La Russie remet six enfants Ukrainiens à leurs familles

La commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova (au centre), s'assoit avec des enfants ukrainiens avant leur départ de Russie vers l'Ukraine dans le cadre d'un accord négocié par le Qatar, à l'ambassade du Qatar à Moscou le 19 février 2024 (Photo, Fournie).
La commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova (au centre), s'assoit avec des enfants ukrainiens avant leur départ de Russie vers l'Ukraine dans le cadre d'un accord négocié par le Qatar, à l'ambassade du Qatar à Moscou le 19 février 2024 (Photo, Fournie).
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Publié le Mercredi 22 mai 2024

La Russie remet six enfants Ukrainiens à leurs familles

  • La CPI a émis il y a plus d'un an un mandat d'arrêt contre M. Poutine et Mme Lvova-Belova pour déportation d'enfants
  • Les six garçons âgés de 6 à 17 ans, dont deux frères, ont été remis à leurs familles dans l'enceinte de l'ambassade du Qatar à Moscou

 

MISCOU: Les autorités russes ont remis mercredi à leurs proches six enfants ukrainiens retenus en Russie après une médiation du Qatar, a annoncé l'agence russe d'Etat Tass, le Kremlin étant accusé d'avoir orchestré la déportation de milliers de mineurs d'Ukraine.

Les six garçons âgés de 6 à 17 ans, dont deux frères, ont été remis à leurs familles dans l'enceinte de l'ambassade du Qatar à Moscou en présence de représentants de la commissaire à l'enfance du Kremlin, Maria Lvova-Belova, qui est poursuivie, tout comme le président russe Vladimir Poutine, pour déportation d'enfants par la Cour pénale internationale (CPI).

20.000 mineurs

L'Ukraine réclame le retour de près de 20.000 mineurs "déportés ou déplacés de force" en Russie depuis le début de son assaut le 24 février 2022.

La CPI a émis il y a plus d'un an un mandat d'arrêt contre M. Poutine et Mme Lvova-Belova pour déportation d'enfants.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit à l'AFP dans un entretien la semaine passée qu'il comptait mettre en avant trois dossiers prioritaires à la conférence internationale sur la paix en Ukraine, prévue mi-juin en Suisse : celui des enfants déportés, de la libre-navigation en mer Noire et de la protection des infrastructures civiles.

La Russie n'est pas conviée à cette grande réunion à laquelle des dizaines de pays participeront, et Kiev espère que ceux-ci, parmi lesquels des Etats entretenant des relations avec Moscou, feront pression ensuite sur le Kremlin.


La Russie interdit le British Council, déclaré «indésirable»

Une photo prise le 17 mars 2018 montre une plaque à l'entrée du bureau du British Council à Moscou. (Photo par Alexander NEMENOV / AFP)
Une photo prise le 17 mars 2018 montre une plaque à l'entrée du bureau du British Council à Moscou. (Photo par Alexander NEMENOV / AFP)
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  • Fondé en 1934, le British Council est « une organisation caritative britannique dirigée par une Charte royale », dont le responsable est le roi Charles III.
  • Présent dans plus de 100 pays, le British Council dit « soutenir la paix et la prospérité en construisant des connexions, la compréhension et la confiance entre les gens au Royaume-Uni et dans les pays à travers le monde ». 

MOSCOU: Le parquet général russe a déclaré jeudi l'organisation britannique British Council « indésirable », ce qui interdit toute activité en Russie, alors que le pays mène une répression sans précédent contre la société civile et toute voix critique depuis le début de l'offensive en Ukraine.

« En se positionnant comme une structure indépendante », l'ONG effectue « tout son travail en conformité avec les priorités du gouvernement britannique (...) et elle est financée par le ministère des Affaires étrangères de ce pays », a indiqué le parquet dans un communiqué pour expliquer sa décision.

Fondé en 1934, le British Council est « une organisation caritative britannique dirigée par une Charte royale », dont le responsable est le roi Charles III, selon des informations disponibles sur son site officiel.

Présent dans plus de 100 pays, le British Council dit « soutenir la paix et la prospérité en construisant des connexions, la compréhension et la confiance entre les gens au Royaume-Uni et dans les pays à travers le monde ». 

« Sous couvert d'activités éducatives et culturelles, et de l'enseignement de l'anglais, les membres du conseil font en fait la promotion des intérêts à long terme et des valeurs britanniques », affirme pour sa part le parquet général russe, en accusant également le British Council de « faire une propagande active » du mouvement LGBT, interdit en Russie car considéré par les autorités comme « extrémiste ».

Le communiqué accuse également l'ONG de mettre en place « différents projets visant à discréditer de manière continue la politique intérieure et extérieure russe ».

De son côté, le Service russe de sécurité (FSB) accuse le British Council de participer à des opérations des services spéciaux britanniques « visant à saper la souveraineté des pays indépendants », dans un communiqué cité par les agences de presse russes. 

En pratique, le statut d'« indésirable » oblige les organisations concernées à fermer leurs portes en Russie.

Les Russes qui travaillent pour elles, les financent ou collaborent avec celles-ci peuvent également faire l'objet de poursuites judiciaires.

La Russie a dressé pour la première fois une liste d'organisations « indésirables » en 2015. La liste compte désormais 229 entités.


Trump récidive et ferme le territoire américain aux ressortissants de 12 pays

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  • L'interdiction, effective le 9 juin, s'applique à l'Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l'Erythrée, Haïti, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon la Maison Blanche
  • Sept autres pays sont visés par des restrictions: le Burundi, Cuba, le Laos, le Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela

WASHINGTON: Avec un "travel ban" qui rappelle son premier mandat, Donald Trump a décidé d'interdire aux ressortissants de 12 pays d'entrer aux Etats-Unis afin de "protéger" le pays de "terroristes étrangers", et imposé des restrictions contre 7 autres Etats.

L'interdiction, effective le 9 juin, s'applique à l'Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo, la Guinée équatoriale, l'Erythrée, Haïti, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen, selon la Maison Blanche.

Sept autres pays sont visés par des restrictions: le Burundi, Cuba, le Laos, le Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.

L'exécutif américain, qui mène une politique anti-immigration très agressive, explique la présence des pays sur cette liste par l'absence d'administrations efficaces; la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis après l’expiration de leurs visa; et dans le cas de l'Iran, par le soutien au "terrorisme".

Coupe du monde et JO

Des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour des personnes dont le voyage aux Etats-Unis "sert l'intérêt national".

Les footballeurs participant à la Coupe du monde de 2026, qui se déroulera aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, ainsi que les athlètes des Jeux olympiques de Los Angeles (2028) ne seront pas concernés par les restrictions.

Le Venezuela a averti mercredi ses ressortissants que voyager aux Etats-Unis représentait un "grand risque".

"Le retour de l’interdiction ne va pas augmenter la sécurité de l'Amérique mais va faire souffrir de nombreux Américains, dont ceux de la communauté américano-iranienne, dont les êtres chers seront arbitrairement privés de visa", a regretté Jamal Abdi, président du National Iranian American Council.

La liste ne comporte pas l'Egypte, pays d'origine de l'homme de 45 ans accusé de l'attaque par laquelle Donald Trump justifie sa décision.

Dans une vidéo publiée sur X, le président américain a assuré que "la récente attaque terroriste à Boulder, dans le Colorado (ouest), avait mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour (les Etats-Unis) l'entrée de ressortissants étrangers qui n'ont pas été correctement contrôlés".

"Nous ne voulons pas d'eux" 

"Nous ne voulons pas d'eux", a-t-il ajouté.

Dimanche à Boulder, un homme a lancé des engins incendiaires sur les participants à une marche hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, faisant 12 blessés. Il avait crié "Palestine Libre" lors de son acte.

Il doit comparaître jeudi devant la justice du Colorado pour se voir officiellement signifier les chefs d'accusation retenus contre lui. Il est notamment accusé de "crime motivé par la haine" et de tentatives d'assassinat.

L'administration américaine a affirmé que l'auteur présumé de l'attaque était sur le territoire américain de manière "illégale", son visa touriste ayant expiré. Elle a toutefois reconnu qu'il avait demandé l'asile et qu'il avait obtenu un permis de travail.

Donald Trump a comparé son nouveau "travel ban" aux "restrictions efficaces" qu'il avait imposées à un certain nombre de pays, principalement musulmans, au cours de son premier mandat (2017-2021) et qui, selon lui, avaient empêché les États-Unis de subir des attaques qui s'étaient produites en Europe.

"Nous ne laisserons pas ce qui s'est passé en Europe se produire en Amérique", a-t-il affirmé mercredi.

"Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne pouvons pas contrôler et filtrer de manière sûre et fiable", a assuré le président américain.


Gaza: colère au Conseil de sécurité de l'ONU après le véto américain

Les Etats-Unis, déterminés à protéger leur allié israélien, ont essuyé mercredi la colère des autres membres du Conseil de sécurité après leur nouveau véto bloquant un appel à un cessez-le-feu immédiat et l'accès humanitaire à Gaza. (AFP)
Les Etats-Unis, déterminés à protéger leur allié israélien, ont essuyé mercredi la colère des autres membres du Conseil de sécurité après leur nouveau véto bloquant un appel à un cessez-le-feu immédiat et l'accès humanitaire à Gaza. (AFP)
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  • Ce véto "envoie le message extrêmement dangereux que les vies de deux millions de Palestiniens (...) ne comptent pas", a fustigé l'ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad, y voyant un "feu vert pour l'annihilation" des Palestiniens de Gaza
  • "Alors que l'humanité est mise à l'épreuve en direct depuis Gaza, ce projet de résolution est né de notre sens commun des responsabilités. Responsabilité envers les civils de Gaza" et les otages, "responsabilité devant l'Histoire"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis, déterminés à protéger leur allié israélien, ont essuyé mercredi la colère des autres membres du Conseil de sécurité après leur nouveau véto bloquant un appel à un cessez-le-feu immédiat et l'accès humanitaire à Gaza.

Ce véto "envoie le message extrêmement dangereux que les vies de deux millions de Palestiniens (...) ne comptent pas", a fustigé l'ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad, y voyant un "feu vert pour l'annihilation" des Palestiniens de Gaza et une "tache morale sur la conscience" du Conseil.

"Le silence ne peut pas défendre les morts, ne peut pas tenir la main des mourants, ne peut pas affronter les rouages de l'injustice", a ajouté son homologue algérien Amar Bendjama.

"Alors que l'humanité est mise à l'épreuve en direct depuis Gaza, ce projet de résolution est né de notre sens commun des responsabilités. Responsabilité envers les civils de Gaza" et les otages, "responsabilité devant l'Histoire", a insisté de son côté l'ambassadeur slovène Samuel Zbogar. "Assez c'est assez, c'est assez!", a-t-il lancé.

Tandis que la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur "regret" du résultat du vote, l'ambassadeur chinois Fu Cong a directement mis en cause les Etats-Unis, les appelant à "adopter une attitude juste et responsable".

Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil peine à parler d'une seule voix depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, bloqué plusieurs fois par des vétos américains, mais aussi russes et chinois.

"Situation catastrophique" 

Dans ce contexte, il n'a pas tenté de sortir du silence depuis novembre, lorsque les Etats-Unis de Joe Biden avaient bloqué un texte réclamant aussi un cessez-le-feu, pour les mêmes raisons que celles avancées mercredi pour le premier véto de la nouvelle administration Trump.

Le texte est "inacceptable pour ce qu'il dit et inacceptable pour ce qu'il ne dit pas", a justifié l'ambassadrice américaine à l'ONU par intérim Dorothy Shea avant le vote.

Il "saperait les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu qui reflète la réalité sur le terrain, et encouragerait le Hamas", a-t-elle ajouté, insistant sur le droit d'Israël à "se défendre".

Le projet de résolution, qui a recueilli 14 voix pour et une contre, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent" et la libération sans condition des otages.

Soulignant la "situation humanitaire catastrophique" dans le territoire palestinien, il réclamait la levée "immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle", y compris par l'ONU.

Après plus de deux mois et demi de blocage, Israël autorise à nouveau depuis le 19 mai l'entrée à Gaza d'une quantité limitée de camions de l'ONU, qui parle d'une "goutte d'eau" dans l'océan des besoins dans le territoire ravagé par 20 mois de guerre.

 "Ne perdez pas votre temps" 

En parallèle, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis, a mis en place des centres de distribution d'aide dénoncés par l'ONU comme contraires aux principes humanitaires. Plusieurs drames ont eu lieu ces derniers jours près de ces centres, faisant des dizaines de morts.

Dans le contexte de paralysie du Conseil, l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour en a appelé à toutes les capitales.

"Chaque pays a l'obligation d'agir. Agissez maintenant, agissez fermement, agissez pour mettre fin à l'impunité, agissez pour mettre fin aux atrocités. Agissez pour l'humanité", a-t-il plaidé, annonçant qu'il allait se tourner vers l'Assemblée générale pour un nouveau vote.

Le Hamas a pour sa part dénoncé un véto américain "scandaleux", qui témoigne d'un "alignement total" avec Israël et un "soutien politique direct" à ses actions à Gaza.

"Ne perdez pas plus de votre temps", a répondu l'ambassadeur israélien Danny Danon, attaquant un projet de résolution qui "sape" les efforts humanitaires. "Aucune résolution, aucun vote (...) ne se mettra sur notre chemin" pour ramener tous les otages, a-t-il insisté.

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.