Au Yémen, la fête du sacrifice plombée par la «guerre économique»

A l'approche de la fête musulmane d'al-Adha, les acheteurs sont rares au marché aux bestiaux à Aden, la plus grande ville du sud du Yémen, pays confronté à une "guerre économique" étouffant la population après plus de huit ans de conflit. (AFP)
A l'approche de la fête musulmane d'al-Adha, les acheteurs sont rares au marché aux bestiaux à Aden, la plus grande ville du sud du Yémen, pays confronté à une "guerre économique" étouffant la population après plus de huit ans de conflit. (AFP)
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Publié le Lundi 26 juin 2023

Au Yémen, la fête du sacrifice plombée par la «guerre économique»

  • «Les gens n'arrivent même plus à acheter les produits alimentaires de base, comment voulez qu'ils s'offrent une bête», soupire un client
  • La trêve et de récents efforts diplomatiques ont offert une bouffée d'oxygène aux 30 millions d'habitants, mais le soulagement et l'espoir ont été de courte durée

ADEN: A l'approche de la fête musulmane d'al-Adha, les acheteurs sont rares au marché aux bestiaux à Aden, la plus grande ville du sud du Yémen, pays confronté à une "guerre économique" étouffant la population après plus de huit ans de conflit.

"Les gens n'arrivent même plus à acheter les produits alimentaires de base, comment voulez qu'ils s'offrent une bête", soupire un client, Amer Mohammed, enseignant à Aden, en déplorant la détérioration des conditions de vie dans le pays, malgré l'accalmie qui y prévaut depuis quelques mois.

Des dizaines de chèvres blanches mangent du foin pendant que leurs éleveurs couvrent les enclos pour les protéger d'un soleil de plomb, dans l'attente d'acheteurs peu nombreux derrière les grillages.

L'Aïd al-Adha est la plus grande fête du calendrier musulman, au cours de laquelle les fidèles doivent sacrifier un animal à la mémoire d'Abraham qui, selon la tradition, avait immolé un mouton in extremis à la place de son fils Ismaïl.

"On espérait que la situation allait s'améliorer (...), malheureusement tout est cher, et c'est encore pire qu'avant", fustige Iyad al-Alimi, un éleveur venu vendre son bétail dans la ville, capitale provisoire du pays depuis que le gouvernement a été chassé de Sanaa par les rebelles Houthis.

Depuis plus de huit ans, la population, largement coupée du monde, est prise au piège d'un conflit interne entre le gouvernement et les Houthis.

Les violences ont quasiment cessé depuis avril 2022, à la faveur d'une trêve négociée par l'ONU, toujours relativement respectée bien qu'officiellement expirée depuis plusieurs mois.

«Presque morts»

Mais la "guerre économique s'est intensifiée" entre les belligérants qui contrôlent chacun une partie du pays, a regretté à la mi-juin l'émissaire de l'ONU, Hans Grundberg, au cours d'une conférence.

Le conflit a plongé le pays, déjà le plus pauvre de la péninsule arabique, dans l'une des pires crises humanitaires au monde et divisé son PIB de moitié, selon la Banque mondiale.

La trêve et de récents efforts diplomatiques ont offert une bouffée d'oxygène aux 30 millions d'habitants, mais le soulagement et l'espoir ont été de courte durée.

Fin 2022, des attaques de drones des rebelles sur des terminaux pétroliers ont privé le pouvoir de ses modestes exportations d'hydrocarbures, sa principale source de revenus, aggravant la dégringolade de la monnaie nationale.

Le gouvernement peine alors à financer les services de bases et les salaires de ses fonctionnaires, sans compter ceux vivant dans les zones contrôlées par les Houthis: ils n'ont pas été payés depuis des années.

"Il y a pas d'eau, pas d’électricité, pas de salaires, les prix sont exorbitants, pas d'éducation, pas de santé", énumère Wahib Daoud, un habitant d'Aden. "On est presque morts, on ne vit pas", s'exaspère-t-il.

«Marchandises interdites»

Déjà frappé par des pénuries et des infrastructures déliquescentes, le secteur privé, lui, souffre "d'une double imposition (gouvernement et rebelles) et d'une corruption généralisée", estime la Banque mondiale, dans un rapport publié en avril, prévoyant une récession cette année et une inflation de 16,8%.

Dans les régions du Nord et de l'Ouest sous contrôle rebelle, où vivent près de 80% de la population, la situation est tout aussi dramatique.

"Il y a bien une trêve sur le plan militaire et politique, mais la bataille s'est intensifiée sur le terrain économique", confirme Moustafa Nasr, président de l'organisation yéménite Studies and Economic Media Center.

Malgré l'ouverture de lignes maritimes vers le port de Hodeida aux mains des Houthis, "l'entrée de marchandises importées depuis les ports contrôlés par le gouvernement a été interdite", souligne-t-il.

Dans cette ville stratégique de l'Ouest du pays, Hassan, un ancien fonctionnaire qui n'a pas souhaité donner son nom, s'est reconverti en marchand de glace pour subvenir aux besoins de sa famille.

Mais pour célébrer l'Aïd comme il se doit, il va devoir vendre sa voiture. "De toute façon, je n'ai pas les moyens de payer l'essence", se console-t-il.


Le responsable saoudien de l'IA passe en revue les opérations technologiques du Hajj

M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj. (SPA)
M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj. (SPA)
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  • Abdullah Al-Ghamdi, Président de l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA), a passé en revue le travail des équipes techniques de l'autorité dans 11 aéroports répartis dans sept pays
  • Le travail s'inscrit dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque

RIYAD : Abdullah Al-Ghamdi, Président de l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA), a passé en revue le travail des équipes techniques de l'autorité dans 11 aéroports répartis dans sept pays, dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque.

Cette initiative est mise en œuvre par le ministère de l'Intérieur dans le cadre du programme Pilgrim Experience, l'un des projets de la Vision 2030 du Royaume.

M. Al-Ghamdi a souligné l'importance de servir les pèlerins et a appelé à redoubler d'efforts pour assurer le succès de l'initiative, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette rencontre faisait suite à une réunion virtuelle tenue par le président avec les équipes de l'autorité travaillant sur l'initiative de la route de La Mecque de cette année.

M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj.

Il a notamment examiné les postes de travail fixes et mobiles dans les aéroports, équipés d'une technologie numérique avancée et d'un enregistrement biométrique efficace dans les pays d'origine des pèlerins.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'armée israélienne dit avoir tué un "commandant" du Hezbollah dans le sud

Des soldats de l'armée libanaise se tiennent à côté d'une voiture détruite lors d'une attaque de drone israélien à Abu al-Aswad, dans le sud du Liban, le 17 mai 2025. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise se tiennent à côté d'une voiture détruite lors d'une attaque de drone israélien à Abu al-Aswad, dans le sud du Liban, le 17 mai 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé samedi avoir tué un "commandant" du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit du cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

BEYROUTH: L'armée israélienne a annoncé samedi avoir tué un "commandant" du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban, dans sa quatrième frappe meurtrière cette semaine dans le pays voisin.

En dépit du cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, à sa frontière nord.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a annoncé avoir "frappé et éliminé, dans la région de Mazraat Jemjim au Liban, un commandant du Hezbollah (...) impliqué dans la reconstitution de l’infrastructure terroriste du Hezbollah" dans le secteur.

"La reconstruction d’une telle infrastructure terroriste, ainsi que les activités associées, constituent une violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé un mort dans un tir de drone sur un véhicule dans la même région, située près de Tyr, selon l'agence nationale d'information Ani.

Un photographe de l’AFP a vu les débris calcinés d’un véhicule dans la région d’Abou al-Aswad, à environ 30 kilomètres de la frontière avec Israël.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne continue de bombarder le Liban en disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu cinq positions dans le sud du territoire libanais.

De Bagdad, où il participe à un sommet de la Ligue arabe, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé samedi les "violations quotidiennes de notre souveraineté" par Israël.

Il à nouveau appelé "à faire pression sur la communauté internationale pour obliger Israël à mettre fin à ses agressions et se retirer entièrement de toutes les terres libanaises".


La guerre à Gaza au menu d'un sommet de la Ligue arabe à Bagdad

Le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein aux côtés du président somalien Hassan Sheikh Mahmoud avant le 34e sommet de la Ligue arabe à Bagdad. (Pool/AFP)
Le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein aux côtés du président somalien Hassan Sheikh Mahmoud avant le 34e sommet de la Ligue arabe à Bagdad. (Pool/AFP)
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  • La réunion se déroule plus de deux mois après un sommet au Caire durant lequel les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza

BAGDAD: Les pays arabes se réunissent samedi à Bagdad pour un sommet marqué par l'absence de plusieurs dirigeants, et quelque peu éclipsé par la tournée du président américain Donald Trump dans le Golfe.

La réunion se déroule plus de deux mois après un sommet au Caire durant lequel les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza qui doit mettre à l'écart le Hamas, présenté comme une alternative au projet de Donald Trump de placer le territoire sous contrôle américain.

M. Trump a quitté vendredi Abou Dhabi, concluant une tournée dans le Golfe riche en étourdissantes annonces économiques et en rebondissements diplomatiques.

Reçu avec faste en Arabie saoudite, au Qatar et enfin aux Emirats arabes unis, il a entrepris une spectaculaire ouverture vis-à-vis du nouveau pouvoir syrien et poussé pour un accord avec l'Iran sur le nucléaire.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, participera au sommet à Bagdad, où les drapeaux des pays arabes et des bannières de bienvenue sont déployés dans les rues principales.

La plupart des dirigeants des pays du Golfe ne feront pas le déplacement dans la capitale irakienne, selon une source diplomatique. Le président syrien sera également absent.

L'Irak a passé la majeure partie des dernières décennies plongé dans des conflits dévastateurs et des troubles politiques, après l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003, qui a renversé Saddam Hussein et conduit à l'émergence des jihadistes.

Ce n'est que récemment que le pays a retrouvé un semblant de stabilité et que ses dirigeants espèrent promouvoir une nouvelle image du pays.

"Aujourd'hui, nous ne nous contentons pas de reconstruire l'Irak, nous remodelons également le Moyen-Orient grâce à une politique étrangère équilibrée, un leadership avisé, des initiatives de développement et des partenariats stratégiques", a écrit au début du mois le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani, dans une tribune.

- Gaza et Syrie -

La guerre à Gaza - qui a débuté en riposte à la sanglante attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien perpétrée par le mouvement islamiste Hamas - est une priorité du sommet. D'autant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti lundi d'une prochaine entrée "en force" de l'armée à Gaza pour "achever l'opération et vaincre le Hamas".

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a précisé que le sommet de Bagdad approuverait les décisions prises lors de la réunion du Caire en mars pour soutenir la reconstruction de Gaza en tant qu'alternative à la proposition largement condamnée de Trump de prendre le contrôle du territoire.

Jeudi au Qatar, le président américain avait dit vouloir faire de Gaza "une zone de liberté".

M. Trump s'est en outre engagé vendredi à "régler" la situation dans la bande de Gaza "affamée", les secouristes de la Défense civile recensant les morts après un intense pilonnage israélien du territoire dévasté par 19 mois de guerre.

L'Irak a accueilli pour la dernière fois un sommet de la Ligue arabe en 2012, au début de la guerre dans la Syrie voisine.

En Arabie saoudite, M. Trump a créé la surprise en annonçant la levée des sanctions américaines visant la Syrie. Il a ensuite rencontré le président syrien Ahmad al-Chareh, ancien jihadiste qui a renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad voici six mois.

M. Chareh, qui a été emprisonné pendant des années en Irak sous l'accusation d'appartenir à Al-Qaïda, ne participera pas au sommet de Bagdad après que plusieurs hommes politiques irakiens puissants se sont opposés à sa venue.

L'Irak, qui est à la fois un allié important de l'Iran et un partenaire stratégique des Etats-Unis, a réalisé pendant des années un délicat exercice d'équilibriste entre les deux ennemis.

L'Iran a de son côté entamé des pourparlers indirects avec Washington au sujet de son programme nucléaire.

Jeudi, M. Trump a affirmé depuis Doha que Washington et Téhéran se rapprochaient d'un accord, après leur quatrième cycle de négociations la semaine dernière.