Des pesticides interdits introduits en contrebande au Liban sous forme de produits de nettoyage, selon un député

Un ancien ministre libanais de la Santé, Waël Abou Faour, a déclaré mercredi que des produits agricoles nocifs interdits dans la plupart des pays étaient librement disponibles sur le marché libanais et constituaient une menace croissante pour la santé publique. (Fourni)
Un ancien ministre libanais de la Santé, Waël Abou Faour, a déclaré mercredi que des produits agricoles nocifs interdits dans la plupart des pays étaient librement disponibles sur le marché libanais et constituaient une menace croissante pour la santé publique. (Fourni)
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Publié le Jeudi 24 août 2023

Des pesticides interdits introduits en contrebande au Liban sous forme de produits de nettoyage, selon un député

  • Waël Abou Faour a affirmé que les pesticides entraient dans le pays «dans des barils, par le port de Beyrouth, déguisés en produits de nettoyage, pour être ensuite remballés et vendus aux agriculteurs»
  • De nombreux produits toxiques ont fait l'objet de mises en garde de l'OMS et de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture en raison de leur lien avec le cancer et d'autres maladies potentiellement mortelles

BEYROUTH: Des pesticides interdits dont les effets sont liés au cancer et à d'autres maladies sont introduits en contrebandes, a affirmé un ancien ministre libanais de la Santé. 

Mercredi, Waël Abou Faour a déclaré que des produits agricoles nocifs interdits dans la plupart des pays étaient librement disponibles sur le marché libanais et constituaient une menace croissante pour la santé publique au Liban. Ces derniers sont utilisés par des agriculteurs dans tout le pays, a affirmé l’ancien ministre 

Certains agriculteurs utilisent ces pesticides «par ignorance, tandis que d'autres sont conscients de leur danger, mais les utilisent par manque de conscience», a déclaré le député du Rassemblement démocratique. 

De nombreux produits toxiques ont fait l'objet de mises en garde de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation des nations unies (ONU) pour l'alimentation et l'agriculture en raison de leur lien avec le cancer et d'autres maladies mortelles, ainsi qu'avec l'empoisonnement et les maladies infantiles. 

L'ancien ministre de la Santé a déclaré que les Libanais étaient en difficulté en raison de l'incapacité du gouvernement à obtenir des médicaments, dont des traitements contre le cancer. «Quelle serait la situation si leur alimentation était également empoisonnée et cancérigène», a-t-il demandé. 

La plupart des agriculteurs du Akkar, de la vallée de la Bekaa et du Mont-Liban utilisent aujourd'hui ces produits, a affirmé Abou Faour. Il a ajouté que les produits interdits entraient également dans le pays «dans des barils, par le port de Beyrouth, déguisés en produits de nettoyage, pour être remballés et vendus aux agriculteurs plus tard». 

Les contrebandiers utilisent des approbations frauduleuses de certains ministères, en particulier le ministère de la Santé, ainsi que de fausses factures, pour suggérer que les substances dangereuses sont des produits de nettoyage pour les entrepôts et les maisons, a-t-il ajouté. 

Le député a mis en doute les connaissances de l'administration douanière libanaise en la matière, ainsi que sa capacité à contrôler ce qu'il a décrit comme un «désastre de la contrebande». La corruption dans le port est très répandue, a-t-il dit, ajoutant que «les détails seront révélés plus tard». 

Ibrahim Tarshishi, directeur de l'Association des agriculteurs de la Bekaa, a déclaré à Arab News que la manipulation des engrais agricoles était également un problème. «Une certaine formule est imprimée à l’extérieur du sac, mais au moment de l'utiliser, nous constatons que seulement 30% de la formule est présente dans le sac», a-t-il déclaré. 

Dans un rapport publié l'année dernière, la FAO a révélé que le Liban avait l'un des taux d'utilisation d'engrais et de pesticides les plus élevés au monde. Le rapport mettait également en garde contre l'érosion et la dégradation des sols, 39% des terres étant sévèrement dégradées. 

Au cours de sa conférence de presse, Abou Faour a décrit les agriculteurs comme «le maillon faible du cercle de corruption existant». Il a exhorté le ministère de l'Agriculture à retirer tous les produits dangereux du marché et à mettre en garde les agriculteurs contre leur utilisation. 

Les experts environnementaux affirment que les produits chimiques dangereux introduits clandestinement dans le pays «entrent et restent dans la chaîne alimentaire, causant de graves problèmes de santé et menaçant la biodiversité avec de nombreux risques visibles et imprévus». 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Liban: le président dit à un haut responsable iranien "refuser toute ingérence" dans les affaires internes

Sur cette photo diffusée par la présidence libanaise, le président du Liban Joseph Aoun (à droite) rencontre le chef du Conseil national de sécurité iranien Ali Larijani et une délégation au palais présidentiel de Baabda, le 13 août 2025. (AFP)
Sur cette photo diffusée par la présidence libanaise, le président du Liban Joseph Aoun (à droite) rencontre le chef du Conseil national de sécurité iranien Ali Larijani et une délégation au palais présidentiel de Baabda, le 13 août 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun a fait part mercredi au secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, de son refus de "toute ingérence dans nos affaires internes"
  • Les propos de M. Aoun font suite à la décision prise la semaine dernière par le gouvernement de charger l'armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah, que l'Iran soutient financièrement et militairement depuis sa création

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a fait part mercredi au secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, de son refus de "toute ingérence dans nos affaires internes", après les critiques iraniennes de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

"Nous rejetons toute ingérence dans nos affaires internes, quelle qu’en soit la provenance", a dit le président libanais en recevant le haut responsable iranien.

"Il est interdit à quiconque, sans exception, de porter les armes et de se prévaloir de l'appui d'une puissance étrangère", a encore dit M. Aoun, selon un communiqué de la présidence libanaise sur X.

"L’État libanais et ses forces armées sont responsables de la sécurité de tous les Libanais, sans aucune exception", a-t-il ajouté.

"Toute menace, qu’elle vienne de l’ennemi israélien ou d’un autre, concerne l’ensemble des Libanais et non un seul camp; l’arme la plus efficace pour y faire face reste l’unité nationale", a encore dit le président libanais.

Les propos de M. Aoun font suite à la décision prise la semaine dernière par le gouvernement de charger l'armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah, que l'Iran soutient financièrement et militairement depuis sa création.

Cette décision a été prise sur fond de pression américaine et de craintes d'une nouvelle offensive israélienne de grande ampleur, quelques mois après un conflit qui a infligé de lourdes pertes au Hezbollah.

Le mouvement chiite a accusé le gouvernement de commettre un "péché grave" en voulant le désarmer et affirmé qu'il ignorerait cette décision.

- "En toutes circonstances" -

Samedi, l'Iran avait affirmé, par la voix d'Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, son opposition au désarmement du Hezbollah. Beyrouth a en retour condamné une "ingérence flagrante et inacceptable" de l'Iran dans les affaires intérieures du Liban.

Dès son arrivée à Beyrouth, M. Larijani a réaffirmé le soutien de son pays au "peuple libanais en toutes circonstances".

"Si le peuple libanais venait à souffrir, nous ressentirons cette douleur en Iran et nous nous tiendrons aux côtés du peuple libanais en toutes circonstances", a déclaré M. Larijani à la presse à l'aéroport, où il a été accueilli par une délégation du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal.

"Nous chercherons toujours à défendre les intérêts nationaux du peuple libanais", a-t-il ajouté.

Des dizaines de partisans du Hezbollah se sont rassemblés au passage du cortège. Le responsable iranien est descendu brièvement de voiture pour les saluer, sous les acclamations.

M. Larijani a également rencontré le président du Parlement Nabih Berri et devait s'entretenir avec le chef du gouvernement Nawaf Salam, avant de recevoir à l'ambassade d'Iran des personnalités libanaises et palestiniennes.

Dans la soirée, selon le Hezbollah, M. Larijani devait se recueillir sur la tombe de l’ancien chef du parti, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre par un bombardement israélien de son quartier général, dans la banlieue sud de Beyrouth, en pleine guerre avec Israël.


Le Hamas dénonce des incursions israéliennes «agressives» dans la ville de Gaza, une «escalade dangereuse»

Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta, qui a dénoncé une "escalade dangereuse" de la part d'Israël. (AFP)
Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta, qui a dénoncé une "escalade dangereuse" de la part d'Israël. (AFP)
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  • Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta
  • Ces incursions se déroulent "notamment dans le quartier de Zeitoun"

GAZA: Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta, qui a dénoncé une "escalade dangereuse" de la part d'Israël.

Ces incursions se déroulent "notamment dans le quartier de Zeitoun et dans la zone entourant le sud de Tal al-Hawa (...) et sont "accompagnées de bombardements intenses, de ceintures de feu et de démolitions de maisons sur les habitants, des opérations qui se sont intensifiées cette semaine", affirme ce responsable.

"Ces agressions représentent une escalade dangereuse visant à imposer une nouvelle réalité sur le terrain par la force, à travers une politique de la terre brûlée", a-t-il dit.

 


L'armée israélienne a «approuvé» le nouveau plan des opérations pour Gaza

L'armée entend prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, l'une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien assiégé et ravagé par plus de 22 mois de guerre. (AFP)
L'armée entend prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, l'une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien assiégé et ravagé par plus de 22 mois de guerre. (AFP)
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  • Le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, a été ces trois derniers jours la cible de nombreux bombardements aériens, selon des témoignages des habitants, qui ont également fait état de bombardements dans le quartier voisin de Tel al-Hawa
  • Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire palestinien

JERUSALEM: Le chef de l'armée israélienne a "approuvé" le nouveau plan des opérations militaires "à venir à Gaza", indique un communiqué de l'armée publié mercredi.

"Le chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, a tenu aujourd'hui (mercredi) une discussion au cours de laquelle il a approuvé le cadre principal du plan opérationnel de l'armée dans la bande de Gaza", selon le texte qui ne donne cependant aucune précision sur le calendrier.

Sur ordre du cabinet militaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu, l'armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de ses opérations militaires à Gaza pour y libérer tous les otages israéliens et y "vaincre" le Hamas, selon ses objectifs affichés.

L'armée entend prendre le contrôle de la ville de Gaza et de camps de réfugiés voisins, l'une des zones les plus densément peuplées du territoire palestinien assiégé et ravagé par plus de 22 mois de guerre.

Au cours des discussions mercredi, "les actions menées par l'armée jusqu'à présent ont été présentées, notamment la frappe dans la zone de Zeitoun qui a commencé hier mardi", ajoute le communiqué.

Le quartier de Zeitoun, dans la ville de Gaza, a été ces trois derniers jours la cible de nombreux bombardements aériens, selon des témoignages des habitants, qui ont également fait état de bombardements dans le quartier voisin de Tel al-Hawa.

Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire palestinien.

Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".

L'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.