Avant leur grève, les médecins libéraux résolus à se faire entendre

"Il faut qu'on se planque" pendant la grève "pour que les gens aillent aux Urgences et qu'on comprenne tous combien on a besoin des médecins libéraux", résumait une généraliste du département du Nord. (AFP)
"Il faut qu'on se planque" pendant la grève "pour que les gens aillent aux Urgences et qu'on comprenne tous combien on a besoin des médecins libéraux", résumait une généraliste du département du Nord. (AFP)
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Publié le Dimanche 08 octobre 2023

Avant leur grève, les médecins libéraux résolus à se faire entendre

  • Tous les syndicats de médecins libéraux ont appelé à cette grève, prévue pour démarrer vendredi
  • Les praticiens espèrent créer un rapport de force favorable, avant la reprise des négociations tarifaires avec l'Assurance maladie, d'ici quelques semaines

ARCACHON, FRANCE: "Il faut qu'on arrive à créer le chaos pour relancer les négociations": les médecins libéraux du syndicat CSMF, réputé modéré, sont déterminés à donner un impact maximum à la grève des médecins libéraux qui commencera en fin de semaine prochaine, pour obtenir une hausse des tarifs de consultation.

La petite phrase sur le "chaos" circulait avec insistance au congrès de la CSMF, l'un des principaux syndicats de médecins libéraux (généralistes et spécialistes), qui organise ce week-end à à Arcachon ses universités annuelles.

"Il faut qu'on se planque" pendant la grève "pour que les gens aillent aux Urgences et qu'on comprenne tous combien on a besoin des médecins libéraux", résumait une généraliste du département du Nord. Elle espère que le mouvement dure "quatre ou cinq jours au moins".

Le docteur Bruno Perrouty, président de la partie "spécialistes" de la CSMF, appelle de ses voeux "une grève reconductible avec un +black-out+ des nouveaux rendez-vous". "Seul moyen de faire comprendre qu'il y a un réel problème", dit-il à l'AFP.

"J'ai fermé tous mes rendez-vous du 13 au 30" octobre, et "je suis en train de mettre en place la grève de la permanence des soins" (gardes), indique Luc Duquesnel, président de la partie "généralistes" du syndicat.

Tous les syndicats de médecins libéraux ont appelé à cette grève, prévue pour démarrer vendredi. Les praticiens espèrent créer un rapport de force favorable, avant la reprise des négociations tarifaires avec l'Assurance maladie, d'ici quelques semaines.

Les négociations avaient échoué l'hiver dernier, amenant à une revalorisation non négociée de 1,5 euro que toutes les parties, y compris le gouvernement, estiment insuffisante, et qu'elle ne peut être qu'une "étape".

«Une erreur»

A Arcachon, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau et le directeur général de la Sécurité sociale Thomas Fatôme ont levé un coin du voile sur les propositions qu'ils pourraient faire aux médecins libéraux pour réussir à sceller l'accord impossible à trouver il y a quelques mois.

Aurélien Rousseau a scellé l'abandon du "contrat d'engagement territorial", un contrat individuel entre le médecin et l'Assurance maladie qui permettait d'obtenir une revalorisation plus forte de la consultation (30 euros pour les généralistes par exemple), si le praticien acceptait un assortiment de contraintes, dont travailler parfois le samedi, augmenter sa patientèle, des gardes plus nombreuses et l'embauche d'un assistant médical.

L'introduction d'une "forme de conditionnalité", de la revalorisation de la consultation à l'engagement local du médecin, "était une erreur", a déclaré vendredi le ministre de la Santé.

Il a aussi indiqué ne pas vouloir aller plus loin dans le développement de l'accès direct --sans ordonnance-- des patients à certains paramédicaux (kinés, infirmières en pratique avancée etc.), qui hérisse le poil de beaucoup de médecins.

"Penser que c'est l'accès direct qui nous sortira des difficultés, c'est une fausse promesse, c’est un miracle, et je ne poursuivrai pas sur le chemin de ce miracle", a déclaré Aurélien Rousseau.

Mais il n'a pas saisi la perche que lui tendait le président de la CSMF, Franck Devulder: élargir les possibilités de dépassement d'honoraires, y compris aux généralistes, en impliquant les complémentaires santé pour éviter que l'usager ne se retrouve avec un reste à charge trop important.

"Je suis très réservé" sur la capacité de cette proposition à résoudre le problème de sous-valorisation des actes dont se plaignent les médecins, a déclaré le ministre.

L'Assurance maladie garde "un énorme attachement aux tarifs opposables" (tarif unique applicable à tous les patients quels qu'ils soient), a souligné son directeur général Thomas Fatôme.


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
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  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».  


Macron affirme que les Européens vont "accélérer les négociations" avec l'Iran, après un appel avec le président iranien

Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
Une combinaison d'images créées le 7 août 2024 montre le président iranien Masoud Pezeshkian (G) lors de sa cérémonie de prestation de serment au parlement de Téhéran, le 30 juillet 2024, et le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au Pavillon Cambon Capucines à Paris, le 12 juin 2024. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a affirmé samedi que les Européens allaient "accélérer les négociations" avec l'Iran pour "sortir de la guerre et éviter de plus graves dangers", après un appel avec le président iranien Masoud Pezeshkian.

Le chef de l'Etat a prévenu son homologue de sa "profonde inquiétude concernant le programme nucléaire iranien", a-t-il affirmé sur le réseau social X plus d'une semaine après le début de la guerre entre l'Iran et Israël, assurant que "l'Iran ne (devait) jamais avoir l'arme nucléaire" et devra "donner toute garantie que ses intentions sont pacifiques".


Mercosur: Paris et Rome veulent des clauses pour protéger les agriculteurs européens

Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'un accord entre Air France-KLM et le Groupe ADP lors de la 55e édition du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport Paris-Le Bourget, au Bourget, au nord de Paris, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur
  • Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France

PARIS: La France et l'Italie appellent à "un meilleur équilibre" de l'accord UE-Mercosur pour protéger les agriculteurs européens y compris en adoptant "des clauses dédiées", ont-elles annoncé dans un communiqué conjoint.

La France a multiplié ces derniers mois les initiatives européennes pour tenter de bloquer l'adoption du traité commercial entre l'Union européenne et des pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay), qui suscite une forte opposition du monde agricole hexagonal.

Le texte prévoit la possibilité pour l'UE d'exporter notamment davantage de voitures, de machines ou de spiritueux. En retour, il faciliterait l'entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains.

Benjamin Haddad, ministre français délégué à l'Europe, s'est entretenu cette semaine à Rome avec son homologue italien Tommaso Foti pour "aborder les voies possibles d'amélioration de l'accord du Mercosur", selon le communiqué conjoint.

"Les ministres Haddad et Foti partagent la nécessité de mieux protéger nos agriculteurs et nos règles sanitaires, y compris par l'adoption de clauses dédiées", explique le texte.

"Même s'il contient des bénéfices, l'accord UE Mercosur ne protège pas suffisamment les agriculteurs européens contre les risques de perturbation de marché et ne permet pas d'assurer durablement la souveraineté alimentaire du continent", ajoute-t-il.

Le président français Emmanuel Macron avait assuré le 6 juin qu'il était prêt à signer un accord avec le Mercosur d'ici fin 2025, mais sous condition, à l'occasion d'une visite du président brésilien en France.

Lula avait lui insisté sur la nécessité d'un tel accord malgré l'opposition du secteur agricole européen.