Depuis Washington, le ministre saoudien de la Défense appelle à un cessez-le-feu «immédiat» à Gaza

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Publié le Mardi 31 octobre 2023

Depuis Washington, le ministre saoudien de la Défense appelle à un cessez-le-feu «immédiat» à Gaza

  • Lors de sa rencontre avec Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, le prince Khalid a réitéré l’appel du Royaume à mettre un terme aux combats
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a rejeté lundi les appels au cessez-le-feu, annonçant l’expansion des opérations terrestres

RIYAD: Le ministre saoudien de la Défense, le prince Khalid ben Salmane, a souligné la nécessité d’établir un cessez-le-feu immédiat à Gaza, lors d’une réunion avec un haut responsable américain lundi.

Cet appel intervient alors que la situation humanitaire dans l’enclave palestinienne se détériore au moment où Israël mène une vaste campagne militaire contre le Hamas.

Lors de sa rencontre avec Jake Sullivan, le conseiller américain à la sécurité nationale, le prince Khalid a réitéré l’appel du Royaume à mettre un terme aux combats.

«J’ai insisté sur la nécessité d’établir un cessez-le-feu immédiat à Gaza, de protéger les civils, d’autoriser l’aide humanitaire et de reprendre le processus de paix», écrit le prince Khalid sur X après la réunion.

Les deux hommes rappellent «le besoin urgent d’accroître l’aide humanitaire à la population de Gaza», selon un communiqué publié par la Maison-Blanche, évoquant par ailleurs l’importance de parvenir à une paix durable entre les Palestiniens et les Israéliens, en s’appuyant sur les efforts saoudo-américains des derniers mois.

L’armée israélienne a commencé à déployer des troupes terrestres à Gaza ce week-end, appuyées par une couverture aérienne, dans un contexte d’appels à l’arrêt des combats pour permettre l’accès de l’aide humanitaire et empêcher de nouvelles effusions de sang.

Les dirigeants israéliens se sont engagés à détruire le Hamas après que le groupe a mené une attaque sur plusieurs fronts en Israël, tuant plus de mille quatre cents personnes, pour la plupart des civils. Israël bombarde depuis des semaines la bande de Gaza, densément peuplée. Plus de huit mille morts sont à déplorer parmi la population palestinienne.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a rejeté lundi les appels au cessez-le-feu, annonçant l’expansion des opérations terrestres. Il a promis qu’Israël «combattrait jusqu’à ce que cette bataille soit gagnée».

Le chef de l’Agence des nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déclaré au Conseil de sécurité qu’«un cessez-le-feu humanitaire immédiat est devenu une question de vie ou de mort pour des millions de personnes», accusant Israël de punir collectivement les habitants de Gaza.

La semaine dernière, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le président américain, Joe Biden, ont fait le point sur la situation à Gaza. Le prince héritier a appelé les États-Unis à se mobiliser de toute urgence pour mettre fin aux opérations militaires israéliennes qui ont coûté la vie à des milliers d’innocents.

Le prince Khalid et M. Sullivan ont également souligné «l’importance de dissuader tout acteur étatique ou non étatique de chercher à étendre le conflit».

Le conseiller de M. Biden a accueilli le prince Khalid, arrivé lundi dans la capitale américaine, ainsi que la délégation qui l’accompagnait, évoquant les «efforts en cours pour renforcer le partenariat de défense entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, qui a servi pendant des décennies de pierre angulaire en matière de dissuasion et de stabilité sur le plan régional».

Concernant le Yémen, le prince Khalid écrit: «Nous avons également discuté des efforts du Royaume au Yémen pour mettre fin à la crise et parvenir à la paix.» La Maison-Blanche a déclaré à ce sujet: «M. Sullivan s’est félicité de la désescalade significative du conflit au cours de la dernière année et demie, soutenant les efforts menés par l’Arabie saoudite pour mettre un terme à la guerre.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un groupe irakien visé par des frappes israéliennes près de Damas

Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout sur la tourelle d'un char de combat principal positionné dans le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 mai 2024. (Photo par Ahmad Gharabli AFP)
Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout sur la tourelle d'un char de combat principal positionné dans le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 mai 2024. (Photo par Ahmad Gharabli AFP)
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  • L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, rapporte qu'Israël a frappé un centre culturel et un camp d'entraînement d'Al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens
  • Une source au sein d'Al-Noujaba a confirmé qu'un centre culturel du groupe avait été détruit par une frappe israélienne près de Sayyeda Zeinab, mais n'a pas fait état de victimes

BEYROUTH, Liban : Des frappes nocturnes israéliennes ont ciblé le mouvement irakien Al-Noujaba, dans la région de Damas, ont indiqué jeudi le groupe armé pro-iranien et une ONG.

Israël commente rarement les frappes individuelles mais répète régulièrement qu'il ne permettra pas à son ennemi juré, l'Iran, d'accroître sa présence en Syrie.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, rapporte qu'Israël a frappé un centre culturel et un camp d'entraînement d'Al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens se faisant appeler «Résistance islamique en Irak».

Des ambulances se sont dirigées vers les zones ciblées, a indiqué l'ONG qui fait état de trois membres d'Al-Noujaba blessés.

Le centre et le camp sont situés dans le quartier de Sayyeda Zeinab, au sud de Damas, où de violentes explosions ont retenti à l'aube selon l'ONG, basée au Royaume-Uni.

Sayyeda Zeinab abrite un important sanctuaire chiite et est défendu par des miliciens pro-iraniens, notamment du Hezbollah, aux côtés de l'armée de Damas, selon l'OSDH.

Une source au sein d'Al-Noujaba a confirmé à l'AFP qu'un centre culturel du groupe avait été détruit par une frappe israélienne près de Sayyeda Zeinab, mais n'a pas fait état de victimes.

Al-Noujaba «n'a pas de base militaire déclarée en Syrie», a ajouté la source.

«Vers 3H20 du matin (00:20 GMT), l'ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le Golan syrien occupé, ciblant un bâtiment dans la région de Damas», a indiqué jeudi matin le ministère syrien de la Défense, cité par l'agence officielle Sana.

«Notre défense antiaérienne a abattu certains missiles», a ajouté le ministère, précisant que l'attaque «a causé quelques dégâts matérielles».

L'armée israélienne a conduit des centaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement en 2011 de la guerre civile qui y fait rage, ciblant principalement des positions militaires et des combattants pro-iraniens.

Le nombre de frappes s'est accru depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, lorsque le mouvement islamiste palestinien a mené une attaque meurtrière sans précédent contre Israël.

Le 13 avril, l'Iran a mené une attaque inédite contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l'aide des Etats-Unis et d'autres pays. Téhéran a dit avoir agi en «légitime défense» après l'attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril.


Les forces armées saoudiennes participent à un exercice militaire en Turquie

L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances et de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes
L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances et de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes
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  • Dès leur arrivée en Turquie, avant la phase d’exercices sur le terrain de l’EFES 2024, les unités saoudiennes ont été accueillies par l’attaché militaire à l’ambassade d’Arabie saoudite à Ankara, le commodore Adel al-Kalthami
  • L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances, de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes dans divers environnements et d’accroître leur efficacité au combat

RIYAD: Les forces armées saoudiennes participent à un exercice militaire multinational dans la ville turque d’Izmir, a annoncé, mercredi, le ministère de la Défense du Royaume.

Dès leur arrivée en Turquie, avant la phase d’exercices sur le terrain de l’EFES 2024, les unités saoudiennes ont été accueillies par l’attaché militaire à l’ambassade d’Arabie saoudite à Ankara, le commodore Adel al-Kalthami, directeur des exercices du Royaume, le général Nasser al-Suhaimi et des officiers des divisions des forces armées.

L’exercice comprend deux phases principales. La première est un exercice de centre de commandement au Centre multinational de guerre d’Istanbul et au Centre de formation de commandement conjoint d’Izmir, qui a commencé le 25 avril et a pris fin mercredi. La deuxième phase, qui comprend des exercices de tir réel dans la zone de Doganbey à Izmir, commence vendredi et se poursuit jusqu’au 30 mai.

Le chef de l’Autorité saoudienne d’éducation et de formation des forces armées, le général de division Adel al-Balawi, a déclaré que la participation des forces nationales à l’exercice reflète l’attention et le soutien accordés par les dirigeants saoudiens au développement de leurs capacités et au renforcement de leur organisation, de la formation et des compétences en armement.

L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances, de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes dans divers environnements, d’accroître leur efficacité au combat et de renforcer la coopération militaire, a-t-il ajouté.

Au cours de l’exercice, les unités saoudiennes et leurs homologues d’autres pays effectueront de nombreuses manœuvres par voies terrestre et maritime, notamment des opérations d’atterrissage en mer, des missions de recherche et de sauvetage et des réponses aux menaces posées par les drones, en utilisant des armes légères chargées de balles réelles et d’autres armes, conclut M. Al-Balawi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Au Maghreb, le soutien aux Palestiniens se crie dans les stades

Des manifestants pro-palestiniens tiennent un grand drapeau palestinien lors d'une manifestation à Rabat le 10 décembre 2017 contre la déclaration du président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël. (Photo Fadel Senna AFP)
Des manifestants pro-palestiniens tiennent un grand drapeau palestinien lors d'une manifestation à Rabat le 10 décembre 2017 contre la déclaration du président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël. (Photo Fadel Senna AFP)
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  • Chômage, inégalités, corruption: les ultras scandent des slogans qui ont largement disparu de la rue depuis qu'une vague de répression a balayé les mouvements de contestation, dans la foulée du Printemps arabe
  • Entre les banderoles réclamant plus de liberté, il y a les drapeaux palestiniens, omniprésents depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza

CASABLANCA, Maroc : «Ô Palestine ma bien aimée, Résiste!» Au Maghreb, la solidarité avec les Palestiniens s'affiche surtout, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, dans les stades de football, rares théâtres d'expression où les ultras crient les colères et les frustrations de la jeunesse.

Chômage, inégalités, corruption: les ultras scandent des slogans qui ont largement disparu de la rue depuis qu'une vague de répression a balayé les mouvements de contestation, dans la foulée du Printemps arabe, dénoncent des organisations de défense des droits humains.

Entre les banderoles réclamant plus de liberté, il y a les drapeaux palestiniens, omniprésents depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Dès le 8 octobre, au lendemain de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien qui a déclenché une offensive militaire israélienne meurtrière, retentissait dans le stade Mohammed-V de Casablanca une chanson des ultras de l'un des clubs phares de la capitale économique marocaine.

«Ô Palestine ma bien aimée, où sont les Arabes? Ils sont endormis, Ô toi le plus beau pays, Résiste!», dit l'air écrit par les ultras du Raja et repris depuis des années à travers le monde arabe.

A Alger en novembre, c'est un tifo représentant un Palestinien masqué, avec pour sous-titre «Je me sacrifie pour toi, terre des révolutionnaires», qui était déployé.

«La question palestinienne fédère tout le monde», note Abderrahim Bourkia, sociologue marocain, qui a écrit «Des ultras dans la ville».

«Les ultras se placent de manière générale du côté des opprimés. Pour eux, ça va de soi de chanter la Palestine», détaille-t-il.

- «Devoir» -

En Algérie et en Tunisie, des banderoles clament qu'«A Gaza, la faim et la soif c'est tous les jours», promettent que «Nous vengerons les enfants (palestiniens)», quand le Wydad Casablanca salue les «résistants au coeur des tunnels», en référence aux combattants du Hamas terrés sous Gaza, bombardé par Israël.

Pour Seif*, ultra du groupe «Zapatista» de l'Espérance de Tunis, la cause palestinienne fait partie des sujets que les ultras «partagent», comme «la corruption dans le sport» et la quête de liberté.

«Transmettre un message est le moins que l'on puisse faire», lance Ali*, un autre ultra espérantiste.

«Ne pas défendre les gens les plus proches de toi, tes frères, est-ce que ça paraît correct?», interroge-t-il: «La cause palestinienne n'est pas une tendance, c'est un devoir».

Les ultras interrogés par l'AFP indiquent qu'ils se sentent plus à l'aise dans les tribunes qu'ailleurs pour exprimer des opinions politiques.

«Le stade demeure le seul lieu» où épancher les émotions «est toléré», relève M. Bourkia.

Au Maroc, les manifestations pro-palestiniennes dénonçant les «massacres» à Gaza et la normalisation entre le royaume et Israël sont fréquentes, mais largement encadrées par les forces de l'ordre, comme ailleurs dans la région.

Hamza*, ultra du Wydad, estime que si son groupe organisait une marche pro-palestinienne, «les autorités stopperaient ça dès le premier instant».

«C'est beaucoup plus simple de le dire dans un stade», où l'«effet de foule» permet de «se défouler», ajoute l'étudiant en communication de 21 ans.

- «La vérité sort toujours des stades» -

Selon M. Bourkia, la jeunesse, qui se sent marginalisée, «semble avoir trouvé dans les ultras un porte-voix, un canal de liberté d'expression et l'opportunité de se former et de s'adonner à un travail collectif engagé».

«Nous ne faisons pas de politique mais la vérité sort toujours des stades (...). C'est la voix des quartiers populaires», affirme à l'AFP Abdelhamid*, un ultra du Mouloudia d'Alger.

Les ultras «veulent montrer qu'ils agissent, qu'ils ne sont pas simplement un groupe de supporters casse-cou et qu'ils ont, eux aussi, un avis», analyse le sociologue tunisien Mohamed Jouili.

Comme les autres ultras rencontrés par l'AFP, Hamza* à Casablanca se défend de tout hooliganisme et regrette que les autorités prononcent des peines contre certains -- allant jusqu'à l'emprisonnement -- pour «calmer» l'ensemble du groupe, dit-il.

Ces dernières années, des émeutes ont éclaté entre ultras lors de matches, donnant lieu à des sanctions contre des clubs.

«Mettre autant de pression sur cette population qui veut juste s'exprimer, ce n'est pas la bonne solution. Ca me motive encore plus», assure-t-il: «On n'arrêtera pas de scander ce qu'on veut scander et on n'arrêtera pas de chanter (pour la Palestine)».

 

*les prénoms ont été modifiés