L'Inde interdit l'exportation de riz blanc non basmati

Sur cette photo prise le 19 juin 2023, des agriculteurs plantent de jeunes plants de riz dans une rizière à la périphérie d'Amritsar. (Photo par Narinder NANU / AFP)
Sur cette photo prise le 19 juin 2023, des agriculteurs plantent de jeunes plants de riz dans une rizière à la périphérie d'Amritsar. (Photo par Narinder NANU / AFP)
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Publié le Vendredi 21 juillet 2023

L'Inde interdit l'exportation de riz blanc non basmati

  • Les exportations indiennes de riz blanc non basmati représentent environ un quart des exportations totales de riz de l'Inde
  • Les pays africains, la Turquie, la Syrie et le Pakistan devraient souffrir de cette interdiction, alors qu'ils sont déjà confrontés à une forte inflation des prix alimentaires

BOMBAY, Inde : L'Inde, premier pays exportateur de riz dans le monde, a interdit l'exportation de riz blanc non basmati, «avec effet immédiat», a annoncé le gouvernement, dont la décision pourrait faire encore grimper les cours internationaux du riz.

Cette interdiction doit permettre de «garantir» un approvisionnement «adéquat» pour les consommateurs indiens et d'«atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur», a déclaré le ministère indien de la Consommation et de l'Alimentation, dans un communiqué publié jeudi soir.

Au deuxième trimestre, les exportations indiennes de riz blanc non basmati ont bondi de 35% sur un an, a indiqué le ministère.

En septembre, après une sécheresse importante dans ses principales régions productrices de riz, l'Inde avait déjà interdit les exportations de brisures de riz (riz à moindre prix, aux grains fracturés accidentellement ou non) et imposé une taxe de 20% sur les exportations de riz de qualité supérieure.

Les prix internationaux du riz, aliment de base majeur dans le monde, ont fortement augmenté en raison de la pandémie de Covid, de la guerre en Ukraine et de l'impact du phénomène climatique El Niño sur les rendements des rizières.

Les exportations indiennes de riz blanc non basmati représentent environ un quart des exportations totales de riz de l'Inde. L'an dernier, le pays a exporté 10,3 millions de tonnes de riz blanc non basmati.

La décision de l'Inde, qui réalise à elle seule plus de 40% des expéditions mondiales de riz, pourrait «risquer d'exacerber l'insécurité alimentaire dans les pays fortement dépendants des importations de riz», a mis en garde dans une note la société Gro Intelligence, qui analyse des données sur les matières premières.

-Pas de réserves-

Les pays africains, la Turquie, la Syrie et le Pakistan devraient souffrir de cette interdiction, alors qu'ils sont déjà confrontés à une forte inflation des prix alimentaires, a ajouté Gro Intelligence.

Selon Oscar Tjakra, analyste de Rabobank, les autres fournisseurs de riz n'ont pas de réserves permettant de compenser l'arrêt des exportations indiennes de riz blanc non basmati.

En dehors de l'Inde, «les principaux exportateurs sont la Thaïlande, le Vietnam et, dans une certaine mesure, le Pakistan et les États-Unis», a précisé l'analyste à l'AFP. Mais «ils n'auront pas assez de riz pour remplacer» les volumes indiens non exportés, a-t-il prévenu.

«Évidemment, cela contribuera à l'inflation dans le monde, car le riz peut être utilisé comme substitut du blé», a-t-il ajouté.


Les problèmes de Boeing éclaboussent aussi le régulateur aérien FAA

Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), très critiqué après le crash de deux avions Boeing en 2019 et 2018, semble une nouvelle fois pris dans le tourbillon des problèmes de qualité qui gangrènent le constructeur américain (Photo, AFP).
Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), très critiqué après le crash de deux avions Boeing en 2019 et 2018, semble une nouvelle fois pris dans le tourbillon des problèmes de qualité qui gangrènent le constructeur américain (Photo, AFP).
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  • La FAA, qui a vu se succéder quatre patrons depuis août 2019, n'est pas parvenue à l'esquiver
  • L'avionneur cumule, depuis début 2023, des problèmes de production, liés à un contrôle qualité déficient

NEW YORK: Le régulateur américain de l'aviation civile (FAA), très critiqué après le crash de deux avions Boeing en 2019 et en 2018, semble de nouveau être entraîné dans le maelström des problèmes de qualité du constructeur américain.

Visé par moult enquêtes et audits aux Etats-Unis et à l'étranger, Boeing rappelle à l'envi qu'il travaille "en toute transparence et sous la supervision de la FAA".

L'avionneur cumule, depuis début 2023, des problèmes de production, liés à un contrôle qualité déficient, affectant son avion-vedette, le 737 MAX, et le 787 Dreamliner.

La perte en vol d'une porte-bouchon le 5 janvier sur un avion neuf d'Alaska Airlines a initié un jeu de dominos ayant déjà provoqué la chute de plusieurs responsables de Boeing --dont son patron Dave Calhoun, dont le départ est prévu fin 2024-- et la limitation de sa production de 737 MAX.

La FAA, qui a vu se succéder quatre patrons depuis août 2019, n'est pas parvenue à l'esquiver.

Le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président d'une commission d'enquête sur la sécurité des Boeing, estime que "la FAA doit également rendre des comptes".

Après l'incident de janvier, le régulateur a dispatché des inspecteurs dans les usines et a donné 90 jours au constructeur pour élaborer un "plan d'action complet" visant à remédier aux nombreux problèmes de non-conformité identifiés.

Amélioration

"Je pense que la FAA fait du mieux qu'elle peut, qu'elle a grandement amélioré sa surveillance de Boeing depuis les deux accidents" du 737 MAX 8, qui ont fait 346 morts, souligne à l'AFP Jeff Guzzetti, consultant en sécurité aérienne ayant travaillé pour la FAA et l'agence d'enquête NTSB.

"Mais, effectivement, elle n'a pas repéré les problèmes de production de Boeing", constate-t-il, soulignant que depuis plusieurs décennies le dispositif de surveillance repose sur un "auto-contrôle" des fabricants.

En effet, faute de moyens financiers et humains suffisants, la FAA délègue à des employés des constructeurs --qu'elle a préalablement approuvés-- le soin de contrôler la conformité et la qualité des avions.

"Il y a conflit d'intérêts", estime Hassan Shahidi, président de la Fondation pour la sécurité du transport aérien. Le système "doit évoluer pour que la FAA ait une responsabilité plus directe de la supervision".

A l'instar de Jeff Guzzetti, il constate un accroissement de la surveillance mais estime que le régulateur doit envoyer "davantage" de ses propres inspecteurs et réduire encore la délégation d'autorité.

"Cela va prendre du temps, et nécessiter de la vigilance" d'ici là, poursuit M. Shahidi.

L'organisme est "sur la bonne voie" en termes de réorganisation, estime Richard Aboulafia, directeur du cabinet de conseil AeroDynamic Advisory. "Il n'y a rien qui ne puisse être corrigé avec une supervision et des ressources supplémentaires".

Financements «records»

Ces financements dépendent directement du Congrès. Hasard du calendrier, le Sénat a adopté jeudi la loi de financement pour cinq ans de la FAA, lui octroyant une enveloppe "record".

Ce texte "fournit à la FAA la stabilité dont elle a besoin pour accomplir sa mission première --faire progresser la sécurité aérienne", a déclaré jeudi la sénatrice démocrate Maria Cantwell, présidente de la Commission sur le Commerce et le Transport.

Selon elle, le régulateur doit incarner la "norme de référence en matière de sécurité" et cette loi, qui doit passer par la Chambre des représentants, va "booster" ses inspections dans les usines.

La pénurie de personnel qualifié, du mécanicien à l'ingénieur, a été aggravée par la pandémie et affecte toute la filière aérienne (chaîne d'approvisionnement, production, maintenance).

Et la FAA ne fait guère le poids face aux industriels, avec ses salaires et conditions bien moins alléchants.

"C'est un gros problème de recruter et de conserver les techniciens talentueux, même pour Boeing", souligne M. Guzzetti.

L'enquête sur les deux crashes a démontré que Boeing avait sciemment dissimulé à la FAA des problèmes de conception du logiciel MCAS, à l'origine des accidents, a rappelé mi-avril Joe Jacobsen, un lanceur d'alerte, devant la Commission de Richard Blumenthal.

M. Jacobsen, qui a travaillé 25 ans à la FAA après onze ans chez Boeing, a estimé que le régulateur était "trop captif" du constructeur.

Le régulateur est rattaché au ministère des Transports, dont l'inspecteur général (OIG) mène depuis juin 2022 un audit sur la supervision par la FAA de la production du 737 et du 787 --le rapport final est attendu cet été.

L'OIG avait conclu en 2021 que les "faiblesses" dans la certification et la délégation d'autorité avaient nui à la supervision du 737 MAX 8.


L’Arabie saoudite dévoilera sa feuille de route pour transformer le secteur de l’aviation en une industrie générant 2 milliards de dollars

La feuille de route soutiendra les propriétaires d’avions privés, l’Arabie saoudite cherchant à devenir un centre d’affaires. (Shutterstock)
La feuille de route soutiendra les propriétaires d’avions privés, l’Arabie saoudite cherchant à devenir un centre d’affaires. (Shutterstock)
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  • Le FAF 2024 réunira à Riyad des responsables de l’aviation de plus de cent pays, notamment des ministres, des régulateurs, des constructeurs, des compagnies aériennes et des aéroports
  • L’Arabie saoudite a revu à la hausse son objectif touristique pour 2030, le faisant passer de 100 millions à 150 millions de visiteurs en octobre 2023

RIYAD: Une feuille de route ambitieuse décrivant comment l’Arabie saoudite compte décupler la croissance de son secteur de l’aviation pour en faire une industrie générant 2 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) sera dévoilée lors d’un événement spécial au mois de mai.

Elle couvre le marché des avions d’affaires, y compris les avions charters, privés et d’entreprise, et soutiendra le développement de l’Arabie saoudite en tant que destination touristique et d’entreprise à forte valeur ajoutée au niveau mondial.

Les détails de la feuille de route seront dévoilés lors de l’édition 2024 du Future Aviation Forum (FAF), qui réunira 5 000 leaders, notamment des investisseurs privés, des opérateurs et des prestataires de services, et qui se tiendra à Riyad du 20 au 22 mai.

Cette feuille de route a été réalisée après que l’Arabie saoudite a revu à la hausse son objectif touristique pour 2030, le faisant passer de 100 millions à 150 millions de visiteurs en octobre 2023.

Le forum sera organisé par l’Autorité générale de l'aviation civile (Gaca), dont le président, Abdelaziz al-Duailej, a expliqué: «L’aviation générale est essentielle à la croissance des secteurs à forte valeur ajoutée de l’économie saoudienne, notamment le tourisme, les affaires et les événements de divertissement».

«La feuille de route de la Gaca stimulera fortement le secteur dans le Royaume en transformant les infrastructures et les réglementations, tout en développant, promouvant et améliorant les services d’aviation générale sur le marché.»

«La Gaca attend avec impatience d’accueillir les investisseurs, les opérateurs et les prestataires de services du secteur de l’aviation générale lors du Future Aviation Forum en mai, où nous présenterons ce plan ambitieux à un public mondial.»

La feuille de route soutiendra les propriétaires et les bailleurs d’avions privés, ainsi que les investisseurs, les opérateurs et les prestataires de services, grâce à des investissements coordonnés dans les infrastructures et à une rationalisation de la réglementation.

Cette annonce fait suite à la suppression par la Gaca des «restrictions sur les vols à vide», c’est-à-dire lorsqu’un avion vole sans passagers ni fret à bord, et à la simplification des exigences en matière de licences économiques pour les opérateurs et les investisseurs en octobre 2023, afin de stimuler le secteur de l’aviation générale.

Le FAF 2024 réunira à Riyad des responsables de l’aviation de plus de cent pays, notamment des ministres, des régulateurs, des constructeurs, des compagnies aériennes et des aéroports.

Il a déjà été annoncé que l’Arabie saoudite dévoilera des opportunités d’investissement évaluées à plus de 100 milliards de dollars afin de mettre en œuvre son ambitieuse Stratégie d’aviation saoudienne.

Parmi les investissements qui seront annoncés lors du forum figurent des projets et des mesures d’incitation concernant les aéroports, les compagnies aériennes, les services au sol, le fret et la logistique.

Sur les 100 milliards de dollars consacrés aux investissements, plus de 50 milliards seront alloués aux aéroports et environ 40 milliards aux nouvelles commandes d’avions. En ce qui concerne les 10 milliards de dollars restants, ils seront destinés à d’autres projets. Sur ces 10 milliards de dollars, 5 milliards seront consacrés à la mise en place de zones logistiques spéciales autour des principaux aéroports de Riyad, de Djeddah et de Dammam.

Au cours de l’édition 2022 du forum, plus de cinquante accords ont été signés et des contrats d’une valeur de 2,7 milliards de dollars ont été conclus. Lors de l’événement à venir, des annonces commerciales seront faites, la feuille de route sera dévoilée et des tables rondes seront organisées avec des experts de l’aviation générale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A Paris, le CAC 40 bat son record en séance, à l'unisson des Bourses en Europe

La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales. (AFP).
La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales. (AFP).
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  • L'indice CAC 40 a atteint 8.256,71 points, en hausse de 0,84% vers 11H05 (09H05 GMT), dépassant son précédent record du 28 mars
  • La cote parisienne suit en cela les autres places financières en Europe: Londres repousse ses sommets presque à chaque séance depuis le 23 avril, Francfort a aussi établi un nouveau record jeudi, amélioré vendredi

PARIS: La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales.

L'indice CAC 40 a atteint 8.256,71 points, en hausse de 0,84% vers 11H05 (09H05 GMT), dépassant son précédent record du 28 mars (8.253,59 points).

La cote parisienne suit en cela les autres places financières en Europe: Londres repousse ses sommets presque à chaque séance depuis le 23 avril, Francfort a aussi établi un nouveau record jeudi, amélioré vendredi.

La Bourse d'Amsterdam est aussi à un sommet, tout comme l'indice européen Stoxx600, tandis que les principaux indices italien, espagnol ou polonais sont proches de leur plus haut de l'année.

Après un mois d'avril difficile, les places boursières ont rebondi à mesure que les banques centrales donnent de nouvelles indications sur leur volonté de relâcher leur pression sur l'économie, en baissant les taux d'intérêt à court ou moyen terme.

La dynamique économique en Europe va plutôt dans le sens des investisseurs. Les indicateurs montrent une reprise de l'activité, après plusieurs trimestres où la zone euro a frôlé la récession et ou le Royaume-Uni y est tombé.

Les indicateurs d'activité en avril pour la zone euro (PMI) sont en progrès et, vendredi, l'Office national des statistiques britanniques a montré que le produit intérieur brut du pays avait progressé de 0,6% lors des trois premiers mois de l'année, davantage encore que les anticipations des analystes.

Les données en Chine présagent aussi d'un frémissement, de bon augure pour les entreprises phares françaises, comme le secteur du luxe.