Immigration: la Tunisie reporte la visite d'une délégation européenne

La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, serre la main du président tunisien Kais Saied après un point de presse au palais présidentiel de Tunis le 16 juillet 2023 (Photo Présidence Tunisienne / AFP).
La présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, serre la main du président tunisien Kais Saied après un point de presse au palais présidentiel de Tunis le 16 juillet 2023 (Photo Présidence Tunisienne / AFP).
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Publié le Samedi 30 septembre 2023

Immigration: la Tunisie reporte la visite d'une délégation européenne

  • La Commission européenne a indiqué chercher avec les autorités tunisiennes "le meilleur moment (pour une visite) pour les deux parties"
  • L'UE a promis une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, au moment où la Tunisie traverse une grave crise économique

TUNIS: Le président tunisien, Kais Saied, a décidé de reporter la visite d'une délégation de la Commission européenne prévue cette semaine en Tunisie pour examiner les "points à négocier" sur un accord conclu en juillet sur l'immigration, selon un ministre.

La Commission européenne a indiqué qu'elle avait proposé d'envoyer "cette semaine" une délégation "pour poursuivre les discussions sur la mise en œuvre du protocole d'accord" prévoyant une aide financière à la Tunisie pour lutter contre l'immigration clandestine.

M. Saied "a demandé le report pour l'examen des points à négocier dans le cadre de l'accord", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Kamel Feki, dans une vidéo diffusée vendredi soir sur le site de son ministère.

Ecartant l'existence d'"un désaccord" avec l'UE sur ce dossier, M. Feki a tenu à souligner que cet "accord préliminaire (...) n'avait pas été encore concrétisé".

La Commission européenne a indiqué pour sa part chercher avec les autorités tunisiennes "le meilleur moment (pour une visite) pour les deux parties", sans préciser les raisons du report.

Signé en grande pompe en juillet à Tunis, l'accord est notamment censé faire baisser le nombre de départ de migrants depuis les côtes tunisiennes, principal point de départ avec la Libye pour des milliers de migrants clandestins qui traversent la Méditerranée centrale vers l'Europe.

En échange, la Tunisie doit recevoir une aide européenne de 105 millions d'euros pour la lutte contre l'immigration clandestine. La Commission a annoncé cette semaine que sur ces 105 millions, quelque 42 millions d'euros allaient être "alloués rapidement".

L'UE a promis aussi une aide budgétaire directe de 150 millions d'euros en 2023, au moment où la Tunisie traverse une grave crise économique.

"Une dose d'aide", selon M. Feki, permettant à la Tunisie "de sortir de l'état de récession économique".

Le partenariat a suscité des critiques notamment d'ONG qui dénoncent l'autoritarisme du président Saied et les abus dont sont victimes les migrants d'Afrique subsaharienne dans ce pays.

A la mi-septembre, la Tunisie avait interdit l'entrée sur son territoire une délégation du Parlement européen qui devait faire le point sur l'accord et rencontrer des membres de la société civile, des syndicalistes et des représentants de l'opposition.

Pour M. Feki, cette délégation était composée de "quatre députés qui ne représentent pas le Parlement européen et qui travaillent d'une façon indépendante et qui ont adhéré à une large campagne de diffamation contre l'Etat tunisien".

"Ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire tunisien", a-t-il encore dit.


Syrie: Six mois après la chute d’Al Assad, les défis de la reconstruction

Présenté comme le nouvel « homme fort » de la Syrie, Ahmad al-Chareh contrôle en réalité un territoire restreint, centré autour de l’axe Alep, Hama, Homs et la capitale Damas. (AFP PHOTO / HO / SANA)
Présenté comme le nouvel « homme fort » de la Syrie, Ahmad al-Chareh contrôle en réalité un territoire restreint, centré autour de l’axe Alep, Hama, Homs et la capitale Damas. (AFP PHOTO / HO / SANA)
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  • L'objectif d'Al-Chareh est de stabiliser la Syrie ravagée par quatorze années de guerre civile, restaurer l’unité nationale, relancer une économie exsangue et amorcer une réintégration diplomatique. 
  • Une équation qu’un diplomate français suivant de près le dossier syrien décrit comme étant périlleuse, pour un homme dont l’autorité reste précaire

PARIS: Depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad, le 8 décembre dernier, le président syrien de transition Ahmad Al-Chareh a engagé une course contre la montre, en s’appuyant sur une coalition islamiste hétéroclite.

Son objectif est de stabiliser la Syrie ravagée par quatorze années de guerre civile, restaurer l’unité nationale, relancer une économie exsangue et amorcer une réintégration diplomatique. 

Une équation qu’un diplomate français suivant de près le dossier syrien décrit comme étant périlleuse, pour un homme dont l’autorité reste précaire.

Présenté comme le nouvel « homme fort » de la Syrie, Ahmad al-Chareh contrôle en réalité un territoire restreint, centré autour de l’axe Alep, Hama, Homs et la capitale Damas. 

La Syrie demeure un patchwork d’influences, avec l’armée turque au nord, les forces américaines à l’est de l’Euphrate, les bases russes sur la côte Alaouite, tandis qu’Israël occupe désormais le mont Hermon pour surveiller la plaine de Damas.

Ses forces ne dépassent pas 30 000 hommes, dont seule la moitié est considérée comme loyale et disciplinée. 

À l’inverse, les Forces démocratiques syriennes (FDS), les milices de l’Armée nationale syrienne (ANS), les jihadistes résiduels de Daesh, et d’autres groupes régionaux armés conservent une forte emprise sur d’autres zones.

Le pays, estime le diplomate demeure un patchwork d’influences, avec l’armée turque au nord, les forces américaines à l’est de l’Euphrate, les bases russes sur la côte Alaouite, tandis qu’Israël occupe désormais le mont Hermon pour surveiller la plaine de Damas.

Cette fragmentation territoriale, assure-t-il, rend toute centralisation politique extrêmement difficile, d’autant plus que le gouvernement de transition doit composer avec celui d’Idleb, dominé par des factions islamistes radicales, ainsi qu’avec l’administration autonome kurde, qui exige une décentralisation à laquelle Damas s’oppose fermement.

Malgré ces contraintes, Ahmad al-Chareh a entamé un processus de construction institutionnelle, mais la déclaration constitutionnelle de mars dernier, qui lui confère les pleins pouvoirs pour cinq ans sans prévoir d’élections, suscite de vives critiques.

D’autre part, les violences communautaires récentes qui ont provoqué plus de 1 700 morts parmi les Alaouites en mars, et des affrontements sanglants avec les Druzes en avril, ont ébranlé la confiance dans le régime naissant.

Selon le diplomate, Chareh est un nationaliste à la fois inspiré par les deux anciens présidents, égyptien Gamal Abdel Nasser et syrien Hafez al-Assad, et se dit favorable à une gouvernance inclusive.

Son modèle, explique-t-il, est l’Arabie Saoudite, plus que le Qatar ou la Turquie, sachant que cette dernière aura sûrement un rôle à jouer dans la nouvelle Syrie, mais elle est peu populaire dans le pays et n’a pas d’emprise sur le président de transition, estime le diplomate.

Encouragée par Riyad, son principal soutien arabe, qui voit dans la stabilité syrienne un impératif stratégique, Chareh est en quête d’unité, mais le diplomate met en garde contre certains anciens jihadistes de son propre camp qui réclament vengeance. 

Cette ligne dure pourrait faire échouer ses efforts de modération, s’il ne parvient pas à maîtriser son ardeur, mais le diplomate assure qu’il n’y a pas d’alternative à Chareh. En dépit de sa fragilité, il reste le seul à pouvoir faire accepter des concessions à son camp.

Son éviction plongerait à nouveau le pays dans le chaos, estime-t-il.

 


L'armée israélienne dit avoir intercepté un missile tiré depuis le Yémen

Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique". (AFP)
Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique". (AFP)
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  • "A la suite du retentissement des sirènes il y a peu dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a déclaré l'armée dans un communiqué
  • Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique"

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé avoir intercepté lundi soir un missile tiré depuis le Yémen en direction de son territoire, de fortes détonations ayant été entendues au loin dans le ciel au-dessus de Jérusalem.

"A la suite du retentissement des sirènes il y a peu dans plusieurs régions d'Israël, un missile lancé depuis le Yémen a été intercepté", a déclaré l'armée dans un communiqué.

Les rebelles houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont ensuite revendiqué une "opération militaire" visant l'aéroport de Tel-Aviv, à l'aide d'un "missile balistique".

"L'opération a atteint son objectif avec succès (...) interrompant le trafic aérien à l'aéroport", a affirmé leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

Soutenus par l'Iran, les Houthis ont mené des dizaines d'attaques de missiles et de drones sur Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023, en affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

La quasi-totalité de ces tirs a été interceptée.

Ils ont aussi attaqué des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge.


Les États-Unis ne veulent conserver qu'une seule base en Syrie

La base d'al-Tanf, une garnison dans le désert dans le sud de la Syrie, occupe une position stratégique près des frontières syriennes avec la Jordanie et l'Irak. (Photo, archives/AFP)
La base d'al-Tanf, une garnison dans le désert dans le sud de la Syrie, occupe une position stratégique près des frontières syriennes avec la Jordanie et l'Irak. (Photo, archives/AFP)
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  • Les États-Unis ont entamé leur désengagement militaire de Syrie
  • « Il y aura une reconsolidation progressive. Il n'y aura pas d'augmentation des troupes sur le terrain, mais une réduction », a ajouté M. Barak.

ISTAMBUL : Les États-Unis ont entamé leur désengagement militaire de Syrie et réduit leur présence de huit à trois bases, avec pour objectif de n'en conserver qu'une, a annoncé l'émissaire américain Thomas Barrack dans un entretien à la chaîne de télévision turque NTV.

« La réduction de notre mission Inherent Resolve (OIR, antijihadiste) est en cours. Nous passons de huit à cinq puis trois bases. Et nous finirons par n'en conserver qu'une », a déclaré l'envoyé spécial américain pour la Syrie, qui est également ambassadeur des États-Unis en Turquie.

« Le président Donald Trump a clairement indiqué qu'il n'y aurait pas de retrait. Il y aura une reconsolidation progressive. Il n'y aura pas d'augmentation des troupes sur le terrain, mais une réduction », a ajouté M. Barak.

Mi-avril, les États-Unis ont annoncé la réduction de moitié de leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans le pays en pleine transition.

Selon le Pentagone, la présence américaine devrait être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », contre environ 2 000 actuellement déployés.