Arabie saoudite: Réunion d’experts à AlUla pour le Sommet mondial de l'archéologie

Cette semaine, AlUla renforce sa position en tant que lieu mondial de la culture et du patrimoine en organisant le Sommet archéologique mondial d'AlUla, sur invitation uniquement (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Cette semaine, AlUla renforce sa position en tant que lieu mondial de la culture et du patrimoine en organisant le Sommet archéologique mondial d'AlUla, sur invitation uniquement (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
300 participants, plus de 80 conférenciers et 200 délégués du monde entier prendront part au Sommet archéologique mondial d'AlUla (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
300 participants, plus de 80 conférenciers et 200 délégués du monde entier prendront part au Sommet archéologique mondial d'AlUla (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Cet événement exclusif s'inscrit dans le cadre de la régénération d'AlUla par la Commission royale pour AlUla, en tant que destination mondiale de premier plan pour le patrimoine culturel et naturel (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Cet événement exclusif s'inscrit dans le cadre de la régénération d'AlUla par la Commission royale pour AlUla, en tant que destination mondiale de premier plan pour le patrimoine culturel et naturel (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
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Cet événement exclusif s'inscrit dans le cadre de la régénération d'AlUla par la Commission royale pour AlUla, en tant que destination mondiale de premier plan pour le patrimoine culturel et naturel (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Cet événement exclusif s'inscrit dans le cadre de la régénération d'AlUla par la Commission royale pour AlUla, en tant que destination mondiale de premier plan pour le patrimoine culturel et naturel (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
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Le sommet réunit des archéologues, des artistes et des praticiens de la culture du monde entier, notamment de l’Arabie saoudite (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Le sommet réunit des archéologues, des artistes et des praticiens de la culture du monde entier, notamment de l’Arabie saoudite (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Le sommet réunit des archéologues, des artistes et des praticiens de la culture du monde entier, notamment de l’Arabie saoudite (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
Le sommet réunit des archéologues, des artistes et des praticiens de la culture du monde entier, notamment de l’Arabie saoudite (Photo, Sommet archéologique mondial d'AlUla).
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Publié le Vendredi 15 septembre 2023

Arabie saoudite: Réunion d’experts à AlUla pour le Sommet mondial de l'archéologie

  • Cet événement se tient dans les anciennes terres désertiques d'Arabie saoudite et vise à discuter du patrimoine culturel
  • 300 participants, plus de 80 conférenciers et 200 délégués du monde entier prendront part au Sommet archéologique mondial d'AlUla

RIYAD: Cette semaine, AlUla renforce sa position en tant que lieu mondial de la culture et du patrimoine en organisant le Sommet archéologique mondial d'AlUla, sur invitation uniquement.

Le programme du sommet de trois jours, composé de panels, de discussions et d'excursions, a débuté hier à la salle de concert Maraya, la salle polyvalente géante de la région antique, recouverte de miroirs et située au milieu d'une multitude de trésors archéologiques datant de l'ère néolithique jusqu'au début du XXe siècle.

Organisé par la Commission royale pour AlUla et se déroulant jusqu'au 15 septembre, ce sommet de trois jours réunit des experts mondiaux de l'art, de la culture et du patrimoine, parmi lesquels figurent plus de 80 conférenciers.

Le premier panel, intitulé «The Shape of Us : Archaeology, Identity» («Notre architecture : archéologie, identité»), a posé la question suivante : comment, dans le monde moderne, où de nombreuses définitions conventionnelles sont obsolètes, l'archéologie peut-elle remettre en question et élargir les identités de soi, de la famille, des communautés et des nations ? Comment l'archéologie peut-elle collaborer avec d'autres disciplines pour y parvenir ? La session a également exploré les différentes façons dont l'archéologie peut contribuer à façonner les identités.

EN BREF

Cet événement exclusif s'inscrit dans le cadre de la régénération d'AlUla en tant que destination mondiale de premier plan pour le patrimoine culturel et naturel, dont la recherche archéologique et la conservation sont des aspects essentiels du projet visant à attirer 2 millions de visiteurs par an d'ici 2035.


Parmi les personnalités qui participeront au Sommet figurent Bettany Hughes, historienne britannique et présentatrice de nombreux documentaires sur l'histoire ancienne, et Levison Wood, explorateur, écrivain et photographe de renommée mondiale, auteur de 11 livres à succès et producteur de plusieurs documentaires acclamés.

Comme l'a déclaré Alessandro Sebastiani, professeur agrégé d'archéologie romaine et directeur des études supérieures au département des lettres classiques de l'université de Buffalo : «Nous voulons que l'archéologie reste accessible à tous. L'identité, c'est le déplacement des cultures. Vous créez vous-mêmes votre identité.»

Cet événement exclusif s'inscrit dans le cadre de la régénération d'AlUla en tant que destination mondiale de premier plan pour le patrimoine culturel et naturel, dont la recherche archéologique et la conservation sont des aspects essentiels du projet visant à attirer 2 millions de visiteurs par an d'ici 2035.

«Le Sommet mondial de l'archéologie d’AlUla suscite un grand intérêt dans le monde entier, avec des intervenants venus d'Amérique et d'Australie, de Jordanie et du Japon», a expliqué Abdel Rahmane al-Suhaibani, directeur exécutif de l'archéologie, de la conservation et des collections à la Commission royale pour AlUla, ajoutant qu'ils partageront leurs connaissances sur les quatre thèmes du sommet : Identité, Paysages de ruines, Résilience et Accessibilité. Leur présence s'inscrit dans le droit fil de l'héritage d'AlUla en tant que carrefour des civilisations, «où les gens ont échangé des idées venues de loin».

Patrimoine ancien

Rebecca Foote, directrice de l'archéologie et de la recherche sur le patrimoine culturel à la Commission royale pour AlUla, a déclaré à Arab News : «Nous voulions que le sommet soit interdisciplinaire et intersectoriel

«Plutôt que de se pencher sur les données spécifiques que tout le monde trouve à rapporter, le sommet concerne davantage les questions, les défis et les opportunités auxquels sont confrontés les archéologues du monde entier et la manière dont d'autres secteurs peuvent contribuer à améliorer notre domaine ou à le transformer en vue de créer un monde meilleur.»

Le sommet réunit des archéologues, des artistes et des praticiens de la culture du monde entier, en particulier de l’Arabie saoudite, en présence de l'artiste visuelle Manal al-Dowayan, de Jasir al-Herbich, directeur général de la Commission du patrimoine, de Daif Allah al-Talhi, professeur émérite d'archéologie à l'université de Hail, et de Sulaiman al-Theeb, professeur émérite d'écritures et de langues arabes anciennes à l'université Roi Saoud.

Parmi les autres personnalités qui devraient participer au sommet figurent Bettany Hughes, historienne britannique et présentatrice de nombreux documentaires sur l'histoire ancienne, et Levison Wood, explorateur, écrivain et photographe de renommée mondiale, auteur de 11 livres à succès et producteur de plusieurs documentaires acclamés par la critique.

Les tables rondes vont du patrimoine ancien et des découvertes à l'utilisation de la technologie et de l'IA, comme «L'archéologie tisse un monde interconnecté» et «Sauver l'archéologie un TikTok à la fois».

Les délégués pourront participer à des excursions dans les principaux sites patrimoniaux d'AlUla, dont beaucoup font également l'objet de fouilles archéologiques actives. Il s'agit notamment des tombes nabatéennes de Hegra, premier site saoudien inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

«Nous voulons que le sommet aborde la question de savoir comment l'archéologie peut devenir plus pertinente pour la société», a indiqué Foote. «Comment l'archéologie peut-elle contribuer à l'intérêt général dans divers secteurs en abordant les thèmes clés de l'identité, de la résilience, des paysages de ruines et de l'accessibilité ?

«Il y a des gens qui viennent du monde entier, d'Australie, d'Afrique, d'Europe, du Moyen-Orient et d'Arabie saoudite», a -t-elle ajouté.

Ce sommet a pour but de concilier le passé et le présent et d'utiliser à nouveau AlUla comme un carrefour culturel international pour l’échange intellectuel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Mois de l’Europe : Wojciech Waleczek est parvenu à partager avec son public la diversité et la splendeur de la musique européenne

Concert de musique classique dirigé par Wojciech Waleczek au Centre saoudien de la musique
Concert de musique classique dirigé par Wojciech Waleczek au Centre saoudien de la musique
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  • Cet évènement musical, dirigé par Wojciech Waleczek, pianiste polonais de renommée internationale.
  • « C’est la première fois que je viens en Arabie saoudite. Je n'y suis jamais allé ni en tant que musicien ni en tant que touriste(Fournie)

RIYAD : La Délégation de l'Union européenne en Arabie saoudite, en étroite collaboration avec les ambassades des pays de l'Union européenne et les instituts culturels a organisé dans le cadre des cérémonies du Mois de l’Europe, un concert de musique classique au Centre saoudien de la musique (Saudi Music Hub) le 14 mai à Riyad.

Cet évènement musical, dirigé par Wojciech Waleczek, pianiste polonais de renommée internationale. Wojciech Waleczek est professeur d'arts musicaux, c’est un artiste connu pour son approche sans compromis des arts du spectacle.

Né en 1980, il mène de nombreuses activités de concert depuis plus de vingt-cinq ans, donnant des récitals de piano, des concerts symphoniques et de chambre dans 27 pays européens, ainsi qu'au Kazakhstan, au Kirghizistan, en Ouzbékistan. Il s’est également produit dans bien d’autres pays (Jordanie, Palestine, Algérie, Tunisie, Iran et Irak, Japon, Brésil, Argentine, Uruguay, Guyane, Suriname, Canada, États-Unis).

Le public a durant le concert effectué un voyage musical à travers des siècles de musique classique grâce à vingt-cinq chefs-d'œuvre de compositeurs européens emblématiques tels que Mozart, Dvořák, Bach, Liszt, Chopin et bien d'autres encore interprétés par Waleczek

Wojciech Waleczek a déclaré à Arab News en français : « J'ai essayé aujourd'hui de montrer la culture européenne, la variété et le mélange des cultures des nombreux pays de l'Union européenne. J'ai également essayé de montrer de nombreux styles de musique, du baroque au contemporain, en passant par l'afro-classique et le romantique. Comme je ne pouvais donc pas jouer morceaux longs, j’ai choisi de jouer des extraits de tous les pays européens. C'est pourquoi j'ai sélectionné quelques-unes des plus grandes œuvres. » 

En évoquant son court séjour à Riyad Waleczek a confié à Arab News : « C’est la première fois que je viens en Arabie saoudite. Je n'y suis jamais allé ni en tant que musicien ni en tant que touriste.  J'ai été aujourd’hui au musée national, j'ai pu découvrir l'histoire et la culture de l'Arabie saoudite. C'était très intéressant pour moi. Et c'est formidable qu'aujourd'hui, il soit possible de découvrir le pays et sa culture.    C’était très intéressant pour moi. Je pense qu'il est très important de rencontrer de nouvelles cultures et d'être ouvert à de nombreuses cultures. »

Des trésors classiques aux mélodies enchanteresses, Wojciech Waleczek, grâce à son talent est parvenu à partager avec son public la diversité et la splendeur de la musique européenne.


Jeux paralympiques de Paris: pour une athlète d'Irak, de l'or plein les yeux

L'athlète paralympique irakienne de tennis de table Najlah Imad s'entraîne dans les locaux du club Al-Mawaheb à Baqubah, le 26 février 2024 (Photo, AFP).
L'athlète paralympique irakienne de tennis de table Najlah Imad s'entraîne dans les locaux du club Al-Mawaheb à Baqubah, le 26 février 2024 (Photo, AFP).
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  • Elle avait trois ans, le 19 avril 2008, quand elle a perdu ses deux jambes et son avant-bras droit, dans l'explosion d'un engin explosif fixé à la voiture de son père, ex-militaire
  • Cette histoire familiale, elle la raconte d'un ton presque détaché, tant des expériences semblables ont accompagné les générations ayant grandi dans un Irak déchiré

BAQOUBA: Quand Najlah Imad s'initiait au tennis de table, son entourage en Irak pensait qu'avec son handicap elle s'épuiserait pour rien. Une décennie plus tard, la championne n'a rien perdu en ténacité: qualifiée pour les Jeux paralympiques de Paris, elle vise une médaille d'or.

"Ce sport a changé ma vie. J'y consacre tout mon temps", confie-t-elle à l'AFP, dans la cour d'un centre sportif délabré de sa bourgade de Baqouba, au nord-est de Bagdad, où l'athlète multimédaillée s'entraîne toujours,

Elle avait trois ans, le 19 avril 2008, quand elle a perdu ses deux jambes et son avant-bras droit, dans l'explosion d'un engin explosif fixé à la voiture de son père, ex-militaire. Cette histoire familiale, elle la raconte d'un ton presque détaché, tant des expériences semblables ont accompagné les générations ayant grandi dans un Irak déchiré par des décennies de guerre.

Petite brune de 19 ans, le visage encadré par des cheveux noirs sagement coupés au carré, Najlah Imad exhibe un sourire à toute épreuve, qui ne la quitte que quand elle empoigne sa raquette de ping-pong. Elle se concentre alors sur ses coups, ses sourcils se froncent et l'éclat de ses yeux rieurs durcit.

"En me lançant dans le sport, j'ai rencontré d'autres joueurs avec des handicaps, qui pratiquaient même s'il leur manquait un membre", poursuit-elle. "Ils avaient tellement d'énergie positive, ça m'a encouragée."

«Surprise»

Quand elle a dix ans, un entraîneur cherchant à monter une équipe paralympique se rend visite dans sa maison. Six mois d'entraînement, et Najlah Imad participe à son premier championnat, rassemblant toutes les provinces irakiennes. Elle gagne.

"J'étais la surprise de la compétition", se souvient-elle, d'une fierté candide.

A l'étage de la maison familiale, une étagère croule sous les trophées et médailles, glanés au fil de la trentaine de compétitions internationales auxquelles elle a participé.

Elle était à Tokyo en 2021 pour les JO paralympiques, avant de remporter en 2023 une médaille d'or en Chine au championnat paralympique d'Asie.

Généralement, elle s'entraîne quatre jours par semaine, dont deux à Bagdad, où elle se rend accompagnée de son père. Pour mieux préparer les rencontres internationales, elle s'envole vers l'étranger afin de profiter d'infrastructures sportives de pointe --au Qatar par exemple, où elle était en mars, en vue des Jeux paralympiques de Paris, du 28 août au 8 septembre.

Etoile montante du sport, elle bénéficie de subventions mensuelles --modestes-- du comité paralympique irakien, outre la prise en charge de certains voyages pour les compétitions.

Malgré les succès, son quotidien reste lié à Baqouba et à son centre sportif. Dans une salle poussiéreuse aux vitres cassées, quatre tables de ping-pong mangent tout l'espace. Le cliquetis incessant des balles résonne tandis que s'affrontent huit joueurs, femmes et hommes, l'un d'eux en fauteuil roulant.

"Les tables sur lesquelles on s'entraîne, c'est de la seconde main. On a dû les réparer pour les utiliser", confie à l'AFP l'entraîneur Hossam al-Bayati.

Même cette salle sommaire menace de leur être retirée, assure celui qui a rejoint en 2016 les entraîneurs de l'équipe nationale de tennis de table paralympique.

Un discours qui ne surprend pas, dans un pays pourtant riche en pétrole, mais miné par la corruption et des politiques publiques défaillantes: les professionnels du sport déplorent régulièrement infrastructures et équipements déficients ainsi que des subventions insuffisantes.

«Défier le monde»

Sur son moignon droit, la sportive enfile un tissu noir avant de fixer sa prothèse, qui l'aide à s'appuyer sur sa béquille. De sa main gauche tenant sa raquette, elle lance la balle dans les airs, l'expédie par dessus le filet.

A ses débuts, la famille était réticente.

"C'est un sport impliquant du mouvement, moi il me manque trois membres, j'étais jeune", se souvient-elle. "Mes proches, la société, disaient +C'est pas possible, tu vas te fatiguer pour rien+".

Après sa première victoire son père Emad Lafta réalise qu'il faut la soutenir, tant elle était "passionnée".

"Elle a persévéré. Elle a surmonté un défi personnel, et elle a défié le monde", reconnaît M. Lafta, qui a sept enfants en tout.

Avec le ping-pong, "elle se sent mieux psychologiquement, le regard de la société a changé", se réjouit-il. "Les gens nous félicitent, dans la rue il y a des filles qui veulent se photographier avec elle".

Lycéenne, Najlah Imad rêve d'être présentatrice. "Même quand elle voyage elle prend ses livres pour réviser pendant son temps libre. Durant le trajet pour Bagdad, elle étudie".

A Paris, l'objectif c'est la médaille d'or, espère le sexagénaire. "Quand elle nous promet quelque chose, elle s'y tient".


Dernières arabesques à l'Opéra de Paris pour l'étoile Myriam Ould-Braham

La danseuse française Étoile du Ballet de l'Opéra de Paris Myriam Ould-Braham pose lors d'une séance photo à Paris le 6 mai 2024 (Photo, AFP).
La danseuse française Étoile du Ballet de l'Opéra de Paris Myriam Ould-Braham pose lors d'une séance photo à Paris le 6 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Il faut voir comme elle paraît flotter, dans une diagonale de piétinés ou encore dans les portés avec son partenaire
  • Cette fille d'un couple franco-algérien, née à Alger, qui a les deux nationalités, a découvert la danse en Algérie

PARIS: Prendre sa retraite, c'est le bon moment pour la danseuse étoile Myriam Ould-Braham, qui, à 42 ans, fait samedi ses adieux à la scène de l'Opéra de Paris et dit avoir besoin de moins exposer son corps à la "souffrance".

Elle tire sa révérence lors d'une dernière représentation au Palais Garnier de "Giselle", ballet emblématique du répertoire classique romantique, qui la "faisait rêver petite" et dont "la magie et la beauté l'éblouissent" encore autant aujourd'hui, comme elle le raconte à l'AFP dans sa loge, la numéro "55".

Il faut voir comme elle paraît flotter, dans une diagonale de piétinés ou encore dans les portés avec son partenaire, l'étoile Paul Marque mercredi soir: bras et port de tête graciles, la ballerine, cheveux blonds ondulés et yeux clairs, est, dans son long tutu blanc, tout en délicatesse.

"Je suis très heureuse, très sereine. J'ai eu une merveilleuse carrière. J'ai dansé tous les grands rôles que j'avais envie de danser. J'ai pu partager beaucoup d'émotions avec beaucoup de partenaires", y compris des étoiles "du monde entier", résume-t-elle.

"Malgré la difficulté de notre art" - un "sacerdoce", un "don de soi permanent" -, "j'ai réussi à trouver énormément de bonheur", affirme la danseuse, analysant: "on rentre à 17 ans (dans la compagnie, NDLR), on repart à 42, il s'en passe des choses".

Nommée étoile à 30 ans, pour le rôle de Lise dans "La fille mal gardée", elle se remémore les ballets qu'elle a le plus aimés: la découverte du travail en duo dans "La Belle au bois dormant", le "Lac des cygnes", dont la partition "ne (lui) a jamais autant donné d'émotions", ou encore "Roméo et Juliette", à la chorégraphie "tellement dure" et pour lequel elle est allée "chercher loin dans ses tripes".

Elle évoque aussi le public, qui "nous porte", venant parfois de très loin - "Japon, Australie, Brésil, etc" - et cette première fois où elle a reçu cette "montagne de fleurs" après un rôle de soliste.

«Doute» et «célébration»

Cette fille d'un couple franco-algérien, née à Alger, qui a les deux nationalités, a découvert la danse en Algérie fortuitement avec un cours de sa sœur. Arrivée en France en 1986, elle suit brièvement le Conservatoire supérieur de Paris, puis intègre, à 14 ans, l'Ecole de danse de l'Opéra. "A ce moment-là, je ne savais absolument pas qu'on pouvait en faire un métier".

Myriam Ould-Braham ne raccroche cependant pas tout à fait ses pointes, puisque qu'elle a accepté pour l'année prochaine plusieurs propositions de galas - en Chine, à Hong Kong et au Japon - lors desquels elle dansera des "pas de deux".

Elle qui donne des cours dans un centre de sport pour enfants et des coachings privés auprès de danseurs depuis quatre ans confie aussi ressentir "plus de plaisir à enseigner, aujourd'hui, qu'à danser".

"Ma carrière, il ne fallait pas qu'elle se prolonge plus", confie-t-elle. Pendant 25 ans, elle a appris à "gérer" et "connaître" son corps mais elle a envie désormais "de moins être en souffrance".

Depuis des années, elle doit régulièrement faire "remettre en place" sa cheville par un kinésithérapeute, à la suite d'une rupture des ligaments.

"Mentalement aussi", la pause est bienvenue. "J'ai ma vie de famille, besoin de penser à moi" et de découvrir ce que la vie me réserve", ajoute l'artiste, mère de deux garçons âgés de 4 et 9 ans qu'elle a eus avec Mickaël Lafon, danseur dans la compagnie.

Dans la loge qu'elle occupe au Palais Garnier depuis sa nomination d'étoile, Myriam Ould-Braham a commencé à mettre de l'ordre, pour laisser place à la nouvelle génération. Un lieu qui a vu "des choses incroyables: des moments de doute, de peur, de bonheur et de célébration".