Le Hamas étudie un projet d'accord de trêve à Gaza

Depuis dimanche, des milliers de Palestiniens ont fui Rafah, notamment pour regagner Khan Younès. (AFP).
Depuis dimanche, des milliers de Palestiniens ont fui Rafah, notamment pour regagner Khan Younès. (AFP).
Short Url
Publié le Mardi 09 avril 2024

Le Hamas étudie un projet d'accord de trêve à Gaza

  • Six mois après le début de la guerre, les pays médiateurs que sont le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis ont mis sur la table une proposition en trois étapes dont la première prévoit une trêve de six semaines
  • Disant "apprécier" les efforts des médiateurs et "souhaiter" un accord, le Hamas a indiqué mardi dans un communiqué que les Israéliens "n'avaient répondu à aucune" de leur demande

TERRITOIRES PALESTINIENS: Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mardi étudier un projet de trêve de plusieurs semaines dans les combats et les raids aériens à Gaza, assorti de la libération de dizaines d'otages israéliens, en dépit du rejet de certaines de ses demandes.

Six mois après le début de la guerre, les pays médiateurs que sont le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis ont mis sur la table une proposition en trois étapes dont la première prévoit une trêve de six semaines, a indiqué une source au sein du Hamas.

Disant "apprécier" les efforts des médiateurs et "souhaiter" un accord, le mouvement a indiqué mardi dans un communiqué que les Israéliens "n'avaient répondu à aucune" de leur demande sans plus de détails.

"Malgré cela, la direction du mouvement étudie la proposition (...) et informera les médiateurs de sa réponse", a ajouté le mouvement à l'heure où les Palestiniens se préparent à l'Aïd al-Fitr pour mercredi, célébrations marquant la fin du mois du ramadan, particulièrement difficile cette année à Gaza.

Outre un cessez-le-feu de six semaines, la proposition prévoit aussi dans un premier temps la libération de 42 otages israéliennes en échange de 800 à 900 Palestiniens détenus en Israël, l'entrée de 400 à 500 camions d'aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon la source au sein du Hamas.

Le Hamas exige un cessez-le-feu définitif, le retrait israélien de l'ensemble de Gaza et l'acheminement de davantage d'aide pour la population locale menacée de famine selon l'ONU.

Sans souscrire à un cessez-le-feu définitif et un retrait de l'ensemble du territoire, Israël a retiré dimanche ses troupes de Khan Younès (sud), épicentre de combats ces dernières semaines et annoncé l'entrée lundi de 419 camions d'aide, le nombre le plus élevé depuis le début de la guerre.

Son ministre de la Défense Yoav Gallant a jugé "le moment opportun" pour conclure une trêve, ce qui n'a toutefois pas empêché les frappes aériennes de se poursuivre dans la nuit de lundi à mardi, le Hamas dénonçant notamment une frappe meurtrière dans le centre du territoire.

Interrogé par la BBC, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères Majed al-Ansari s'est dit lui plus "optimiste" qu'il y a quelques jours, ajoutant toutefois que les négociations sont loin d'être dans leur dernière "ligne droite".

Macron, Sissi et Abdallah II

Le président français Emmanuel Macron, le chef de l'Etat égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé à un cessez-le feu "immédiat" et "permanent" ainsi qu'à la libération de "tous les otages" à Gaza, écrivent-ils dans une tribune parue dans quatre journaux, dont Le Monde.

"La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu'elle entraîne doivent cesser immédiatement", soulignent ces chefs d'Etat en mettant en garde Israël contre les "conséquences dangereuses" d'une offensive à Rafah.

Si les pourparlers de trêve se poursuivent, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit tenir malgré tout à une offensive sur la ville de Rafah, dernier bastion selon lui du Hamas dans la bande de Gaza.

"Cela se fera - il y a une date", a-t-il déclaré dans un message vidéo, sans toutefois préciser cette date. M. Netanyahu s'oppose à un cessez-le-feu définitif, affirmant plutôt que l'armée israélienne doit "anéantir" les capacités militaires du Hamas avant d'envisager la fin de son opération.

Presque immédiatement après cette annonce de M. Netanyahu, les Etats-Unis ont réaffirmé leur opposition à cette opération sur Rafah, ville frontalière de l'Egypte où s'entassent, dans des conditions très précaires, près d'un million et demi de Palestiniens, en majorité déplacés par les violences.

"Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu'une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur ces civils et qu'elle nuirait en fin de compte à la sécurité d'Israël", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

« Indescriptible »

Depuis dimanche, des milliers de Palestiniens ont fui Rafah, notamment pour regagner Khan Younès, a constaté l'AFP. "Nous espérions trouver la maison ou ce qu'il en reste", a raconté Safa Qandil, une femme de 46 ans qui a perdu son fils et sa belle-fille, enceinte.

De la maison familiale, il ne reste plus rien. "C'est (...) indescriptible", confie-t-elle. "Plus rien ne ressemble à ce que nous avons connu", avant la guerre, témoigne de son côté Salim Sharab, 37 ans, lui aussi à la recherche de sa maison dans Khan Younès dévasté.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent en Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des chiffres officiels israéliens.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 sont toujours détenues à Gaza, dont 34 sont mortes d'après des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste et lancé une vaste offensive qui a fait jusqu'à présent 33.207 morts, en majorité des femmes et des mineurs, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007.

Face à la situation à Gaza, le Nicaragua a intenté une action en justice contre l'Allemagne devant la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l'ONU, dénonçant son soutien militaire à Israël.

Qualifiant lundi de "grossièrement biaisée" la présentation du Nicaragua, l'Allemagne doit répondre devant la cour dès mardi.


Nucléaire: l'Iran met en garde les Européens contre une «erreur stratégique»

L'Iran a mis en garde vendredi les Européens contre une "erreur stratégique" s'ils soutenaient une résolution accusant Téhéran de ne pas respecter ses obligations en matière de nucléaire, lors d'une réunion la semaine prochaine de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). (AFP)
L'Iran a mis en garde vendredi les Européens contre une "erreur stratégique" s'ils soutenaient une résolution accusant Téhéran de ne pas respecter ses obligations en matière de nucléaire, lors d'une réunion la semaine prochaine de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). (AFP)
Short Url
  • "Au lieu d'agir de bonne foi", le E3, qui regroupe Londres, Paris et Berlin, "opte pour des actions malveillantes contre l'Iran au Conseil des gouverneurs de l'AIEA", a écrit le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, sur X
  • "Notez bien mes mots alors que l'Europe envisage une autre erreur stratégique majeure: l'Iran réagira fermement à toute violation de ses droits", a-t-il ajouté

TEHERAN: L'Iran a mis en garde vendredi les Européens contre une "erreur stratégique" s'ils soutenaient une résolution accusant Téhéran de ne pas respecter ses obligations en matière de nucléaire, lors d'une réunion la semaine prochaine de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

"Au lieu d'agir de bonne foi", le E3, qui regroupe Londres, Paris et Berlin, "opte pour des actions malveillantes contre l'Iran au Conseil des gouverneurs de l'AIEA", a écrit le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, sur X.

"Notez bien mes mots alors que l'Europe envisage une autre erreur stratégique majeure: l'Iran réagira fermement à toute violation de ses droits", a-t-il ajouté.

Selon des sources diplomatiques, les Européens et les Etats-Unis ont l'intention de soumettre la semaine prochaine au Conseil des gouverneurs de l'AIEA une résolution contre l'Iran, avec menace de renvoi du dossier devant les Nations unies.

Le texte, préparé par Washington ainsi que les pays de l'E3, "s'appuie sur le rapport complet" divulgué il y a quelques jours par l'AIEA, a souligné l'une de ces sources, précisant que le vote devrait avoir lieu mercredi prochain à Vienne.

Dans ce document qualifié de "politique" par Téhéran, l'AIEA appelle Téhéran à davantage de transparence sur son programme nucléaire.

Téhéran a par ailleurs accéléré ces derniers mois sa production d'uranium enrichi à 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la fabrication d'une bombe.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne sont avec la Russie et la Chine membres de l'accord pour encadrer le programme nucléaire iranien conclu avec la République islamique en 2015, dont les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement trois ans plus tard durant le premier mandat de Donald Trump.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l'Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

L'Iran se défend d'avoir de telles ambitions militaires mais insiste sur son droit au nucléaire civil notamment pour l'énergie, en vertu du Traité de non-prolifération (TNP) dont il est signataire.

Ennemis depuis plus de quatre décennies, l'Iran et les Etats-Unis ont tenu depuis avril cinq séries de pourparlers, sous la médiation d'Oman, afin de tenter de conclure un nouvel accord censé empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions qui paralysent son économie.


La France ne reconnaîtra pas seule un État de Palestine selon le chef de la diplomatie française

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères (Photo AFP)
Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères (Photo AFP)
Short Url
  • La France est « déterminée » à reconnaître un État de Palestine, mais ne le fera pas seule, a laissé entendre le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
  • « Si nous le faisons, c'est pour changer les choses et faire en sorte que l'existence de cet État de Palestine soit plus crédible », a-t-il ajouté.

PARIS : La France est « déterminée » à reconnaître un État de Palestine, mais ne le fera pas seule, a laissé entendre le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, à quelques jours d'une conférence organisée à l'ONU sur cette question.

Interrogé par RTL sur la question de savoir si la France, qui coprésidera cette conférence avec l'Arabie saoudite à New York, reconnaîtra un État de Palestine, M. Barrot a réaffirmé : « Nous sommes déterminés à le faire. »

L'objectif, a-t-il dit, est « d'entraîner avec nous un certain nombre de pays, et d'entraîner aussi toutes les parties prenantes, notamment l'Autorité palestinienne et les pays arabes ».

Il a toutefois précisé que la France n'officialiserait pas seule une telle reconnaissance.

« La France aurait pu prendre une décision à portée symbolique. Ce n'est pas le choix que nous avons retenu, car nous avons une responsabilité particulière : la France est un membre permanent du Conseil de sécurité », a affirmé le ministre.

« Si nous le faisons, c'est pour changer les choses et faire en sorte que l'existence de cet État de Palestine soit plus crédible », a-t-il ajouté.

Il a également rappelé la « nécessité absolue » selon Paris de traiter de la question du désarmement du Hamas pour l'avenir de Gaza.

La conférence internationale co-présidée par la France et l'Arabie saoudite, qui doit relancer une solution pacifique au conflit israélo-palestinien dite « à deux États », se tiendra du 17 au 20 juin.

M. Barrot a également dénoncé « un système militarisé de distribution » de l'aide humanitaire à Gaza, affamée par un blocus de plus de deux mois imposé par Israël, seulement partiellement assoupli depuis quelques jours.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a autorisé une quantité limitée d'aide humanitaire via la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les États-Unis et Israël, et qui a annoncé jeudi avoir repris ses distributions de nourriture. 

« Le résultat, c'est le chaos. Ce système de distribution a provoqué des émeutes et des violences meurtrières », a déclaré M. Barrot.

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage Gaza, déclenchée par l'attaque du 7 octobre, qui a fait 1 218 morts côté israélien, en majorité des civils.

En réponse, Israël a lancé une campagne militaire de représailles, passant par des bombardements massifs et des combats au sol, qui a tué plus de 54 600 Palestiniens, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.


Les pèlerins saluent l'attention et l'organisation dont fait preuve l'Arabie saoudite

Les pèlerins ont salué l'attention généreuse dont ils ont bénéficié depuis leur arrivée en Arabie saoudite jusqu'à leur arrivée sur les lieux saints. (SPA)
Les pèlerins ont salué l'attention généreuse dont ils ont bénéficié depuis leur arrivée en Arabie saoudite jusqu'à leur arrivée sur les lieux saints. (SPA)
Short Url
  • Plusieurs invités du programme d'accueil du Gardien des deux saintes mosquées pour le hadj et la omra ont exprimé leur profonde émotion.
  • Cette année, le programme du Gardien des deux saintes mosquées accueille plus de 2 400 pèlerins provenant de plus de 100 pays.

ARAFAT : Plusieurs invités du programme d'accueil du Gardien des deux saintes mosquées pour le hadj et la omra ont exprimé leur profonde émotion alors qu'ils se trouvaient dans la plaine d'Arafat, affirmant que le chant de la talbiyah et les supplications figuraient parmi les moments les plus marquants de leur vie.

Selon l'agence de presse saoudienne, ils ont salué les soins généreux dont ils ont bénéficié depuis leur arrivée dans le Royaume jusqu'à leur arrivée sur les lieux saints.

Originaire de Nouvelle-Zélande, le pèlerin Mohammed Amer a déclaré : « Le jour d'Arafat est extraordinaire dans les moindres détails ; c'est un moment de sérénité et de paix. Je n'aurais jamais imaginé vivre cela dans un tel honneur, avec une telle organisation et une telle attention. » 

Il a félicité le Royaume et ses dirigeants pour avoir facilité les rituels et assuré le confort de chaque pèlerin, a rapporté la SPA.
Il a félicité le Royaume et ses dirigeants pour avoir facilité les rituels et assuré le confort de chaque pèlerin, a rapporté la SPA.

Le pèlerin Sameh Abu Baker, originaire de Palestine, a apprécié les services et l'organisation exceptionnelle du mouvement des pèlerins.

Il a déclaré : « Les émotions ressenties en ce grand jour sont indescriptibles. La joie remplit nos cœurs lorsque nous voyons les pèlerins répondre à l'unisson. Ces moments resteront gravés dans nos mémoires. »

Cette année, le programme du Gardien des deux saintes mosquées accueille plus de 2 400 pèlerins provenant de plus de 100 pays, renforçant ainsi la mission mondiale du Royaume de servir les deux saintes mosquées et les pèlerins. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com