Ukraine: Enquête ouverte après la mort d'une vingtaine de soldats victimes d'un missile russe

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux militaires ukrainiens lors d'une visite dans un centre de formation à l'occasion de la Journée des "Forces de missiles, d'artillerie et des troupes du génie", dans un lieu tenu secret en Ukraine (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux militaires ukrainiens lors d'une visite dans un centre de formation à l'occasion de la Journée des "Forces de missiles, d'artillerie et des troupes du génie", dans un lieu tenu secret en Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 06 novembre 2023

Ukraine: Enquête ouverte après la mort d'une vingtaine de soldats victimes d'un missile russe

  • Selon les médias locaux, ils avaient été réunis pour une cérémonie de remise de décorations près de la ligne de front
  • De nombreux soldats ukrainiens, réunis dans la région de Zaporijjia, ont péri quand leur groupe a été pris pour cible par un missile russe

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a repoussé dimanche l'idée même de négociations avec Moscou, a annoncé qu'une enquête allait être menée sur la mort d'un groupe de soldats ukrainiens décimés par un tir de missile russe.

Vendredi de nombreux soldats ukrainiens, réunis dans la région de Zaporijjia (sud du pays), ont péri quand leur groupe a été pris pour cible par un missile russe.

Selon les médias locaux, ils avaient été réunis pour une cérémonie de remise de décorations près de la ligne de front.

Selon le journal en ligne Ukrainska Pravda, une vingtaine de membres d'une brigade d'assaut ont péri.

L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier immédiatement les circonstances de l'attaque.

"C'est une tragédie qui aurait pu être évitée", a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans un message vidéo dimanche. Il a indiqué qu'une enquête allait être ouverte sur les circonstances de la frappe russe.

L'armée ukrainienne a confirmé qu'un certain nombre de soldats avaient été tués, sans préciser leur nombre.

"Le 3 novembre, l'ennemi a mené des attaques insidieuses en direction de Zaporijjia", a commenté samedi l'armée ukrainienne.

"Il a notamment tiré un missile Iskander-M sur le personnel de la 128e brigade d'assaut de montagne, tuant les soldats et causant des blessures de gravité diverses à des habitants de la région", a ajouté l'armée.

Un soldat ukrainien a écrit sur les réseaux sociaux que 22 personnes de la brigade avaient été tuées et qu'elles étaient réunies pour une cérémonie de remise de décorations.

Le ministère russe de la Défense a de son côté affirmé samedi avoir infligé de lourdes pertes à une unité ukrainienne dans la région de Zaporijjia, affirmant que jusqu'à trente soldats avaient été tués.

Missiles sur un chantier naval 

Interrogé par la chaîne de télévision américaine NBC, le président Zelensky a par ailleurs assuré qu'il n'était "pas prêt" à des discussions avec la Russie, à moins que Moscou ne retire ses troupes d'Ukraine.

Les Etats-Unis "savent que je ne suis pas prêt à parler avec les terroristes, car leur parole ne vaut rien", a-t-il déclaré.

Le président ukrainien commentait des informations selon lesquelles des responsables américains et européens ont discuté avec son gouvernement de négociations pour mettre un terme à la guerre.

Il s'exprimait également après qu'un commandant ukrainien de haut rang a affirmé cette semaine que les deux armées se trouvaient prises au piège d'une guerre d'usure et de positions.

"Pour l'instant, je n'ai aucune relation avec les Russes, et ils connaissent ma position", a-t-il dit, en ajoutant qu"ils doivent quitter notre territoire, et ensuite seulement le monde pourra mettre en route la diplomatie".

Le conflit est dans une "situation difficile" mais pas dans une impasse, selon lui.

"Sur la ligne de front, ce n'est pas un secret, nous n'avons pas de défense aérienne", a-t-il rappelé. "C'est pourquoi la Russie contrôle le ciel. S'ils contrôlent tout le ciel, nous ne pouvons pas avancer rapidement - jusqu'à ce que nous ayons une défense aérienne".

La ligne de front, longue de plus de mille kilomètres, n'a guère bougé depuis près d'un an malgré la contre-offensive que l'Ukraine mène depuis juin pour tenter de libérer les territoires occupés de l'Est et du Sud.

Dans le cadre de cette contre-offensive, les forces de Kiev ont gravement endommagé samedi, par des tirs de missiles longue portée, un chantier naval russe sur la côte Est de la péninsule de Crimée annexée par la Russie.

Ces tirs ont endommagé un navire et entraîné la chute de débris sur un quai, ont admis les autorités russes.

"Dans la soirée du 4 novembre, les forces armées ukrainiennes ont mené avec succès des frappes contre les infrastructures maritimes et portuaires du chantier naval Zaliv dans la ville temporairement occupée de Kertch", avait annoncé samedi l'armée ukrainienne.


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. » 


La rencontre entre Poutine et l'Américain Witkoff a été qualifiée d'« extrêmement utile et efficace » par le Kremlin

Dans cette photo de pool distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine serre la main de l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025. (Photo Gavriil Grigorov / POOL / AFP)
Dans cette photo de pool distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine serre la main de l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025. (Photo Gavriil Grigorov / POOL / AFP)
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  • « De tels contacts sont extrêmement utiles et très efficaces », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
  • Depuis plusieurs semaines, l'administration de Donald Trump organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens.  

MOSCOU : La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, qui a eu lieu vendredi à Saint-Pétersbourg, en Russie, était « extrêmement utile et efficace », a assuré lundi le Kremlin.

« De tels contacts sont extrêmement utiles et très efficaces », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, en faisant l'éloge d'un canal de communication permettant aux dirigeants russe et américain d'échanger directement sur « différents éléments de leurs positions sur toutes sortes de questions ».

Cette rencontre entre MM. Poutine et Witkoff, la troisième depuis février, portait « sur les aspects du règlement ukrainien », selon le Kremlin, alors que Donald Trump prône la fin de ce conflit au plus vite depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier.

Depuis plusieurs semaines, l'administration de Donald Trump organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens.  

Ces discussions n'ont cependant pas abouti, pour l'heure, à une cessation des hostilités, ce qui a provoqué la frustration du dirigeant américain ces derniers jours.

« La Russie doit se bouger », a-t-il déclaré vendredi, déplorant sur son réseau Truth Social que « trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée ».

Selon Dmitri Peskov, lundi, une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump « n'a pas été évoquée » lors des pourparlers avec M. Witkoff.

« Toute rencontre doit être bien préparée », a-t-il souligné, en assurant que « le travail se poursuit », sans donner plus de précisions.