SoutH2Corridor, le projet de gazoduc qui transportera l’hydrogène vert de l’Algérie vers l’Europe

Installations gazières de Hassi R'mel. (Photo fournie)
Installations gazières de Hassi R'mel. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 31 juillet 2023

SoutH2Corridor, le projet de gazoduc qui transportera l’hydrogène vert de l’Algérie vers l’Europe

  • Partant de la région de Hassi R’mel, dans le sud de l’Algérie, SoutH2Corridor passera par la ville de Hassi Messaoud (Algérie) et Sfax (Tunisie), puis traversera la Méditerranée jusqu’en Italie, avant de traverser l’Autriche et l’Allemagne
  • «Le gazoduc SoutH2Corridor est un moyen de transport efficace, compétitif et durable, favorisant la sécurité d’approvisionnement en hydrogène grâce à des raccordements aux stockages tout au long du parcours»

PARIS: Mené en partenariat avec les sociétés Snam (Italie), Gas Connect Austria (Autriche), Trans Austria Gasleitung GmbH (Autriche) et Bayernets GmbH (Allemagne), le projet SoutH2 Corridor, un projet de gazoduc de transport d’hydrogène de 3 300 km reliant l’Algérie à l’Europe, vise, à terme, à couvrir 10% des besoins énergétiques de l’Europe. D’une capacité d’importation d’hydrogène de plus de quatre millions de tonnes par an, le gazoduc devrait être pleinement opérationnel d’ici à 2030.

SoutH2Corridor, un gazoduc compétitif et rentable

Partant de la région de Hassi R’mel, dans le sud de l’Algérie, où la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a consenti d’importants investissements en infrastructures, SoutH2Corridor passera par la ville de Hassi Messaoud (Algérie) et Sfax (Tunisie), puis traversera la Méditerranée jusqu’en Italie où il sera raccordé au réseau existant, avant de traverser l’Autriche et l’Allemagne.

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Ministère de l'Energie et des Mines. (Photo fournie)


Les partenaires du projet SoutH2Corridor ont exprimé leur intention d'utiliser les infrastructures existantes réaménagées à hauteur de 70%, et d'ajouter les 30% restants sous forme de nouvelles installations spécifiquement adaptées au programme. Selon leur analyse, la réutilisation des pipelines réaménagés, accessibles depuis les sites de production d'hydrogène vert, jouera un rôle crucial dans la garantie de la rentabilité et de la compétitivité du transport et de la production. Selon la même source, le gazoduc SoutH2Corridor offre de nombreux avantages et dispose d’une capacité de transport importante. «C’est un moyen de transport efficace, compétitif et durable, favorisant la sécurité d’approvisionnement en hydrogène grâce à des raccordements aux stockages tout au long du parcours», lit-on sur le site Internet dédié au projet.

L’hydrogène vert, l’énergie du futur

Pour les experts, ce projet favorise, d’une part, l’utilisation de l’hydrogène renouvelable, considéré comme l’une des alternatives aux énergies fossiles, et il permettra, d’autre part, de renforcer la coopération énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe. Selon eux, SoutH2Corridor répond aux directives de l’Union européenne (UE) en matière de décarbonation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Pour les experts, ce projet favorise, d’une part, l’utilisation de l’hydrogène renouvelable, considéré comme l’une des alternatives aux énergies fossiles, et il permettra, d’autre part, de renforcer la coopération énergétique entre l’Afrique du Nord et l’Europe.

En envisageant l'hydrogène vert comme la future source d'énergie qui sera largement adoptée dans différents secteurs économiques, notamment dans l'industrie et les transports, ce projet va permettre à l'Algérie de consolider sa position en tant qu'un des principaux fournisseurs de gaz et, à long terme, d'énergie propre vers l'Europe. «L’Algérie compte bien tirer profit de ses capacités techniques et de ses avantages concurrentiels pour produire et exporter entre trente et quarante milliards de kilowatts d’hydrogène gazeux, liquéfié et dérivés, et à approvisionner le marché européen à près de 10% de ses besoins d’ici à 2040, à des prix de vente très concurrentiels», précise-t-on au ministère de l’Énergie et des Mines.
Pour rappel, l’Algérie et l’Allemagne ont signé, à la fin de l’année 2022, un protocole d’accord entre le groupe public Sonatrach et la compagnie gazière allemande VNG AG pour la construction de la première usine d’hydrogène vert en Afrique du Nord dont la capacité de production est évaluée à 50 mégawatts.
Pour la création du marché européen de l’hydrogène intégré

Lors d’un événement intitulé «Decarbonization Pathway - HyAccelerator Day 2023», organisé à Munich (Allemagne) le 23 mars 2023, le projet SoutH2Corridor était présenté par la société partenaire italienne Snam comme «une colonne vertébrale pour soutenir la création d'un marché européen de l'hydrogène intégré et interconnecté qui fournira de l'hydrogène renouvelable rentable de l'Afrique du Nord à l'Europe centrale». Durant cet événement, une table ronde réunissant les différents acteurs de la chaîne de valeur de l’hydrogène – de la production au transport en passant par la distribution – et les représentants des pays partenaires a lancé un appel à l’action en direction des gouvernements, des régulateurs et des institutions financières afin de favoriser le développement du projet SoutH2Corridor.

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Piero Ercoli, vice-président décarbonisation chez Snam lors du  premier Sommet italien sur l’hydrogène, organisé par H2IT - Associazione Italiana Idrogeno (Photo fournie)


Lors du premier Sommet sur l'hydrogène organisé par H2IT (Association italienne de l'hydrogène) le 4 juillet 2023, Piero Ercoli, vice-président décarbonation chez Snam (chef de file du consortium), a souligné que «l'Italie est désormais devenue un pays de transit pour le gaz». Il a également noté que «cette position peut être maintenue à l'avenir en réutilisant les infrastructures existantes pour les importations d'hydrogène, ce qui permettra d'offrir des coûts compétitifs pour l'industrie italienne et européenne».


Attentat à Damas: la Turquie ne laissera pas la Syrie «entraînée dans l'instabilité», affirme Erdogan

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  • Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région"
  • Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014

Istanbul: La Turquie, soutien des nouvelles autorités à Damas, ne laissera pas la Syrie se faire "entraîner à nouveau dans l'instabilité", a affirmé lundi le président turc Recep Tayyip Erdogan, au lendemain d'un attentat dans une église à Damas qui a fait au moins 22 morts.

"Nous ne permettrons jamais que la Syrie, pays voisin et frère, qui pour la première fois après des années d'oppression et de guerre envisage son avenir avec espoir, soit entraînée à nouveau dans l'instabilité par des groupes terroristes", a écrit M. Erdogan sur X.

Selon le chef de l'Etat turc, "cet acte terroriste odieux", attribué par les autorités syriennes à un membre du groupe jihadiste Etat islamique (EI), vise notamment à saper "la culture du vivre ensemble et la stabilité de notre région".

Le groupe EI avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un "califat" transfrontalier en 2014.

Les forces kurdes syriennes soutenues par les Etats-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien.


Israël: les secours annoncent 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv). (AFP)
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  • Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA)
  • Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit

JERUSALEM: Une organisation israélienne de premiers secours a annoncé dimanche avoir pris en charge 23 blessés après des tirs de missiles depuis l'Iran, tandis que la télévision publique diffusait des images d'importants dégâts "dans le centre" d'Israël.

Un total de 23 personnes ont été blessées dans tout le pays lors des attaques, dont "deux dans un état modéré et les autres légèrement blessées", a affirmé à des journalistes Eli Bin, chef du Magen David Adom (MDA), l'équivalent israélien de la Croix-Rouge.

Plus tôt dans la journée, ce service de secours avait fait état de 16 blessés, alors que les opérations se poursuivaient pour venir en aide aux victimes des frappes de la nuit.

La chaîne publique KAN 11 a diffusé des images d'importants dégâts "dans le centre du pays", sans plus de précisions, montrant un immeuble de plusieurs étages à la façade totalement détruite et des bâtiments gravement endommagés autour.

"Plusieurs immeubles résidentiels de deux étages ont été gravement endommagés, certains se sont effondrés", a décrit un secouriste du MDA, Moti Nissan, à propos d'un des sites d'intervention de l'organisation, sans préciser lequel compte tenu des restrictions imposées par la censure militaire.

La police israélienne a dit être déployée sur au moins deux points d'impact, un à Haïfa (nord) et un à Ness Ziona (au sud de Tel-Aviv).

Israël a lancé le 13 juin une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran avec l'ambition affichée d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Son armée a frappé des centaines de sites militaires ou liés au programme nucléaire iranien, décapité l'état-major général des forces armées, et tué une dizaine de scientifiques du nucléaire.

Les tirs de missiles et de drones iraniens ont fait 25 morts en Israël. En Iran, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3.056 blessés, en majorité des civils, a indiqué samedi le ministère de la Santé.

Les Etats-Unis ont annoncé avoir frappé des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche.

Ces attaques américaines "auront des conséquences éternelles", a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, affirmant que l'Iran se réservait "toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple".


Fermer le détroit d'Ormuz serait «extrêmement dangereux», prévient l'UE

Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
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  • « Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.
  • Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti lundi que la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran « serait extrêmement dangereuse », rappelant que l'Union européenne appelait à une solution diplomatique et à la désescalade.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se concentrent sur une solution diplomatique après les frappes américaines sans précédent contre les sites nucléaires iraniens.

« Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.

Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

L'UE fait appel à la diplomatie. « Nous avons eu des entretiens avec le ministre iranien Abbas Araghchi vendredi, et l'Iran s'est montré ouvert à la discussion sur le nucléaire, mais aussi sur les questions de sécurité plus larges qui affectent l'Europe. Il est donc essentiel de poursuivre ce dialogue », a exhorté Kaja Kallas.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé « l'arrêt des frappes » afin d'éviter une « guerre éternelle » avec l'Iran.

« Il n'y a pas de solution durable à ce problème par la voie militaire et seule la négociation permettra d'encadrer strictement de manière durable le programme nucléaire iranien », a-t-il déclaré avant la réunion avec ses homologues européens.

« L'Europe peut apporter son expérience, sa compétence et sa connaissance fine de ces questions pour ouvrir un espace de négociation conduisant à un encadrement de ces activités déstabilisatrices de l'Iran », a-t-il assuré.

La France rejette « toute tentative d'organisation d'un changement de régime par la force » en Iran, a ajouté Jean-Noël Barrot. « Il serait illusoire et dangereux de penser que l'on peut provoquer un tel changement par la force et par les bombes. »