Les Etats-Unis autorisent un nouveau traitement très attendu contre Alzheimer

Les autorités sanitaires américaines ont autorisé vendredi un nouveau médicament contre Alzheimer visant à réduire le déclin cognitif des patients souffrant de cette maladie neurodégénérative (Photo d'illustration, AFP)
Les autorités sanitaires américaines ont autorisé vendredi un nouveau médicament contre Alzheimer visant à réduire le déclin cognitif des patients souffrant de cette maladie neurodégénérative (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

Les Etats-Unis autorisent un nouveau traitement très attendu contre Alzheimer

  • Administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, il est développé par l'entreprise pharmaceutique japonaise Eisai, en partenariat avec l'américaine Biogen
  • L'autorisation de la FDA s'appuie sur les résultats d'essais cliniques ayant montré que le médicament permettait de réduire les plaques amyloïdes

WASHINGTON: Les autorités sanitaires américaines ont autorisé vendredi un nouveau médicament contre Alzheimer visant à réduire le déclin cognitif des patients souffrant de cette maladie neurodégénérative, un traitement très attendu après le lancement raté d'un précédent médicament au mécanisme similaire il y a un an et demi.

Le nouveau traitement, qui sera commercialisé sous le nom de Leqembi, est désormais recommandé par l'Agence américaine des médicaments (FDA) pour les patients n'ayant pas encore atteint un stade avancé de la maladie.

Administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, il est développé par l'entreprise pharmaceutique japonaise Eisai, en partenariat avec l'américaine Biogen.

Il représente "une avancée importante dans notre bataille pour traiter efficacement la maladie d'Alzheimer", dont souffrent quelque 6,5 millions d'Américains, a déclaré la FDA dans un communiqué.

Le Leqembi, dont le principe actif est nommé lecanemab, cible les dépôts d'une protéine appelée bêta-amyloïde. Si la cause exacte de la maladie d'Alzheimer reste mal comprise, les cerveaux des patients présentent des plaques amyloïdes, qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme.

C'est ce qui entraîne les pertes de mémoire caractéristiques de la maladie. Dans les dernières phases, les patients ne peuvent plus effectuer les tâches quotidiennes ou tenir de conversations.

L'autorisation de la FDA s'appuie sur les résultats d'essais cliniques ayant montré que le médicament permettait de réduire les plaques amyloïdes.

L'agence mentionne également les résultats d'essais cliniques plus vastes, publiés récemment dans une revue scientifique et dont la FDA prévoit de recevoir les données complètes "prochainement".

Menés sur près de 1 800 personnes suivies pendant 18 mois, ces essais avaient révélé une réduction de 27% du déclin cognitif des patients traités avec le lecanemab. Une première pour un médicament de ce type.

Mais l'étude avait également révélé des effets indésirables graves: une partie des patients traités ont souffert d'hémorragies cérébrales. Au moins une personne ayant reçu le traitement est décédée.

"Compte tenu de ces inquiétudes, savoir si le lecanemab va vraiment changer la donne comme certains le disent reste à prouver", avaient écrit des experts dans le journal scientifique The Lancet début décembre.

La FDA a inclus un avertissement concernant le risque de saignement dans les informations du médicament.

26 500 dollars par an

Selon un communiqué d'Eisai, environ 100 000 personnes pourraient recevoir ce traitement aux Etats-Unis d'ici trois ans, compte tenu des critères d'éligibilité (déficit cognitif léger et confirmation de la présence de plaques amyloïdes).

Il s'agit du deuxième traitement contre Alzheimer approuvé récemment par la FDA, après l'Aduhelm en juin 2021 (qui utilise une molécule nommée aducanumab). Egalement produit par les sociétés Biogen et Esai, et visant également les plaques amyloïdes, il s'agissait du premier médicament mis sur le marché contre cette maladie en près de deux décennies.

Mais son lancement n'avait pas eu le succès escompté: son autorisation avait suscité la controverse, certains experts critiquant le manque de preuves sur son efficacité. Son usage avait par la suite été restreint aux personnes atteintes de cas modérés de la maladie.

Un récent rapport parlementaire américain a également blâmé son prix exorbitant (56 000 dollars par an). Le système de couverture santé fédéral Medicare, destiné aux personnes âgées, avait annoncé ne le rembourser que s'il était pris dans le cadre d'essais cliniques.

Le Leqembi sera lui lancé à un prix de 26 500 dollars par an, dans le but de "promouvoir l'accès pour les patients, réduire le poids financier global et soutenir la pérennité du système de santé", a annoncé Eisai vendredi dans un communiqué.

La question de la couverture de ce nouveau traitement par Medicare n'a pas encore été tranchée

"Les personnes vivant avec cette maladie mortelle n'ont pas le temps d'attendre un remède miracle", a déclaré dans un communiqué Joanne Pike, présidente de la Alzheimer Association, qui a appelé à ce que Medicare accepte de rembourser le Leqembi.

Il a été approuvé dans le cadre d'un programme accéléré de la FDA, qui permet d'autoriser plus rapidement des traitements contre des pathologies graves et ne pouvant pas déjà être efficacement soignées.

Depuis des décennies, les chercheurs ont échoué à réaliser une véritable percée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer, et c'est pourquoi l'autorisation de cette nouvelle classe de traitement a suscité tant d'espoir chez certains. Mais aucun remède permettant une guérison n'existe encore à ce jour.


Grèce: l'incendie au sud d'Athènes est circonscrit, selon les pompiers

Le violent incendie de forêt qui a ravagé jeudi de nombreuses localités balnéaires au sud d'Athènes est "circonscrit" depuis vendredi matin, ont annoncé les pompiers grecs. (AFP)
Le violent incendie de forêt qui a ravagé jeudi de nombreuses localités balnéaires au sud d'Athènes est "circonscrit" depuis vendredi matin, ont annoncé les pompiers grecs. (AFP)
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  • Quelque "104 pompiers avec 37 véhicules et un hélicoptère sont toujours sur le front pour éviter des reprises de feu", a précisé un porte-parole des pompiers à l'AFP à propos du feu qui s'est déclaré jeudi dans des localités balnéaires
  • Il a entraîné l'évacuation de dizaines de personnes dans au moins cinq villages prisés des touristes grecs et étrangers, non loin du cap Sounion, où se trouve un célèbre temple antique

ATHENES: Le violent incendie de forêt qui a ravagé jeudi de nombreuses localités balnéaires au sud d'Athènes est "circonscrit" depuis vendredi matin, ont annoncé les pompiers grecs.

La Protection civile grecque a toutefois mis en garde contre les risques d'incendie "très élevés" vendredi notamment en Attique, la région qui entoure Athènes, et les îles du nord de la mer Egée, en raison de températures élevées et de vents importants.

Quelque "104 pompiers avec 37 véhicules et un hélicoptère sont toujours sur le front pour éviter des reprises de feu", a précisé un porte-parole des pompiers à l'AFP à propos du feu qui s'est déclaré jeudi dans les localités balnéaires de Palaia Fokaia et Thymari, à 50 km au sud d'Athènes.

Il a entraîné l'évacuation de dizaines de personnes dans au moins cinq villages prisés des touristes grecs et étrangers, non loin du cap Sounion, où se trouve un célèbre temple antique.

Des champs, des oliveraies et des terrains ainsi que quelques habitations ont été détruits par les flammes.

Située dans le sud-est de la Méditerranée, la Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies chaque été, alimentés par des vents violents, la sécheresse et des températures élevées.

Vendredi, le mercure devrait atteindre jusqu'à 37 degrés Celsius à Athènes. Cette première vague de chaleur en Grèce doit se poursuivre jusqu'à samedi, selon les prévisions météorologiques.

Depuis dimanche, un autre incendie de forêt est en cours sur l'île de Chios dans le nord-est de la mer Egée. Il a jusqu'ici ravagé plus de 4.000 hectares, selon l'observatoire européen Copernicus.

Vendredi selon les pompiers grecs, "la situation à Chios était sous contrôle, avec près de 200 pompiers toujours sur le terrain en cas de reprise des feux".

L'an dernier, quelque 45.000 hectares sont partis en fumée dans toute la Grèce, avec notamment un incendie ravageur dans la banlieue nord de la capitale grecque ayant fait un mort.


L'Iran n'a pas déplacé d'uranium hautement enrichi avant les frappes, selon les Etats-Unis

Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes". (AFP)
Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes". (AFP)
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  • Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes"
  • "Je peux vous dire que les Etats-Unis n'ont eu aucune indication que de l'uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l'ai vu aussi raconté à tort", a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt.

WASHINGTON: L'administration de Donald Trump a réfuté mercredi l'hypothèse que l'Iran ait déplacé son uranium hautement enrichi avant les frappes américaines, sur fond de questions autour de l'impact de cette opération militaire sur le programme nucléaire de Téhéran.

Donald Trump s'est emporté contre les médias américains après la divulgation d'un document confidentiel américain semant le doute sur l'efficacité des bombardements menés dimanche en soutien à Israël contre les sites stratégiques de Fordo, Natanz et Ispahan.

Selon lui, les frappes américaines menées en Iran ont provoqué la destruction totale des installations nucléaires visées.

Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a également confirmé dans un communiqué que, selon "des informations crédibles", le programme nucléaire de Téhéran avait été "gravement endommagé par les frappes ciblées récentes".

"Cela inclut de nouvelles informations venant d'une source/méthode historiquement fiable et exacte selon lesquelles plusieurs infrastructures nucléaire clés de l'Iran ont été détruites et leur reconstruction devrait prendre plusieurs années", a ajouté l'agence américaine du renseignement.

Téhéran a admis mercredi que ses installations nucléaires avaient été "considérablement endommagées" par les bombardements israéliens et américains pendant les 12 jours de guerre.

Mais des experts ont soulevé la possibilité que l'Iran se soit préparé à l'attaque en évacuant ses quelque 400 kilogrammes d'uranium enrichi à 60%, niveau proche du seuil de 90% nécessaire à la conception d'une bombe atomique.

"Je peux vous dire que les Etats-Unis n'ont eu aucune indication que de l'uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l'ai vu aussi raconté à tort", a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt.

"Quant à ce qu'il y a sur le terrain en ce moment, c'est enseveli sous des kilomètres et des kilomètres de gravats en raison du succès des frappes de samedi soir", a-t-elle ajouté.

L'Agence internationale de l'énergie nucléaire (AIEA), avec qui le Parlement iranien veut suspendre la coopération du pays, "a perdu la visibilité sur ce matériel à partir du moment où les hostilités ont commencé" a de son côté déclaré son directeur général, Rafael Grossi, à la télévision française.

"Je ne voudrais pas donner l'impression que c'est perdu ou que c'est caché", a-t-il ajouté.

Selon un document classé secret-défense rapporté mardi par le média américain CNN, les frappes auraient retardé le programme nucléaire de Téhéran de seulement quelques mois, sans le détruire complètement, contrairement aux affirmations répétées de Donald Trump.

Une divulgation qui rendu le président américain furieux. Il a notamment annoncé une conférence de presse du ministre de la Défense Pete Hegseth, à 8H00 locales (12H00 GMT) jeudi afin de "lutter pour la dignité de nos grands pilotes américains".

Israël a lancé à partir du 13 juin des attaques massives sur l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément, défendant son droit à développer un programme nucléaire civil. L'Iran a répondu à l'offensive israélienne par des tirs de missiles.

Un fragile cessez-le-feu, annoncé par Donald Trump, est en place depuis mardi.

 


Nucléaire: la Russie opposée à la suspension par l'Iran de la coopération avec l'AIEA

"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. (AFP)
"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse. (AFP)
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  • Pour entrer en vigueur, le texte voté nécessite toutefois encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation
  • Ces derniers jours, les responsables iraniens avaient dénoncé l'absence, à leurs yeux, de "condamnation" de l'agence internationale après les attaques israéliennes et américaines sur les installations nucléaires du pays

MOSCOU: La Russie est opposée à la suspension par l'Iran, son allié au Moyen-Orient, de la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a indiqué jeudi son chef de la diplomatie, après le vote la veille par le Parlement iranien en faveur d'une suspension.

"Nous souhaitons que la coopération entre l'Iran et l'AIEA se poursuive, nous souhaitons que tous respectent la déclaration répétée à maintes reprises par l'Iran selon laquelle ce pays n'a pas et n'aura pas l'intention de se doter de l'arme nucléaire", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse.

A l'issue d'une guerre de douze jours avec Israël, pendant laquelle des sites nucléaires iraniens ont été touchés par des frappes israéliennes et américaines, le Parlement iranien a voté mercredi en faveur d'une suspension de la coopération avec l'AIEA.

Pour entrer en vigueur, le texte voté nécessite toutefois encore l'approbation du Conseil des Gardiens, un organe habilité à examiner la législation.

Ces derniers jours, les responsables iraniens avaient dénoncé l'absence, à leurs yeux, de "condamnation" de l'agence internationale après les attaques israéliennes et américaines sur les installations nucléaires du pays.

La coopération sera "forcément affectée", avait résumé pour sa part le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaeil Baqaei.

Cette décision de Téhéran a été vivement critiquée par le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, qui a estimé en réponse que ce travail était "une obligation juridique", et non "pas une faveur".

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations et défend, comme Moscou, un droit au nucléaire à des fins civiles.

La Russie, via son agence atomique Rosatom, dispose de plusieurs centaines de spécialistes sur le site de la centrale nucléaire de Bouchehr, dans le sud-ouest de l'Iran.