La canicule s'intensifie, les mesures préventives se multiplient

Des personnes sont assises à l'ombre sur les quais du Rhône à Lyon, le 21 août 2023, alors que la vigilance rouge canicule est activée dans quatre départements, signe d'un épisode "durable" qui touche également 49 départements d'une grande moitié sud, toujours en vigilance orange. (AFP)
Des personnes sont assises à l'ombre sur les quais du Rhône à Lyon, le 21 août 2023, alors que la vigilance rouge canicule est activée dans quatre départements, signe d'un épisode "durable" qui touche également 49 départements d'une grande moitié sud, toujours en vigilance orange. (AFP)
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Publié le Mercredi 23 août 2023

La canicule s'intensifie, les mesures préventives se multiplient

  • la France a connu lundi sa journée la plus chaude jamais mesurée après un 15 août avec un indicateur thermique national qui a atteint 26,63 degrés, selon Météo-France
  • Face à la canicule qui écrase les deux tiers du pays - seul le tiers nord étant classé vert- les habitants tentent de s'adapter, avec des mesures en faveur des plus vulnérables

LYON: "Freecooling" pour les plus âgés, sorties suspendues pour les jeunes, lieu de fraicheur pour les sans-abris, festivals sous surveillance... Face à la canicule persistante, les mesures préventives se multiplient et la vigilance rouge sera étendue à 19 départements, 37 autres étant en orange.

L'Ardèche, la Drôme, la Haute-Loire et le Rhône sont au plus haut niveau de vigilance depuis mardi midi. Ils seront rejoints mercredi à midi par 15 autres:  Ain, Loire, Isère, Lozère, Gard, Vaucluse, Hérault, Aveyron, Tarn, Tarn-et-Garonne, Aude, Lot, Lot-et-Garonne, Haute-Garonne et Gers.

La vague de chaleur tardive qui touche l'ensemble du pourtour méditerranéen pousse localement les températures - le thermomètre a atteint 43°C à Puy-Saint-Martin (Drôme). Plusieurs records absolus ont été battus, à Orange dans le Vaucluse (42,7°) ou  Durban-Corbières dans l'Aude (42.5°).

Lundi a été la journée la plus chaude jamais enregistrée en France après un 15 août, avec des températures peinant à baisser la nuit, comme à Nice avec 29,6°C comme minimale.

Seul le tiers nord reste en vert sur les cartes de Météo-France. Ailleurs, la chaleur s'accentuera mercredi et les autorités multiplient les consignes de prudence.

La vigilance rouge "est inédite dans le département du Rhône et cela nous a amené à mettre en place un certain nombre de mesures particulièrement renforcées", a souligné la préfète déléguée pour la défense et la sécurité Juliette Bossart-Trignat lors d'un point presse.

Depuis 2003, "ce n'est que la sixième fois que le niveau (de vigilance) rouge est activé, et jamais on ne l'avait activé aussi tardivement", a souligné mardi soir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu sur BFMTV, appelant les Français à "la vigilance".

«Site rafraichi»

Un "site rafraichi" pour les sans-abris a été ouvert mardi dans un gymnase du centre de Lyon, "les grosses chaleurs représentant autant de risques que les grands froids", selon Raimon Schmidt, un responsable de la Croix-Rouge à Lyon.

Le rythme des maraudes a doublé depuis le passage de Lyon en vigilance orange mi-août.

Les sorties prévues par les établissements accueillant des mineurs (protection de l’enfance, accueils de loisirs, séjours de vacances et scoutisme) sont annulées, a précisé de son côté la Métropole de Lyon, cette consigne concernant aussi les crèches.

Plusieurs musées seront gratuits à partir de mercredi dans la capitale des Gaules, tandis que Marseille prolonge jusqu'à dimanche la gratuité des piscines municipales.

Le festival Woodstower de rap et d'électro est maintenu en périphérie de Lyon avec des horaires aménagés et des limitations sur les ventes d'alcool. Mais, "par mesure de précaution", la ville de Nîmes a préféré reporter d'une semaine un événement commercial "Vid-boutik".

A Bourg-en-Valence (Drôme), la municipalité livre, pour la deuxième année consécutive, des bouteilles d'eau fraîche à ses agents en extérieur. "C'est histoire d’aller voir les agents sur le terrain, c’est vraiment très important de pouvoir aussi rappeler quels sont les bons gestes, les premiers symptômes", explique Morgane Pironato, assistance de prévention à la mairie.

Les Ehpad font aussi l'objet de précautions particulières. A Bordeaux, l'établissement Henri Dunant de la Croix-Rouge bénéficie d’un système de "freecooling", un air de l'extérieur retraité et redistribué pour que les résidents puissent passer trois heures par jour au frais, comme recommandé par les autorités

Canicule, pic et vague de chaleur, quelles différences ?

Pic, vague de chaleur et canicule correspondent à des critères climatologiques précis, les vigilances canicules prenant aussi en compte les potentiels impacts sur la santé, explique Météo-France.

Que signifient un pic et une vague de chaleur ?

"Un pic de chaleur désigne un épisode bref, de 24 à 48 heures durant lequel les températures sont supérieures aux normales de saison", explique Météo-France sur son site internet.

"Une vague de chaleur désigne un épisode de températures nettement plus élevées que les normales de saison pendant plusieurs jours consécutifs", poursuit le service public de météorologie et de climatologie en France.

La définition d'une vague de chaleur varie selon les régions, en fonction des températures et de sa durée, les populations n'ayant pas la même capacité d'adaptation.

Au niveau national "un épisode de vague de chaleur est détecté dès que l'indicateur thermique national (moyenne de mesures quotidiennes de température moyenne de l’air dans 30 stations météorologiques) atteint ou dépasse 25,3 °C et qu'il demeure élevé pendant au moins trois jours", ajoute Météo-France.

Et une canicule ?

La canicule désigne "un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée (au moins trois jours)", explique Météo-France.

Les météorologues "ont défini des seuils qui varient selon les départements. Par exemple, à Toulouse, Météo-France parlera de canicule quand, durant les trois jours et trois nuits, les températures maximales seront supérieures à 36°C et les températures minimales supérieures à 21°C".

Les températures pourront être plus basses dans le nord de la France.

La vigilance canicule peut être jaune, orange ou rouge, ce dernier seuil correspondant à la fois à un événement météorologique exceptionnel et à une alerte sanitaire justifiant une mobilisation maximale, avec des risques de surmortalité.

Multiplication des épisodes

Ces épisodes de chaleur touchent habituellement la France métropolitaine entre début juillet et mi-août, mais ils peuvent également survenir en dehors de cette période.

Depuis 1947, 46 vagues de chaleur ont été recensées en France, la dernière remontant à août 2022, avant la vague actuelle commencée le 17 août.

Ces vagues "ont été sensiblement plus nombreuses au cours des dernières décennies. Sur les 38 dernières années, elles ont été quatre fois plus nombreuses que sur les 38 années précédentes. Le nombre de jours de vagues de chaleur a été multiplié par neuf", indique Météo-France.

Cela "s'inscrit dans la logique du réchauffement climatique qui implique que de tels épisodes pourraient s’avérer plus fréquents ou tardifs durant la saison estivale", précise Météo-France. Leur fréquence devrait doubler d'ici à 2050.

Premiers patients

En Haute-Loire, aux urgences du Puy-en-Velay, la vigilance est aussi de mise.

"Il y a plus de personnes âgées qui font des malaises liés à la chaleur mais pas d’explosion constatée à l'entrée des urgences. Sur deux-trois jours, nous pouvons gérer la situation mais si elle devait perdurer au-delà, cela risque d’être plus compliqué", explique le docteur Julien Allirand, chef du service. Selon lui, il manque 10 ETP (emploi temps plein) aux urgences où les patients sont actuellement orientés toutes les nuits par manque de médecins.

A l’hôpital Pasteur de Nice, les premiers effets de l'épisode caniculaire se font aussi sentir : "nous avons eu ce matin une dizaine de personnes avec des douleurs intestinales, des pathologies souvent en lien avec cette montée des températures", indique Séverine Kacemi, responsable soignants du pôle urgences. "Mais nous n’avons plus ces personnes âgées qui arrivaient en masse en état de déshydratation complète comme lors de l’épisode de 2003", observe-t-elle.

Dans ce contexte de chaleur durable, la qualité de l'air se dégrade, avec des concentrations d’ozone en hausse sur une moitié sud et est du pays, selon le site Prév'Air. Quatre départements - le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, le Var et les Alpes-Maritimes - passent en alerte de niveau 2 mercredi.

Selon les scientifiques, les canicules à répétition sont un marqueur sans équivoque du réchauffement de la planète et ces vagues de chaleur sont appelées à encore se multiplier, s'allonger et s'intensifier.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.