Trois ans après la Covid, les touristes asiatiques de retour à Paris

Des touristes prennent des photos sur le pont du «Pont des Arts» à Paris. (Photo, AFP)
Des touristes prennent des photos sur le pont du «Pont des Arts» à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 novembre 2022

Trois ans après la Covid, les touristes asiatiques de retour à Paris

Des touristes prennent des photos sur le pont du «Pont des Arts» à Paris. (Photo, AFP)
  • Les réservations aériennes vers la capitale effectuées jusqu'au 10 octobre pour la fin de l'année 2022 (novembre et décembre) ont explosé pour les touristes venant d'Asie
  • Les visiteurs européens, eux, seront quasiment autant qu'avant la pandémie en fin d'année (-3%), les Italiens (+20%), Espagnols (+18%) et Britanniques (+15%) étant même plus nombreux

PARIS: Les touristes en provenance du continent asiatique sont de retour à Paris en cette fin d'année, à l'exception de la Chine, et ceux d'autres régions du monde se rapprochent des niveaux d'avant-Covid, indique l'office de tourisme parisien dans son baromètre d'octobre. 

Les réservations aériennes vers la capitale effectuées jusqu'au 10 octobre pour la fin de l'année 2022 (novembre et décembre) ont explosé pour les touristes venant d'Asie, en comparaison avec 2021: +519% pour l'Asie du Nord-Est, +452% pour le Moyen-Orient et +36% pour l'Asie du Sud-Est. 

Quasiment trois ans après le début de la crise sanitaire, ces régions retrouvent des niveaux de fréquentation qui se rapprochent de ceux de 2019: il y aura ainsi seulement 12% de touristes d'Asie du Sud-Est en moins vis-à-vis de la dernière année avant-crise, et 19% en moins du Moyen-Orient. 

L'Asie du Nord-Est fait exception (-56% par rapport à 2019) car "les touristes chinois manquent encore à l'appel", précise l'office de tourisme, ajoutant: "Il y a une bonne amélioration pour la Corée du Sud, le Japon commence à revenir". 

Déjà visible depuis le début de l'année, le retour des touristes en provenance d'Amérique se confirme également. Là aussi, Paris retrouve des niveaux de fréquentation presque comparables à 2019: -10% pour l'Amérique du Nord et -13% pour l'Amérique du Sud. 

Les visiteurs européens, eux, seront quasiment autant qu'avant la pandémie en fin d'année (-3%), les Italiens (+20%), Espagnols (+18%) et Britanniques (+15%) étant même plus nombreux. 

Selon les premières estimations de l'office de tourisme, la fréquentation du Grand Paris pour 2022 "pourrait être de l'ordre de 35 millions de touristes", soit 9% de moins qu'en 2019. 

Paris a été la première destination mondiale recherchée pour l'automne, devant Londres et Marrakech, selon les données de la plateforme Booking. 

Le début d'automne a aussi été marqué par la reprise des congrès et salons dans la Ville Lumière: le Mondial de l'auto (400.000 visiteurs) et le salon international de l'alimentation (265.000 visiteurs) "ont dynamisé la fréquentation hôtelière de la capitale", avec des établissements complets certains jours, souligne l'office de tourisme parisien. 

"La reprise du tourisme d'affaires cet automne complète celle observée sur le tourisme de loisir au printemps", résume la même source qui envisage 2023 avec un "raisonnable optimisme" malgré les incertitudes que constituent le climat économique et la crise énergétique. 


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.