Biden défend son choix du général Lloyd Austin pour le Pentagone

Pour que la nomination de M. Austin, 67 ans, soit confirmée par le Sénat américain, les deux chambres du Congrès doivent en effet accorder une dispense à ce général de l'armée de Terre retraité depuis 2016 (Photo, AFP).
Pour que la nomination de M. Austin, 67 ans, soit confirmée par le Sénat américain, les deux chambres du Congrès doivent en effet accorder une dispense à ce général de l'armée de Terre retraité depuis 2016 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 10 décembre 2020

Biden défend son choix du général Lloyd Austin pour le Pentagone

  • Austin a affirmé qu'il assumerait ses fonctions « en tant que civil, avec une expérience militaire»
  • «Choisir un autre général récemment retraité pour occuper des fonctions destinées à un civil, ça ne va pas», a tweeté l'élue démocrate Elissa Slotkin

WASHINGTON: Joe Biden a défendu mercredi son choix du général afro-américain à la retraite Lloyd Austin comme prochain ministre de la Défense, face aux réticences de nombreux démocrates et experts soucieux de voir un contrôle civil plus étroit sur les militaires.

Pour que la nomination de M. Austin, 67 ans, soit confirmée par le Sénat américain, les deux chambres du Congrès doivent en effet accorder une dispense à ce général de l'armée de Terre retraité depuis 2016, au titre d'une réglementation stipulant qu'un ancien militaire doit être à la retraite depuis plus de 7 ans pour devenir ministre de la Défense.

Depuis l'adoption de cette règle en 1947, seules deux dispenses ont été approuvées: la première en 1950 pour George Marshall, qui venait de mettre en œuvre son plan éponyme de reconstruction de l'Europe, et la deuxième pour Jim Mattis en 2016.

« Je ne demanderais pas une dispense aujourd'hui si je ne pensais pas que nous en avions besoin à ce moment de notre histoire et si je n'avais pas la confiance que j'ai en Lloyd Austin », a déclaré M. Biden en présentant à la presse son candidat au poste de ministre de la Défense.

« Je crois en l'importance du contrôle civil sur les militaires, et le ministre désigné aussi », a ajouté le président élu, prenant bien soin de ne pas l'appeler par son titre honorifique de « général Austin ».

« Donc, comme il l'a fait pour Jim Mattis, je demande au Congrès d'accorder une dispense » à Lloyd Austin, a conclu le démocrate.

Prenant la parole à son tour, M. Austin, qui s'il est confirmé deviendra le premier Afro-Américain à diriger le Pentagone, a assuré qu'il assumerait ses fonctions « en tant que civil, avec une expérience militaire, bien sûr, mais aussi avec une grande estime et un profond respect pour la conception dominante d'un contrôle civil sur notre armée ».

Plusieurs sénateurs démocrates ont déjà annoncé mardi qu'ils voteraient contre une dispense, notamment Richard Blumenthal, l'ancienne militaire Tammy Duckworth, ou encore Jon Tester.

«Choisir un autre général récemment retraité pour occuper des fonctions destinées à un civil, ça ne va pas», a tweeté l'élue démocrate Elissa Slotkin.

Pour sa part, M. Austin a assuré qu'il s'entourerait de « civils expérimentés et capables qui assureront des relations saines entre civils et militaires fondées sur un contrôle civil réel ».

M. Biden, a affirmé que la connaissance intime que M. Austin a du Pentagone le rend « uniquement qualifié pour les défis auxquels nous sommes aujourd'hui confrontés, les crises auxquelles nous faisons face ».

Le président-élu a raconté comment il avait apprécié coopérer avec le général lorsqu'il était vice-président et qu'il était chargé de superviser la mise en oeuvre du retrait de 50.000 soldats américains d'Irak décidée par Barack Obama.

M. Biden a aussi noté les liens personnels qui unifiaient son fils Beau, terrassé par un cancer en 2015 après avoir combattu en Irak sous les ordres du général Austin.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
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  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.