Reuters)
De la fumée s'élève après des frappes israéliennes, observée depuis un camp de tentes accueillant des Palestiniens déplacés à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 mai 2025. (Reuters)
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  • Dans un communiqué officiel, le Royaume a affirmé que ces actions «vont à l’encontre de la volonté de la communauté internationale et bafouent les droits humains»
  • Riyad a réitéré sa condamnation ferme des incursions terrestres menées par les forces israéliennes, estimant qu’elles mettent gravement en danger la vie des civils palestiniens

DUBAÏ: Le ministère saoudien des Affaires étrangères a vivement condamné, dimanche, l’escalade des opérations militaires israéliennes dans le nord et le sud de la bande de Gaza, qualifiant cette intensification d’extension de l’occupation sur une large partie du territoire palestinien.

Dans un communiqué officiel, le Royaume a affirmé que ces actions «vont à l’encontre de la volonté de la communauté internationale, bafouent les droits humains et les chartes des Nations unies, et compromettent les efforts déployés pour instaurer la paix et la stabilité dans la région».

Riyad a réitéré sa condamnation ferme des incursions terrestres menées par les forces israéliennes, estimant qu’elles mettent gravement en danger la vie des civils palestiniens et aggravent une situation humanitaire déjà dramatique dans l’enclave sous blocus.

Le communiqué met également en garde contre la poursuite de ce que le ministère qualifie de «violations flagrantes et injustifiées», y voyant une transgression du droit international et une atteinte directe aux droits fondamentaux du peuple palestinien.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le médiateur qatari dit que l'offensive israélienne «compromet toute chance de paix»

Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, à l'ouverture du Forum économique du Qatar. (AFP)
Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, à l'ouverture du Forum économique du Qatar. (AFP)
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  • Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a affirmé mardi que l'intensification de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza compromettait "toute chance de paix"
  • "Ce comportement agressif et irresponsable compromet toute  chance de paix", a affirmé le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, à l'ouverture du Forum économique du Qatar

DOHA: Le Qatar, qui joue le rôle de médiateur entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a affirmé mardi que l'intensification de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza compromettait "toute chance de paix" dans le territoire palestinien.

"Lorsque l'Israélo-américain Edan Alexander a été libéré, nous pensions que cela ouvrirait la voie à la fin de cette tragédie, mais la réponse a été une vague de bombardements encore plus violents qui a coûté la vie à des centaines d'innocents. Ce comportement agressif et irresponsable compromet toute  chance de paix", a affirmé le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, à l'ouverture du Forum économique du Qatar.

 


Les ministres saoudien et turc des AE réaffirment leur coopération lors d'une réunion à Riyad

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré son homologue turc Hakan Fidan à Riyad. (@KSAMOFA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré son homologue turc Hakan Fidan à Riyad. (@KSAMOFA)
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  • Les ministres ont coprésidé, dimanche, la deuxième réunion du Conseil de coordination turco-saoudien
  • L'Institut d'études diplomatiques du prince Saoud al-Faisal et l'Académie de diplomatie de Turquie travailleront ensemble pour améliorer la collaboration et partager les connaissances, selon un communiqué

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré son homologue turc Hakan Fidan à Riyad pour discuter des récents développements régionaux.

Les ministres ont coprésidé, dimanche, la deuxième réunion du Conseil de coordination turco-saoudien, un forum diplomatique clé visant à renforcer les échanges politiques, économiques et stratégiques entre Ankara et Riyad.

Les responsables ont discuté des moyens de renforcer la coopération et la coordination bilatérales sur des questions d'intérêt mutuel, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Waleed al-Khuraiji et son homologue turc Nuh Yilmaz ont signé un protocole d'accord entre les centres diplomatiques affiliés à leurs ministères respectifs.

L'Institut d'études diplomatiques du prince Saoud al-Faisal et l'Académie de diplomatie de Turquie travailleront ensemble pour améliorer la collaboration et partager les connaissances, selon un communiqué.

M. Fidan a salué l'élan croissant des relations turco-saoudiennes, l'attribuant à la «vision proposée par nos dirigeants», a rapporté l'agence Anadolu.

Il a ajouté: «Les relations turco-saoudiennes, façonnées par des liens historiques et humains, ont prouvé leur force et leur résilience face aux défis et aux difficultés.»

La première réunion du Conseil de coordination saoudo-turc, créé lors de la visite du roi Salmane en Turquie en 2016, a eu lieu à Ankara en février 2017.

Plusieurs hauts responsables saoudiens et turcs ont assisté à la réunion de dimanche, notamment l'ambassadeur saoudien en Turquie, Fahd ben Asaad Abou al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com