Liban: Le pays toujours sans président, des manifestants prennent des banques d’assaut

Short Url
Publié le Vendredi 16 juin 2023

Liban: Le pays toujours sans président, des manifestants prennent des banques d’assaut

  • Les déposants mécontents sont descend dusans les rues de Sin el-Fil, dans le gouvernorat du Mont-Liban
  • Le Liban connaît actuellement une polarisation intense, les forces politiques s’alignant sur deux camps semblables aux précédentes alliances du 8 mars et du 14 mars

BEYROUTH: Jeudi, des manifestants ont vandalisé les devantures de plusieurs banques et mis le feu à des pneus dans une banlieue située à environ 8 km à l’est de Beyrouth, exaspérés de se voir refuser l’accès à leur argent.

Les attaques ont visé des branches de la Bank Audi, de la Bank of Beirut et de la Byblos Bank à Sin el-Fil, dans le gouvernorat du Mont-Liban. Des soldats et des agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont été déployés dans plusieurs banques de Beyrouth par crainte d’attaques similaires.

D’autres groupes ont manifesté devant la mosquée Al-Amine, dans le centre-ville de Beyrouth, en brandissant des banderoles condamnant tout empiètement sur leurs fonds et accusant les magistrats de corruption.

Ils ont exigé la restitution de leur argent et ont demandé que le gouverneur de la banque centrale, Riad Salamé, l’Association des banques et tous les autres responsables impliqués dans des affaires de corruption soient amenés à rendre des comptes.

Issam Charafeddine, ministre sortant des Déplacés, qui représente le Parti démocratique libanais dirigé par Talal Arslane, allié du Hezbollah et du régime syrien, s’est joint aux manifestants.

Le Liban toujours sans président

Les manifestations se sont déroulées seulement un jour après que le Parlement libanais a échoué à élire un président pour la douzième fois.

Selon un observateur politique qui a requis l’anonymat, les manifestations qui ont eu lieu dans les rues de cette région à prédominance chrétienne véhiculaient un message politique.

«Les manifestations devant les banques visent à envoyer un message politique afin d’exercer une  pression sur l’opposition, qui refuse le candidat du Hezbollah, Sleiman Frangié, à la présidence», a-t-il déclaré. 

Des manifestations similaires ont eu lieu après chaque séance de vote, a-t-il rappelé.

«Nous nous sommes abstenus de descendre dans la rue pour éviter d’être accusés d’avoir des motivations politiques», a confié à Arab News Hassan Moghnié, directeur de l’Association des déposants du Liban.

«Je ne sais pas pourquoi ce groupe, qui appartient à un autre rassemblement de déposants, est descendu dans la rue aujourd’hui. Ils n’étaient pas plus de 50 ou 60 personnes, alors que le nombre de déposants au Liban dépasse les 2 millions. On peut donc s’interroger sur le parti qui mobilise la rue à un moment particulier, surtout si l’on considère qu’aucune nouvelle directive n’a été émise par la banque centrale concernant les dépôts gelés et que la situation reste inchangée.»

Le Liban connaît actuellement une polarisation intense, les forces politiques s’alignant sur deux camps semblables aux précédentes alliances du 8 mars et du 14 mars.

Des forces politiques chrétiennes aux intérêts contradictoires se sont réunies pour soutenir un candidat unique, Jihad Azour, en opposition au candidat du duo chiite, à savoir le Hezbollah et le mouvement Amal.

Les différents partis s’affrontent selon la formule de la majorité et de la minorité.

«Ce qui s’est passé pendant la séance de vote a pris une tournure plus dangereuse qu’un réalignement entre les forces du 8 mars et du 14 mars. La situation a pris une dimension sectaire. Ce qu’il faut, c’est un changement de direction et un retour à un dialogue sérieux entre les députés», a expliqué le député Bilal Abdallah à Arab News.

«Le lendemain de la séance de vote, on s’est contenté d’analyser qui avait voté pour qui et qui avait trahi qui. Les résultats du vote contredisent ce que les forces politiques avaient anticipé.»

«Pendant la période à venir, nous ne ferons que passer le temps alors que la vacance présidentielle se poursuit.»

Salaires impayés

Le département d’État américain a exprimé sa déception face à l’échec des députés à élire un président.

«Nous sommes préoccupés par le fait que des membres du Parlement soient sortis de la salle pour empêcher d’autres tours de scrutin, afin de ne pas atteindre le quorum», a-t-il indiqué.

«Nous pensons que les dirigeants et les élites du Liban doivent cesser de faire passer leurs propres intérêts et ambitions avant ceux du peuple de leur pays.»

Bien que les députés doivent se réunir lundi, il ne s’agira pas d'une séance pour élire un président, mais d’une séance législative.

«Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la législation par nécessité. Le Parlement doit adopter une proposition de loi pour ouvrir des crédits dans le budget 2023 afin de payer les salaires des fonctionnaires et de leur verser les aides, car le gouvernement sortant n’est pas en mesure d’approuver cette question», a précisé M. Abdallah.

Le ministère des Finances a anticipé la publication de la loi en annonçant le «versement d’une aide temporaire pour les militaires, équivalente à trois salaires pour le mois de mai, et pour les retraités militaires et civils, équivalente à six salaires pour les mois de mai et juin. L’aide sera transférée aux employés de l’administration publique à partir de vendredi», a-t-il ajouté.

L’incapacité de l’État à payer les salaires a semé la panique parmi les fonctionnaires et les militaires au cours de la semaine écoulée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappe israélienne dans le sud du Liban, un mort est à déplorer

En dépit de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre, Israël poursuit des frappes aériennes quasi-quotidiennes au Liban voisin, disant y viser des positions et combattants du mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
En dépit de l'accord de cessez-le-feu entré en vigueur fin novembre, Israël poursuit des frappes aériennes quasi-quotidiennes au Liban voisin, disant y viser des positions et combattants du mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • Selon l'agence de presse officielle Ani, un homme a été tué lorsque un drone israélien a frappé sa voiture alors qu'il se rendait à la mosquée de Deir al-Zahrani, à environ 20 kilomètres de la frontière israélienne.
  • Israël poursuit ses frappes sur le Liban, malgré le cessez-le-feu qui a mis fin, le 27 novembre, à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah.

BEYROUTH : Une frappe israélienne a fait samedi un mort dans le sud du Liban, a annoncé l'agence officielle libanaise, tandis qu'Israël a déclaré avoir visé un cadre du Hezbollah, en dépit du cessez-le-feu avec le mouvement armé soutenu par l'Iran.

Selon l'agence de presse officielle Ani, un homme a été tué lorsque un drone israélien a frappé sa voiture alors qu'il se rendait à la mosquée de Deir al-Zahrani, à environ 20 kilomètres de la frontière israélienne.

Israël poursuit ses frappes sur le Liban, malgré le cessez-le-feu qui a mis fin, le 27 novembre, à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah.

Selon un communiqué de l'armée israélienne, la frappe de samedi a tué un commandant « du système de roquettes du Hezbollah », à l'origine de « nombreuses attaques » pendant le conflit et « récemment impliqué dans des efforts pour rétablir l'infrastructure terroriste » du mouvement islamiste dans le sud du Liban.

Aux termes du cessez-le-feu, les combattants du Hezbollah devaient se retirer au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler leurs installations militaires au sud de cette limite.

Israël, de son côté, devait retirer toutes ses troupes du Liban, mais a maintenu cinq positions qu'il juge « stratégiques » le long de la frontière.

L'armée libanaise s'est déployée dans ces régions, où elle est seule autorisée à rester aux côtés des Casques bleus de l'ONU.


Un responsable israélien a déclaré qu'Israël « ne coopérera pas » à une visite de ministres arabes en Cisjordanie

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le nombre de colonies sauvages et de nouvelles routes pour les colons a connu une progression "sans précédent" en Cisjordanie occupée (Photo d'illustration, AFP).
Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, le nombre de colonies sauvages et de nouvelles routes pour les colons a connu une progression "sans précédent" en Cisjordanie occupée (Photo d'illustration, AFP).
Short Url
  • Israël contrôle les frontières et l'espace aérien de ce territoire palestinien occupé, ce qui signifie qu'il doit donner son approbation pour que les diplomates étrangers puissent y entrer.
  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé qu'il n'était pas question de laisser advenir un État palestinien en Cisjordanie.

JERUSALEM : Un responsable israélien a déclaré que son pays « ne coopérerait pas » à une visite en Cisjordanie de ministres arabes des Affaires étrangères, après qu'une source diplomatique saoudienne a indiqué que le ministre saoudien des Affaires étrangères se rendrait dimanche à Ramallah.

Israël contrôle les frontières et l'espace aérien de ce territoire palestinien occupé, ce qui signifie qu'il doit donner son approbation pour que les diplomates étrangers puissent y entrer.

« L'Autorité palestinienne, qui refuse à ce jour de condamner le massacre du 7 octobre, comptait accueillir à Ramallah une réunion de ministres des Affaires étrangères de pays arabes pour discuter de la promotion de l'établissement d'un État palestinien », a déclaré le responsable israélien vendredi soir.

« Un tel État deviendrait sans aucun doute un État terroriste au cœur de la Terre d'Israël. Israël ne coopérera pas avec de telles initiatives visant à lui nuire et à porter atteinte à sa sécurité », a-t-il ajouté.

Une source de l'ambassade palestinienne à Ryad avait indiqué vendredi soir que le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, se rendrait dimanche à Ramallah.

La chaîne de télévision américaine CNN a rapporté que des ministres des Émirats arabes unis, d'Égypte, de Jordanie, du Qatar et de Turquie participeraient également à cette visite.

Avant la guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l'Arabie saoudite avait entamé des discussions avec Washington, incluant une normalisation avec Israël, en échange d'un accord de sécurité et d'un soutien à son programme nucléaire civil.

Mais elle a conditionné depuis une telle démarche à l'établissement d'un État palestinien, éloignant la perspective d'un accord dans le contexte actuel. 

Vendredi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé qu'il n'était pas question de laisser advenir un État palestinien en Cisjordanie.

Israël a annoncé cette semaine la construction de « l'État juif israélien » en Cisjordanie et la création de 22 nouvelles colonies israéliennes dans ce territoire qu'il occupe depuis 1967, des projets considérés comme illégaux au regard du droit international.


Le premier service de chirurgie thoracique robotisée avec le système Da Vinci a été inauguré à Makkah

La King Abdullah Medical City de La Mecque a réalisé avec succès la première chirurgie thoracique robotique précise à l'aide du système da Vinci Xi. (Photo Fournie/KAMC)
La King Abdullah Medical City de La Mecque a réalisé avec succès la première chirurgie thoracique robotique précise à l'aide du système da Vinci Xi. (Photo Fournie/KAMC)
Short Url
  • Le Dr Adel Tash, directeur général de la KAMC, a déclaré à Arab News que le lancement de ce service constituait une étape médicale importante.
  • L'opération a été réalisée sous la direction du Dr Muteb Al-Zaidi, consultant en chirurgie thoracique, œsophagienne et gastrique, à l'aide de techniques robotiques et endoscopiques peu invasives.

MAKKAH : La King Abdullah Medical City de La Mecque a réalisé avec succès la première chirurgie thoracique robotique précise à l'aide du système Da Vinci Xi.

Le Dr Adel Tash, PDG de la KAMC, a déclaré à Arab News que le lancement de ce service constituait une étape médicale importante, renforçant encore le rôle de la ville en tant que centre de référence pour les soins de santé spécialisés avancés, grâce aux dernières innovations en matière de technologie médicale et chirurgicale.

"Le premier cas concernait un patient d'une trentaine d'années qui souffrait d'accumulations récurrentes d'air dans la cavité thoracique gauche, provoquant des difficultés respiratoires persistantes. Des examens ont révélé la présence de kystes dans les lobes supérieur et inférieur de son poumon gauche. Ces kystes ont été retirés avec succès et le poumon a été fixé à la paroi thoracique à l'aide d'un robot chirurgical au cours d'une opération délicate qui a duré une heure et demie", a déclaré M. Tash.

L'opération a été réalisée sous la direction du Dr Muteb Al-Zaidi, consultant en chirurgie thoracique, œsophagienne et gastrique, à l'aide de techniques robotiques et endoscopiques peu invasives. Il a été assisté par le Dr Ayman Jaafar, consultant adjoint en chirurgie thoracique, en collaboration avec une équipe spécialisée des services d'anesthésie et de soins infirmiers.

Selon le Dr Tash, la chirurgie robotique se caractérise par la grande précision apportée par la caméra 3D et la capacité d'accéder précisément à des zones complexes du corps avec une intervention minimale, ce qui se traduit par une réduction de la douleur postopératoire, une récupération accélérée et une sortie plus rapide du patient de l'hôpital par rapport aux opérations traditionnelles.

Il a ajouté que les opérations traditionnelles nécessitaient des incisions chirurgicales pouvant dépasser 10 centimètres, alors qu'une seule incision en chirurgie robotique ne dépasse pas 1 cm, ce qui réduit les effets secondaires et améliore les résultats globaux de l'opération.

M. Tash a conclu en soulignant l'engagement permanent du KAMC à adopter les dernières technologies scientifiques et à fournir des services de santé avancés et sûrs qui contribuent à améliorer la qualité de vie des patients et à faire de l'expérience de traitement un modèle à imiter dans tout le Royaume et la région.

Dans ce contexte, le KAMC, membre du Makkah Health Cluster, a lancé le système chirurgical Da Vinci, se positionnant ainsi parmi les premiers établissements de santé de la région occidentale à adopter cette technologie de pointe pour les interventions chirurgicales complexes et de haute précision. Cette étape devrait permettre d'améliorer la qualité des services médicaux et de rehausser l'expérience des patients, conformément aux objectifs de la Vision 2030 du Royaume.

Le système Da Vinci est une plateforme robotique qui permet aux chirurgiens de réaliser des interventions complexes avec une précision exceptionnelle. Commandé à partir d'une console centrale, le système traduit les mouvements de la main du chirurgien en actions microscopiques hautement raffinées, améliorées par une vue 3D haute définition et agrandie du site chirurgical. Il comprend trois éléments clés : la console du chirurgien, où ce dernier dirige la procédure via une interface visuelle avancée ; le chariot du patient, qui abrite des bras robotisés équipés d'instruments chirurgicaux et d'une caméra haute résolution ; et le chariot de vision, responsable de la transmission des images et du traitement visuel. Il est important de noter que le système n'est pas autonome. L'ensemble de l'opération est réalisé sous le contrôle total d'un chirurgien.

Le système a été utilisé pour la première fois au KAMC dans le cadre d'une chirurgie thoracique, suivie d'une procédure complexe pour une patiente atteinte d'un cancer de l'utérus. L'opération s'est déroulée sans complications et la patiente est sortie de l'hôpital en moins de 24 heures.

Le KAMC prévoit maintenant d'étendre l'utilisation du système à un large éventail de spécialités, notamment l'urologie, la chirurgie gastro-intestinale, les procédures thoraciques et cardiaques, la chirurgie bariatrique et d'autres chirurgies générales avancées.

Le système offre une série d'avantages techniques et médicaux, notamment la visualisation 3D haute définition qui permet aux chirurgiens d'observer les détails anatomiques complexes avec une clarté exceptionnelle ; le contrôle ultra-précis des instruments qui imite le mouvement naturel de la main humaine avec une précision microscopique ; et les procédures mini-invasives par de petites incisions, qui réduisent considérablement la douleur, la perte de sang et le risque d'infection.

Les patients bénéficient d'une convalescence plus rapide, de séjours hospitaliers plus courts et de meilleurs résultats chirurgicaux avec des taux de complication inférieurs à ceux de la chirurgie traditionnelle. En outre, le système permet de dispenser une formation chirurgicale avancée grâce à un environnement de simulation sûr et très précis.

Le KAMC cherche à élargir l'application de la chirurgie robotique à d'autres sous-spécialités, à faire progresser la formation des médecins grâce à des simulations immersives en réalité virtuelle, et à utiliser l'analyse intelligente et l'intelligence artificielle pour améliorer la précision, l'efficacité et la qualité globale des résultats chirurgicaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com