Libye: le gouvernement parallèle menace de bloquer les exportations pétrolières

Une photo prise le 24 septembre 2020 montre une vue partielle du port pétrolier de Brega à environ 270 km à l'ouest de la ville de Benghazi, dans l'est de la Libye. (AFP)
Une photo prise le 24 septembre 2020 montre une vue partielle du port pétrolier de Brega à environ 270 km à l'ouest de la ville de Benghazi, dans l'est de la Libye. (AFP)
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Publié le Samedi 24 juin 2023

Libye: le gouvernement parallèle menace de bloquer les exportations pétrolières

  • Les plus importants terminaux pétroliers de la Libye se trouvent dans l'est du pays, sous le contrôle d'un exécutif parallèle soutenu par Khalifa Haftar, l'homme fort de cette vaste région
  • Les recettes du pétrole, principale source de revenus du pays, sont en revanche gérées par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et la Banque centrale, basées à Tripoli (ouest)

TRIPOLI: Le gouvernement parallèle installé dans l’est de la Libye a menacé samedi de bloquer les exportations d'hydrocarbures, principale ressource du pays, accusant l'exécutif rival basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, de gaspiller les recettes pétrolières.

Les plus importants terminaux pétroliers de la Libye se trouvent dans l'est du pays, sous le contrôle d'un exécutif parallèle soutenu par Khalifa Haftar, l'homme fort de cette vaste région.

Les recettes du pétrole, principale source de revenus du pays, sont en revanche gérées par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et la Banque centrale, basées à Tripoli (ouest), où se trouve le gouvernement dirigé par Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU.

Dans un communiqué dont l’AFP a reçu une copie samedi, le chef du gouvernement parallèle par intérim Oussama Hamad s'est dit prêt à "empêcher (...) l’exportation du pétrole et du gaz", exigeant une "saisie" des revenus pétroliers gérés par ses rivaux.

Il a menacé également de recourir à la justice afin de "mandater un administrateur judiciaire" pour la gestion des fonds saisis.

Faisant référence à un rapport de l'Autorité de contrôle administratif, chargée de contrôler la gestion du budget de l’Etat, il a affirmé que les autorités avaient "constaté (…) des violations flagrantes commises par le gouvernement (de Dbeibah) concernant les deniers publics".

Et de noter "la dilapidation de milliards (...) pour des choses qui ne sont pas prioritaires vu la situation actuelle du pays".

Le rapport n’a pas été officiellement publié mais a été posté sur les réseaux sociaux suscitant de nombreuses réactions critiques. L'AFP n'a pas pu en vérifier l'authenticité.

Dotée des réserves les plus abondantes d'Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et secouée par des divisions entre l'est et l'ouest du pays.

Depuis, les terminaux et champs pétroliers du pays ont été bloqués à plusieurs reprises par les autorités de l'est du pays, qui réclament leur part des revenus pétroliers, ou par des groupes armés exigeant des rémunérations ou pour des motivations politiques.

Le 16 mai, le Parlement siégeant dans l'est a suspendu le chef de l'exécutif parallèle, Fathi Bachagha, et chargé son ministre des Finances, Oussama Hamad, de l’intérim.


Piers Morgan exhorte Israël de laisser entrer les journalistes internationaux à Gaza

Le journaliste britannique Piers Morgan a exhorté le gouvernement israélien, lors du Sommet des médias arabes, mercredi, à laisser entrer les journalistes internationaux dans la bande de Gaza. (AFP)
Le journaliste britannique Piers Morgan a exhorté le gouvernement israélien, lors du Sommet des médias arabes, mercredi, à laisser entrer les journalistes internationaux dans la bande de Gaza. (AFP)
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  •  Morgan a déclaré qu'il est très difficile pour les journalistes d'obtenir les faits concernant ce qui se passe à Gaza, car Israël refuse l'entrée à ces entités médiatiques.
  • "Youssef m'a donné une leçon d'histoire sur ce conflit qui dure depuis 75 ans. Le monde arabe m'a reproché d'être pro-israélien. Mais j'ai toujours eu plus d'invités palestiniens que n'importe quelle autre émission dans le monde"

DUBAI: Le journaliste britannique Piers Morgan a exhorté le gouvernement israélien, lors du Sommet des médias arabes, mercredi, à laisser entrer les journalistes internationaux dans la bande de Gaza.

"Il est ridicule qu'Israël ait la capacité d'empêcher les journalistes internationaux de rapporter que les informations et les faits fournis par le gouvernement israélien ne sont pas exacts", a-t-il déclaré.

M. Morgan a déclaré qu'il était très difficile pour les journalistes d'obtenir des informations sur ce qui se passait à Gaza parce qu'Israël refusait l'entrée à ces entités médiatiques.

"Laissez entrer les journalistes, et nous pourrons alors déterminer si ce que dit Israël est juste. Le fait qu'ils ne les laissent pas entrer est très révélateur", a-t-il ajouté.

Morgan a interviewé l'humoriste égyptien Bassem Youssef en octobre 2023, au moment où Israël a lancé son attaque militaire contre Gaza.

"Youssef m'a donné une leçon d'histoire sur ce conflit qui dure depuis 75 ans. Le monde arabe m'a reproché d'être pro-israélien. Mais j'ai toujours eu plus d'invités palestiniens que n'importe quelle autre émission dans le monde, et je l'ai fait délibérément", a-t-il ajouté.

L’interview avec Youssef a connu un énorme succès, cumulant plus de 23 millions de vues.

Morgan a déclaré que sa compréhension initiale et son point de vue sur l'histoire de la Palestine avaient changé après son entretien avec Youssef.  

"Mon point de vue initial était qu'Israël avait le droit fondamental et le devoir de se défendre à la suite de l'attaque du 7 octobre. Mais depuis le début, ma question a toujours été : "Qu'est-ce qu'une réponse proportionnée ? Pour moi, ce qui s'est passé ces derniers mois, en particulier depuis le blocus et les bombardements, a dépassé les bornes", a-t-il indiqué.

"Ma position a changé, mais je ne suis pas trop sur la défensive par rapport à la position initiale que j'ai prise au début. J'essaie toujours d'être ferme et juste et d'offrir aux deux parties une plateforme pour essayer de trouver une solution", a-t-il ajouté.

« Ce n’est pas mon rôle de prendre parti dans ce genre d’affaires. Mon travail, c’est d’être journaliste : interroger toutes les parties, chercher la vérité et établir les faits », a-t-il conclu.
 


Nucléaire: l'Iran pourrait autoriser des inspecteurs américains en cas d'accord avec Washington

Les véhicules des délégations quittent l'ambassade d'Oman après le cinquième cycle de négociations nucléaires entre l'Iran et les États-Unis, à Rome, le 23 mai 2025. (AFP)
Les véhicules des délégations quittent l'ambassade d'Oman après le cinquième cycle de négociations nucléaires entre l'Iran et les États-Unis, à Rome, le 23 mai 2025. (AFP)
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  • Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979, ont entamé le 12 avril, grâce à une médiation du sultanat d'Oman, des discussions sur l'épineux dossier du programme nucléaire iranien
  • Les deux pays ont affiché publiquement leur désaccord sur la question sensible de l'enrichissement d'uranium

TEHERAN: L'Iran, engagé dans de délicats pourparlers sur le nucléaire avec les Etats-Unis, a affirmé mercredi qu'il pourrait autoriser une visite d'inspecteurs américains de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) en cas d'accord avec Washington.

"Si des questions sont soulevées, qu'un accord est conclu et que les demandes de l'Iran sont prises en compte, alors nous reconsidérerons la possibilité d'accepter des inspecteurs américains" de l'AIEA, a déclaré Mohammad Eslami, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA).

Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979, ont entamé le 12 avril, grâce à une médiation du sultanat d'Oman, des discussions sur l'épineux dossier du programme nucléaire iranien.

Les deux pays ont affiché publiquement leur désaccord sur la question sensible de l'enrichissement d'uranium.

Cette annonce survient au moment où le président iranien Massoud Pezeshkian est en visite à Oman et qu'un responsable de l'AIEA doit se rendre dans les prochains jours en Iran.

Durant son premier mandat (2017-2021), le président américain Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays d'un accord international sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015 et rétabli de lourdes sanctions à l'encontre de Téhéran.

Depuis, "nous avons toujours refusé les inspecteurs de pays hostiles (envers l'Iran) et qui se sont comportés sans principes", a souligné Mohammad Eslami, se disant prêt à revoir cette position.

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l'Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

L'Iran se défend d'avoir de telles ambitions militaires.

"Ligne rouge" 

Selon l'AIEA, le pays enrichit actuellement l'uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l'accord de 2015 conclu avec les grandes puissances.

Téhéran dit s'être affranchi de ses engagements en représailles au retrait américain.

Les experts estiment qu'à partir de 20% l'uranium enrichi peut avoir des applications militaires potentielles. Pour fabriquer une bombe, l'enrichissement doit être poussé jusqu'à 90%.

Iran et Etats-Unis, qui ont tenu vendredi à Rome un cinquième cycle de pourparlers, se sont quittés sans avancée notable mais se disent prêts à de nouvelles discussions. Aucune date n'a pour le moment été fixée.

Les discussions ont été qualifiées de "très, très bonnes" par Donald Trump, qui a menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

Le principal contentieux concerne l'enrichissement d'uranium.

L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène les discussions pour Washington, a estimé que les Etats-Unis "ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu'un pour cent de capacité d'enrichissement" à l'Iran.

Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil notamment pour l'énergie, considère cette exigence comme une "ligne rouge", contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire.


Distribution d'aide à Gaza: mise en cause par l'ONU, l'armée israélienne dément avoir tiré sur la foule

"Environ 47 personnes ont été blessées" mardi, la plupart par des tirs israéliens, quand des milliers de Palestiniens se sont rués vers un nouveau centre de distribution d'aide à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré mercredi à des journalistes Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens. (AFP)
"Environ 47 personnes ont été blessées" mardi, la plupart par des tirs israéliens, quand des milliers de Palestiniens se sont rués vers un nouveau centre de distribution d'aide à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré mercredi à des journalistes Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens. (AFP)
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  • "Nous vérifions les informations de l'ONU. À l'heure où nous parlons, nous n'avons aucune information à ce sujet", a déclaré à l'AFP le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne
  • Des soldats israéliens "ont effectué des tirs de sommation en l'air, dans la zone à l'extérieur" du centre géré par la société GHF, "en aucun cas vers les gens", a-t-il précisé

JERUSALEM: L'armée israélienne a démenti mercredi avoir ouvert le feu sur la foule la veille en marge d'une distribution d'aide humanitaire assurée par une société privée dans le sud de la bande de Gaza après avoir été mise en cause par un responsable onusien ayant fait état de nombreux blessés par balles.

"Nous vérifions les informations de l'ONU. À l'heure où nous parlons, nous n'avons aucune information à ce sujet", a déclaré à l'AFP le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne.

Des soldats israéliens "ont effectué des tirs de sommation en l'air, dans la zone à l'extérieur" du centre géré par la société GHF, "en aucun cas vers les gens", a-t-il précisé.

"Le Hamas fait tout pour empêcher l'aide humanitaire", a ajouté l'officier.

"Environ 47 personnes ont été blessées" mardi, la plupart par des tirs israéliens, quand des milliers de Palestiniens se sont rués vers un nouveau centre de distribution d'aide à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré mercredi à des journalistes Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens.

"La plupart des blessés l'ont été par balles", et "les tirs provenaient de l'armée israélienne", a-t-il dit.

Selon des journalistes de l'AFP sur place, des milliers de Palestiniens se sont précipités mardi vers ce  centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un organisme créé de toutes pièces avec le soutien des Etats-Unis et d'Israël pour distribuer de l'aide à l'intérieur de la bande de Gaza.

Les Nations unies et les agences d'aide internationales ont déclaré qu'elles ne coopéreraient pas avec la GHF, cible d'accusations selon lesquelles elle travaille avec Israël sans aucune implication palestinienne et contourne l'ONU.

"Nous avons exprimé de nombreuses préoccupations [à propos de] ce mécanisme", a dit M. Sunghay. "Ce que nous avons vu hier est un exemple très clair des dangers de la distribution de nourriture, dans les conditions mises en oeuvre par la Fondation humanitaire de Gaza".