Algérie: Sécurité alimentaire, des mesures pour lutter contre la spéculation

Marche de fruits et légumes. (Fournie)
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Publié le Mardi 21 novembre 2023

Algérie: Sécurité alimentaire, des mesures pour lutter contre la spéculation

  • Pour lutter contre les pratiques spéculatives, les pouvoirs publics misent sur «des procédures drastiques» qui vont être engagées pour assainir le marché
  • «La spéculation se nourrit de deux sources non exclusives: le différentiel entre l'offre et la demande et la possibilité de mieux valoriser ces produits subventionnés dans le commerce transfrontalier (contrebande)»

PARIS: Légumes secs, sucre, farine ou lait, des produits alimentaires de première nécessité font l’objet de pratiques spéculatives sur le marché algérien. Largement subventionnés par l’État algérien, ces derniers seront désormais encadrés par de nouvelles mesures permettant d’éviter tout risque de spéculation.

En effet, selon les hautes autorités du pays, ces mesures vont permettre de réguler les prix sur le marché de détail, d’assurer aux consommateurs la disponibilité des produits de première nécessité et de protéger le pouvoir d’achat des ménages, notamment celui des familles les plus vulnérables.

Comment y parvenir alors que les produits subventionnés par l’État (huile de table, lait, sucre, farine, semoule et autres produits agricoles et agroalimentaires de grande consommation – pommes, oignons, pommes de terre, œufs) ou encore les légumineuses –pois chiches, lentilles – attisent la convoitise des spéculateurs parmi lesquels des détaillants et des grossistes qui opèrent sur le marché national?

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Largement subventionnés par l’État algérien, les produits alimentaires de première nécessité seront désormais encadrés par de nouvelles mesures permettant d’éviter tout risque de spéculation. (Fournie)

Contrôles renforcés

Comment assurer la stabilité du marché en corrigeant les incohérences et les dysfonctionnements, notamment sur le réseau de distribution ou le stockage des denrées? Pour lutter contre les pratiques spéculatives, les pouvoirs publics misent sur «des procédures drastiques» qui vont être engagées pour assainir le marché.

Les services du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en coordination avec les services de la Sûreté nationale, procèdent (en application de la loi 21-15 du 28 décembre 2021 relative à la lutte contre la spéculation) à des contrôles renforcés auprès des commerçants, grossistes et détaillants, depuis janvier 2023.

En effet, selon les données que nous avons recueillies auprès du ministère de tutelle, plus de 1,27 million d’interventions ont été menées avec la saisie de plus de 870 tonnes de marchandises, d’une valeur globale de 1,33 milliard de dinars algériens (1 dinar algérien = 0,0069 euro), et un chiffre d’affaires dissimulé estimé à 32,82 milliards de dinars sur la période de janvier à juillet 2023.

en bref

Selon les données que nous avons recueillies auprès du ministère de tutelle, plus de 1,27 million d’interventions ont été menées avec la saisie de plus de 870 tonnes de marchandises, d’une valeur globale de 1,33 milliard de dinars algériens, et un CA dissimulé estimé à 32,82 milliards de dinars de janvier à juillet 2023

Dans une interview accordée à Arab News en français sur l’utilité de la lutte contre la spéculation, notamment concernant les produits subventionnés, Mohamed Yazid Boumghar, économiste, souligne que «la spéculation se nourrit de deux sources non exclusives: le différentiel entre l'offre et la demande et la possibilité de mieux valoriser ces produits subventionnés dans le commerce transfrontalier (contrebande). Cette situation était très marquée pour le carburant, mais elle s'est estompée par la suite grâce à deux facteurs concomitants: le relèvement du prix du carburant pour le citoyen et une volonté réelle de l'État de lutter contre la contrebande pour ce produit, car elle constituait une source de financement de groupes terroristes actifs à nos frontières dans la bande du Sahel.»

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Les services du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, en coordination avec les services de la Sûreté nationale, procèdent à des contrôles renforcés auprès des commerçants, grossistes et détaillants, depuis janvier 2023. (Fournie)

M. Boumghar ajoute qu’il «existe deux autres facteurs ayant accentué ces mouvements de spéculation répétitifs et qui se sont propagés dans les autres régions du pays. Le premier est la concentration de l'offre sur ces produits essentiels subventionnés autour de trois ou quatre acteurs maximum qui contrôlent l'amont (importation-production) et l'aval (circuit de distribution de gros et de détail). Le second facteur est l'incapacité de la haute administration économique algérienne d'assumer son rôle de régulation économique.»

Réguler le marché

Interrogé sur la méthode la plus adaptée, l’économiste explique que «la régulation économique est un art qui n'est efficace que si l'on est capable de mobiliser à temps les instruments indirects de régulation comme, entre autres, la législation et les incitatifs indirects. La coercition n'a jamais été une solution aux dérèglements économiques. Il se trouve que notre administration économique ne sait mobiliser que ce type d'instruments. L'actualité récente post-Covid a montré les limites de cette politique et l'indigence intellectuelle de ses auteurs à innover en matière de régulation économique», conclut-il.


France: l'Insee confirme une inflation de 2,2% en avril, en léger ralentissement

Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
Un représentant de l'INSEE relève les prix dans une auto-école à Paris, le 21 avril 2023 (Photo, AFP).
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  • Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars
  • Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024

PARIS: Les prix ont augmenté de 2,2% en avril sur un an, a indiqué l'Insee mercredi, confirmant sa première estimation d'un léger ralentissement de l'inflation, sur fond d'une hausse plus modérée des prix alimentaires.

Après une inflation de 2,3% en mars, la baisse "résulte du ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,2% après +1,7%) et du tabac (+9,0% après +10,7%)", précise l'institut dans un communiqué.

Les prix des produits manufacturés se sont même légèrement repliés, de 0,1% après +0,1% en mars.

Les prix des services, qui représentent près de la moitié de la consommation, ont augmenté sur un an au même rythme qu'en mars, +3%, selon ces données définitives en ligne avec les chiffres provisoires publiés fin avril.

Sur un mois, l'inflation accélère toutefois, à 0,5% (contre 0,2% en mars), indique l'Insee, confirmant là aussi sa première estimation - une évolution due notamment à la hausse des prix des services (+1%, après une stabilité en mars).

Baisse des taux directeurs 

A contrario, "les prix des produits manufacturés et du tabac sont stables" sur un mois.

Sur un an, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de l'UE et intéresse particulièrement la Banque centrale européenne pour sa politique monétaire) augmente de 2,4% en avril 2024, comme en mars, et de 0,6% sur le mois, après +0,2% en mars. Ces chiffres sont également conformes aux premières estimations.

Lors de sa dernière réunion en avril, la BCE a jugé "plausible" de commencer à baisser ses taux directeurs - actuellement à leur plus haut - en juin si les données confirment d'ici là le retour anticipé de l'inflation dans le zone euro à la cible de 2%, selon le compte rendu publié la semaine passée.

Les gardiens de l'euro s'attendent à un retour de l'inflation à cette cible en 2025, après 2,3% en 2024.


Un commerce bilatéral saoudo-britannique évalué à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030

Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling d’ici à 2030. (Photo AN/Loai Elkellawy)
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  • La conférence Great Futures, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé
  • Elle vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé et les sports, entre autres

RIYAD: Lors d’un entretien accordé à Arab News en marge de la conférence Great Futures, le vice-Premier ministre britannique, Oliver Dowden, a mis en lumière l’objectif de Londres de porter le commerce bilatéral à 30 milliards de livres sterling (1 livre sterling = 1,16 euro) d’ici à 2030.

«L’idée de cette conférence est de servir de vitrine pour montrer les possibilités qui s’offrent à nos deux pays. Je pense qu’il existe des occasions considérables pour renforcer le commerce et les investissements», déclare-t-il.

«Nous nous sommes fixé un objectif ambitieux de 30 milliards de livres sterling pour le commerce bilatéral d’ici à 2030. La croissance est déjà impressionnante. Elle représente quelque 17 milliards de livres sterling. Je pense que nous pouvons atteindre notre but.»

La conférence de deux jours, organisée le 14 mai dans le quartier financier du roi Abdallah, comprend quarante-sept sessions et ateliers avec cent vingt-sept intervenants des secteurs public et privé.

Cette conférence vise à renforcer les partenariats entre l’Arabie saoudite et le Royaume-Uni dans treize secteurs tels que le tourisme, la culture, l’éducation, la santé, les sports, l’investissement, le commerce et les services financiers.

Elle a accueilli quatre cent cinquante représentants britanniques et chefs d’entreprise venus rencontrer des entreprises et des responsables saoudiens.

M. Dowden pense que «la relation entre nos deux pays est plus forte qu’elle ne l’a jamais été».

«Elle repose sur des bases très solides, qu’il s’agisse de relations diplomatiques, militaires ou même des liens entre Sa Majesté, le roi Charles III, et le prince héritier, Mohammed ben Salmane, au sein de la famille royale d’Arabie saoudite.»

Oliver Dowden soutient qu’il a été témoin, lors de la conférence Great Futures et des visites précédentes, de «possibilités considérables pour l’avenir».

«Le prince héritier a défini la vision pour 2030. Les entreprises britanniques veulent faire partie de cette vision et c’est pour cette raison que je suis accompagné, en Arabie saoudite, de la plus grande délégation commerciale que le Royaume-Uni ait jamais envoyée dans un pays au cours de la dernière décennie», précise-t-il.

Dans le discours d’ouverture du premier jour, le vice-Premier ministre s’est exprimé lors d’une table ronde aux côtés du Dr Majid ben Abdallah al-Qasabi, le ministre saoudien du Commerce.

Il soutient que les deux pays pouvaient collaborer de façon encore plus active dans les domaines de la technologie et de l’intelligence artificielle.

«Je pense que notre coopération pourrait être beaucoup plus importante, car l’Arabie saoudite possède une grande expertise en matière d’intelligence artificielle», déclare M. Dowden.

Au cours de son entretien avec Arab News, Oliver Dowden a également souligné que le nord-est de l’Angleterre était sur le point de recevoir des investissements d’une valeur de 3 milliards de livres sterling de la part du Royaume.

«Prenez le nord-est de l’Angleterre, qui ne représente qu’une partie du Royaume-Uni. Nous sommes convenus d’un investissement de 3 milliards de livres sterling qui soutiendra deux mille emplois. Je pense que nous pouvons faire encore beaucoup plus», poursuit-il.

Avant la conférence, le vice-Premier ministre a insisté sur l’importance de cet événement dans l’établissement de partenariats entre les secteurs commerciaux de l’Arabie saoudite et du Royaume-Uni.

«La conférence Great Futures permet également aux entreprises britanniques de se familiariser avec les réglementations commerciales, les incitations et les avantages liés à la conduite des affaires en Arabie saoudite», conclut M. Dowden.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Qatar Investment Authority s’engage à soutenir le secteur français des semi-conducteurs

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire dans la société japonaise Kokusai Electric Corp. (Shutterstock)
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  • Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe
  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation

RIYAD: Le Qatar va se lancer dans l’industrie technologique française, un grand organisme d'investissement qui a annoncé son intention de s’engager financièrement dans Ardian Semiconductor.

Grâce à cette initiative, la Qatar Investment Authority (QIA) contribuera à un fonds thématique novateur destiné à renforcer l’industrie des semi-conducteurs en Europe. Cela confirme son rôle de partenaire financier privilégié dans les sous-secteurs technologiques clés, notamment dans le développement de la chaîne d’approvisionnement.

Selon un communiqué officiel, l’attention stratégique que la QIA accorde à ce secteur reflète sa conviction du rôle essentiel que jouent les semi-conducteurs dans la stimulation des transformations numériques et écologiques dans des industries vitales telles que l’intelligence artificielle, la mobilité et la technologie grand public.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’investissement plus large de la QIA, qui consiste à s’engager auprès d’entreprises de premier plan à la pointe de l’innovation.

Il convient de noter que l’intérêt de la QIA pour la chaîne de valeur des semi-conducteurs comprend une récente participation minoritaire prise en juin 2023 dans la société japonaise Kokusai Electric Corp., leader dans la fabrication de semi-conducteurs. Cela témoigne de l’engagement continu de la QIA à réaliser des investissements importants dans ce domaine à l’échelle mondiale.

En outre, le 13 mai, la QIA a annoncé son intention de porter son partenariat d'investissement avec Bpifrance à 300 millions d’euros, renforçant ainsi leur engagement commun à stimuler la croissance économique et l’innovation en France. Cela marque un tournant dans leur collaboration, initialement établie dans le cadre de la coentreprise Future French Champions.

Lors de la première phase de ce partenariat, qui s’est achevée en 2021, près de 300 millions d’euros ont été consacrés à la création d’emplois, au développement économique et, plus particulièrement, au renforcement du secteur des petites et moyennes entreprises françaises.

Fortes de ces réalisations, les deux entités sont passées à la deuxième phase de leur collaboration en janvier 2023, s’engageant à verser 300 millions d’euros supplémentaires.

Ils prévoient désormais d’entamer une troisième phase, en promettant jusqu’à 300 nouveaux millions d’euros une fois que les fonds actuels auront été entièrement déployés.

Le partenariat renouvelé se focalisera sur des priorités stratégiques telles que l’intelligence artificielle, les semi-conducteurs, l’informatique quantique, les soins de santé, le secteur aérospatial et la transition énergétique.

Ces investissements sont destinés à faire progresser les capacités technologiques, à améliorer la compétitivité dans divers secteurs et à promouvoir une croissance durable, reflétant ainsi l’engagement des deux parties à promouvoir des innovations importantes et à soutenir les objectifs économiques à long terme de la France.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com