Liban: 51 migrants secourus après le naufrage de leur bateau

Des ressortissants libanais ont entrepris le périlleux voyage vers l’Europe aux côtés de réfugiés syriens et palestiniens (Photo, AFP).
Des ressortissants libanais ont entrepris le périlleux voyage vers l’Europe aux côtés de réfugiés syriens et palestiniens (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 décembre 2023

Liban: 51 migrants secourus après le naufrage de leur bateau

  • La Croix-Rouge libanaise a contribué à porter assistance aux personnes secourues
  • Les autorités libanaises annoncent régulièrement l'arrestation ou le refoulement de Syriens entrant clandestinement dans le pays

BEYROUTH: Le Liban a secouru dimanche plus de 50 personnes, pour la plupart des Syriens, d'un bateau "utilisé pour du trafic illégal" qui était en train de couler au large de la côte nord du pays, a annoncé l'armée.

Dans un communiqué, l'armée libanaise a dit avoir été informée qu'un "navire coulait au large de Tripoli alors qu'il était utilisé pour du trafic illégal de personnes". Les forces navales ont pu "sauver 51 personnes à bord, dont deux Palestiniens et 49 Syriens", ajoute l'armée.

La Croix-Rouge libanaise a contribué à porter assistance aux personnes secourues, selon le communiqué, qui ne précise pas la destination du bateau.

Les autorités libanaises annoncent régulièrement l'arrestation ou le refoulement de Syriens entrant clandestinement dans le pays. Elles tentent également de combattre l'émigration clandestine à partir du Liban vers l'île de Chypre voisine, porte d'entrée de l'Union européenne.

Le Liban a le ratio le plus élevé de réfugiés par habitant au monde, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR), avec près de deux millions de Syriens sur son sol d'après les estimations officielles. Environ 830.000 d'entre eux sont enregistrés auprès de l'ONU.

Le 1er novembre, l'armée libanaise avait annoncé avoir intercepté une embarcation au bord de laquelle se trouvaient plus de 100 migrants syriens et deux Libanais.

Economie en crise 

L'économie libanaise s'est effondrée fin 2019, poussant à l'exode de nombreux migrants --certains Libanais rejoignant les Syriens et les réfugiés palestiniens dans leurs périlleux voyages vers l'Europe.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). L'agence onusienne estime que depuis début 2023, plus de 2.000 migrants y ont disparu contre environ 1.400 sur toute l'année 2022.

Samedi, le bureau de l'OIM en Libye a indiqué à l'AFP qu'au moins 61 migrants étaient portés disparus et présumés morts après le naufrage de leur embarcation de fortune au large du pays.


Gaza: la Défense civile annonce 31 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Des milliers de Palestiniens avaient commencé à se rassembler dans la nuit dans l'espoir d'atteindre ce centre de distribution de nourriture de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dans le centre du territoire palestinien, a ajouté le porte-parole de cette organisation de secours. (AFP)
Des milliers de Palestiniens avaient commencé à se rassembler dans la nuit dans l'espoir d'atteindre ce centre de distribution de nourriture de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dans le centre du territoire palestinien, a ajouté le porte-parole de cette organisation de secours. (AFP)
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  • "Des chars israéliens ont tiré à plusieurs reprises, puis vers 05H30 (02H30 GMT), ils ont intensifié leurs tirs et en même temps il y avait des tirs nourris de drones visant les civils", a affirmé le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a affirmé que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur des personnes allant chercher de l'aide humanitaire mercredi, faisant 31 morts et environ 200 blessés dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas répondu dans l'immédiat.

"Nous avons transporté au moins 31 martyrs et environ 200 blessés à la suite de tirs de chars et de drones israéliens sur des milliers de citoyens (...) qui allaient chercher de la nourriture au centre d'aide américain", près du carrefour des Martyrs appelé Netzarim par les Israéliens, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Des milliers de Palestiniens avaient commencé à se rassembler dans la nuit dans l'espoir d'atteindre ce centre de distribution de nourriture de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), dans le centre du territoire palestinien, a ajouté le porte-parole de cette organisation de secours.

"Des chars israéliens ont tiré à plusieurs reprises, puis vers 05H30 (02H30 GMT), ils ont intensifié leurs tirs et en même temps il y avait des tirs nourris de drones visant les civils", a affirmé le porte-parole de la Défense civile.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Le directeur de l'hôpital Al-Chifa de la ville de Gaza (nord), Mohammad Abou Salima, a déclaré à l'AFP qu'il avait reçu les corps de 24 personnes tuées alors qu'elles attendaient d'entrer dans le centre d'aide et qu'il soignait 96 blessés.

Préoccupations 

Dans le centre de la bande de Gaza, l'hôpital Al-Awda, situé dans le camp de Nousseirat, a indiqué dans un communiqué avoir reçu sept corps et qu'il soignait 112 personnes blessées elles aussi en essayant d'obtenir des colis alimentaires.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la GHF, une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

L'armée israélienne a intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages, prendre le contrôle de l'ensemble du petit territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007.

Israël fait face à une pression internationale pour mettre fin à la guerre à Gaza où la situation humanitaire est désastreuse et sa population menacée de famine du fait des restrictions imposées par Israël sur l'aide, selon l'ONU.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 54 restent retenues à Gaza, dont au moins 32 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 55.104 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l'offensive israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

 


Israël: le Parlement doit voter sur un projet de dissolution soumis par l'opposition

M. Netanyahu doit composer avec une frange de son parti, le Likoud (droite), qui pousse pour une loi visant à enrôler plus d'ultra-orthodoxes et à durcir les sanctions contre les insoumis, véritable casus belli pour les partis comme le Shass, qui représentent les "harédim" ("ceux qui craignent Dieu", en hébreu) et exigent une loi garantissant durablement leur affranchissement des obligations militaires. (AFP)
M. Netanyahu doit composer avec une frange de son parti, le Likoud (droite), qui pousse pour une loi visant à enrôler plus d'ultra-orthodoxes et à durcir les sanctions contre les insoumis, véritable casus belli pour les partis comme le Shass, qui représentent les "harédim" ("ceux qui craignent Dieu", en hébreu) et exigent une loi garantissant durablement leur affranchissement des obligations militaires. (AFP)
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  • Les chefs des partis de l'opposition israélienne ont décidé de soumettre mercredi à la Knesset (Parlement) un projet de loi de dissolution du Parlement, qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections anticipées
  • Les partis juifs ultra-orthodoxes, soutiens clés de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, menacent de soutenir la dissolution

JERUSALEM: Les chefs des partis de l'opposition israélienne ont décidé de soumettre mercredi à la Knesset (Parlement) un projet de loi de dissolution du Parlement, qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections anticipées.

Les partis juifs ultra-orthodoxes, soutiens clés de la coalition au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, menacent de soutenir la dissolution.

"Les chefs des partis d'opposition ont décidé de soumettre au vote un projet de loi de dissolution de la Knesset aujourd'hui. Cette décision a été prise à l'unanimité et engage tous les partis" d'opposition, ont indiqué leurs chefs dans un communiqué commun.

Les partis Shass et Judaïsme unifié de la Torah (JUT) ont menacé de se joindre à l'action de l'opposition qui veut de nouvelles élections, en raison de leur opposition à la loi de conscription visant notamment les exemptions des ultra-orthodoxes.

Si ces deux partis joignent leurs voix à celles de l'opposition, ils auront suffisamment de voix pour approuver le projet de dissolution du Parlement. S'il est approuvé lors de la lecture préliminaire en session plénière mercredi, il faudra encore trois autres votes avant une dissolution.

Les ultra-orthodoxes bénéficient depuis des décennies d'une exemption de service militaire de plus en plus mal acceptée par la société israélienne alors que le pays est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu doit composer avec une frange de son parti, le Likoud (droite), qui pousse pour une loi visant à enrôler plus d'ultra-orthodoxes et à durcir les sanctions contre les insoumis, véritable casus belli pour les partis comme le Shass, qui représentent les "harédim" ("ceux qui craignent Dieu", en hébreu) et exigent une loi garantissant durablement leur affranchissement des obligations militaires.

 


Au cours des 25 prochaines années, le pèlerinage se déroulera durant des saisons plus fraîches

Selon le Centre national de météorologie, la saison du Hadj 1446 marque officiellement la fin du pèlerinage, qui coïncide avec les mois les plus chauds de l'été, une tendance qui ne se reproduira pas avant 25 ans. (Abdulrahman bin Shalhoub)
Selon le Centre national de météorologie, la saison du Hadj 1446 marque officiellement la fin du pèlerinage, qui coïncide avec les mois les plus chauds de l'été, une tendance qui ne se reproduira pas avant 25 ans. (Abdulrahman bin Shalhoub)
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  • Au cours des deux prochaines décennies, le calendrier lunaire islamique fera progressivement coïncider le Hajj avec des saisons plus fraîches.
  • Le passage aux saisons du printemps et de l'hiver signifie une réduction significative de l'exposition à la chaleur pour les pèlerins, ce qui aura des implications à la fois sanitaires et opérationnelles."

MAKKAH : Cette année, le Hajj restera dans les mémoires non seulement pour sa signification spirituelle, mais aussi pour son tournant climatique. Selon le Centre national de météorologie, la saison 1446 du Hajj marque officiellement la fin du pèlerinage qui coïncide avec les mois d'été les plus chauds, une tendance qui ne se reproduira pas avant 25 ans.

Au cours des deux prochaines décennies, le calendrier lunaire islamique fera progressivement coïncider le Hadj avec des saisons plus fraîches. Huit pèlerinages auront lieu au printemps, suivis de huit autres en hiver. Ensuite, les dates tomberont en automne et se réchaufferont progressivement jusqu'à ce que le Hadj réintègre le cycle estival aux alentours de 2050.

Ce décalage fait partie du cycle lunaire naturel, qui fait reculer le calendrier islamique d'environ 10 à 11 jours chaque année grégorienne. Pour les autorités saoudiennes, les experts en climatologie et les pèlerins, ce changement soulage l'un des aspects les plus difficiles du Hadj : la nécessité d'endurer les températures torrides du désert.

Depuis des décennies, les efforts déployés par le Royaume pour améliorer les infrastructures et développer les services pendant le Hadj ont souvent dû s'accommoder du fardeau de la chaleur extrême. Qu'il s'agisse de fournir des ventilateurs de brumisation et des allées ombragées ou de faire appel à des équipes d'urgence formées à la lutte contre les coups de chaleur, le défi consistant à assurer la sécurité de millions de pèlerins au plus fort de l'été a été au cœur de la planification.

"C'est un moment charnière", a déclaré Hamza Al-Dosari, géographe et chercheur en climatologie basé à Riyad. "Le pèlerinage d'été a toujours comporté des risques supplémentaires : déshydratation, épuisement par la chaleur et pressions logistiques. Le passage aux saisons du printemps et de l'hiver signifie une réduction significative de l'exposition à la chaleur pour les pèlerins, ce qui aura des implications à la fois sanitaires et opérationnelles."

Selon M. Al-Dosari, les années à venir offriront une occasion rare de repenser la manière dont l'expérience du Hadj est gérée. "Les pèlerinages se dérouleront à des températures souvent inférieures de 10 à 15 degrés à celles que nous avons connues ces dernières années. Cela change tout, depuis la charge énergétique sur les systèmes de refroidissement jusqu'à la rapidité avec laquelle les équipes d'intervention d'urgence peuvent travailler. Cela rend également le pèlerinage plus accessible aux personnes âgées et aux personnes souffrant de maladies chroniques.

Il a également noté que ce changement ne supprime pas la nécessité d'une préparation environnementale continue. "Le printemps et l'hiver apportent leurs propres conditions météorologiques : pluie, vent, vagues de froid occasionnelles. La planification ne devient pas plus facile, elle change simplement. Mais il s'agira d'un ajustement bienvenu pour de nombreuses personnes".

Pour des pèlerins comme Sarah Al-Abdulmohsen, qui a effectué le Hadj cette année, la nouvelle que les saisons à venir seront plus fraîches a suscité des émotions mitigées.

"Je suis incroyablement reconnaissante d'avoir pu venir cette année, mais la chaleur était vraiment accablante", a déclaré cette Saoudienne de 32 ans originaire de Dhahran. "À un moment donné, à Mina, j'ai consulté mon téléphone et j'ai vu qu'il faisait 47°C. Vous essayez de vous concentrer sur vos prières, mais votre corps réclame de l'ombre et de l'eau".

Mme Al-Abdulmohsen se dit ravie d'apprendre que les futurs pèlerins accompliront leurs rituels dans des conditions climatiques plus clémentes. "C'est une bonne nouvelle. Cela fera une énorme différence pour les personnes âgées et les familles qui se sont toujours inquiétées des effets de la chaleur sur leurs proches."

Elle ajoute que les conditions intenses n'ont fait que renforcer son admiration pour la logistique du pèlerinage. "Malgré la température, j'ai vu des bénévoles aider les gens en permanence - distribuer de l'eau, vaporiser de la brume rafraîchissante. Mais on ne peut pas nier que les saisons plus fraîches rendent le Hajj plus confortable, même sur le plan émotionnel. Vous aurez plus de clarté d'esprit, plus de présence dans vos prières".

Le ministère du Hadj et de la Omra et l'Autorité générale pour la protection des deux saintes mosquées n'ont pas encore publié de déclaration publique sur la manière dont ce changement saisonnier influencera la planification future, mais les perspectives à long terme sont prometteuses.

"Il pourrait s'agir d'une période historique pour repenser les services aux pèlerins", a déclaré M. Al-Dosari. "Pensez aux transports, à la distribution de nourriture, à la consommation d'énergie - tous ces éléments s'améliorent lorsque le temps est clément. Même l'engagement spirituel peut s'approfondir, car les pèlerins ne lutteront pas contre leurs limites physiques pour accomplir les rituels."

Les températures devant se situer entre 20 et 30 degrés Celsius au cours des prochaines saisons, les planificateurs pourraient également être en mesure de développer l'utilisation des espaces extérieurs et de réduire la dépendance à l'égard des systèmes de refroidissement énergivores, ce qui contribuerait à aligner les services du Hadj sur les objectifs de durabilité plus larges de l'Arabie saoudite dans le cadre de la Vision 2030.

Si beaucoup se réjouissent de ce changement, certains pèlerins chevronnés peuvent se sentir nostalgiques. Le Hadj d'été a été la norme pour la plupart des Saoudiens de moins de 40 ans, avec son propre rythme, ses attentes et son sens de l'épreuve. La lutte contre la chaleur fait depuis longtemps partie du récit du voyage, mettant à l'épreuve la foi et l'endurance.

Pourtant, pour beaucoup d'autres, en particulier ceux qui ont retardé le Hajj pour des raisons de santé, ce changement ouvrira enfin la porte. Avec la baisse des températures, les années à venir pourraient être marquées par une augmentation du nombre de pèlerins qui, auparavant, n'étaient pas en mesure d'accomplir les rituels pour des raisons médicales ou liées à l'âge.

Le calendrier lunaire redéfinit le déroulement de l'un des rituels les plus importants de l'Islam, et cette transition pourrait redéfinir l'aspect et la sensation du Hajj pour toute une génération, non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan physique et émotionnel. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com